jeudi 31 août 2023

Ce printemps rémanent, tome 1, Shiki Kawabata (Akata, 07/2022)


 

Ce printemps rémanent, tome 1, Shiki Kawabata (Akata, 07/2022)

 💛💛💛💛

En débutant cette saga, je ne m’attendais pas à lire une histoire modelée selon un schéma « d’histoire sans fin ». Nous sommes en présence d’une autrice de manga, dont la première série est devenue un best- seller, qui se retrouve au pied du mur car son éditeur lui demande une nouvelle série, or elle est incapable de la lui écrire et dessiner. En effet, la jeune femme avait volé le manuscrit de l’un de ses camarades de classe décédé…

 

« Le plus important, ce n'est pas de réussir... va au moins montrer de quoi tu es capable ! » Haruta a rencontré Yukishima au club manga de leur lycée. Leur passion commune les a poussé à donner de leur mieux et à se soutenir mutuellement. Mais alors que Yukishima est à deux doigts de se faire publier, voilà qu’il décède.

 

Dix ans plus tard, auréolée de succès mais emplie de remords, Haruta fait le vœu de remonter le temps. Elle est exaucée. Mais les choses ne vont pas se passer exactement comme elle l’escomptait !

 

Au final, un premier tome appétissant. Le style est fluide et les dessins sont agréables à regarder. Il y a des mystères et une pincée d’humour. J’ai très envie de lire la suite !

mardi 29 août 2023

Psychopompe, Amélie Nothomb (Albin Michel, 08/2023)


 

Psychopompe, Amélie Nothomb (Albin Michel, 08/2023)

💙💙💙 

Je ne sais que penser de ce dernier cru produit par la dame au grand chapeau. Si le début m’a emballée, avec ses contes, ses anecdotes ornithologiques ponctuant des anecdotes autobiographiques, la suite du récit l’a laissée pantoise…

 

« Il s'empara du morceau d'étoffe inachevée et constata avec satisfaction qu'elle était invendable. Pourquoi lui avait- il fallu en arriver à de telles extrémités pour se rendre compte que certaines choses étaient sans prix ? » Un conte japonais, raconté par la nourrice japonaise des enfants Nothomb, ouvre le récit. Un moment enchanteur !

 

« Une héroïne de George Sand racontait que les oiseaux l'adoraient. Les alouettes entraient dans sa chambre pour se poser sur son épaule. Elle ne pouvait pas tendre la main sans que ses doigts servent de perchoir aux mésanges. » L’auteure va lister quelques références d’auteurs ayant évoqué la place occupée par les oiseaux dans leur processus de création. Un passage au goût de dissertation littéraire, un peu trop lénifiant à mon goût…

 

« Nager, c'était voler sous l'eau. » Puis l’oiseau Amélie qui rêve de s’envoler va rester cloué au sol, détruite par un drame qui s’est déroulé dans l’eau. L’écriture, là encore, est déterminée comme un moyen de s’élever, de côtoyer les cieux, aux côtés d’êtres chers décédés.

 

Au final, un roman inégal. Le début promet une aventure fictive enthousiasmante, puis le centre du roman s’alourdit par ses côtés scolaires, pour se terminer sur des aveux autobiographiques touchants. A chacun de se faire son avis. 

vendredi 25 août 2023

The sound of my soul, tome 4, Rin Saitô (Akata, 06/2023)

 


The sound of my soul, tome 4, Rin Saitô (Akata, 06/2023)

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Dernier tome de la saga relatant la bataille menée par Mizu pour combattre son handicap, se faire accepter et vivre son rêve de devenir un violoniste reconnu. Nous le retrouvons devant un public de détenus ; une étape qui lui permet de prendre conscience de l’impact que sa musique peut avoir sur autrui.

 

« Être musicien, c'est puiser ce qu'on a au fond de soi, et le traduire en sons pour créer ce moment de partage avec le plus grand nombre. » Fort de cette remarque, Mizu va se lancer dans un projet ambitieux ; se produire devant tous les élèves de son collège. Mais durant la représentation, un séisme se déclenche et tout le monde est évacué. Quelques kilomètres plus loin, le nord du pays est dévasté par un tsunami. Nous sommes en mars 2011.

 

« Ici, dans ce paysage dévasté, la seule chose que je puisse faire pour ces gens, c'est jouer du violon. » Mizu tient à aider les autres. Il s’inscrit alors parmi les volontaires qui vont apporter de l’aide aux victimes. Même si sa condition physique ne lui permet pas de faire des efforts, il est persuadé que sa musique saura apporter un peu de confort aux réfugiés.

 

Au final, un tome « coup de cœur » dans lequel la réalité rejoint la fiction. La sensibilité de Mizu ainsi que sa ténacité font de lui un personnage terriblement attachant. Je ne vais pas l’oublier de sitôt et je recommande chaudement cette saga qui donne une image du handicap très positive, et prompte à l’ouverture des esprits. 

The sound of my soul, tome 3, Rin Siatô (Akata, 02/2023)


 

The sound of my soul, tome 3, Rin Siatô (Akata, 02/2023)

🎻🎻🎻🎻🎻

 Nous retrouvons dans ce tome 3 Mizu bien désemparé. Suite à l’incident vécu précédemment, il se mure dans la solitude. Il souhaite devenir plus fort pour mieux résister aux autres, les « valides », qui le houspillent sans cesse. Il travaille le violon avec ardeur et se met à s’entraîner à la course à pied. Mais seul.

« Pourquoi est- ce que tu t'es construit ce... cette espèce de muraille, autour de toi ? » A force de s’isoler, Mizu ne nourrit plus aucune relation sociale. Même les concerts qu’il donne à la clinique auprès des enfants malades ne lui permettent pas de sortir de sa bulle. Et lorsqu’à la rentrée il découvre que Hazuki est dans sa classe, il ne sait plus comment l’aborder.

 

« Du coup le truc motivant, c'est que le monde des artistes se fiche pas mal de savoir si tu as un handicap ou non ! » Natsuki va montrer une voie à Mizu, pour faire en sorte qu’il puisse trouver sa place dans la société. L’adolescent va alors se lancer dans un nouveau projet : composer ses morceaux et aller les jouer en prison.

 

Au final, un tome vraiment réussi dans lequel on comprend la complexité du passage de l’adolescence pour un jeune souffrant d’un handicap. Les émotions sont tangibles, et Mizu toujours plus attachant. 

Comme un grain de sable, Sam Laurent (L'Abeille bleue, 08/2021)


 

Comme un grain de sable, Sam Laurent (L'Abeille bleue, 08/2021)

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C’est parce que les éditions L’Abeille bleue ont décidé de donner une nouvelle couverture à cette romance que je l’ai repérée et eu envie de la lire. Une histoire plutôt originale puisque l’héroïne souffre d’un trouble psychologique, que personnellement, je n’avais jamais vu traité en littérature ; la nymphomanie.

 

« Je reste seule à revoir les images de cette nuit et surtout à me dire que, quand je serai grande, j'aimerais trop faire comme eux.
Et effectivement, en grandissant, même si, comme toutes les filles, j'ai toujours rêvé d'une robe de princesse pour mon mariage avec LE prince charmant, je me suis laissé tenter par les joies du plaisir charnel.
Je m'appelle Carla, j'ai vingt- cinq ans et je suis nymphomane. »
Carla est la jeune femme que l’on remarque en soirée ; séduisante, aguicheuse et libre. Elle collectionne les rendez- vous sans lendemain, ignorant sa réputation de fille facile. Les autres femmes envient son aisance avec les hommes et la facilité avec laquelle elle les met dans son lit. Sauf que Clara, elle, même si elle le cache bien, est en pleine souffrance…

 

« Je m'enfonce dans la face déjantée de ma vie par peur de plonger de l'autre côté, vers la face cachée de l'iceberg d'émotions qui pourrait me faire sombrer. » Au fil des pages qui se tournent, on découvre en Carla une jeune femme profondément meurtrie, incapable de construire une relation sur le long terme, qui ne se satisfait pas dans ses relations « éclair », et pour cause…

 

« Comment pourrais- je rencontrer l'amour sans savoir réellement ce que c'est, sans jamais n'en avoir ressenti pour moi- même ? Je sais que le monde entier me voit comme une personne forte qui adore s'envoyer en l'air. Et pourtant, je me dégoûte, du plus profond de mon être. » Carla ne sait pas ce que c’est qu’aimer et être aimée. Sa seule relation stable réside dans son amitié pour Clémence, indéfectible depuis l’enfance. Et c’est parce que cette dernière l’enjoint à se faire soigner par un psychothérapeute que Carla se rend compte de l’ampleur de ses problèmes… Au même moment, elle se confronte à Laurent, un barman qui ne va pas répondre à ses approches comme les autres hommes rencontrés jusque-là.

 

Au final, une romance particulière car elle se base sur un sujet « affriolant », la nymphomanie, et qui propose une justification psychologique basée sur des traumatismes vécus dans l’enfance. J’a aimé ce côté introspectif qui m’a permis de voir évoluer l’héroïne – patiente, au fur et à mesure de ses rendez- vous. L’auteure a eu cette force de permettre au lecteur d’accompagner Carla dans son parcours vers une certaine rédemption susceptible de la mettre sur le chemin de la sacro- sainte norme, mais surtout d’accéder au bonheur.