mercredi 31 juillet 2024

Angélique, Guillaume Musso (Le Livre de Poche, 03/2024)

 



Angélique, Guillaume Musso (Le Livre de Poche, 03/2024)

💛💛💛💛

Si j’ai craqué pour ce roman de Guillaume Musso, c’est parce que la radio locale multiplie les pages de promotions pour celui- ci à chaque heure, en ce moment, et qu’il est difficile de ne pas craquer quand on est faible, comme moi, devant un rayon de librairie, pour un titre quand il nous trotte dans la tête. Bravo aux publicitaires de 100% !

« - J'aurais bien aimé enquêter sur un meurtre, moi aussi, mais faites- nous confiance : on a cherché, on a tout vérifié, mais on n'a rien trouvé. Stella Petrenko n'a pas été assassinée. » Mathias Taillefer, flic mis sur la touche, se réveille à l’hôpital après un accident. A son chevet, Louise, une étudiante qui vient jouer du violoncelle bénévolement aux malades. Mais cette jeune fille à une idée derrière la tête en se postant au chevet de Taillefer : lui demander d’enquêter sur le décès de sa mère, survenu 3 mois plus tôt et classé comme étant accidentel. Louise en est persuadée ; sa mère a été assassinée.

« Depuis toujours le souffle de la nuit m'apaise. Ma frustration se dilue, mes idées se fixent, plus saillantes et constructives, même si par vagues revient la même souffrance. Celle de passer à côté de ma vie. » D’indices étonnants en témoignages contraires, Taillefer remonte le fil des rencontres de Stella Petrenko, et tombe sur Angélique Charvet, infirmière à domicile. Quel rôle a-t-elle joué auprès de l’ancienne danseuse étoile ?

« En moins de dix jours, j'ai réussi l'impossible. J'ai repéré une brèche et je m'y suis engouffrée. J'ai imposé ma chance. J'ai tenté un coup de poker insolent et risqué. J'ai fait tapis et je suis sur le point de ramasser la mise. » De Paris, l’intrigue nous amène à Venise. La météo est apocalyptique et l’heure des règlements de compte a sonné. Les liens entre les divers personnages, du passé au présent de l’enquête, émergent. Ils vont faire bien des dégâts, à l’image de la tempête.

Au final, un roman très agréable à lire. Les liens entre les personnages, leurs passés tarabiscotés et le présent qui vacille entre leurs mensonges et une réalité améliorée, créent un suspense palpable. La trame narrative est construite comme un écheveau qui tricoterait plusieurs pièces qui, à la fin, n’en formerait plus qu’une. Une lecture parfaite pour se faire quelques nœuds au cerveau durant les vacances au soleil !   

lundi 29 juillet 2024

Au milieu du brouillard tu trouveras un arc-en-ciel, Noéllie Saullerin (Auto- édition, 05/2021)


 

Au milieu du brouillard tu trouveras un arc-en-ciel, Noéllie Saullerin (Auto- édition, 05/2021)

💙💙💙💙

Envie d’une lecture optimiste ? N’hésitez pas à découvrir ce premier roman de Noéllie Saullerin, une jeune autrice tarnaise. Ce récit au titre poétique nous permet de passer trois années auprès d’un groupe d’étudiants ; Anna, Guillaume, Nicolas Valentin et Charlotte. Comment vont- ils évoluer de la rentrée en première année de fac jusqu’à l’obtention de la Licence ?

« Elle ne voulait pas non plus leur dire qu'elle faisait des études uniquement pour rester occupée, et qu'elle se remplissait la tête à coups de mots de vocabulaire parce que c'était la seule chose qu'elle avait trouvée pour arrêter momentanément de penser... » Anna, 19 ans, s’apprête à vivre sa première rentrée à la fac de langues d’Albi. Elle reste immédiatement en retrait de la foule, bouleversée par sa récente rupture amoureuse. Mais malgré sa distance et sa froideur, Guillaume va oser l’aborder, puis la pousser à se lier d’amitié avec d’autres étudiants de sa connaissance.

« - Tu sais, s'il y a bien quelque chose que j'ai appris récemment, c'est que ce n'est pas bon de garder des secrets dans une famille... ça peut faire beaucoup de dégâts... » Notre bande d’amis va connaître bien des remous émotionnels, en découvrant chacun des éléments appartenant à leur passé respectif, lesquels avaient jusque- là été tenus secrets. Ces découvertes vont leur permettre de mieux comprendre leurs erreurs et les faire évoluer vers l’âge adulte avec davantage de recul et de sérénité.

« Parfois il suffit juste de laisser la vie faire les choses... Elle nous emmène souvent exactement là où l'on a besoin d'aller... » Au bout de ces trois années d’amitié, nos étudiants vont avoir des choix à effectuer, que ce soit dans la poursuite de leur cursus, leurs relations amoureuses et la façon dont ils envisagent de faire vivre leur si belle amitié. Bienvenue dans l’âge adulte !

Au final, un premier roman rondement mené. Les personnages sont attachants et l’évolution de chacun d’entre eux durant ces trois années est vraiment intéressante. J’ai aimé la manière qu’a eue l’auteure de lier les vécus de ceux- ci et les actes de leurs parents, aussi dramatiques soient- ils. J’ajouterais une mention spéciale au personnage d’Anna, à son portrait psychologique touchant et aux idées romanesques qui le font évoluer. Bravo !

dimanche 28 juillet 2024

A vif, René Manzor (Calman Lévy, 03/2021)



A vif, René Manzor (Calman Lévy, 03/2021)

💛💛💛💛

René Manzor est un auteur que j’avais envie de découvrir depuis un petit moment. C’est chose faite avec « A vif », un thriller mêlant une nouvelle enquête et un cold- case sur une même lignée de crimes atroces ; l’immolation de jeunes adolescentes selon une mise en scène sataniste.

« - Quand une porte est verrouillée, Fraysse, elle protège de quoi, d'après vous ? De ce qui est à l'intérieur et qui pourrait sortir ou de ce qui rôde à l'extérieur et qui pourrait entrer ? » Julie Fraysse, alors qu’elle vient de charger sa voiture pour partir en vacances avec ses fils, se fait rappeler manu militari par son commandant : une adolescente vient d’être retrouvée brûlée sur un bûcher dans son village d’origine. La voilà donc obligée de rester en Occitanie le temps d’enquêter sur cet assassinat qui rappelle un précédent, une série de quatre immolations de gamines par un serial killer surnommé « L’Immoleur », jamais arrêté, quatre ans plus tôt. Cerise sur le gâteau, on lui demande de travailler avec Novak Marrek, le policier enquêteur sur cette enquête, interné en hôpital psychiatrique.

Au final, un thriller rondement mené. Les chapitres sont courts et défilent à une vitesse folle. J’ai adoré le personnage de Novak Marrek ! Nul doute que je lirai d’autres romans de René Manzor !








mercredi 24 juillet 2024

Tomber plus haut, Mélodie Chavin (Addictives, 02/2024)


 

Tomber plus haut, Mélodie Chavin (Addictives, 02/2024)

💜💜💜💜

C’est la couverture qui m’a attirée en premier lieu vers cette lecture, puis le trope « work place romance ». Ugo et Adalyn travaillent en effet dans l’entreprise qui appartient au père de cette dernière, et ils se partagent le même poste de direction, le temps que la jeune femme termine ses études de marketing. Une posture qui s’évère délicate pour le jeune trentenaire.

« Si j'étais l'héroïne d'un roman à l'eau de rose, les lectrices voudraient sûrement me coller des baffes, et je le comprendrais très bien... Non, mais il n'y a qu'à me voir ! J'ai la vie devant moi, et voilà que je me la gâche avec tout ça ! » Ironique et pourtant c’est si vrai ! Comme j’ai eu envie de la secouer cette Adalyn qui est jeune, jolie, intelligente, et probablement riche, étant donné que son père possède une entreprise de marketing pour des maisons de luxe. Et pourtant elle reste coincée dans son petit monde avec sa meilleure amie, Wendy, et les tristes souvenirs vécus avec son ex, Cody. Heureusement qu’un petit matin, un nouveau voisin, sexy en diable, débarque, et que celui- ci, ô merveilleux destin, se retrouve être son nouveau collègue !

« Je veux craquer. J'ai envie de craquer pour cette fille encore si immature en raison de son âge, mais si femme par la force qu'elle parvient à puiser en elle. » Si Ugo est l’image parfaite du tombeur de jupons, il va étrangement voir Adalyn sous un autre angle. D’abord comme une jeune fille à « déniaiser », qui va le changer de ses conquêtes expertes d’un soir, puis comme une énigme à résoudre. Au fil de leurs contacts, son point de vue et ses sentiments vont bien évoluer.

Au final, une romance dont on connaît certes la fin, mais j’avoue avoir été touchée par les deux principaux protagonistes, les obstacles qu’ils ont à surmonter, du drame à la maladie, et ce qu’ils ont pu mettre en œuvre pour passer outre et se reconstruire. Une romance aux accents de feel- good.

lundi 22 juillet 2024

La femme invisible, Maïtena Biraben (Grasset, 05/2024)




 

La femme invisible, Maïtena Biraben (Grasset, 05/2024)

💝💝💝💝

J’ai l’impression de connaître Maïtena Biraben depuis toujours. J’ai été une jeune maman suivant les précieux conseils donnés dans l’émission « Les Maternelles » au début des années 2000. Puis je l’ai suivie en tant que journaliste de société sur Canal +. Et enfin, je suis sa chaîne média « Mesdames » sur Instagram depuis quelques mois. J’ai même acheté le livre de recettes sur les légumes qu’elle a publié il y a quelques années !

« J'ai ressenti la cinquantaine comme une crise d'adolescence équipée d'un cerveau. Une libération, une jubilation ! Un moment déterminant où les aiguilles de la montre ne décomptent plus le temps qui passe mais celui qui reste. » L’animatrice, 56 ans, nous raconte brièvement les grandes étapes de sa vie, et s’attarde sur ce passage délicat qu’est celui de la cinquantaine. Pour une femme, il est souvent synonyme de ménopause, mais aussi, de mise à l’écart, que ce soit dans les médias ou dans la société. Pourquoi ?

« Incrédule et éberluée parce que j'ai très vite compris qu'on attendait de moi une attitude, un regard sur la vie, une attention aux autres qui n'avaient aucun rapport avec QUI j'étais mais avec CE QUE j'étais : une fille. Mes frères, eux, avaient tout loisir d'être eux- mêmes.
Moi. Pas.
Voilà deux mots qui auront été un mantra silencieux dans ma vie jusqu’ici : Moi. Pas. »
Cette réflexion menée sur le statut de la femme française pourrait s’appliquer à la majorité d’entre nous. Depuis la plus petite enfance, nous sommes « façonnées » comme les hommes aimeraient que l’on soit. Est- ce différent pour les nouvelles générations ? J’en doute.

« Autant je n'ai jamais voulu être un garçon, autant il reste tout à fait incompréhensible que le fait que j'aie des seins et pas de testicules me dirige au service du confort d’autrui : le fait que je puisse porter la vie ne justifie pas que je doive passer la mienne au service des autres. » Maïtena Biraben, avec cet essai personnel et percutant, veut ruer dans les brancards de la « bien – pensance » de notre société patriarcale. Les femmes sont libres d’être qui elles veulent ; à elles de le brandir en étendard !

Au final, un essai court qui se lit vite et avec plaisir, qui pose de bonnes questions et qui est tout à fait en adéquation avec la Maïtena Biraben que je suis aujourd’hui sur « Mesdames » ; une révolutionnaire au nom de la liberté des femmes quinquagénaires !!!!