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dimanche 30 novembre 2025

L’Intrus, Tracy Sierra (City éditions, 10/2025)

 



L’Intrus, Tracy Sierra (City éditions, 10/2025)

💖💖💖

Une lecture, encore une fois, influencée par les réseaux ! Nous sommes dans la mode actuelle du thriller domestique : c’est au sein de nos demeures que se déroulent les plus sombres intrigues (et assassinats…).

« Il était grand. Ses bras pendaient, mous et longs. Sa présence possédait la vague familiarité rance de quelque chose de pas net, pourri, qu'elle avait déjà goûté, mais ne pouvait restituer exactement. » Une nuit de décembre, un intrus pénètre dans la maison d’une mère de famille, seule avec deux enfants en bas âge. Heureusement, leur demeure dispose d’une pièce secrète cachée sous l’escalier. La petite famille s’y réfugie, mais pendant combien de temps sera-t-elle vraiment à l’abri ?

« Elle se sentait aliénée par l'horreur de la familiarité dans cette voix non identifiable, par la pièce noire, le fait d'être traquée par l'irréalité de la situation. La façon dont les choses ressemblaient à ce qu'elles étaient, mais en même temps n'y ressemblaient pas, étaient familières mais profondément différentes, comme dans les rêves. » La mère de famille, focalisée sur la nécessité du silence à maintenir absolument par ses enfants pour ne pas risquer d’être découverts, se perd dans ses souvenirs. Elle se souvient de cette voix, de cette silhouette… puis doute… Qui peut lui en vouloir ? Pour quelle raison ? Et si la maison était hantée comme on le lui a dit ? Les chapitres tirés du passé éclairent la situation familiale.

« - Maman, tu nous avais dit que les monstres n'existaient pas.
Elle baissa la tête, sentit un poids énorme l'écraser.
- Je suis désolée, murmura-t-elle. J'ai menti. »
L’intrus serait un monstre ; une espèce de sortie facile à trouver pour cette mère de famille dépassée par sa frayeur. Un monstre de conte de fée, auquel elle va se mesurer, telle une héroïne. Saura-t-elle le faire fuir et sauver ses enfants ?

Au final, un récit qui met un temps fou à s’installer et qui souffre d’une traduction parfois bâclée. Mais au bout d’un moment, les actions s’enchaînent et nous poussent doucement, et de manière addictive, vers une fin surprenante… inquiétante ? 

jeudi 27 novembre 2025

Astérix, tome 12 : Astérix aux jeux olympiques, Goscinny & Uderzo (Dargaud, 1997)

 



Astérix, tome 12 : Astérix aux jeux olympiques, Goscinny & Uderzo (Dargaud, 1997)

💘💘💘💘💘

Le dernier tome des aventures d’Astérix, publié il y a quelques mois, m’a donné envie de relire d’autres bandes dessinées mettant en scène notre célèbre petit héros gaulois. Je me suis donc, ici, lancée dans la course à la palme olympique avec lui !!!

« Voilà. On se bat contre les gens, on les massacre, on les envahit, on les occupe, et après, sans raison, ils se retournent contre vous ! » Branle- bas de combat ! Les Grecs organisent les Jeux Olympiques et les Romains sont au taquet pour y faire participer leurs plus vaillants soldats ! Mais voilà… Nos irréductibles Gaulois ont eu vent de cette compétition et tous les hommes du village se sentent prêts à se mesurer à tous les concurrents, quelle que soit leur nationalité.

« Eh ben, y a un petit malingre et un gros bas de poitrine... Des Gaulois... Des Gaulois gavés de potion magique ! AB - SO - LU - MENT invincibles ! » Les Gaulois, une fois arrivés au village olympique, vont semer le trouble ; et si la potion magique était un produit illicite ?

Au final, un tome qui m’a de nouveau bien fait rire, et donné envie d’en lire encore d’autres ! Mention spéciale à Obélix, délicieusement naïf !

mercredi 26 novembre 2025

Vers ma fin, Sophie White (Styx - Fleuve édition, 10/2025)

 


Vers ma fin, Sophie White (Styx - Fleuve édition, 10/2025)

💚💚💚💚

Je n’aurais jamais lu ce roman gothique si Séverine, de la chaîne #Ilestbiencelivre, n’en avait pas parlé avec tant de véhémence, mais aussi de mystère ; en quoi ce livre est- il si troublant ? Comment une jeune fille peut- elle vivre isolément avec une mère qu’elle surnomme « la chose du lit » ?

« Après la liberté du sommeil, me voici de retour dans la prison de la vie. Ce couinement hideux de bête provient de son lit que l'on soulève. De l'autre côté du mur, les cordes hésitent et coulissent dans la douleur, centimètre par centimètre, le long de la poutre, sous le plafond de sa chambre. » Aoileann vit avec sa mère et sa grand- mère dans une vieille bâtisse en pierres au bout d’une île située au large de l’Irlande. Les fenêtres sont murées pour que personne ne voit se qu’il s’y passe. Et pour cause, la mère d’Aoileann est alitée à longueur de journée et ce sont sa belle- mère et sa fille qui la lavent, la soignent et la nourrissent. Mais ce n’est pas tout…

« Je suis folle, je porte malheur, je suis maudite, je suis une traitresse. Mais je ne sais toujours pas pourquoi. » Aoileann n’a jamais été scolarisée, ni même sociabilisée avec les enfants de l’île. Elle est donc perçue comme « anormale » et rejetée par toute la communauté, particulièrement superstitieuse de ce bout de terre battu par les vents.

« Que s'est- il passé après mon arrivée ?
Est- elle malade ?
Guérira- t- elle un jour ?
Comment était-elle ?
Qui l'a transformée ? »
La jeune femme découvre, à dix- neuf ans, par le biais de la venue de Rachel, une jeune mère célibataire qui vient passer un mois sur l’île en résidence d’artiste, ce qu’est l’amour maternel. Pourquoi n’y a-t-elle jamais eu droit ?

Au final, un roman à l’atmosphère étouffante et glauque. L’auteure joue avec l’austérité de l’île, ses falaises mortelles et ses rites ancestraux abominables pour enraciner son histoire dans une noirceur naturelle. J’ai grimacé, j’ai été écœurée, mais j’ai aussi flippé !

mardi 25 novembre 2025

La femme de ménage voit tout (Tome 3), Freida McFadden (J'ai lu, 10/2025)

 



La femme de ménage voit tout (Tome 3), Freida McFadden (J'ai lu, 10/2025)

💓💓💓💓

Millie, notre femme de ménage préférée, est désormais mariée et maman de deux enfants. Voilà que la petite famille achète leur première maison sur Long Island, dans une impasse a priori calme et sans danger. Mais c’est sans compter sur la malchance de Millie et sa capacité à attirer les ennuis…

« On t'a trouvé la maison de tes rêves, et maintenant tu as un problème avec elle ? On a eu de la chance ! Pourquoi c'est si difficile à croire ?
Parce que, soyons réalistes, je n'ai jamais de chance. »
Millie ne peut s’empêcher de se faire du souci. La nouvelle maison, la nouvelle école des enfants, le nouveau travail d’Enzo… et le voisinage !

« J'ai peur qu'entre mon mari et moi, Nico ait hérité d'une combinaison de gènes qui lui a donné une propension à la violence beaucoup plus forte que chez les autres enfants de son âge. » Les inquiétudes de Millie ne vont pas s’apaiser de sitôt ; son fils de neuf ans, Nico, multiplie les actes de violence envers ses camarades ; peut- on échapper à ses gênes ?

« Si j'avais donné un centime pour chaque fois que j'ai menti à la police, je n'aurais pas à me soucier des mensualités de la maison. » Notre mère de famille se retrouve, au fur et à mesure des pages, engluée dans des cachoteries, des doutes et des mensonges. Et quand son plus proche voisin est sauvagement assassiné, les rouages de son cerveau vont être bien mis à mal…

Au final, un troisième tome qui reprend les ingrédients du premier. Millie a vieilli mais sa personnalité est toujours identique, avec des soucis supplémentaires liés à sa famille. On se prend au jeu et on s’étonne toujours autant des retournements de situation, qui mènent le lecteur par le bout du nez jusqu’au bout ! Une lecture vraiment très plaisante !

lundi 24 novembre 2025

La femme de ménage se marie, Freida McFadden (City poche, 05/2025)

 



La femme de ménage se marie, Freida McFadden (City poche, 05/2025)

💗💗💗

Ayant lu les deux premiers tomes de cette saga il y a plus d’un an, cette nouvelle a été pour moi l’occasion de me remémorer le passé de Millie et d’envisager avec plus de clairvoyance la suite de son histoire. La voilà qui prépare son mariage avec Enzo, le séduisant jardinier italien déjà croisé.

« Il paraît que ça porte chance, s'il pleut le jour de votre mariage. Mais recevoir des menaces de mort, en revanche, je n'en suis pas absolument certaine. » Millie prépare son mariage avec Enzo. En grande anxieuse, elle souhaite que tout soit parfait, bien à l’avance, pour vivre ce moment avec joie et sérénité. Mais voilà que le matin de la cérémonie, elle reçoit un appel menaçant. Et cela ne sera, hélas, pas sa seule déconvenue….

« Bien sûr, je pourrais appeler police- secours. C'est toujours une option. Seulement voilà, il me reste moins de trois heures avant mon mariage. Si je fais intervenir la police, ça revient à rayer l'item "me marier" de mon agenda pour aujourd'hui. Et un mariage annulé ne sera certainement pas génial pour améliorer l'image que mes parents ont de moi. » Millie a invité ses parents à son mariage alors qu’ils l’ont mise à la porte quinze ans plus tôt et ils lui font le plaisir de venir ! Voilà enfin le moment pour la jeune femme de montrer qu’elle peut être une fille digne de confiance !

« Jolie robe, me souffle à l'oreille la voix désormais familière. J'ai hâte de voir à quoi elle ressemblera quand elle sera couverte de ton sang. » L’harceleur de la jeune femme n’abandonnera pas ses menaces de sitôt. Mais Millie et Enzo ont décidé que ce mariage sera, quoi qu’il en soit, le plus beau jour de leur vie.

Au final, une nouvelle qui se lit très vite et qui remplit vraiment son office de combler le vide entre les tomes 2 et 3. Il n’y a rien de glauque ni de complexe, mais il permet de bien aborder le tome 3 et de l’apprécier dès le début. 

dimanche 23 novembre 2025

Qui après nous vivrez, Hervé Le Corre (Rivages noir, 01/2024)

 



Qui après nous vivrez, Hervé Le Corre (Rivages noir, 01/2024)

💙💙💙

Ce roman a été publié en janvier 2024, et bizarrement, je l’ai vu beaucoup passer sur les réseaux sociaux dédiés aux livres ces dix derniers jours. L’occasion pour moi de le sortir de ma P.A.L. et de me plonger de nouveau dans un récit post- apocalyptique.

« La toute petite fille se débat, tend dans le noir ses poings minuscules. Elle hurle les yeux grands ouverts et sa poitrine se gonfle de son cri puis se vide et tout son corps alors se raidit, presque convulsif, puis hurle, hurle encore. Ce ne sont pas des pleurs, ça ne dit pas une douleur physique. C'est le hurlement d'une terreur. » 2051. Rebecca donne la vie à Alice dans une France, un monde, en pleine tourmente : une épidémie a décimé une bonne partie de la population et le chaos commence à s’installer. Les forces de l’ordre ont l’autorisation de tirer sur toute personne osant se rebeller. Alors que la petite atteint les neuf mois, l’électricité est complètement coupée, et son père, Martin, disparaît.

« Son père lui avait expliqué que le monde n'avait pas toujours été tel que le garçon le connaissait depuis sa naissance. Bien des années plus tôt, lui- même enfant, il l'avait vu finir tel un animal qui court encore, alors qu'on l'a touché à mort et qui crève en se traînant, dépensant ses dernières forces pour fuir l'inéluctable, ignorant sans doute vers quoi il rampe. » 2121. Nour et sa fille Clara sont les descendantes d’Alice. Elles se sont associées à Marceau et son fils, Léo pour pouvoir survivre dans un monde proche de celui de la saga « Mad Max ». Ils vont de maison abandonnée en village déserté pour se procurer de quoi manger, boire, et se défendre.

« En eux, comme les éclats enfouis d'un diamant dans un trou, réside l'espoir qu'ils s'en sortiront, qu'une bifurcation inattendue se produira dans leur vie et rendra possible une évasion, et leur permettra de vivre le reste de leur temps à l'abri du désastre, discrets et frugaux comme des fugitifs. » Entre Rebecca et Nour, nous retrouvons Alice assujettie dans un « Domaine » où les femmes sont les esclaves des hommes sur tous les points ; l’enfer.

Au final, un roman très bien écrit, très bien pensé, entre les trois temporalités qui permettent au lecteur de comprendre l’avancée du désastre. On sent bien l’influence de l’épidémie de Covid chez l’auteur mais aussi l’envie de faire prendre conscience de notre responsabilité en matière d’utilisation excessive des matières premières de notre planète et de notre manque de réaction concernant la pollution de notre environnement. Les mésaventures des femmes de ce roman sont poignantes, mais les digressions et les passages moralisateurs ont pesé sur mon intérêt pour ce livre. 

mercredi 19 novembre 2025

Le Boyfriend, Freida McFadden (City éditions, 10/2025)

 


Le Boyfriend, Freida McFadden (City éditions, 10/2025)

💕💕💕

Je suis une lectrice influençable ; j’avoue. Je ne peux pas m’empêcher de lire les romans à la mode. J’ai ainsi craqué, comme beaucoup, sur la saga de « La Femme de ménage », et même si je reconnais que ce n’est pas de la grande littérature, je continue à lire les autres romans de l’auteure…

« L'Homme Mystère est sexy, c'est le moins qu'on puisse dire ! Il a une épaisse chevelure de jais, des yeux noirs comme du charbon et un regard d'une ardeur qui me foudroie une nouvelle fois. Sa mâchoire carrée lui donne un air de totale maîtrise et d'absolue confiance en soi. Son visage est d'une symétrie aussi parfaite que plaisante à regarder. Il porte un t- shirt noir qui met en valeur sa silhouette élancée et renforce l'intensité de ses yeux et de ses cheveux. » Sydney cherche désespérément le grand amour en multipliant les rendez- vous sur les sites de rencontre. Alors qu’elle va de déceptions en mésaventures, elle ne peut s’empêcher de se comparer à ses deux amies, Bonnie et Gretchen, qui viennent, elles, de trouver le prince charmant. Et si l’inconnu qu’elle rencontre ce soir-là pouvait être son âme sœur ?

« Néanmoins, plutôt que de détailler à Daisy la délicatesse des veines et artères de son cou, ce qui ne doit pas beaucoup l'intéresser, je choisis de lui prendre la main.
Elle a l'air ravie de la tournure des événements. Bien plus, j'imagine, que si je lui avais tranché la jugulaire d'un coup de couteau. »
Le récit bascule entre deux temporalités : l’époque contemporaine de Sydney et le passé de Tom, un lycéen attiré par le sang. Lorsque Tom intervient dans la vie de Sydney, tous les doutes sont permis et l’imagination du lecteur se met en branle…

Au final, une lecture addictive par moment malgré le côté « nunuche » affligeant de Sydney. Comme d’habitude, Freida McFadden nous fait croire à plusieurs pistes puis nous offre une fin tout à fait inattendue. Mais j’ai vraiment préféré « La Femme de ménage ».

vendredi 14 novembre 2025

Astérix, tome 41 : Astérix en Lusitanie, Uderzo & Goscinny, Fabcaro & Conrad (Hachette, 10/2025)

 



Astérix, tome 41 : Astérix en Lusitanie, Uderzo & Goscinny, Fabcaro & Conrad (Hachette, 10/2025)

💘💘💘💘💘

Qu’il est loin le temps où j’ai lu ma dernière BD d’Astérix ! Mais pourquoi ??? En lisant ce dernier opus, j’ai vraiment, vraiment beaucoup rigolé ! Une expérience qui me donne envie de me replonger dans cette saga si bien actualisée !

« Mais voilà que Mavubès est accusé d'avoir voulu empoisonner César avec son Garum ! C'est une aberraçao ! » Quand Boulquiès débarque en Armorique aux côtés du marchand Epéidemaïs, nos irréductibles Gaulois préférés se portent aussitôt volontaires pour aller l’aider : ils ne supportent pas l’injustice !

« Les gens n'ont qu'à manger du sanglier. Ce n'est jamais hors- saison le sanglier, ça pousse toute l'année. » Obélix découvre, avec bien des déconvenues, le régime lusitanien : de la morue à toutes les sauces ! Notre gourmand- gourmet va être déçu du voyage !

« - En plus, ça me fait un grand front...
- Mais non, c'est très populaire ici... Contente- toi d'avoir l'air lusitanien. »
Obélix, décidemment, va être bien malmené dans ce tome… Déguisé, décoiffé, le voilà qui doit se glisser dans la peau d’un Lusitanien ; accent compris !

Au final, beaucoup d’éclats de rire. J’ai toujours eu un faible pour le personnage d’Obélix et là, il tient clairement l’histoire sur ses larges épaules. J’ai beaucoup aimé les liens avec l’actualité de notre pays dans les préoccupations de nos célèbres Gaulois !

jeudi 13 novembre 2025

Le chien arabe, Benoît Séverac (La Manufacture de Livres, 03/2016)

 



Le chien arabe, Benoît Séverac (La Manufacture de Livres, 03/2016)

💖💖💖💖

Etrange coïncidence qui me fait terminer ce roman traitant du malaise identitaire chez des individus issus de l’immigration le jour où nous célébrons – tristement – le dixième anniversaire de l’attentat du Bataclan, le 13 novembre 2025. Benoît Séverac a plongé dans le cœur des cités de la banlieue toulousaine pour situer son intrigue et permettre à son lecteur de se frotter aux trafics divers et aux travers de ce qui se déroule dans le secret des caves.

« Là, elle dépose le chien à même le sol. Il est visiblement mal en point. Il ne bouge toujours pas et respire difficilement. Il faudrait qu'elle le montre à un vétérinaire le plus vite possible. » La jeune Samia, quinze ans, espionne son frère, caïd de la drogue au cœur de la cité des Faons où ils vivent. Cette adolescente sensible va prendre de gros risques en soustrayant à celui- ci l’un de ses chiens faisant office de mule. L’animal, blessé, est malmené, et Samia, qui n’écoute que son cœur, va appeler la vétérinaire de garde, Sergine Ollard. Une doctoresse qui ne va pas en rester aux explications simplistes de la gamine.

« Noureddine n'a que haine et mépris pour tout ce qui n'est pas lui. Il parle du respect qu'on lui doit à longueur de journée, mais n'en montre pour personne. » Le frère aîné de Samia est craint dans toute la cité des Izards. Il a construit sa réputation à coups d’actes violents et d’intimidations. La Police le garde à l’œil, mais le voyou est plus malin qu’il ne le montre….

« Hamid a beau essayer, il ne parvient pas, à l'instar de son frère aîné, à mépriser et détester tous ceux qu'ils appellent des mécréants : les Arabes occidentalisés et les Français qu'il faut considérer comme responsables de la situation des Beurs, sans exception. Hamid en connaît qui sont bien. » Hamid et Nejib sont deux frères qui pratiquent un islam radical, en secret, influencé par un imam qui leur fait croire à un paradis empli de délices s’ils se sacrifient.

C’est la rencontre de tous ces personnages, aux personnalités et aux desseins différents, qui va servir la trame rondement bien menée de cette enquête documentée intelligemment et toujours actuelle. Le personnage de Sergine est terriblement attachant. Et les revers qu’elle subit m’ont fait bondir ! Une lecture indispensable pour comprendre l’actualité.

dimanche 9 novembre 2025

Run, Blake Crouch (Gallmeister, 10/ 2025)

 



Run, Blake Crouch (Gallmeister, 10/ 2025)

💖💖💖💖

Je ne connaissais pas cet auteur américain avant que Babelio ne me fasse profiter d’une Masse critique pour le découvrir. Cap sur un univers que l’on peut situer entre « Mad Max » et « La Guerre des mondes » ; deux références cinématographiques volontairement choisies tellement l’écriture de l’auteur m’a permis de visualiser la fuite de Jack et sa famille vers un monde meilleur, et surtout, sûr.

« - Je ne sais pas, mais je ne peux pas l'arrêter, Dee. N'oublie pas que je t'aimais.
Il posa ses mains sur ses épaules nues, elle crut qu'il allait l'embrasser, mais immédiatement après elle fut propulsée à l'autre bout de la pièce. »
Une des premières scènes du roman est surprenante : un homme et une femme ont passé l’après- midi ensemble, dans le dos de leur époux respectif, quand tout à coup, l’amant réagit d’une manière des plus inattendue et violente. Que se passe-t-il ?

« Au début, c'était juste des bribes aux infos, mais ça attirait l'attention. Un meurtre. Un délit de fuite. Les dépêches ont continué à tomber, il y en avait plus chaque jour, des trucs de plus en plus violents, de plus en plus incompréhensibles. Et ça n'arrivait pas qu'ici. Partout dans le pays. » Dee rentre chez elle, auprès de sa famille. Les faits divers ne cessent d’être perpétrés. Seule la radio leur permet de se tenir peu ou prou informés. Quand, un soir, c’est l’adresse de la famille Colclough qui y est annoncée, les parents savent qu’il ne leur reste qu’une chose à faire : fuir, et le plus loin possible.

« Si Jack avait cru à l'enfer, il n'aurait pu imaginer pire que ce chœur de souffrance - des grognements, des geignements, des pleurs, des cris, des personnes mourant bruyamment, d'autres en silence, certaines maudissant leurs meurtriers, d'autres les suppliant de les épargner, ou de les achever, d'autres encore leur demandant simplement pourquoi. » Jack, Dee et leurs deux enfants, Naomi, quinze ans et Cole, sept ans, vont devoir affronter bien des obstacles pour rester ensemble et espérer trouver un endroit sûr où ils ne seront pas abattus par ceux qui semblent être « contaminés » par un désir violent de tuer.

Au final, un récit haletant. On vibre, on frémit pour Jack et sa famille. Il n’y a aucun temps mort et les atrocités se suivent, avec à chaque fois la crainte de voir l’un ou l’autre des membres de la famille subir le pire. L’auteur ne les épargne pas. Il m’a manqué un peu de profondeur dans les actions réalisées par les différents protagonistes de l’histoire pour que ce soit un coup de cœur. Mais je vais très vite lire les autres romans de cet auteur ; celui- ci étant son premier, daté de 2011, et réédité par les éditions Gallmeister en France. 

samedi 8 novembre 2025

La récolte des enfants, Nicolas Verdan (J'ai lu, 03/2025)

 


La récolte des enfants, Nicolas Verdan (J'ai lu, 03/2025)

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J’ai sorti ce roman de ma P.A.L. à l’occasion du challenge du Black november, organisé par Séverine, de la chaîne « Il est bien ce livre ». En effet, la consigne de cette semaine de lecture était de « lire un livre avec le mot « enfant » dans le titre ou avec un enfant sur la couverture ». Je ne m’attendais pas à un tel coup de cœur pour ce roman passé un peu en- dessous des radars littéraires…

« Tenez, prenons le mot turc "devchirmé" qui signifie le "ramassage" ou "la récolte". Dans l'Empire ottoman, jusqu'au début du XIXème siècle, ce mot renvoie à une pratique qui a marqué les populations chrétiennes des Balkans, d'Anatolie, d'Arménie et de Géorgie: le tribut du sang.
Un fonctionnaire ottoman accompagné d'une escorte militaire allait de village en village et ordonnait aux soldats d'emmener les fils aînés et les plus belles filles, les arrachant ainsi à leur famille. »
Evangelos, policier à la retraite, s’engage à rapatrier la voiture de sa fille depuis la Suisse jusqu’en Grèce, où cette dernière a décidé de revenir vivre avec son mari et leur fille. L’occasion pour ce sexagénaire intelligent et cultivé de partager ses réflexions sur l’histoire mouvementée de son pays avec le lecteur. Habituellement, je ne suis pas fan des passages historiques au cœur des romans, mais là, la plume de Nicolas Verdan a su me passionner !

« - Elle est sur Facebook, Instagram et tous ces trucs ?
- Oui, elle poste deux ou trois photos d'elle.
- Des photos ? Quel genre ?
- Elle prend des poses toutes sages dans des lieux de rêve, si tu veux savoir ! En retour, elle reçoit des fringue griffées et des produits de beauté gratuits. »
Le fil conducteur de ce roman réside dans la disparition de Zoï, la petite- fille d’Evangelos. L’adolescente, fan d’une influenceuse sur Instagram, semble avoir disparu suite à une « pseudo » rencontre avec cette dernière…

« Il y a tant de façon de basculer hors de l'enfance, et c'est toujours violent. La perte de l'innocence n'a pas d'âge limite. » Alors qu’Evangelos enquête sur la disparition de Zoï tout en ramenant la Tesla de sa fille en Grèce, les rencontres qu’il va effectuer sur son périple mouvementé vont lui faire prendre conscience de la fragilité de l’enfance. De toutes les enfances.

Au final, un roman qui se dévore grâce à une plume élaborée, cultivée sans jamais se montrer prétentieuse. J’aime toujours apprendre de mes lectures et là, j’ai été servie ! Par ailleurs, le personnage d’Evangelos est terriblement attachant ! J’avais envie de le serrer dans mes bras à la fin de l’histoire ! Un auteur doué que je vais suivre ! 

jeudi 6 novembre 2025

De fièvre et de sang, Cédric Sire (Harper Collins, 01/2024)

 



De fièvre et de sang, Cédric Sire (Harper Collins, 01/2024)

👻👻👻👻👻

Halloween, ces monstres, ces esprits torturés… et Cédric Sire ! Qui de mieux que cet auteur pour nous proposer une histoire très bien ficelée flirtant entre roman policier et conte horrifique ? Ici tous les ingrédients de ce fabuleux mélange se côtoient pour nous offrir un récit des plus troublants.

« La bête l'observait de ses petits yeux rouges, brillants, qui semblaient rassembler toute la méchanceté du monde, et dans lequel elle reconnut l'étincelle de folie qui avait brûlé dans le regard de Roman Salaville. » Alexandre Vauvert, de Toulouse, et Eva Svärta, de Paris, vont s’allier pour mener une enquête des plus troublantes : les frères Salaville ont massacré une bonne dizaine de jeunes filles. Une fois sur place, en plus des malfrats, il faudra faire face à des loups qui semblent venus tout droit de l’Enfer…

« Mais, toujours, elle se souvenait de la raison qui l'avait poussée à entrer dans la police. Pour exorciser les ténèbres. Ses ténèbres bien à elle.
Elle avait été une jeune fille, elle aussi.
Personne ne lui été venu en aide. »
Eva est une enquêtrice hors norme ; par son apparence – elle est albinos – mais aussi par ses compétences hors normes en tant que profiler. Un passé traumatique lui permet, de plus, d’être empathique avec les victimes.

« - Tu vas devoir verser des larmes. Tu vas devoir supplier. C'est ainsi que le rituel doit se dérouler. C'est la douleur qui les attire. La douleur et les larmes. » En face de nos enquêteurs, bien ancrés dans le réel, vont se trouver des protagonistes et des situations dignes de l’au- delà.

Au final, un roman captivant, tant les personnages sont touchants et parce que les épreuves auxquelles ils sont confrontés, même si elles appartiennent à un univers fantasmagorique, sont visuellement crédibles. Une lecture addictive et marquante ! J’ai hâte de retrouver notre duo d’enquêteurs dans « Le premier sang ».