dimanche 30 juin 2024

Là où les souvenirs se révèlent, Delphine Giraud (Fleuve, 05/2024)



 Là où les souvenirs se révèlent, Delphine Giraud (Fleuve, 05/2024)

💗💗💗💗

C’est le point de départ de cette histoire, et non son déroulé, qui m’a attirée. En effet, le personnage principal est un enseignant qui, un jour, se retrouve incapable de bouger face à ses élèves. La cause ? Un profond burn- out. Pour en guérir, une seule solution : remonter le fil de sa propre histoire.

« On prend le pouls de mon psychisme, on s'applique à m'occuper, à me redonner le goût de vivre. On me drogue pour apaiser le mal qui me ronge. Mon père finit par employer le terme qui détermine mon mal- être : burn- out. Ce fameux état d'épuisement physique, émotionnel et mental lié au travail. » Thomas est un enseignant bienveillant et attentif. Un jour, alors qu’il apprend une mauvaise nouvelle concernant l’une de ses élèves, son corps se désolidarise de son esprit et il ne peut plus bouger.

« Personne ne se remet jamais d'un tel traumatisme, encore moins quand il survient si jeune. Je n'avais pas encore 5 ans quand elle est morte. Comment aurais-je pu la sauver ? » Thomas, pour se soigner, retourne en Bretagne, sa région d’origine. Il retrouve son père et pour lui, c’est l’occasion d’éclaircir les mystères qui entourent le décès de sa mère : est- ce un accident ou un suicide ?

« - Les secrets et la famille ne font pas bon ménage, dit- elle.
- Qui n'en a pas ?
- Des secrets ou une famille ?
- Les deux.
 » Thomas ne s’attendait pas aux révélations qui vont surgir au fur et à mesure de ses recherches sur le passé de sa mère. Hébergé dans un éco- village près de la demeure familiale, il tente de se reconstruire, notamment auprès de Jasmine et de son fils autiste.

Au final, une histoire vraiment touchante. L’auteure maintient un certain suspens entre les diverses révélations qui émanent des recherches de Thomas, et la lecture devient addictive dans ces moments- là. En plus, les personnages sont véritablement attachants. J’ai passé un très bon moment avec Thomas, collègue fictif qui m’a émue par son histoire personnelle. 

dimanche 23 juin 2024

Butcher & Blackbird, Brynne Weaver (Verso, 05/2024)


 

Butcher & Blackbird, Brynne Weaver (Verso, 05/2024)

💩

Ce roman semblait cocher les cases de ce que j'ai envie lire en ce moment; ce mélange d'humour noir, de romance et d'univers torturé, mais moi, je n'aime pas la vulgarité.


J'abandonne "Butcher & Blackbird" à la page 66. J'ai l'impression de ne rien comprendre à l'histoire. C'est mal écrit ou mal traduit, mais surtout vulgaire. J'ai décidé de m'arrêter après ces répliques: 

"- Je vais te voler ta liseuse. Je veux lire l'histoire de l'homme- dragon à deux bites." 

"- Je suis assise dessus. Touche- moi le cul et je te casse la main..." 


Pas pour moi.

vendredi 21 juin 2024

Verity, Colleen Hoover (Hugo, 2018)


 

Verity, Colleen Hoover (Hugo, 2018)

💚💚💚💚💚

 Si Collen Hoover est davantage connue pour ses romances, il faut souligner qu’elle est aussi extrêmement douée pour écrire un récit digne d’être catégorisé parmi les thrillers ! On m’avait dit que certains passages n’étaient pas à lire en étant seule à la maison, et effectivement, j’ai ressenti cette terreur typique de l’appréhension d’un événement pas cool à se produire sous peu !

« Difficile d'expliquer pourquoi j'éprouvais une telle aversion envers les autres humains mais, s'il fallait avancer une hypothèse, je dirais que c'est le résultat direct de la terreur ressentie par ma propre mère à mon endroit. » Lowen, auteure au succès modeste, vient d’enterrer sa mère, morte d’un cancer, et s’apprête à quitter un logement dont elle vient d’être expulsée. Heureusement, son agent a un projet avantageux à lui proposer : reprendre la suite d’une saga à succès.

« J'ai peur que cette expérience particulière ne soit encore plus désastreuse que je ne l'imaginais. Comme peu de gens lisent mes bouquins, je n'ai jamais souffert de trop de critiques négatives. Mais, maintenant qu'ils vont sortir accompagnés du nom de Verity, ils attireront des centaines de milliers de lecteurs avides de la retrouver. » Lowen, vite séduite par le mari de la romancière à succès, accepte le contrat, mais demeure prudente quant à ses capacités rédactionnelles. Néanmoins elle va aller vivre chez Jeremy et Verity, pour mener à bien sa mission.

« Je commence à croire que si elle se met dans la peau du méchant c'est parce qu'au fond elle est méchante. Jusqu'à la moelle. » Lowen découvre des manuscrits troublants ; qui est donc cette femme, qui dort juste au- dessus d’elle, et qui est capable de raconter des actes autobiographiques épouvantables ? 

Au final, même s’il y a un côté romance, l’aspect suspens psychologique est énorme ! J’ai été complètement absorbée par cette lecture, avec les poils des bras qui se dressent ! Colleen Hoover réussit là un joli tour de force romanesque sur la psychologie féminine. J’adore !  

mercredi 19 juin 2024

Felicità, Serena Giuliano (Robert Laffont, 03/2024)


 

Felicità, Serena Giuliano (Robert Laffont, 03/2024)

💙💙💙💙

Lorsqu’on se lance dans la lecture d’un roman de Serena Giuliano, c’est comme manger un bonbon « langue qui pique » ; on y retrouve à chaque fois cette délicieuse alternance entre douceur et acidité. Cap sur l’Italie, aux côtés de Valentina, organisatrice de mariages, qui vient de perdre sa meilleure amie, Azzurra. Entre le deuil et la nécessité de faire vivre son entreprise, la jeune femme est bien malmenée…

« Le soleil brille comme jamais. Non mais comment ose- t- il ?
Le ciel devrait être à mon image, en larmes. Il devrait pleuvoir comme je pleure, pleuvoir tout ce qu'il a dans le ventre, gronder, afficher une sale mine. »
Le récit s’ouvre sur une jeune femme éplorée, qui n’arrive pas à faire face au décès de sa meilleure amie. Sous le soleil de Milan, elle peine à retrouver ses marques, son entrain, son envie de vivre.

« Il n'y a pas de congé accordé pour la perte de sa meilleure amie ? Pas même si elle était un double depuis la cour d'école, une sœur d'une autre mère, une jumelle d'un autre ventre ? » Valentina et Azzurra ne se quittaient plus depuis la maternelle. L’auteure retrace avec son héroïne les moments les plus marquants de cette amitié hors norme. Mais on sent que quelque chose de plus sombre s’est glissé entre les deux amies à un moment ou à un autre, par le biais de petites phrases, en fin de chapitre, qui jurent avec l’harmonie plus largement évoquée.  

« On croit qu'on a la vie devant soi. On remet tout à plus tard, et on se laisse dominer par la peur, au risque de passer à côté de moments précieux... » Même si la vie reprend doucement le dessus, Valentina demeure nostalgique. Il y a eu des loupés, dans sa vie, dans sa famille, ainsi que dans son amitié avec Azzurra. Elle se livre à la fille de cette dernière, Bianca, par le biais de mails qui lui arriveront lorsqu’elle aura atteint l’âge de la majorité. L’amour qu’elle porte à cette petite, sa nièce, est la seule chose qui la fasse réellement tenir.

Au final, un beau roman sur l’amitié et sur l’acceptation du deuil. Le récit reprend le fil de cette histoire fusionnelle entre deux femmes en présentant tout d’abord les plus joyeux aspects, puis dévoile peu à peu un secret bien plus sombre… Une réussite ! Et j’ose espérer qu’il y aura bien une suite !

lundi 17 juin 2024

Jacqueline et ses copines, Amelia Pacifico (Auto - édition, 04/2024)


 

Jacqueline et ses copines, Amelia Pacifico (Auto - édition, 04/2024)

💙💙💙💙

J’ai connu Amelia Pacifico grâce à sa chaîne Twitch, « L’Alchimiste des mots ». J’avais immédiatement apprécié l’ambiance bienveillante de ses lives de l’après- midi et lorsque j’ai su qu’elle venait de sortir un livre, j’ai eu très envie de le découvrir. Cap sur l’île Maurice avec Jacqueline, 72 ans, et ses copines…

« C'est fou comme tout peut déraper en une seconde, même avec les intentions les plus innocentes du monde. Tout ce qu'on voulait, les filles et moi, c'était décompresser loin des vieux schnocks du club du 3e âge et pouvoir enfin avoir des vacances dignes de ce nom ! » Jacqueline et ses amies, Tersa, Louise et Mara décident sur un coup de tête que ça suffit, elles en ont assez de devoir faire ce que les hommes décident à leur place. Alors quand les présidents de l’association du 3e âge de leur village décident d’un énième voyage en Autriche, elles décident de prendre la tangente, et de partir trois semaines entre filles à l’île Maurice ! Mais tout ne va pas se révéler aussi paradisiaque que prévu !!!

« De mon côté, j'attrape ma tenue puis me rends dans la salle de bain où je découvre avec stupeur une vielle dame dans le miroir. Je réalise avec amertume qu'il s'agit de mon reflet. J'oublie souvent que je n'ai pas l'âge de mes neurones. » Jacqueline porte un regard avisé sur les évolutions de la société. La jeune Nine, vingt ans, va même en faire sa confidente à l’hôtel. Mais comme il difficile de faire avancer un corps de septuagénaire au rythme d’un cerveau bien plus alerte ! Et pourtant, les quatre dames vont vivre des vacances à faire pâlir de jalousie les adolescentes : boum, parties de beach- volley, et drague seront même à leur programme !

Au final, un roman qui fait réfléchir sur la vieillesse ainsi que sur les relations homme – femme. J’ai bien ri en lisant certaines scènes tellement cinématographiques ! Et les réflexions socio- psychologiques de Jacqueline m’ont semblé tellement justes. En refermant ce roman, j’ai eu l’impression de quitter des copines… Mention spéciale à Louise, sarcastique et piquante à souhait !