La femme gelée, Annie Ernaux (Gallimard, 04/1987)
💓💓💓💓
Nouvelle
année, je reprends ma lecture des œuvres d’Annie Ernaux dans l’ordre
chronologique (bon, ce n’est que le troisième !). Après l’enfance et l’adolescence,
nous retrouvons l’auteure en tant que lycéenne, puis étudiante, jeune mariée et
maman, et enfin prof. Un récit autobiographique qui emprunte par moment à la
fiction mais qui représente avant tout une certaine réflexion sur la place de
la femme dans la société de l’après- guerre.
« Plus que ma grand- mère, mes tantes, images épisodiques, il y a
celle qui les dépasse de cent coudées, la femme blanche dont la voix résonne en
moi, qui m'enveloppe, ma mère. Comment, à vivre auprès d'elle, ne serais-je pas
persuadée qu'il est glorieux d'être une femme, même, que les femmes sont
supérieures aux hommes. » La narratrice a grandi entourée de femmes fortes et
indépendantes. Ses propres parents l’ont poussée dans cette voie, la dispensant
de la moindre tâche ménagère et l’encourageant à suivre des études pour toujours
être indépendante.
« Parmi toutes les raisons que j'avais de vouloir grandir il y avait
celle d'avoir le droit de lire tous les livres. » La jeune fille nourrit
un amour grandissant de la lecture et de la littérature, cherchant dans les
ouvrages de véritables leçons de vie. De là nait sa vocation de de venir enseignante.
Mais la rencontre de l’homme qui semble lui convenir, l’arrivée d’un bébé et
les contraintes de la vie maritale l’éloignent des études et du concours tant
convoité…
« Je ne suis pas prof, je ne serai jamais prof, mais une femme-
prof, nuance. » La réussite au concours permet à la jeune femme de se targuer d’avoir un
métier elle aussi, et de ne plus être aussi disponible pour les tâches
ménagères. Hélas, notre narratrice ne peut que faire le constat d’être une
femme « gelée » dans sa routine lassante.
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