Ce printemps rémanent, tome 1, Shiki Kawabata (Akata, 07/2022)

 

Ce printemps rémanent, tome 1, Shiki Kawabata (Akata, 07/2022)

 💛💛💛💛

En débutant cette saga, je ne m’attendais pas à lire une histoire modelée selon un schéma « d’histoire sans fin ». Nous sommes en présence d’une autrice de manga, dont la première série est devenue un best- seller, qui se retrouve au pied du mur car son éditeur lui demande une nouvelle série, or elle est incapable de la lui écrire et dessiner. En effet, la jeune femme avait volé le manuscrit de l’un de ses camarades de classe décédé…

 

« Le plus important, ce n'est pas de réussir... va au moins montrer de quoi tu es capable ! » Haruta a rencontré Yukishima au club manga de leur lycée. Leur passion commune les a poussé à donner de leur mieux et à se soutenir mutuellement. Mais alors que Yukishima est à deux doigts de se faire publier, voilà qu’il décède.

 

Dix ans plus tard, auréolée de succès mais emplie de remords, Haruta fait le vœu de remonter le temps. Elle est exaucée. Mais les choses ne vont pas se passer exactement comme elle l’escomptait !

 

Au final, un premier tome appétissant. Le style est fluide et les dessins sont agréables à regarder. Il y a des mystères et une pincée d’humour. J’ai très envie de lire la suite !

Psychopompe, Amélie Nothomb (Albin Michel, 08/2023)

 

Psychopompe, Amélie Nothomb (Albin Michel, 08/2023)

💙💙💙 

Je ne sais que penser de ce dernier cru produit par la dame au grand chapeau. Si le début m’a emballée, avec ses contes, ses anecdotes ornithologiques ponctuant des anecdotes autobiographiques, la suite du récit l’a laissée pantoise…

 

« Il s'empara du morceau d'étoffe inachevée et constata avec satisfaction qu'elle était invendable. Pourquoi lui avait- il fallu en arriver à de telles extrémités pour se rendre compte que certaines choses étaient sans prix ? » Un conte japonais, raconté par la nourrice japonaise des enfants Nothomb, ouvre le récit. Un moment enchanteur !

 

« Une héroïne de George Sand racontait que les oiseaux l'adoraient. Les alouettes entraient dans sa chambre pour se poser sur son épaule. Elle ne pouvait pas tendre la main sans que ses doigts servent de perchoir aux mésanges. » L’auteure va lister quelques références d’auteurs ayant évoqué la place occupée par les oiseaux dans leur processus de création. Un passage au goût de dissertation littéraire, un peu trop lénifiant à mon goût…

 

« Nager, c'était voler sous l'eau. » Puis l’oiseau Amélie qui rêve de s’envoler va rester cloué au sol, détruite par un drame qui s’est déroulé dans l’eau. L’écriture, là encore, est déterminée comme un moyen de s’élever, de côtoyer les cieux, aux côtés d’êtres chers décédés.

 

Au final, un roman inégal. Le début promet une aventure fictive enthousiasmante, puis le centre du roman s’alourdit par ses côtés scolaires, pour se terminer sur des aveux autobiographiques touchants. A chacun de se faire son avis. 

The sound of my soul, tome 4, Rin Saitô (Akata, 06/2023)

 

The sound of my soul, tome 4, Rin Saitô (Akata, 06/2023)

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Dernier tome de la saga relatant la bataille menée par Mizu pour combattre son handicap, se faire accepter et vivre son rêve de devenir un violoniste reconnu. Nous le retrouvons devant un public de détenus ; une étape qui lui permet de prendre conscience de l’impact que sa musique peut avoir sur autrui.

 

« Être musicien, c'est puiser ce qu'on a au fond de soi, et le traduire en sons pour créer ce moment de partage avec le plus grand nombre. » Fort de cette remarque, Mizu va se lancer dans un projet ambitieux ; se produire devant tous les élèves de son collège. Mais durant la représentation, un séisme se déclenche et tout le monde est évacué. Quelques kilomètres plus loin, le nord du pays est dévasté par un tsunami. Nous sommes en mars 2011.

 

« Ici, dans ce paysage dévasté, la seule chose que je puisse faire pour ces gens, c'est jouer du violon. » Mizu tient à aider les autres. Il s’inscrit alors parmi les volontaires qui vont apporter de l’aide aux victimes. Même si sa condition physique ne lui permet pas de faire des efforts, il est persuadé que sa musique saura apporter un peu de confort aux réfugiés.

 

Au final, un tome « coup de cœur » dans lequel la réalité rejoint la fiction. La sensibilité de Mizu ainsi que sa ténacité font de lui un personnage terriblement attachant. Je ne vais pas l’oublier de sitôt et je recommande chaudement cette saga qui donne une image du handicap très positive, et prompte à l’ouverture des esprits. 

The sound of my soul, tome 3, Rin Siatô (Akata, 02/2023)

 

The sound of my soul, tome 3, Rin Siatô (Akata, 02/2023)

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 Nous retrouvons dans ce tome 3 Mizu bien désemparé. Suite à l’incident vécu précédemment, il se mure dans la solitude. Il souhaite devenir plus fort pour mieux résister aux autres, les « valides », qui le houspillent sans cesse. Il travaille le violon avec ardeur et se met à s’entraîner à la course à pied. Mais seul.

« Pourquoi est- ce que tu t'es construit ce... cette espèce de muraille, autour de toi ? » A force de s’isoler, Mizu ne nourrit plus aucune relation sociale. Même les concerts qu’il donne à la clinique auprès des enfants malades ne lui permettent pas de sortir de sa bulle. Et lorsqu’à la rentrée il découvre que Hazuki est dans sa classe, il ne sait plus comment l’aborder.

 

« Du coup le truc motivant, c'est que le monde des artistes se fiche pas mal de savoir si tu as un handicap ou non ! » Natsuki va montrer une voie à Mizu, pour faire en sorte qu’il puisse trouver sa place dans la société. L’adolescent va alors se lancer dans un nouveau projet : composer ses morceaux et aller les jouer en prison.

 

Au final, un tome vraiment réussi dans lequel on comprend la complexité du passage de l’adolescence pour un jeune souffrant d’un handicap. Les émotions sont tangibles, et Mizu toujours plus attachant. 

Comme un grain de sable, Sam Laurent (L'Abeille bleue, 08/2021)

 

Comme un grain de sable, Sam Laurent (L'Abeille bleue, 08/2021)

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C’est parce que les éditions L’Abeille bleue ont décidé de donner une nouvelle couverture à cette romance que je l’ai repérée et eu envie de la lire. Une histoire plutôt originale puisque l’héroïne souffre d’un trouble psychologique, que personnellement, je n’avais jamais vu traité en littérature ; la nymphomanie.

 

« Je reste seule à revoir les images de cette nuit et surtout à me dire que, quand je serai grande, j'aimerais trop faire comme eux.
Et effectivement, en grandissant, même si, comme toutes les filles, j'ai toujours rêvé d'une robe de princesse pour mon mariage avec LE prince charmant, je me suis laissé tenter par les joies du plaisir charnel.
Je m'appelle Carla, j'ai vingt- cinq ans et je suis nymphomane. » Carla est la jeune femme que l’on remarque en soirée ; séduisante, aguicheuse et libre. Elle collectionne les rendez- vous sans lendemain, ignorant sa réputation de fille facile. Les autres femmes envient son aisance avec les hommes et la facilité avec laquelle elle les met dans son lit. Sauf que Clara, elle, même si elle le cache bien, est en pleine souffrance…

 

« Je m'enfonce dans la face déjantée de ma vie par peur de plonger de l'autre côté, vers la face cachée de l'iceberg d'émotions qui pourrait me faire sombrer. » Au fil des pages qui se tournent, on découvre en Carla une jeune femme profondément meurtrie, incapable de construire une relation sur le long terme, qui ne se satisfait pas dans ses relations « éclair », et pour cause…

 

« Comment pourrais- je rencontrer l'amour sans savoir réellement ce que c'est, sans jamais n'en avoir ressenti pour moi- même ? Je sais que le monde entier me voit comme une personne forte qui adore s'envoyer en l'air. Et pourtant, je me dégoûte, du plus profond de mon être. » Carla ne sait pas ce que c’est qu’aimer et être aimée. Sa seule relation stable réside dans son amitié pour Clémence, indéfectible depuis l’enfance. Et c’est parce que cette dernière l’enjoint à se faire soigner par un psychothérapeute que Carla se rend compte de l’ampleur de ses problèmes… Au même moment, elle se confronte à Laurent, un barman qui ne va pas répondre à ses approches comme les autres hommes rencontrés jusque-là.

 

Au final, une romance particulière car elle se base sur un sujet « affriolant », la nymphomanie, et qui propose une justification psychologique basée sur des traumatismes vécus dans l’enfance. J’a aimé ce côté introspectif qui m’a permis de voir évoluer l’héroïne – patiente, au fur et à mesure de ses rendez- vous. L’auteure a eu cette force de permettre au lecteur d’accompagner Carla dans son parcours vers une certaine rédemption susceptible de la mettre sur le chemin de la sacro- sainte norme, mais surtout d’accéder au bonheur.

The sound of my soul, Tome 2, Rin Saitô (Akata, 11/2022)

 

The sound of my soul, Tome 2, Rin Saitô (Akata, 11/2022)

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Un deuxième tome encore plus touchant que le premier. Ici nous découvrons plus précisément les efforts que Mizu doit accomplir au quotidien pour pouvoir mener une scolarité "conforme" aux attendus de la norme sociale.

 

« Je sais que je serai jamais comme les autres. Je l’ai toujours su. N’empêche parfois j’ai l’impression d’être plongé au fond d’un océan de solitude. Si je n’avais pas ce handicap j’aurais pu me joindre aux autres. J’aurais peut-être même pu être un bien meilleur violoniste ! » Mizu compense sa solitude, due au rejet des autres élèves, en jouant du violon avec adresse. Il va s’intégrer ici dans le groupe de l’école de musique afin de se rapprocher d’Hazuki, une jeune pianiste très réservée et solitaire, elle aussi.

 

« Je ne l'ai pas encore trouvée mais la pièce maîtresse qui me fera tenir envers et contre tout est là, quelque part, cachée au fond de moi. » Malgré la satisfaction de faire partie, enfin, d’un groupe qui l’accepte tel qu’il est, Mizu souffre encore de maltraitance de la part de ses camarades de classe. Son professeur de violon va le pousser à trouver le moyen de se surpasser….

 

Hâte de lire le tome 3 ! 

Lost in chaos, Vic Anders (Addictives, 06/2023)

 

Lost in chaos, Vic Anders (Addictives, 06/2023)

 💖💖💖💖💖

C’est la couverture qui m’a attirée vers ce roman ; ces deux personnages en noir, chacun d’un côté d’une porte d’hôtel numérotée 512. Et la 4^e de couverture m’a convaincue ; une romance entre la fille d’un criminel et un mauvais garçon : action et mauvaises postures en vue !

 

« Comme s'il avait senti ma présence, mon père regarde dans ma direction juste avant de franchir le seuil. La tourmente que je lis dans son regard me glace le sang. Puis, j'entends un policier annoncer à ses confrères qu'il a découvert des valises pleines de vêtements dans le coffre d'une de nos voitures. C'est donc vrai ? Papa, qu'as- tu fait ? » Eve se voit obligée de changer de lycée au bout de quatre années, parce que son père sort de prison. Elle qui avait oublié les tracas familiaux loin de Miller Falls se retrouve lâchée en pâture dans un établissement scolaire huppé dans lequel la grande partie des élèves a vu son train de vie diminué du fait des malversations de son père. Harcèlement ? Le mot est faible.

 

« Josh devrait plutôt dire que ton petit cul de Sinclair finira épinglé sur ce mur si Chase te voit dans la même classe que lui. Surtout que tu es assise à sa place. » Apprenant l’arrivée d’Evelyn Sinclair dans sa classe, Chase McKinley explose de rage. Il faut dire que les arnaques financières du père de la jeune fille ont mis le père de Chase sur la paille. Pour s’en sortir, et maintenir le train de vie aisé qu’ils connaissaient, ce gérant d’hôtel n’a pas hésité à conclure des accords frauduleux avec des personnes abjectes…

 

« Ce n'est pas parce que tu es capable de dévêtir une femme que tu sauras en habiller une. » Malgré leurs rancœurs respectives, nos deux lycéens vont se chercher, s’affronter… et, bien évidemment, se plaire. Un « ennemys to lovers » plein de coups bas et de retournements de situation inattendus, et cela, jusqu’aux dernières pages !

 

Au final, une romance qui secoue ; le « chaos » du titre ? Bien trouvé ! Entre le caractère affirmé d’Eve, le désir de vengeance de Chase et la plume sarcastique des auteures, cette lecture a été un régal. Quand vous pensez que tout roule et que nos deux héros vont pouvoir trouver du réconfort dans les bras l’un de l’autre, paf, il arrive une tuile ! J’ai adoré !

Love Mix- up, Tome 1, Wataru Hinekure (Akata, 09/2022)

 

Love Mix- up, Tome 1, Wataru Hinekure (Akata, 09/2022)

 👹👹

Un manga sympa pour l’été, mais plutôt pour les jeunes, étant donné qu’il concerne la période des premiers émois amoureux et des questions qui en découlent : « Et lui, que pense-t-il de moi ? », « Suis-je digne d’être aimé ? », « Comment me faire remarquer… mais pas trop ? ». Ici c’est un quiproquo qui va mener l’intrigue…

 

« Tu ne devrais pas dire "un type comme moi" !
C'est bien la première fois qu'on me sort... un truc pareil. » Aoki est amoureux de Hashimoto, sa camarade de classe, mais celle- ci craque visiblement pour Ida, au point de graver son prénom dans sa gomme. Aoki se retrouve alors pris dans un quiproquo qui va le mener à se remettre lui- même en question.

 

Au final, un premier tome qui ne m’a pas séduite. J’ai trouvé certains dessins trop enfantins, et les réactions des personnages excessives. Le manque de profondeur de l’évolution psychologique de ces adolescents m’a aussi déçue.   

L’héritage, tome 1 : La dernière gardienne, Inès Dujardin (Elixyria, 02/2022)

 

L’héritage, tome 1 : La dernière gardienne, Inès Dujardin (Elixyria, 02/2022)

💙💙💙💙

 

Envie de contourner les sentiers battus ? J’ai été réellement surprise par la tournure qu’a pris ce roman par rapport au résumé de la quatrième de couverture ; je ne m’attendais pas à me retrouver dans un univers appartenant autant à la « fantasy » !

 

« Quand je retournai au salon pour vérifier que je n'avais rien oublié, mon regard fut immédiatement attiré vers le sol où il restait... un livre. Etonnée et persuadée qu'il n'était pas là plus tôt, je m'en approchai et me baissai pour le récupérer. Il était lourd, épais, mais surtout, il semblait ancien. Très ancien. Il n'y avait ni couverture ni résumé. J'étais sûre de ne l'avoir jamais vu, pourtant, il me paraissait étrangement familier. » Alexandra, dix- sept ans, quitte la France pour les Etats- Unis avec sa mère, suite au décès de son père. Alors qu’elle range le contenu des cartons du déménagement, elle tombe sur un livre qu’elle n’avait jusque- là jamais vu : « Le Journal d’Amaya ». Etrange…

 

« Rencontrer son âme sœur était une bénédiction pour la plupart des surnaturels, excepté lorsque son alter ego était humain. » Alexandra oublie le livre et se concentre sur la rentrée scolaire. Elle se fait très vite une bande d’amis, mais l’un d’entre l’eux l’attire plus particulièrement. Mais… le beau Lucas n’est pas un humain comme les autres !

 

« Nous vivions tous, durant notre existence, des moments où tout bascule. Ce moment où, après, nous ne savions plus quoi faire. Fallait- il pleurer ? Rire ? Chanter ? Crier ? Ou alors, fallait- il se taire ? Se taire pour avoir l'impression que rien n'avait changé. » La rencontre d’Alexandra et Lucas va enclencher une série de drames tous plus inquiétants les uns que les autres. La petite Française va aller de surprises en déconvenues !

 

Au final, un roman qui se lit tout seul. La plume et cela se ressent (ah ! Cette utilisation devenue su rare du passé simple ! ). L’histoire est dense du fait du nombre important de personnages appartenant à divers univers de la fantasy ; j’avoue que j’aurais préféré une « restriction » du nombre d’espèces surnaturelles !!! Toutefois, je suis bien curieuse de ce que la suite va m’apprendre sur l’évolution des personnages principaux !

Chasse au cadavre, tome 1, Hôsui Yamazaki (Casterman, 06/2023)

 

Chasse au cadavre, tome 1, Hôsui Yamazaki (Casterman, 06/2023)

💙💙💙💙 

Une agréable surprise que ce manga dédié aux adolescents ! J’ai passé un bon moment en accompagnant ce petit groupe de collégiens sur les traces d’une de leur camarade disparue deux ans auparavant.

 

« Ces sales gosses méritent un 18 sur 20...
Ils sont bien plus près de la vérité que les minables journalistes des grands médias... » Notre petite équipe a remarqué une anomalie dans l’une des pièces à conviction partagée dans les médias. L’occasion de s’occuper durant les vacances d’été en remontant les indices officiels – ou pas !

 

Au final, une lecture très plaisante et addictive ; un manga impossible à lâcher et qui m’a laissée sur ma faim ! Dire qu’il faut attendre deux mois pour en découvrir la suite !

Dark pretty boy, Elena May (Shingfoo, 03/2022)

 

Dark pretty boy, Elena May (Shingfoo, 03/2022)

 💙💙💙

J’avoue que c’est la couverture avant tout qui m’a donné envie de lire ce livre ; toute cette noirceur bouleversée par un scarabée à la carapace bleu indigo. Le titre, et la quatrième de couverture m’avait mise sur la voie d’un récit de dark romance, et le contenu me l’a bien confirmé ! Ici, le personnage principal n’est que noirceur et violence, un jeune homme porté par une envie de vengeance nourrie depuis l’enfance. Face à elle, une jeune innocente, fille comme lui d’une famille fortunée. Que le meilleur, ou plutôt, le plus féroce, gagne !

 

« Ce regard angélique, troublant. Cette peau claire, parfaite, lisse et sans aspérités. Ce teint de porcelaine. Ce côté fragile et si fort à la fois. Je la fixe intensément, longtemps. Trop longtemps. Elle est toujours la même. Toujours aussi belle. Avec cette beauté sage, tentatrice, qui pousse à la perversion. Cette perfection irréelle qui provoque ce besoin irrépressible, violent chez moi, comme à une époque, de briser tout ça. » Asia Williencourt n’est rien d’autre qu’une proie pour Matteo Scorsese, un moyen d’arriver à ses fins. Et pourtant, le séduisant jeune homme peut avoir toutes les femmes qu’il veut. Mais impossible d’éprouver des sentiments lorsque l’on porte en soi une colère aussi explosive qu’un volcan.  

 

« Asia Williencourt hoche la tête et je lui confie ma captive bleue aux sept taches jaunâtres tout en priant que ce présent la dissuade d'aller moucharder. Et aussi parce que, entre ses mains, je sais que la coccinelle retrouvera la liberté dont je l'ai privée. » Le roman se déroule sur deux temporalités, allant de la rencontre entre les deux enfants et leur présent d’adultes meurtris. Ce procédé permet de mieux comprendre la fixation que fait Matteo Scorsese sur Asia et les raisons qui le poussent à agir de façon si cruelle.

 

Au final, un roman agréable à lire mais un peu long et répétitif du fait de l’alternance des points de vue. Certaines scènes sont racontées deux fois sans apporter vraiment d’éléments nouveaux. La psychologie des personnages est intéressante et la double temporalité permet au récit de prendre des aspects propres au genre du thriller. Une lecture plaisante mais qui sera vite oubliée.  

Dangerous craving – Tome 2: Under the sun, Caroline Costa (Elixyria, 06/2023)

 Dangerous craving – Tome 2: Under the sun, Caroline Costa (Elixyria, 06/2023)

💓💓💓💓 

Le tome 1 de cette trilogie avait été un véritable coup de cœur pour moi et j’ai été ravie de retrouver le couple torturé formé par Pitt et Uma. D’un côté nous avons un aviateur réformé de l’armée, et de l’autre, une jeune femme passionnée par les fonds marins. Vous connaissez tous la chanson de Juliette Gréco « Un petit poisson, un petit oiseau » ?

 

« Pitt se doutait qu'il n'avait fait qu'effleurer la surface de sa personnalité complexe. Mais, jusqu'à présent, il avait ignoré ce qui se cachait en- dessous, dans les profondeurs abyssales de son âme. Jusqu'à ce que Danny, son meilleur ami et associé, lui révèle le lourd secret qu'elle dissimulait. » Le tome 1 se terminait sur un cliffhanger autour du passé d’Uma. Pitt aimerait en savoir plus, mais la jeune femme tient bien trop à sa liberté pour se plier aux exigences d’une vie de couple lambda.  

 

« - Oui, papa, j'irai chercher l'avion de Dirk.
Il serra les dents. Cette quête n'était pas la sienne. Il ne se sentait pas concerné. Cette histoire était pour lui une légende familiale, qu'on se racontait de père en fils. Pitt venait de se conformer à ce qu'on escomptait de lui. A l'armée, on lui avait appris à obéir aux ordres, à servir des intérêts supérieurs aux siens. » Pitt va avoir besoin de tact pour associer Uma au projet familial que lui impose son père : retrouver la carlingue de l’avion de son arrière-grand-père, coulé aux larges des Bermudes. En s’associant à nouveau pour cette nouvelle mission, pourront- ils trouver un terrain d’entente ?

 

Au final, un second tome dévoré en quelques heures. L’auteure ne ménage pas ses personnages, entre exigences et rêves personnels, trafic de drogue et membres de la famille qui viennent jouer les trouble- fêtes ! J’ai hâte de les retrouver pour une troisième aventure ; avec une mention spéciale pour Bongani, le parrain chef de tribu zouloue !  

Never After, tome 1 : Hooked, Emily McIntire (Plumes du web, 04/2023)

 

Never After, tome 1 : Hooked, Emily McIntire (Plumes du web, 04/2023)

😞

 C’est un rendez- vous loupé avec cette dark romance inspirée du conte « Peter Pan ». J’ai lu les cent premières pages et je n’ai pas du tout accroché à l’histoire. Pour moi, les personnages manquent de consistance pour pouvoir exister dans mon esprit, et à part des manigances obscures (insuffisamment explicitées) et des tortures gratuites, je n’y ai trouvé aucun contenu consistant ni intéressant.

Les clichés véhiculés m’ont aussi gênée : la jeune fille riche et vierge qui éblouit le grand méchant beau gosse convoité par toutes les femmes du monde, le papa fortuné et distant qui ne s’offusque pas de voir sa fifille travailler comme serveuse dans un café et se faire rabrouer à longueur de journée. Difficilement crédible.

Dommage. 

Une belle vie, Virginie Grimaldi (Flammarion, 05/2023)

 

Une belle vie, Virginie Grimaldi (Flammarion, 05/2023)

💘💘💘💘💘 

Lire un roman de Virginie Grimaldi, c’est toujours s’engager dans une lecture où les émotions seront entraînées dans un grand huit. Les chroniqueurs du « Masque et la plume » sont bien niais lorsqu’ils prétendent ne pas connaître cette auteure qui sait manier si bien la plume (justement) que l’on ne peut que s’attacher aux personnages élaborés et vibrer avec eux. Cap sur le Pays basque !

 

« Je ne peux pas dire que je n'aime pas ma sœur. Elle est même sans aucun doute la personne qui prend le plus ses aises dans mon cœur depuis que Mima nous a fait faux bond. Mais je suis convaincue, pour le ressentir profondément, qu'on peut aimer quelqu'un et ne pas le supporter. » Emma et Agathe Delorme se retrouvent après cinq années de silence entre elles. Il est en effet temps de débarrasser la maison de Mima, leur grand- mère qui vient de décéder. Les deux sœurs, qui ont longtemps été fusionnelles, vont devoir retrouver les mots, les attitudes sans lesquelles elles ont dû vivre, et accessoirement, s’expliquer, se pardonner. Se retrouver dans le lieu dans lequel elles ont vécu les meilleures années de leur vie leur permet de faire émerger le positif dans leur passé commun aux couleurs bien sombres.  

 

« Tout me semblait mieux que le présent. Il ne servait qu'à attendre ou à regretter, c'était une sorte de pont entre hier et demain, entre le passé et le futur, entre la nostalgie et l'impatience. » La semaine que passent les deux sœurs dans la demeure familiale est l’occasion de faire basculer les souvenirs – douloureux – de leur passé à leurs soucis de femmes adultes. La double temporalité permet de confronter les moments – clés de la vie des deux femmes et de comprendre leurs choix, leurs réactions, et leur personnalité respective.   

 

Au final, une histoire qui a remué bien des choses en moi ; des souvenirs douloureux que je ne veux plus ressasser. Cette lecture m’a permis de me rendre compte que, tout comme Emma, l’aînée, j’ai pu grandir, m’élever au- dessus de tout cela. Bref, une lecture touchante, bouleversante. A lire absolument si vous aimez votre sœur ! 

The Devil’ sons, Tome 1, Chloé Wallerand (Plumes du Web, 11/2022)

 

The Devil’ sons, Tome 1, Chloé Wallerand (Plumes du Web, 11/2022)

 👹👹👹👹

Je sors enfin de ma P.A.L. ce premier tome d’une saga phénomène qui a beaucoup fait parler d’elle sur les réseaux sociaux cet hiver. Deux milieux s’y côtoient ; celui des étudiants d’université américaine et celui des gangs gérant tout type de trafic et multipliant les règlements de compte sanglants. Au milieu de tout cela, Avalone, qui entre tout juste en première année de Lettres dans l’université du Michigan, laquelle est fréquentée par le gang des Devil’s sons.

 

« Pourquoi s'apitoyer sur son sort et ne pas tout simplement apprendre à vivre avec les choses sur lesquelles nous n'avons aucun pouvoir ?
Ressasser le passé, se demander comment ça aurait pu être "si...." c'est une perte de temps incommensurable. Accepter, s'adapter, c'est la clé. » Avalone est une jeune fille particulière, au passé traumatique et à la personnalité affirmée. Elle avance, tête droite comme si elle portait une couronne, avec pour seul objectif de réussir ses études.  

 

« Une virilité accentuée par une mâchoire carrée. Des cheveux noirs en bataille dont quelques mèches retombent sur son front. Des tatouages recouvrent chaque centimètre de sa peau hâlée, hormis son visage. Il est grand, fort, puissant et dégage une aura bestiale, antipathique. Dangereuse. » Le hasard - ou est- ce les dieux nordiques – met Clarke Taylor, le second du chef des Devil’s sons, sur la route d’Avalone. Dès lors, elle ne pourra plus faire un pas sans croiser l’un des membres du gang sur son chemin.

 

« A un moment ou un autre, tu finiras par pleurer toutes les larmes de ton corps et je m'en délecterai. » Alors qu’Avalone se lie d’amitié avec les garçons des Devil’s sons, Clarke reste en retrait. Sa violence est hors norme. Et pourtant, c’est celui qui va attirer notre jeune héroïne…

 

Au final, un premier tome agréable à lire, avec quelques passages un peu « enfantins » qui m’ont légèrement agacée. Et puis le final, ses révélations que je sentais venir mais dont le n’avais pas mesuré l’impact, m’a charmée et donnée l’eau à la bouche ! Je vais lire la suite, c’est sûr !