dimanche 31 mai 2020

Étrangers, Tome 2, Cara Solak


Étrangers, Tome 2, Cara Solak (Plumes du Web, 07/2019)

★★★★☆

Ce second tome se révèle fort différent du premier. Le voile est levé sur les interrogations nées face aux comportements des personnages que sont Lilas, Adrien et Luke, lesquels étaient plutôt troubles. On sentait que quelque chose de malsain se cachait sous roche…

Par ailleurs, ce qui était apparu dans la fin du premier tome va se confirmer ici : les protagonistes de ce récit sont capables de se « dédoubler » pour aller vivre dans des univers parallèles. Sauf que là, nous apprenons comment, pourquoi et de quelle manière.

« Y a-t-il une part d'humanité en chacun de nous ? Qu'est- ce qui la conditionne ? A quel point sommes- nous façonnés par notre environnement et les personnes qui le composent ? »
On y découvre également le passé de nos personnages ainsi que les épreuves qu’ils ont vécues et qui ont façonné l’adulte qu’ils sont devenus. Forcément, des masques vont tomber et on comprend rapidement que la notion de confiance va devenir essentielle dans les liens que les personnages entretiennent entre eux, étant donné le sombre projet qui les a mis en relation (je ne dirai rien de plus histoire de ne pas divulgâcher !).

La romance, et tous ses tourments, va évoluer elle aussi, laissant Lilas en proie à bien des incertitudes : « Qu'on le veuille ou pas, on ne choisit pas de tomber amoureux. On peut le nier, on peut l'ignorer, mais les regrets, eux, ne disparaissent jamais vraiment... »


Au final, un très bon moment de lecture, mais si j’avais un conseil à donner, ce serait de lire les deux tomes à la suite, ou du moins de manière rapprochée, car personnellement, les deux mois d’écart entre les deux lectures se sont fait ressentir dans les premières pages : je n’arrivais plus à me remettre en tête tous les éléments de l’intrigue et je me suis retrouvée un peu perdue.

vendredi 29 mai 2020

Le manuscrit inachevé, Franck Thilliez

Le manuscrit inachevé, Franck Thilliez (Fleuve  noir, 04/2018)

★★★☆☆

Voilà un thriller qui avait tous les ingrédients pour m’allécher : une héroïne elle-même auteure, une intrigue basée sur un manuscrit inachevé (d’où le titre) et qui se déroule essentiellement sur la Côte d’Opale (chez moi !!!) … Et pourtant, j’ai vraiment trainé à le lire !
C’est donc suite à la vidéo réalisée par une auteure de romans noirs que j’apprécie, dans laquelle ce thriller a été cité, que je l’ai enfin extrait de ma « pile à lire ».

Les premières pages m’ont bien embarquée dans l’histoire. La mise en abyme de l’intrigue titillait agréablement mon esprit, tout en ravivant la crainte de me retrouver face à un sac de nœud intellectuel façon Gide dans « Les Faux-monnayeurs » : « C'est aussi une belle mise en abyme de votre métier. Vous, la romancière, qui raconte l'histoire d'un écrivain, Arpageon, qui raconte l'histoire d'un écrivain, Kajak Moebius. »

Mais Franck Thilliez est doué pour trouver des rebondissements inattendus qui savent retenir notre attention lorsque celle- ci s’évade. Il est surtout capable de nous produire des révélations un peu « gore » pour nous faire ouvrir des yeux tout ronds et nous donner envie de lire le chapitre suivant.

Ici, Léane, auteure de thrillers à succès voit ainsi sa vie basculer lorsque sa propre fille est enlevée.  Le récit va ainsi débuter quatre années plus tard, quand des policiers vont découvrir un corps de jeune fille dans le coffre d’un voleur de bas- étage. Le mari de Léane, agressé, va devenir, lui, amnésique. Il faudra compter sur deux policiers, Colin, amoureux de Léane, et Vic, hypermnésique pour que puissent s’imbriquer les différentes pièces d’un puzzle complexe tirant ses premières esquisses dans le passé des divers protagonistes.

Là, l’auteur m’a un peu perdue… Entre quelques petites incohérences et quelques énigmes traitées par- dessus la jambe, j’avais vu la fin venir au trois- quart du roman… Pour un thriller, c’est quand même embêtant…

Au final, un récit que j’ai tout de même globalement apprécié malgré ses quelques défauts. Franck Thilliez est, je le reconnais, habile de sa plume. J’ai néanmoins un petit goût d’inachevé lié à l’impression que la complexité et les promesses du début ont été, au bout d’un moment, sacrifiées au prix de la simplicité…

dimanche 24 mai 2020

Arte Corpus, Tome 1 : Tori et Noah, Jenny Rose

Arte Corpus, Tome 1 : Tori et Noah, Jenny Rose (Plumes du Web, 03/2020)

★★★★★

« Le cœur des hommes n'est pas toujours une machine bien huilée, je peux en attester. L'insouciance flirte parfois avec la peur, l'imprudence avec la sagesse. » Victoria en parle en connaissance de cause : elle vit depuis toujours entourée d’hommes : des frères, des colocataires masculins, son métier de tatoueuse… Et pourtant, celle que l’on surnomme Tori est tombé dans les serres d’un prénommé David, monstre d’égocentrisme et de sadisme, qui a réussi à anéantir toute la confiance que la jeune femme avait en elle. Ses amis l’aident à se reconstruire, mais elle est encore fébrile. D’autant plus que sa meilleure amie, Rose, est en train de préparer son mariage et a tendance à placer cet événement bien avant les soucis sentimentaux de Tori.

Lors des fiançailles de Rose, la jeune femme rencontre pour la première fois Noah, le frère de la future mariée. « Je ne suis pas un exemple de sociabilité, c'est de notoriété publique, alors me retrouver seule devant ce mythe devenu réalité me met mal à l'aise. » Tori a de quoi se sentir complexée : elle qui arbore ses tatouages et ses piercings se retrouve devant un psychiatre issu de la bourgeoisie, costumé, cravaté et parfumé « grand luxe ». De surcroît, il est grand, blond musclé, distingué ; un vrai cliché ! Et pourtant, petit à petit le courant va passer…

Un rendez-vous, deux, malgré leurs différences, malgré l’étonnement des amis de Tori et les craintes de celle- ci. Une histoire d’amour voit le jour… Mais la méfiance, les non- dits et les secrets liés au passé commencent à peser dans les relations du jeune couple. Sauront-ils y faire face ?

Une romance que j’ai dévorée en deux jours, tellement emportée dans ce tourbillon d’émotions et cette plume habile. Le récit est rythmé, ne laissant aucun répit au lecteur qui enfile les chapitres avec curiosité et avidité.

Un tome 2 relatant la suite de l’histoire de Tori et Noah est prévu : j’ai déjà hâte de le lire ! 

vendredi 22 mai 2020

Engrenage, tome 1, Une braise dans la nuit, Lucie Goudin

Engrenage, tome 1, Une braise dans la nuit, Lucie Goudin (Elixyria, 01/2019)

★★★★★

Je vais me répéter, mais tant pis. Si vous n’avez pas le moral, si vous avez besoin de vous évadez du quotidien, laissez tomber la littérature « blanche » et lancez- vous dans les domaines de l’imaginaire : fantasy, bit lit, ici dystopie… C’est vraiment un moyen d’évasion par excellence. Je peux dire que le Covid 19 aura profondément modifié mes habitudes de lectrice !

Ici, je me suis laissée embarquée en 2132. Une troisième guerre mondiale a ravagé la planète Terre. Les seuls humains ayant réussi à survivre se sont terrés dans des mégalopoles souterraines qui fonctionnent par un système d’engrenages d’où leur dénomination.
Nous allons y vivre le quotidien de Heaven, habitante du niveau 6 et du quartier 2 d’un Engrenage inégalitaire au possible. Les riches vivent en haut, pillant les ressources des pauvres du niveau 8, en bas.

« La vie était- elle mieux cent ans plus tôt ? J'avais beau me poser cette question tous les jours, plus personne ne pouvait témoigner. » Heaven est une jeune femme qui cumule trois emplois pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Le père a disparu depuis des années, la mère a perdu son emploi et le fils aîné s’est fait arrêter pour vol. Le gros problème de leur vie réside dans le manque flagrant de nourriture. Autour d’eux, on meurt de faim. Les magasins sont vides (ça rappelle quelque chose, là, non ?)
Alors quand elle rencontre le capitaine Kragen Knight de manière fortuite et que celui- ci lui propose de travailler pour lui en échange de nourriture, Heaven va mettre de côté sa haine des nantis pour assurer le confort minimum à sa famille.
Mais la mission de Knight au sein de cet Engrenage va entraîner quelques remous…

Quelque soit son niveau de vie, l’être humain se révèle égoïste : « Le sang était l'encre de ce monde. Il vivait par lui, par notre tendance à nous déshumaniser. Ce que l'homme faisait me fatiguait. Ne pouvions-nous pas juste vivre pour nous, sans être assez hautain et égoïste pour décider du sort des autres ? »
Quelle sera l’issue au projet de Knight qui vise un autre fonctionnement de l'Engrenage, prônant la non- violence ? La population est à bout, désespérée, déshumanisée…

La lutte sera de taille et j’ai hâte, maintenant de lire le tome 2, car je me suis énormément attachée aux personnages imaginés par Lucie Goudin. Que vont-ils devenir ?
Viiiite ! La suiiite ! 

lundi 18 mai 2020

Secret girl, Adeline Dias

Secret girl, Adeline Dias (Elixyria, 01/2020)

★★★★☆

Deux regards qui se croisent dans un train qui roule vers le Nord. Gabriel, libraire à Valenciennes, est venu chercher son fils qui vit en région parisienne avec sa mère, pour l’emmener chez lui le temps des vacances de la Toussaint. Alice, elle, est une jeune femme de 22 ans, qui fuit. Les raisons de cette fuite, nous ne les apprendrons que bien plus tard dans le récit.

En attendant, le train arrive à destination, il fait froid, il pleut (on est dans le Noooord !) et Alice doit trouver un endroit où se mettre à l’abri. Le hasard va vouloir que l’escalier sous lequel la fragile jeune femme trouve refuge, est justement celui qui mène au logement de Gabriel !
Celui- ci, n’écoutant que son grand cœur (pour ça aussi on est dans le Noooord !), la prend sous son aile et lui propose de l’héberger le temps qu’elle trouve un endroit où se fixer.  
Le temps passe, Alice, sans se départir des secrets liés à son passé, va s’intégrer dans la vie de Gabriel, lui apportant une aide précieuse à la librairie, et se liant d’amitié avec Natacha et Elsa, la sœur de Gabriel, qui gèrent le restaurant situé juste à côté de la boutique.

Très vite, elle devient un élément du petit groupe, intégrée comme si elle était un membre de la famille : « Mais ici, il y a des gens qui s'inquiètent pour toi. En trois jours, tu as bouleversé notre quotidien à tous et, même si tu crois qu'en si peu de temps, tu ne t'es pas attachée à nous, nous, par contre, nous ne sommes pas prêts à te laisser retourner dans la rue... »
Les sentiments partagés entre Gabriel et Alice vont évoluer petit à petit… jusqu’à ce que le passé de la jeune femme revienne brutalement frapper à la porte de la boutique et saccager ses nouveaux projets.

Que vont devenir ces sentiments tout neufs et pourtant déjà si forts ?
Plongez donc dans cette romance toute douce, bien écrite sans pathos ni passages « cucul- la -praline », et laissez- vous emporter comme si vous étiez dans un train en direction du Nord !