mercredi 30 octobre 2024

Hidden pictures, Jason Rekulak (Bragelonne, 09/2022)



 Hidden pictures, Jason Rekulak (Bragelonne, 09/2022)

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Quelle histoire fascinante ! Si vous cherchez une lecture spécial « Halloween », foncez sur ce thriller horrifique ! Vous suivrez Mallory, jeune fille sortant de cure de désintoxication, durant les premiers temps de son engagement auprès du petit Teddy, 5 ans, en tant que baby- sitter. Un petit garçon qui va s’avérer doué en dessin, voire trop doué pour son âge…

« Je sais que ça n’a rien d’extraordinaire. Je comprends bien que je ne suis pas en train de changer le monde ou de guérir le cancer, mais, après tous mes problèmes, j’ai l’impression d’avoir fait un énorme pas en avant et je suis fière de moi. » Mallory n’a que 21 ans, mais déjà un lourd passé. Un passé compliqué, une plongée dans la drogue et voilà une jeune à qui on ne ferait confiance pour rien au monde, d’autant plus pour garder son enfant. Et pourtant, Ted et Caroline Maxwell ont décidé de lui tendre la main à sa sortie de cure. Mallory sait qu’on va l’attendre au tournant, alors elle va s’investir à 200% dans sa mission.

« Ironiquement, la seule personne dans mon travail qui me pose un problème est celle qui n'existe pas : Anya. La meilleure amie imaginaire de Teddy a la sale manie de saper mon autorité. » Les Maxwell ont tout de l’apparence des familles américaines fortunées : une belle maison, des postes à responsabilités, une alimentation saine et un enfant incroyablement doué. Et pourtant, un élément va rapidement perturber Mallory ; Teddy semble discuter avec une amie imaginaire, mais cela ne s’arrête pas à une discussion. Très vite, des dessins étranges apparaissent…

Au final, un roman que j’ai dévoré en une après- midi ! J’ai adoré la présence visuelle des dessins mentionnés dans l’intrigue ! Quelle histoire incroyable quand même ! Je suis admirative devant de telles prouesses imaginaires, liant chemin de vie crédible, thriller rondement mené et intervention de manifestations fantastiques. Brillant ! 

lundi 28 octobre 2024

Carnage, tome 1, Sahay Carrot (Contre- dires éditions, 09/2024)


 

Carnage, tome 1, Sahay Carrot (Contre- dires éditions, 09/2024)

💔💔

J’aime bien la dark romance, n’en déplaise à certaines âmes bien- pensantes. Alors quand Babelio m’a proposé de lire « Carnage » de Shay Carrot que j’avais déjà vu passer sur des Boosta anglophones, j’ai sauté de joie ! Malheureusement, j’ai très vite déchanté…

« - Rends- toi à l'évidence, Ayreen. La robe fait vulgaire sur toi, tu n'as rien de classe. Ton corps est une honte à notre famille. Je représente l'élégance à travers le monde entier, tandis que toi, tu ressembles à une potiche de téléréalité. » Ayreen (quel prénom, déjà…) est une jeune fille riche qui n’est née que pour servir les desseins de puissance de ses parents. Vendue au fils du vice- président des USA, elle n’a aucune liberté de mouvement, de raisonnement, aucune envie, aucune passion.

« Imperturbable face à ce que je m'apprête à effectuer, je fais craquer ma nuque et enfile mon masque de Purgeur avant de rabattre la capuche de ma veste sur ma tête. Les néons de l'objet se mettent à briller dans la pénombre du hangar. Les LED devant mes yeux et ma bouche les illuminent, me donnant une allure horrifique. » Adriano est rentré dans le gang des DS- 13 à l’âge de dix ans. Il vit, avec ses hommes, au fur et à mesure des contrats frauduleux qui lui sont proposés. Sa rencontre avec Ayreen est forcément un accident de parcours.

« Le danger m'attire. Vivre comme je l'entends également. Au diable les règles de bienséance. » Ayreen, à 21 ans, enfin, se rebelle. Contre ses parents maltraitants (indignes, même), contre son fiancé, violent et abuseur, en utilisant une espèce d’autodérision qui ne soulage qu’elle- même. Si certains passages donnent envie d’en savoir plus sur son parcours psychologique, le lecteur est vite ramené à des scènes répétitives. Dommage.

Au final, une dark romance qui en contient tous les éléments : mafia, meurtres, trafics, et agressions sexuelles. Mais l’héroïne est beaucoup trop « cliché » : la petite fille riche qui se fait abuser avec le consentement de papa- maman parce que c’est bon pour leur empire, et sa rencontre avec un gangster qu’on fait passer pour méchant alors qu’il a un cœur tout guimauve. Rien de neuf, que du ressassé avec, en prime, une héroïne peu crédible et des incohérences à gogo. 

vendredi 25 octobre 2024

Jusqu’ici tout va bien, Nicolas Pitz (Editions Rue de Sèvres, 04/2024)


 

Jusqu’ici tout va bien, Nicolas Pitz (Editions Rue de Sèvres, 04/2024)

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J’ai « rencontré » cette bande dessinée en visitant le Musée de la Bande dessinée belge, à Bruxelles ; certaines planches étaient exposées dans le but d’expliquer les diverses étapes d’une adaptation de roman en œuvre graphique. C’est en effet le roman jeunesse « Okay for now » de Gary Schmidt (2011) qui a été adapté par le dessinateur belge. Un coup de cœur visuel et narratif !

« Dessiner, c'est pour les crétins et les filles. » Douglas est ce que j’appellerais un « pauvre gosse » ; dernier né d’une fratrie maltraitée par le père, au même titre que la mère, il souffre de la violence quotidienne qui règne à leur domicile. Encore adolescent, il doit aller au lycée, pendant que son frère se construit une réputation de voyou. Et quand ses parents doivent déménager parce que son père a trouvé un meilleur emploi, Douglas se sent perdu et amer. Mais sur place, une jeune fille, Lilly, lui fait découvrir la bibliothèque, et les précieux dessins d’Aubusson.

« Vous savez ce que Mr Powell m'a appris ? Il m'a appris que parfois l'art peut vous faire oublier tout ce qui est autour de vous. » Douglas est mauvais élève. Dans toutes les matières. Même en sport, pour des raisons inavouables (et honteuses !). Mais la rencontre de personnes empathiques va le mettre sur un chemin bien plus bienveillant que prévu. Et enfin, un avenir plus serein se dessinera pour le gamin…

Au final, une histoire qui m’a prise aux tripes, tant par le contenu que par la grâce des traits tracés par Nicolas Pitz, qui collent tellement aux troubles personnels de Douglas, passant du noir et blanc à la couleur, en fonction des émotions ressenties par le protagoniste – et le lecteur. Une pure réussite que je recommande aussi bien aux adolescents qu’aux plus grands !

jeudi 24 octobre 2024

Le Prince charmant existe !, Anna Triss (Hugo poche, 04/2024)


 

Le Prince charmant existe !, Anna Triss (Hugo poche, 04/2024)

💙💙

J’avais envie d’une lecture légère et amusante pour débuter mes vacances et je me suis dit que ce roman, encensé par des influenceuses littéraires que je suis sur les réseaux sociaux, tomberait à point. Hélas, je n’ai pas vraiment accroché à l’histoire ; trop jeune, trop déjantée pour moi…

« J'ai vraiment cru au prince charmant au lycée. En m'amourachant du père d'Anya, j'étais convaincue d'avoir trouvé la perle rare. Avant qu'il me dévoile son vrai visage et que je chute de la selle mal sanglée de son cheval blanc.... Qui n'était pas blanc, c'était une teinture pour masquer la noirceur de sa robe. Et mon prince charmant s'est avéré aussi laid moralement que physiquement beau. » Robyn est la mère célibataire d’une petite Anya, six ans. Elle a été une femme battue et a tout fait pour se reconstruire, en tant que femme, mais surtout en tant que mère. Son look colle avec son métier de tatoueuse : les dessins encrés ornent son corps et ses formes. Peu importe ce que les gens pensent ou disent, l’essentiel réside dans le bien-être de sa petite, même si ce n’est pas toujours évident.

« Au fait, je ne me suis pas présenté.
Mon nom français - de couverture- est Valentin Laurent. Mon véritable nom est Valentino Massari. Je suis italien et tueur à gages, mais ceci, je pense que vous l'avez déjà compris. »
Le jour où un bel homme mystérieux vient emménager dans l’immeuble en face du sien, Robyn sent que sa vie va prendre un virage. Et pour cause, Val est un tueur à gages, et il va rapidement prendre à cœur la situation problématique de Robyn !

Au final, un début de lecture un peu mitigé ; j’ai eu un peu de mal avec le langage cru de Robyn et j’ai trouvé les répliques d’Anya un peu trop évoluées pour une fille de six ans. J’ai apprécié le passage durant lequel Robyn doit faire front face au retour de son passé, mais celui- ci s’est résolu un peu trop rapidement à mon goût. Mais ce qui m’a le plus déplu, c’est le langage utilisé et la facilité / rapidité avec laquelle les relations entre nos deux protagonistes évoluent.   

jeudi 17 octobre 2024

La Carte des Amants, Clément Sérack (Elixyria, 09/2024)


 

La Carte des Amants, Clément Sérack (Elixyria, 09/2024)

💝💝💝💝💝

J’avoue, quand je lis un roman de Clément Sérack, une part de moi, très chauviniste, se régale à l’avance : ma région, le Nord, va y être mentionnée. Et là, ça ne manque pas : l’enquête menée par Axel et Albane les mènent à Coudekerque- Branche, et la jeune fille boit de La Chouffe !!!

« C'est là, sur ce bois sombre, que Pierre Lesigne a conçu son chef- d'œuvre. "La Carte des Amants", une romance contemporaine devenue best- seller en deux mois, le premier ouvrage du père de Constantin. Toutefois, c'est aussi le dernier. L'écrivain n'a jamais exprimé l'envie d'en réaliser un second. Et si s'asseoir à ce bureau permettait de saisir les secrets de l'amour ? » Axel, étudiant, est invité à une soirée chez son meilleur ami, Constantin. Le père de celui-ci a connu le succès grâce à une romance contemporaine. Sont présents Nathan, Thaïs, deux de leurs amis, ainsi qu’Albane, que seul l’hôte connaît.

« Les amis des amis peuvent- ils aussi devenir des amants ? A vérifier. » Pour Albane, c’est le coup de foudre. Pour Axel. Mais le jeune homme n’est pas prêt à s’investir dans une relation amoureuse. Profondément marqué par une déception sentimentale, il ne souhaite plus s’engager.

« Aimer, c'est donner à quelqu'un le pouvoir de nous détruire, en croyant qu'il ou elle n'en fera rien. » La romance de Pierre Lesigne pose bien des questions sur l’amour, sur la force de ces sentiments qui nous dirigent, et parfois, nous fragilisent durablement. Axel et Albane vont poursuivre une quête bien particulière, entre magie et entrée dans l’âge adulte.

Au final, une chouette lecture ! La plume de ce jeune auteur a pris en fluidité et en maîtrise du suspens. J’ai beaucoup aimé les passages où Axel se trouvait au Liban. La fin du récit m’a littéralement scotchée au livre ; impossible de le lâcher ! Vivement le prochain !

jeudi 10 octobre 2024

Les secrets de la femme de ménage, Freida McFadden (J'ai lu, 10/2024)




 

Les secrets de la femme de ménage, Freida McFadden (J'ai lu, 10/2024)

💝💝💝💝

Le tome 2 est sorti en poche peu de temps après ma lecture du premier opus ; je me suis, évidemment, jetée dessus. J’ai été ravie de retrouver la verve de l’auteure et le caractère « particulier » de Millie, mais aussi de constater que sa situation évolue ! Et que sa curiosité et son empathie étaient toujours intactes.

« Sa dernière déclaration me frappe par son étrangeté. Les femmes qui vivent dans d'immenses lofts comme celui- ci n'essaient pas, en règle générale, de "tout faire elles- mêmes." » Millie est toujours en recherche d’emploi. Son casier judiciaire l’empêche de prospecter pour des emplois qualifiés. Toutefois, elle a repris ses études, avec le beau projet de devenir un jour assistante sociale. Mais voilà, le couple chez qui elle vient d’être embauchée pour le ménage la contrarie ; Millie découvre que l’épouse, Wendy Garrick, passe ses journées enfermées dans une chambre d’amis. Pourquoi est-elle cachée de la sorte ?

« Enfin, bon, tout être humain n'a-t-il pas plusieurs facettes ? » Millie et son bon cœur se retrouvent face à bien des dilemmes : qui est vraiment Douglas Garrick, son patron ? Et elle, pourquoi ne parvient- elle pas à vivre avec son amoureux, Brock ? Pourquoi ne peut- elle-même pas lui annoncer la vérité sur son véritable passé ? Peut-elle leur faire confiance, à tous les deux ?

Au final, un second tome très agréable à lire. On rit et on s’inquiète avec Millie. Mais il faut reconnaître que le rythme s’est un peu essoufflé, et il faut attendre une bonne moitié du récit pour retrouver le suspens qui avait fait du précédent tome une intrigue impossible à lâcher. C’est néanmoins un très bon moment de lecture. 

lundi 7 octobre 2024

Je change de pot, Céline Mo (Vérone éditions, 06/2023)



 Je change de pot, Céline Mo (Vérone éditions, 06/2023)

💮💮💮

J’ai découvert ce roman lors d’un apéro littéraire organisé par la bouquiniste de ma ville. L’entrain de la lectrice m’a vraiment poussée à lire ce livre à tendance « feel good », et narrant l’histoire d’une quadragénaire décidant de tout plaquer pour enfin se réaliser pleinement.

« Encore un truc que j'aurais dû faire. Je l'avais pourtant bien noté sur la liste. Ma fameuse liste de choses à faire qui n'a cessé de se remplir au fil des années...
J'ai raturé quelques trucs, éliminé certaines choses, revu à la baisse certains projets, voire en ai rayé certains définitivement de la liste et de la tête... Et puis les années ont passé et ma liste a fané. »
Liliane est partie. Elle a tout quitté ; son mari, sa maison, ses habitudes. Elle n’en pouvait plus. La voilà réfugiée dans l’auberge de Martha, prête à se lancer, seule, dans le projet qui lui tient à cœur depuis des années.

« La scène s'est jouée devant moi au ralenti. Impossible de maîtriser quoi que ce soit. Le résultat était sans appel... Le contenu de la poubelle s'est retrouvé étalé dans la rue, ma cheville droite dans une position assez comique et mes pinceaux se sont essuyés au passage sur un costume trois- pièces très chic. Costume bleu roi, dans une coupe parfaite, porté par un blond aux yeux clairs. » Et si cette nouvelle vie pouvait inclure une histoire de cœur ?

« - J'espère que tu trouveras ton chemin, dis-je en lui prenant la main. Je t'assure, ce n'est pas simple, mais si tu te trouves, ce sera beau, crois- moi. » Autour de Liliane, beaucoup de remises en question ; chaque famille possède des secrets bien enfouis… Et il faut bien du courage pour pouvoir les digérer, les surmonter et repartir du bon pied.

Au final, un roman à l’intrigue prenante, avec un personnage principal auquel on ne peut que s’attacher. J’ai été touchée par les épreuves qui ont jalonné la vie de Liliane. J’aurais aimé en savoir plus sur certaines d’entre eux… je suis restée plusieurs fois sur ma faim. Mais dans l’ensemble, c’est une lecture remplie d’émotions et de réflexions sur la possibilité de renaître, de refaire sa vie en ayant le courage de tourner la page d’un passé trop lourd à porter. Une auteure à découvrir.