My happy marriage, Tome 2, Akumi Agitogi (Kurokawa, 04/2023)

 

My happy marriage, Tome 2, Akumi Agitogi (Kurokawa, 04/2023)

💧💧 

Un second tome qui m’a profondément déçue car on n’y remarque aucune éventuelle évolution de la part de l’héroïne principale, Miyo Saimori. Alors qu’elle est bien installée chez son promis, Kudô, elle continue à se comporter comme un chien battu. Ses tentatives pour lui faire plaisir sont malgré tout touchantes. Mais paradoxalement, le tome 1 nous présentait Kudô comme étant un homme particulièrement autoritaire et exigeant ; or ici il fait preuve d’une bonté sans borne et d’une attention particulière envers Miyo Saimori, qui elle, continue à être obstinément timorée…

 

Déception aussi par rapport à l’annonce de fantasy en 4^e de couverture et le peu d’éléments appartenant à cette catégorie romanesque dans le récit. Bref, je ne lirai pas le tome 3. 

Prendre la vie comme elle vient, Carène Ponte (Fleuve, 04/2023)

 Prendre la vie comme elle vient, Carène Ponte (Fleuve, 04/2023)

💙💙💙💙

 

Ce roman est le quatrième de l’auteure que je lis, après avoir découvert cette dernière sur les réseaux sociaux. J’avais été charmée par cette personne au discours très humain, par son optimisme, et sa capacité de recul sur les aléas de la vie. C’est d’ailleurs cette thématique qui est au cœur de ce récit ; la capacité à avancer quels que soient les drames de l’existence, coûte que coûte. Une lecture, vous vous en doutez, qui se révèle émouvante.

 

« Longtemps je serai hantée par cette question : qu'est- ce que je faisais exactement à cet instant- là ? Et j'aurai beau me concentrer de toutes mes forces, fermer les yeux pour mieux visualiser, jamais je ne parviendrai à me souvenir. » Un coup de fil et la vie d’Alice bascule : son mari, Aymeric, vient d’être victime d’un grave accident de voiture et se retrouve plongé dans le coma. C’est la panique : va- t- il s’en sortir ?

 

« Je choisis l'optimisme. Il va s'en sortir parce que jamais il ne te laisserait, jamais. Il t'aime comme un fou, il ne te ferait jamais un coup pareil. » Cinq jours passent, et la situation n’évolue pas. Après vingt ans de vie commune, Alice et Aymeric sont amoureux comme au premier jour. Vivre l’un sans l’autre est inenvisageable.

 

« On devrait être prévenu que la vie va basculer. Gagner ne serait- ce qu'une poignée de secondes d'avance. Juste pour avoir le temps de graver dans sa mémoire la saveur de l'insouciance. » L’auteure crée alors la surprise en proposant trois issues au basculement de la vie d’Alice. Un exercice complexe, puisque des éléments doivent être repris de l’une à l’autre, et réussi tant les possibilités sont bien élaborées avec un certain lot de surprises.

 

Au final, un roman qui se dévore, et qui ne peut qu’émouvoir. J’ai quand même été un peu désarçonnée par le procédé des fins diverses proposées, mais après avoir lu les trois, c’est un avis plutôt positif qui ressort. L’écriture de Carène Ponte est fluide et ses petites pointes d’ironie apportent une légèreté bienvenue dans ce récit dramatique.

The Salt wolves, tome 3 : Plus jamais sans toi, Delphine Clever (Auto- édition, 04/2022)

 The Salt wolves, tome 3 : Plus jamais sans toi, Delphine Clever (Auto- édition, 04/2022)

🎸🎸🎸🎸🎸

 Des trois tomes que j’ai lu de cette tétralogie, c’est incontestablement celui que j’ai préféré. Ici le récit est centré sur Matt, le bassiste du groupe de rock au succès grandissant. Est- ce dû au fait que la basse est un instrument que j’affectionne particulièrement ? Je pense plutôt que c’est le nombre de rebondissements et de révélations inattendues qui ont avant tout fait que j’ai trouvé que cette histoire sortait du lot.

 

« Mon regard se rive alors sur le bassiste, mon beau brun, tandis que les graves de son instrument se mettent à résonner en moi comme un mantra. Je ne sais pas si c'est parce que je suis près d'eux ou si c'est une fascination pour mon nouvel ami, mais je comprends maintenant toute l'importance de la basse dans un morceau. Et toutes les sensations qu'elle peut susciter. » Rachel, journaliste débutante dans un grand journal américain se voit confier une mission inédite : suivre un groupe de rock en plein succès. Le hic ? Elle a eu une relation d’une nuit avec Matt, le bassiste, deux ans plus tôt.

 

« Et là, c'est le choc. Je ne sais pas si c'est son sourire en coin, son côté animal indompté ou la façon dont il me détaille, mais je tombe totalement sous son charme. Et encore, le mot est faible ! » Rachel pensait avoir fait le deuil de cette relation d’une nuit qui l’avait pourtant profondément marquée. Mais dès que ses yeux se posent sur Matt, les souvenirs reviennent à vitesse grand V. Et si Matt, lui aussi, avait gardé un souvenir marquant de leur nuit d’antan ?

 

Au final, une romance menée tambour battant avec un « avant » et un « pendant » qui lient nos deux protagonistes d’une manière particulière. J’ai beaucoup aimé qu’une attirance exceptionnelle se réitère deux ans plus tard sans crier gare. J’ai aimé aussi le personnage de Matt, capable de se remettre en question, malgré les préjugés et une histoire personnelle douloureuse. Bravo Delphine !

My happy marriage, Tome 1, Akumi Agitogi (Kurokawa, 02/2023)

 My happy marriage, Tome 1, Akumi Agitogi (Kurokawa, 02/2023)

🌸🌸🌸🌸 

Une romance située dans le Japon ancien, avec ses us et coutumes, ses mariages arrangés… et ses liens avec un univers surnaturel intrigant. Miyo Saimori est une jeune fille qui descend d’une longue lignée de nobles dotés de pouvoirs surnaturels. Mais elle, elle en est dépourvue. Alors sa famille la rejette et la livre en pâture à la famille Kudô, pour épouser leur chef, réputé cruel et sans cœur.

 

« On m'a toujours répété que mon existence était une source de déplaisir.
Dès que je pleurais, on grimaçait, on me réprimandait pour mon attitude laide et honteuse. » Miyo Saimori est une jeune fille d’origine noble considérée comme une nuisance dans sa famille, car elle ne possède aucun pouvoir surnaturel. De plus, suite au décès de sa mère, son père s’est remarié avec une femme qui la déteste et qui la relègue au rang de domestique.

 

« Ces couleurs claires combinées à ses traits fins... le gratifiaient d'une beauté fragile et inattendue pour un homme.
Mais il ne faut pas se fier aux apparences.
Avant moi, de nombreuses femmes ont rompu leurs fiançailles avec lui en moins de trois jours.
Mais contrairement à elles, je suis au pied du mur. » Pour se débarrasser d’elle, le père de Miyo Saimori la promet au chef du clan Kudô, réputé cruel et sans cœur, incapable de trouver une prétendante capable de lui plaire.

 

« Mais les capacités des Usuba sont les plus dangereuses et les plus spéciales de toutes.
Toutes sont des manifestations d'un pouvoir du même ordre : la manipulation de l'esprit humain. » Dans l’ombre, les dents grincent face à l’union de Miyo Saimori, héritière d’un pouvoir surpuissant potentiellement héréditaire, avec Kiyoka Kudô, héritier d’une famille puissante.

 

Au final, un manga vraiment intéressant à lire, même si la part surnaturelle des personnages n’arrive que vers la fin. Forcément, cela donne envie de lire le tome 2, histoire de comprendre les tenants et les aboutissants de l’intrigue. La tension entre les différents personnages est tangible et les émotions sont bien exprimées dans les dessins. On a envie de lire la suite pour comprendre certains points de vues et voir la façon dont les personnages vont évoluer face aux obstacles. 

Mémoires de la forêt, Tome 2 : Les carnets de Cornélius Renard, Mickaël Brun- Arnaud (Ecole des loisirs, 03/2023)

 

Mémoires de la forêt, Tome 2 : Les carnets de Cornélius Renard, Mickaël Brun- Arnaud (Ecole des loisirs, 03/2023)

💓💓💓💓💓 

Un tome 2 qui tient parfaitement les promesses émises par le tome 1, avec une suite des aventures d’Archibald Renard, libraire dans le petit village de Bellécorce. J’ai retrouvé avec plaisir l’univers à la fois tendre et humoristique habité par des animaux partageant de belles valeurs humaines telles que l’entraide, le partage, mais aussi le pardon.

 

« Dehors, la pluie s'était calmée et le soleil se levait sur un ciel sans nuages. Mais, dans la tête du renard, l'orage qui éclata alors l'enferma à tout jamais dans la prison de son esprit. » Le grand- père d’Archibald, Cornélius, a perdu la tête lors d’une pluie d’orage. Pourtant, toute sa famille va avoir besoin de ses souvenirs, ou ce qu’il en reste, pour résoudre une enquête bien mystérieuse.

 

« J'ai le devoir solennel de vous informer qu'à la suite d'informations de la plus grande importance qui m'ont été communiquées hier dans la soirée, j'ai la désagréable mission, Archibald, de vous expulser définitivement de ces locaux. » En effet, voilà que notre Archibald est délogé de la librairie familiale par le mystérieux Célestin Loup, qui affirme détenir les titres de propriété du commerce.

 

« Trouve les plumes... Une plume de scène, une plume des mers, une plume du mystère, une plume des gourmandises... Mais de quoi s'agit- il ? » Ni une, ni deux, Archibald entraîne son neveu, le facétieux Bartholomé, sur la trace des souvenirs de Cornélius, dont les indices sont… des plumes !

 

Au final, un tome dégusté en une après- midi. Le texte est incroyablement agréable à lire pour un roman jeunesse : aucune niaiserie, des messages implicites interprétables par les plus grands et beaucoup de poésie. Les illustrations sont juste incroyables de beauté ! Un tome que je garde précieusement dans ma bibliothèque, en attendant la suite. 

Le charmant guide d’Edimbourg, Christelle Muller (Auto- édition, 04/2023)

 Le charmant guide d’Edimbourg, Christelle Muller (Auto- édition, 04/2023)

💚💚💚💚💚

Une visite programmée à Montpellier a été l’occasion de passer au salon « Romance Fever », où j’étais déjà allée l’année dernière. Cette fois, j’avais repéré, sur les comptes Instagram des organisatrices, quelques auteures que je ne connaissais pas avec l’objectif d’aller les rencontrer. Christelle Muller était l’une d’elle. J’avoue que la couverture de son dernier roman ne correspond pas forcément à mes habitudes de lecture, mais la quatrième de couverture m’a intriguée, et j’ai bien fait : le voyage en Ecosse s’est formidablement bien passé !

 

« C'est bien là le problème, elle ne profite pas de la vie. Jamais. Elle se contente de rester cachée derrière de solides murs pour éviter toutes les choses qui lui font peur, c'est- à- dire 95% de ce qui constitue cette planète. » Léonie est une grande angoissée de la vie ; les insectes, les chats, les microbes et autres surprises déclenchent chez elle des crises de panique handicapantes. A vingt- six ans, elle n’a jamais profité de la vie, se cachant derrière un bureau au travail, et subissant chaque semaine les moqueries de ses frères lors du repas dominical.

 

« Logan regarde l'océan à son tour et un léger sourire étire sa bouche. Léonie observe son profil. Tout son visage se transforme lorsqu'il regarde l'étendue bleue. Il se dégage de lui une force inébranlable et une sensibilité cachée. » Logan, guide touristique dans son pays, qu’il adore, a décidé de se poser dans sa patrie après avoir parcouru le monde entier. Il partage son quotidien entre visites touristiques et soutien à son père, qui refuse de prendre sa retraite de pêcheur. La nature est son refuge. Son célibat aussi.

 

« Sur le trajet qui les conduit à la vallée de Glencoe, Léo n'a pas le cœur à écrire. La tête appuyée contre la fenêtre, elle est plongée dans ses pensées, les yeux rivés sur la nuque de Logan, assis à l'avant du car. Elle se sent ballotée par ses sentiments, comme un bateau pris dans une tempête. » Et puis forcément Léo rencontre Logan. Et évidemment, les deux vont se chercher, se séduire, et…

 

Au final, un roman qui m’a fait sourire, m’a émue, et m’a fait voyager. Le séjour écossais est véritablement initiatique pour Léonie, et l’amour qu’elle y trouve est une option « surprise » tellement chouette à lire ! Christelle Muller écrit vraiment très bien et elle offre une vie chargée en aléas divers à ses héros, en faisant des personnalités complexes et un récit riche.  J’ai adoré cheminer aux côtés de nos deux apprentis amoureux et visiter les lieux traversés de manière virtuelle sur Internet. Maintenant, je rêve d’aller en Ecosse !

Nos plus belles années, Clara Héraut (Hachette romans, 04/2023)

 

Nos plus belles années, Clara Héraut (Hachette romans, 04/2023)

💕💕💕💕 

Jade et Ambre sont amies depuis leur plus tendre enfance, et les voilà enfin prêtes à quitter leur ville d’origine, Bordeaux, pour aller étudier le droit à Lille. L’occasion pour elles de vivre ensemble, libérées des parents. Leur entourage leur a tellement dit et répété qu’elles allaient y vivre leurs meilleures années qu’elles y courent sans arrières pensées ! Mais tout va- t- il être si exceptionnel ?

 

« On y est.
On en rêvait quand on était petites, de ce moment où l'on prendrait notre envol. On parlait d'aller à l'université et d'habiter ensemble comme un fantasme qui n'arriverait jamais. » Voilà nos deux amies, des « presque » sœurs, si fusionnelles et si différentes à la fois. Ambre est très scolaire, ambitieuse, tandis que Jade est beaucoup plus axée sur la popularité que sa beauté naturelle lui permet d’entretenir au fur et à mesure des établissements fréquentés. Elles se complètent.

 

« S'ils n'étaient pas aussi beau, peut- être que je serais plus indulgente, mais j'ai appris que les individus de notre âge qui ont tout pour eux d'un point de vue extérieur cachent souvent un fruit pourri à l'intérieur. » Les élèves de première année sont accueillis par un bureau des étudiants dont les figures de proue sont Gautier et Léo, deux jeunes hommes beaux et musclés devant lesquels toutes les filles se pâment. Mais si Ambre demeure totalement hermétique à leur charme, Ambre ne rêve que d’une chose : les faire succomber et se pavaner à leurs côtés.  

 

« - C'est triste. C'est injuste. C'est révoltant. Ces années- là, on nous les vend comme les plus belles de nos vies, et on reviendra pas dessus, parce que ouais : c'est génial d'être étudiant. Mais ça amène aussi son lot de difficultés. Plus pour certains que pour d'autres. Y a tellement de filles pour qui ces années- là sont gâchées... » Voilà que Léo s’est glissé entre les deux filles. Un Léo tendre d’un côté et dangereux de l’autre. Ambre et Jade vont devoir régler des comptes. Inattendu.

 

Au final, un roman sur l’amitié, mais aussi sur l’ambition personnelle et la confiance. En grandissant, nous changeons, même si les questions identitaires demeurent. Une histoire sensible, servie par deux personnages attachants et crédibles et qui traite habilement du consentement. A faire lire à nos demoiselles…

Perfect world, Tome 2, Rie Aruga (Akata, 12/2016)

 

Perfect world, Tome 2, Rie Aruga (Akata, 12/2016)

💚💚💚💚

 

Ayant beaucoup aimé le tome 1 de cette saga titrée « Perfect world », j’ai eu très envie d’en découvrir la suite. Dans ce tome 2, il est devenu évident que Tsugami et Ayukama éprouvent des sentiments qui dépassent l’amitié. Les deux jeunes adultes appréhendent avec de nombreux doutes et tâtonnements les particularités de la vie d’un couple entre un handicapé et une personne valide.

 

« Je dirais même... qu'un amour semé d'embûches rend la vie plus intense ! » Certaines personnes de l’entourage de Tsugami portent un regard des plus positif sur la relation qui débute entre ces deux anciens camarades de lycée. Les aléas de la vie ont certes changé le destin du jeune homme, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne peut plus aimer.

 

« Sortir avec une personne handicapée n'a rien de facile. Tout le monde n'en est pas capable.
Vous saisissez ? » D’un autre côté, Ayukawa se retrouve face à des gens qui estiment qu’engager une relation amoureuse avec une personne invalide contient tellement d’obstacles qu’elle ne pourra conduire qu’à l’échec et la déception.

 

« J'ai dû renoncer à des tas de choses... pourtant, mon handicap est devenu ma force. » Encore une fois, Ayukawa sait toucher le lecteur par son abnégation, sa clairvoyance quant aux difficultés d’acceptation de sa différence et son envie, palpable et compréhensible, de vivre comme tout un chacun.

 

Au final, un deuxième tome qui remplit son job : la relation entre les deux protagonistes évolue avec sa particularité et ses obstacles ; dont certains sont tout à fait inattendus ! Je me demande comment la situation va évoluer et je vais donc lire avec avidité le tome 3 !

Nymphéa et la Chambre rouge, Margherita Gabbiani (Hugo, 01/2023)

 

Nymphéa et la Chambre rouge, Margherita Gabbiani (Hugo, 01/2023)

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J’ai connu Margherita Gabbiani à l’occasion d’un concours organisé sur la plateforme d’écriture Fyctia (appartenant au groupe Hugo). J’avais adoré son premier roman, « C’est juste un collègue », mais au- delà de cela, j’avais rencontré une jeune femme généreuse, extrêmement sympathique et modeste par rapport à son talent (lequel ne fait que s’épanouir au fil de ses publications). J’ai eu plaisir à la retrouver dans ce récit aux accents sulfureux.

 

« C'est un endroit très select, je n'ai jamais pu y entrer ou y envoyer quelqu'un... On dit qu'il s'y trame plus que ce qu'on veut laisser croire dans l'arrière- boutique. Du lourd, peut- être un trafic de drogue ou un réseau massif de prostitution, qui sait ? » Roxane a fait des études de journalisme mais peine à trouver un premier contrat. Pourtant, le propriétaire d’une gazette locale va lui donner sa chance : à elle de se faire recruter par le bar à champagne select du coin, le « Millésime ».

 

« - Tout ce que je peux te dire pour l'instant, c'est que si tu rejoins "La Galerie", ta vie ne sera plus jamais la même. Sur le plan financier, d’abord : tu vas gagner assez d'argent pour ne plus jamais avoir à te soucier des questions matérielles. Surtout si tu vas à la "Chambre rouge". Mais aussi à un autre niveau, plus élevé. Spirituel et... sensuel. En contrepartie, tu devras accepter de vivre selon nos conditions, du moins pendant un certain temps. Réfléchis bien. Est- ce que tu te sens prête à exalter ton existence, Roxane ? » Roxane est d’abord intimidée par ce qu’elle découvre : la possibilité pour des hommes et des femmes qui n’ont peur de rien de se risquer à des expériences torrides les plus variées possibles. La jeune femme est- elle prête à lâcher suffisamment prise dans le but d’aller jusqu’au bout de ses investigations ?

 

« Quand on entre dans une spirale d'horreur et de violence, il ne doit pas être facile d'en sortir. Après tout, c'est la dure loi de la nature : dévorer ou être dévoré. » Roxane, devenue Nymphéa, va voir ses soupçons devenir réalité. Les personnes qui gravitent autour du « Millésime » sont loin d’être irréprochables. Doit- elle fuir ? Son attirance pour Matthieu, l’un de ses patrons la retient….

 

Au final, une romance aux penchants « dark » sans jamais verser dans le glauque. L’intrigue est riche, fournie en rebondissements et en retournements de situation inattendus. L’auteure maîtrise l’art du suspens, tout en nous proposant des personnages attachants ; malgré le milieu dans lequel ils évoluent. J’ai aimé y trouver de belles valeurs dans un univers pourtant vicié par la luxure. 

Les amants sacrifiés, tome 2, Masasumi Kakizaki (Ki- Onn, 03/2023)

 

Les amants sacrifiés, tome 2, Masasumi Kakizaki (Ki- Onn, 03/2023)

💗💗💗💗💗

 

J’avais lu le tome 1 d’une traite, scotchée, abasourdie par l’histoire. Fort heureusement, j’avais la suite sous la main. Je recommanderais d’ailleurs à tous ceux qui ont envie de lire cette duologie de s’assurer d’en avoir les deux tomes avant de se lancer dans cette lecture. Nous y trouvons toutes les clés qui ont envoyé Sakato en hôpital psychiatrique, ainsi que les raisons du voyage de son époux en Mandchourie.

 

« En réalité, nous ne sommes pas là pour acheter des produits pharmaceutiques, n'est- ce pas ?
Quelles est l'affaire affreuse que vous évoquez ?
Aurait- elle un rapport avec tous ces cadavres que nous avons vus en venant ? » Un court retour en arrière nous apporte, dès le début de ce second tome, des indications sur ce que Yusaku est venu chercher en Mandchourie. Force est de constater que ni Sakuto, ni Fumio, le neveu de Yusaku (ni le lecteur !) ne se doutaient de la vérité.

 

« Peu importe la distance... nos cœurs resteront unis quoi qu'il arrive ! » Août 1941, les Etats- Unis annoncent un embargo pétrolier total contre le Japon : l’entreprise de Yusaku ne peut plus exporter ses produits. Et comme la police japonaise le soupçonne de trahison envers sa patrie, celui- ci envisage la fuite… Mais quelles seront les réactions de Sakato, face à ce départ inopiné et soudain ?

 

Au final, un deuxième tome tout aussi captivant et glaçant que le précédent. Ce manga est vraiment une réussite, même s’il n’est pas à mettre entre de trop jeunes mains. Le scenario est habile, construit de manière spiralaire pour laisser le lecteur assembler les éléments qui le constituent pour encore mieux tomber de haut !!! Une réussite, pour moi !

Les amants sacrifiés, tome 1, Masasumi Kakizaki (Ki- onn, 10/2022)

 

Les amants sacrifiés, tome 1, Masasumi Kakizaki (Ki- onn, 10/2022)

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C’est à l’occasion de l’organisation d’une lecture commune estampillée « dimanche graphique » par Manon du compte #vibrationlitteraire que je me suis procuré cette duologie historique. En effet, ce manga relate un épisode peu connu de l’histoire du Japon, corrélé à la Seconde guerre mondiale : les tests réalisés par les Japonais sur les Chinois pour développer une arme biologique ; à savoir la propagation du bacille de la peste noire.

 

« Je commençais à trouver que tu avais un cœur de pierre... mais en réalité j'avais tout faux.
Tu vois toujours beaucoup plus loin que moi, et je passe pour une idiote ! » 1940 au Japon, Satako est l’épouse d’un chef d’entreprise de négoce à l’international, Fukuhara, qui peine à soutenir son activité du fait du conflit mondial. Il décide d’aller en Mandchourie pour affaires avec son neveu ; mais ce qu’ils vont y découvrir va profondément les meurtrir…

 

« Je n'ai rien commis que la morale ne réprouve, je te le jure...
Seulement je ne veux pas te mentir !
Alors... je peux juste me taire... » Sakato a remarqué un certain changement dans l’attitude de son époux, une fois celui- ci rentré au Japon. Mais il ne se confie pas ; que lui cache -t-il ?

 

Au final, un manga qui m’a captivée et réellement surprise. Je ne m’attendais clairement pas à cette évolution de l’intrigue. L’intégration de photos, d’indications historiques précises et de documents d’archives au cœur du récit a été un véritable choc. Je ne ressors pas de cette lecture indemne. Si l’Histoire vous intéresse, ne passez pas à côté !

Ayati, tome 1 : La légende des cinq pétales, Fernandes & Violeau (Jungle, 04/2018)

 

Ayati, tome 1 : La légende des cinq pétales, Fernandes & Violeau (Jungle, 04/2018)

💙💙💙 

Suite de mes découvertes graphiques liées aux 48h de la BD, avec cette bande dessinée jeunesse teintée de fantasy. Ce premier tome d’une série de cinq aventures menées par l’héroïne permet de découvrir l’univers de cette dernière, entre traditions sociales indiennes et magie appartenant à la mythologie orientale.

 

« Et nous t'avons trouvé un époux au village voisin ! Il n'a que quinze ans de plus que toi. N'est- ce pas fabuleux ?
Bhairav va faire de toi sa seconde épouse. C'est tout. Et quand on est orpheline, on ne fait pas sa difficile. » Bienvenue en Inde, où il ne fait vraiment pas bon naître fille. Ayati est une orpheline de quatorze ans. Elle a été recueillie par son oncle et sa tante, qui lui impose de nombreuses corvées, l’empêchant de ce fait de suivre une scolarité satisfaisante. Les coutumes indiennes font que les filles n’ont pas leur mot à dire concernant leur mariage : la famille choisit le futur époux et formalise l’événement sans demander le moindre accord à la jeune fille. Ayati aurait dû suivre cette voie sans rechigner, mais voilà qu’un matin, les pirates attaquent son village !

 

« Ces "pouvoirs" sont des liens avec des mondes élémentaires. Rares sont ceux qui éveillent plus d'un pétale dans leur celui de l'existence. Toi tu as fait fleurir celui de l'eau et celui de l'air. Si tu t'entraînes suffisamment, chaque pétale du lotus trouvera sa place dans ton âme. Tu es une des rares élues et ta destinée est tracée. » Alors que la doyenne du village est agressée par un pirate, Ayati découvre, en voulant la sauver, qu’elle détient des pouvoirs magiques puissants. D’où lui vient ce don surnaturel ? Et surtout, comment peut- elle apprendre à le maîtriser ?

 

Au final, une bande dessinée au scenario un peu convenu. Toutefois, il s’agit d’un premier tome de ce qui doit être une épopée sur fond de quête initiatique. Les dessins sont agréables à regarder, les couleurs sont harmonieuses et la lecture est fluide. Une bonne expérience.  

Le Pont des tempêtes, Tome 1, Danielle L. Jensen (Bragelonne, 03/2023)

 

Le Pont des tempêtes, Tome 1, Danielle L. Jensen (Bragelonne, 03/2023)

💔💔

Les fans français(e)s du genre de la romantasy attendaient avec impatience la traduction de ce best- seller canadien. L’épopée de Lara, fille du roi vicieux de Maridrina, « vendue » contre un traité de paix au roi d’Ithicana, Aren, a époustouflé de nombreuses lectrices (et lecteurs ?). Retour sur un succès auquel je n’ai pas succombé…

 

« Leur père croyait que la beauté et l'intelligence étaient les qualités primordiales de la fille qu'il choisirait, qu'elle devrait se montrer fine stratège et farouche combattante, ainsi que talentueuse dans les arts de la chambre. Il pensait savoir quels attributs avaient le plus d'importance, mais il en avait oublié un. » Lara parvient à être la seule à sortir du lot des futures prétendantes au trône d’Ithicana. Véritable guerrière, guérisseuse douée et fine stratège, c’est elle que son père, Silas, va aller conduire à l’autel afin de la marier au roi d’Ithicana, peuple le plus puissant de ce monde ravagé par les tempêtes maritimes.

 

« Le pont était un miracle d'architecture qui dépassait l'entendement et la logique.
Et c'était précisément pour cela que tout le monde le convoitait. » Le pont qui surplombe la mer des tempêtes et les îles qui la peuplent est source de convoitises. C’est là que s’échangent toutes les marchandises ; des denrées les plus élémentaires aux armes les plus prestigieuses. La main- mise du peuple d’Ithicana sur ce monument architectural a autant fait sa richesse que déclenché toutes les convoitises des peuples environnants. L’arrivée de Lara ne va- t- elle pas changer la donne ?

 

Au final, un roman qui m’a relativement plu dans la première moitié. La sélection de la prétendante, l’organisation déguisée du mariage m’ont semblé pourtant avoir été racontées déjà mille fois, mais soit… Puis est arrivé ce fameux pont, dont je n’ai jamais réussi à me créer une image mentale ; une carte aurait peut- être soulagé ma charge mentale de lectrice un peu trop terrienne. Enfin, hormis la grand- mère Nana, les personnages m’ont semblé trop inconsistants. Le roi est dit cruel durant le premier tiers du récit, et on découvre un roi candide à souhait… Et Lara, cette jeune fille qui arrive comme une fleur et qui parvient à déjouer tous les pièges des meilleurs espions du mode ; tss, tss, tss…Bref, grande déception. 

Mon mari dort dans le congélateur, Tome 2, Misaki Yazuki & Hyaku Takara (Akata, 10/2023)

 Mon mari dort dans le congélateur, Tome 2, Misaki Yazuki & Hyaku Takara (Akata, 10/2023)

💋💋💋💋 

Le tome 1 m’avait laissée pantoise, perplexe avec tellement de questions et une fin qui – forcément – n’en était pas une. Qu’allait devenir Nana, cette femme violentée et assassine ? Lire le deuxième tome était devenu une évidence !

 

« Qui est ce Ryô avec lequel je vis ?
Est- ce une chimère incarnant à la fois mes désirs et mes remords ?
Ou bien ai- je simplement perdu la raison ? » Nana a tué Ryô, son mari violent et en a caché le corps dans le congélateur. Et pourtant, le lendemain, il était rentré à la maison comme si de rien n’était. Quel trouble pour la jeune femme qui se retrouve (et le lecteur aussi) sans explication plausible !

 

« On pense connaître son partenaire mieux que quiconque, alors que c'est tout l'inverse.
Plus on est persuadé de savoir à qui on a affaire, plus on a du mal à discerner la vérité. » Nana va tenter de trouver du réconfort et des explications auprès de Kamata, collègue de Ryô, qui avait déjà eu des vues sur elle auparavant. Etonnamment, au fil de rencontres inédites, Nana va se rendre compte qu’elle est loin d’être celle qui connaissait le plus celui qui fût son époux ; mais aussi celui qui l’a remplacé.

 

Au final, un deuxième tome dévoré en même pas une heure. Il apporte une piste de résolution que j’ai trouvée un peu tirée par les cheveux (peut- on connaître si mal la personne dont on partage la vie ?), mais pourquoi pas ? J’ai aimé retrouver l’ambiance ambiguë du premier tome. Pour une néophyte du genre, la duologie est très bien passée ! 

Un coup de soleil, Serena Giuliano (Robert Laffont, 03/3023)

 

Un coup de soleil, Serena Giuliano (Robert Laffont, 03/3023)

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Serena Giuliano a le don de m’émouvoir à chacune de ses histoires. Son dernier roman ne déroge pas à la règle ; lu en une après- midi, je suis passée plusieurs fois du rire aux larmes,  bouleversée par le personnage d’Eléonore, femme de ménage au grand cœur et au regard juste sur le monde qui l’entoure.

 

« Je n'ose pas trop m'approcher. C'est délicat, la position de femme de ménage. On entre dans l'intimité des gens sans pour autant être un membre de la famille ou une amie. » Eléonore est femme de ménage chez des particuliers ; un métier qui exige de la discrétion et une certaine adaptabilité au regard des diverses personnes chez qui elle intervient. Maman divorcée de deux adolescents, il lui est difficile de profiter de la douceur de vivre qui règne à Salerno, situé sur la côte amalfitaine.

 

« Ce matin, mes épaules me brûlaient : j'ai pris un coup de soleil.
Et je me disais que tomber amoureux, c'est un peu ça, finalement.
Se laisser aller à une douce sensation, baisser les armes en oubliant de se protéger, et avoir mal... Très, très mal après. » Les heures de ménage s’enchainent, au son de Céline Dion et de Francis Cabrel, mais elles ne permettent malheureusement pas à Eléonore d’oublier Marco, un bel homme marié avec qui elle a eu une aventure. Comment tourner la page quand on a quarante ans et l’impression que le plus beau est déjà derrière soi ?

 

« C'est la seule émotion qui arrive toujours à tout chambouler. Peu importe le corps, les rides. Peu importe l'enveloppe, il n'y a que le cœur qui compte.
Et tant qu'il bat, il peut aussi vibrer. » Heureusement, Eléonore nourrit un rêve secret depuis des années. Un objectif qui lui fait battre le cœur encore bien plus qu’on homme ne le ferait. Et si l’un entraînait l’autre ?

 

Au final, un roman plein d’émotions et de douceur, agrémenté de piques d’humour bienvenues… et une play- list qui ravira les quadragénaires !! Un chouette moment de lecture !