Le monstre du Château de Brooks, Sarah West (auto- édition, 10/2022)
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Finir une
année de lecture avec ce monstre du « Château de Brooks », c’est
quand même quelque chose ! Je n’avais encore jamais lu de récit aussi
« trash », glauque ou « gore » ; je ne sais lequel de
ces adjectifs choisir, j’avoue, tant chacun d’entre eux exprime le dépassement
de limites de ce qui est humainement entendable ! Une romance historique et
horrifique hors norme !
« - Ecoutes- moi
bien, tu n'es plus une gente dame à partir de maintenant. Tu es mon esclave et
tu dois faire tout ce que je te dis ou je te punirais. Et crois- moi, ma chère
Catherine, je n'attends que ça. D'ailleurs, ta place est par terre et non à
côté de moi. » Catherine est la princesse du Château de Strones. Voilà que
son père se retrouve face à des conflits et il a besoin d’alliés pour défendre
son comté. Une seule solution : offrir sa fille au roi du comté voisin,
Damian, du Château de Brooks, afin de bénéficier de son appui. Au grand dam de
la jeune femme, qui connaît la réputation de celui qui va faire d’elle non son
épouse, mais son esclave…
« Je me lève et
cette indigente me crache au visage.
- Vous
n'êtes qu'un pourceau, un faquin !
- Oui, tout
ça, mais tu peux m'appeler roi Damian, ça ira plus vite. » Damian n’a pas usurpé sa
renommée de monstre. Cet homme règne sur son royaume par la terreur qu’il
inspire. Une peur engendrée par des mœurs de tortionnaire, violeur et
cannibale. Car oui, le roi du Château de Brooks se nourrit de ses victimes !
« J'essuie les
dernières larmes sur mon visage et me regarde dans un miroir.
Un jour, je
leur montrerai, à tous, que je n'ai besoin de personne.
Un jour, je
serai un monstre pire que mon père.
Un jour, on
m'appellera le monstre du château de Brooks. » Au fil des pages, Damian
remonte dans son passé, et on comprend mieux ce qu’il est devenu en découvrant
les horreurs subies dans son enfance…
Au final, un roman
surprenant, ponctué de passages difficiles à lire (estomac bien accroché fortement
recommandé) mais qui servent une histoire digne des meilleurs récits du Moyen
Age. J’ai eu envie de suivre Catherine, de voir son évolution au contact d’un
homme aussi violent et torturé que Damian. On sent un appui psychologique
intéressant dans l’élaboration de ces deux personnages, et l’auteure s’en sert
habilement. J’espère retrouver Paden ou la petite Marie dans un autre récit de
cette trempe !