Kukum, Michel Jean (Points, 09/2022)
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Cap
vers le Québec à la toute fin du XIXème siècle, aux côté d’Almanda, la propre arrière-
grand- mère de l’auteur, Michel Jean. Orpheline aux origines irlandaises,
élevée par un couple de fermiers québécois par pur charité chrétienne, cette jeune
fille de quinze ans va tomber sous le charme de Thomas, un jeune Innui qui vit
de chasse et de pêche avec sa famille nomade.
« J'ai fixé les yeux de celui qui me demandait de le suivre jusqu'au
bout du monde. J'y ai vu la rivière, le lac long et, au milieu, moi et ce jeune
homme aux larges épaules et au regard confiant. » Entre Almanda et
Thomas, le coup de foudre est immédiat. Malgré les réticences de ses parents
adoptifs, la jeune fille va très vite épouser le jeune Indien et partir vivre à
ses côtés une existence bien différente de celle qu’elle avait connue jusque-là.
« Petit pas à petit pas, mon corps autant que mon esprit
s'adaptaient au mouvement quotidien de l'existence nomade. Au fil des jours, la
notion même de temps devenait diffuse. » Dans la tribu de
Thomas, on vit sous la tente et on mange ce que l’on pêche ou chasse au jour le
jour. Ces nomades se déplacent autour du lac Saint -Jean (Pekuakimi en Innu),
selon les saisons, et vendent les peaux qu’ils tannent eux- mêmes. Mais peu à
peu, les Blancs envahissent leurs terres, coupant les arbres et construisant
des chemins de fer pour faire venir encore plus de colons, intéressés par la
richesse naturelle des lieux.
« J'avais beau savoir lire, écrire et calculer mieux qu'eux tous, je
restais une ignare là-bas. » Les enfants de Thomas et Almanda ne sont pas voués à
aller à l’école. Leur éducation se fait dans la nature, avec l’unique but de
vivre libre. Mais les colons vont changer la donne et enlever les enfants des Indiens
pour les envoyer dans des établissements scolaires gérés par des prêtres ;
pour le malheur de tous…
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