mardi 31 octobre 2023

Love, Charlie, Delinda Dane (Hugo, 10/2023)


 

Love, Charlie, Delinda Dane (Hugo, 10/2023)

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Cela fait environ deux ans que je vois passer le nom de Delinda Dane sur les réseaux sociaux dédiés à la romance, et je n’avais pas encore eu l’occasion de lire l’un de ses romans. La sortie de son dernier livre, sorti il y a une semaine, s’étant faite en grande pompe ; j’ai vu la couverture de « Love, Charlie » un peu partout, et même si le visuel de celle- ci n’est pas du genre à m’attirer, j’avoue avoir bien fait de craquer…  

 

« D'accord, il est bel homme. En revanche, osez le battre à une partie de Jungle Speed ou de Uno et il dévoilera cinquante nuances de mauvaise humeur. » Charlie a été adoptée par les parents de Lex au décès de sa mère. Les deux enfants ont grandi ensemble, se défendant de se considérer comme frère et sœur, préférant se définir comme de « meilleurs amis ». Alors qu’ils sont adultes, les voilà confrontés aux relations amoureuses, et Charlie, prête à tout pour faire plaisir à Lex, va se charger de trouver la petite- amie idéale.

 

« Où sont passés les hommes romantiques, patients, drôles, intéressants ? Ceux qui vont font la cour pendant des semaines ? Et qui sont sincères ? Existent-ils dans la vraie vie ou ne sont-ils que des créatures imaginaires dans les livres ? » De son côté Charlie va de déconvenues en rendez-vous foireux. Son amie Padma et elle se désespèrent de trouver un jour l’homme de leur rêve et les applications de rencontre ne les aident pas ! Au contraire !

 

« A ce moment- là, je croyais que le pire était derrière nous, que la vie reprendrait bientôt son cours... De vaines espérances de ma part.
Car en vérité, ce n'est que le début. Et les choses ne seront plus jamais comme avant. »
Et puis Charlie va trouver la fiancée idéale pour Lex… La jeune femme devrait être ravie d’avoir atteint son objectif. Mais non, elle ne parvient pas à s’en satisfaire. Et voilà qu’un événement va venir changer le cours de leur vie…

 

Au final, une lecture vraiment prenante. Je ne m’attendais absolument pas au drame qui allait toucher les personnages. Delinda Dane maîtrise les intrigues ficelées et l’élaboration psychologique de ses personnages. J’ai ressenti beaucoup d’émotions par leur biais. Une romance que je ne vais pas oublier de sitôt. Et je compte bien lire les trois autres que l’auteure a précédemment publiées !

dimanche 29 octobre 2023

The price of sacrifice, Tome 3: The king, Sarah West (Autoédition, 04/2023)


 

The price of sacrifice, Tome 3: The king, Sarah West (Autoédition, 04/2023)

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Retour dans l’univers glauque, cruel et pervers du Cercle. Sarah West excelle une nouvelle fois à mettre en scène des personnages complètement déviants – pour ne pas dire dégénérés – dans un milieu sans foi ni loi, dans lequel règne la loi du plus fort (ou du plus tordu ?!!). Un monde dans lequel je n’aimerais pas mettre ne serait- ce que mon petit orteil !

 

« Je suis maintenant à genoux, baignant dans mon sang, à entendre les chiffres mirobolants pour avoir le droit de me faire ce qu'ils veulent. Je sais ce qu'ils ressentent, j'ai été à leur place, j'ai eu ce sentiment de puissance qu'était d'acheter quelqu'un qu'on considère faible. » Nous débutons ce troisième tome avec James, enfermé au Cercle, en tant que prisonnier, et non plus en tant que client. Il a échangé sa place contre celle de Lilly, son épouse enceinte. Mais très vite, les choses vont changer et leurs situations vont permuter. Entre James, Lilly et Alexander, va se mettre en place un jeu du chat et de la souris ; les deux hommes convoitant la même femme et celle- ci demeurant indécise quant à ses sentiments.

 

« Je n'aime que des fous, je ne suis attirée que par des malades mentaux. En même temps, j'en suis une aussi, c'est peut- être pour ça ? » Lilly se pose beaucoup de questions. On lui découvre ici un côté vicieux et manipulateur inattendu. Mais j’ai regretté qu’elle passe tant de temps à pleurer ; je l’aurais bien secouée plusieurs fois !!! Mais les sentiments sont quelque chose de difficile à aborder pour une jeune femme née dans un réseau de trafics d’êtres humains…

 

Au final, un roman au rythme addictif. Quelques scènes sont tout de même dures à lire (âmes sensibles s’abstenir !) et il est nécessaire de lire un roman tout doux après celui- ci si l’on veut se préserver mentalement !!!! J’aime beaucoup l’imagination foisonnante de Sarah West et ses personnages sont représentatifs de la pire espèce du genre humain. « Et vous ? Jusqu’où seriez- vous prêt à vous sacrifier par amour ? »

jeudi 26 octobre 2023

Mes pas dans leurs ombres, Lionel Duroy (Mialet Barrault, 08/2023)


 

Mes pas dans leurs ombres, Lionel Duroy (Mialet Barrault, 08/2023)

 💛💛💛💛

Lionel Duroy est un auteur que j’apprécie vraiment. Son écriture est toujours passionnée tant on sent que les sujets qu’il aborde le prennent aux tripes. C’est encore le cas avec ce roman historique, dans lequel il met le peuple roumain devant ses responsabilités quant à l’extermination des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, sous couvert d’une fiction.

 

« - Et de quoi suis- je faite, mon chéri ? Dis- le moi. Dis- le moi vite.
- De chagrin ? De colère ? De vide ? J'imagine que tu te sentirais mieux si tu découvrais ton histoire, tes origines, en amont de tes parents, je veux dire. »
Journaliste, Adèle Codreanu ne s’est jamais intéressée à sa propre histoire familiale. Ses parents ont quitté la Roumanie de manière frauduleuse et elle porte sur eux un regard empli de dédain. L’origine de son mal- être ?

 

« A- t- on envie d'être issu de ce misérable pays qui n'a pas cessé de retourner sa veste et qui a servi les trois pires tyrans du XXe ? »  Poussée par son compagnon, Adèle retourne dans le pays de ses ancêtres, le temps d’un reportage pour le journal qui l’emploie. Sur place, ce qu’elle va découvrir va la troubler profondément.

 

« - Pendant des années je n'ai rien su de ce qui s'était passé ici, je pensais que seuls les Allemands avaient exterminé des Juifs, je ne savais pas que nous aussi, et avec cette désinvolture, cette abjection propre aux Roumains, n'est- ce pas, en les volant, en les vendant, en s'amusant de les voir tomber d'épuisement dans la boue et s'y noyer - les enfants, les vieux, les malades... » Le personnage d’Adèle permet au lecteur de mettre un pied dans l’histoire de la Roumanie avec un grand « H » longtemps caché : les Roumains ont eux aussi exterminé les Juifs. Mais jamais ils n’en ont parlé. Pire encore, ils ne s’en sont jamais excusé…

 

Au final, un roman au rythme enlevé. On sent que l’auteur a mis une énergie folle à aller chercher des preuves des témoignages, sur ces vies enlevées en silence, et qu’il a envie qu’on se révolte à ses côtés.  

mercredi 25 octobre 2023

Little sister, Benoît Séverac (Syros, 03/2016)


 

Little sister, Benoît Séverac (Syros, 03/2016)

💙💙💙💙💙

 

Un grand frère parti faire le djihad en Syrie, un déménagement forcé, des parents dépassés par les événements, et au milieu de tout ça, Lena, seize ans. Une adolescente qui vit mal sa soudaine mise à l’écart, sa solitude. Elle n’a rien fait de répréhensible, mais son quotidien se retrouve dévasté à cause des actes perpétrés par son grand frère, jadis son complice, jadis son modèle…

 

« Mon faux nom, mon nouveau vrai nom, je ne peux le révéler à personne. C'est trop dangereux.
Nous avons dû changer d'adresse également, changer de ville, de région même.
Tout ça à cause de mon frère Ivan, de cinq ans mon aîné.
C'est difficile d'en vouloir à un grand frère qu'on aime ; difficile aussi d'aimer un frère à qui on en veut autant. »
La famille de Lena est dévastée par le départ de leur fils aîné pour le Djihad, et le meurtre d’un journaliste français, auquel il est mêlé. Comment se construire en tant qu’adolescente dans ces conditions ?

 

« Mon frère était officiellement un terroriste.
Pour moi, il était surtout un traître à ceux qui l'avaient toujours aimé, et un lâche qui refusait de s'expliquer auprès de ses parents et de sa sœur. Qui nous abandonnait en semant le malheur derrière lui. »
Et pourtant, dès qu’Ivan va contacter Lena par le biais de leur ami Théo, elle va courir le retrouver, en Espagne, faisant fi du danger.

 

« Me voilà, comme tout le monde, pris dans une guerre dont je ne veux pas parce qu'elle nous divise au lieu de nous unir, mais que nous devons mener parce que les véritables fascistes, ce sont les islamistes fondamentalistes désormais. »  Une fois arrivés sur place, Lena et Théo vont, heureusement, être épaulés par Joan et son équipe de « Tontons flingueurs ». La menace en face est bien plus dangereuse que ce qu’ils auraient pu imaginer.

 

Au final, un roman destiné à la jeunesse plus que jamais d’actualité. Le rythme des épreuves imposées à notre jeune héroïne va crescendo. Captivant et instructif. A faire lire à nos ados.

Savage lands, tome 1, Stacey Marie Brown (Korrigan, 06/2023)


 

Savage lands, tome 1, Stacey Marie Brown (Korrigan, 06/2023)

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Wow ! Quelle histoire !!! J’adore être emportée par des aventures rocambolesques telles celles que vit Brextley, l’héroïne ! Pourtant, je suis toujours un peu réfractaire à la fantasy, à cause des créatures surnaturelles dont je ne maîtrise pas les subtilités. Ici, j’ai apprécié le fait que les- dites créatures soient privées de leurs moyens (si, si !) et donc sans supériorité magique par rapport aux Humains. Tout le monde au même plan, voilà qui est beaucoup plus excitant !

 

« Les conducteurs de train étaient toujours sur le qui- vive à cause de gens comme moi.
Les voleurs.
Pour ma part, je suis une voleuse de la pire espèce. Je ne volais pas pour épargner la pauvreté à ma famille ou par appât du gain. Je volais parce que j'en avais la possibilité. Pour l'excitation. »
Brexley, 19 ans, est la pupille du roi des Humains. Elle vit donc dans la partie est de Budapest, en Hongrie ; la partie Buda étant régie par les Faé. Entraînée au combat, elle passe son temps libre avec Caden, le prince, à faire les quatre cents coups. Ensemble, ils sont persuadés de faire partie de l’élite militaire, celle qui mettra les Faés à leurs pieds. Sauf qu’une nuit, leur destin va déraper…

 

« Warwick Farkas.
Être si près d'une légende. D'une icône. Mon esprit avait du mal à assimiler que le Loup était bien réel.
Planté à dix centimètres de moi, il me toisait de toute sa hauteur. Vus de près, ses yeux d'un intense bleu turquoise paraissaient encore plus troublants. Son regard intense me parcourut avec curiosité. Un soupçon de dégoût plissait son front. »
Brextley est emprisonnée à Terrorhaz, la « Maison de la Terreur », dont nul n’est ressorti vivant. Parmi les prisonniers, un être hors norme (copie fantasmée de Jason Momoa), Warwick Farkas, dont la légende prête une existence cruelle et sanguinaire, va s’intéresser à Brexley. Mais pour quelle raison ?

 

Au final, une romantasy captivante, menée par une héroïne « badass » attachante. J’ai adoré le mélange des mondes entre Humains et Métamorphes ; notamment l’absence de discrimination entre les espèces. Vivement la suite !!!!!!

dimanche 22 octobre 2023

Théa te hait, Sandrine Beau (Alice, 09/2023)

 



Théa te hait, Sandrine Beau (Alice, 09/2023)

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Voilà un livre qu’il faudrait trouver dans tous les C.D.I. ! Ce court récit (une cinquantaine de pages) qui raconte un drame tout en filigrane atteint l’objectif de faire bondir le lecteur. Ce qui est raconté, plus exactement suggéré, c’est un bref moment qui trouve sa raison d’être dans des souvenirs abominables et traumatiques, esquissés par la narratrice.

 

« Quand il arrivera, avec sa clope au bec, elle sortira le fusil de son sac. Elle écartera les jambes pour assurer sa stabilité. Elle fermera un œil pour ajuster son tir. Et elle appuiera sur la détente.
Aujourd'hui, Théa va faire ce truc- là. »
Le récit s’ouvre sur Théa, cachée derrière un arbre, qui attend que son père sorte de son travail. Elle est déterminée : à 17h elle l’abattra. Les pages qui suivent remontent l’histoire de cette famille dysfonctionnelle dans laquelle la violence paternelle régit le quotidien.

 

« De toute façon, c'est impossible de parler de ces choses-là. Elle aurait honte, elle se sentirait encore plus sale. Coupable de sa pauvre et horrible petite vie. Elle ne veut pas de ça. Et puis, on ne croit pas les enfants. Alors, elle rit plus fort encore. » Et puis une scène, suggérée en une phrase, « Treize ans seulement et le ventre déchiré. » annonce l’insupportable inceste. Le silence qui l’englobe. La peur qui devient une compagne de malheur…

 

Au final, alors qu’on sait qu’un enfant sur dix a été, est ou sera victime de violence sexuelle, ces quelques pages fictionnelles permettent de mettre des mots sur cette horrible réalité. Il faut partager ce livre, le faire lire, faire savoir qu’il existe. La liste des numéros d’urgence pour la France, la Belgique et le Canada le justifie. 

samedi 21 octobre 2023

Jouer n’est pas gagner, Laura Emann (Auto- édition, 07/2023)


 

Jouer n’est pas gagner, Laura Emann (Auto- édition, 07/2023)

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Je connais Laura Emann par le biais de ses deux romans publiés aux Editions Elixyria. Lorsque j’ai vu la parution d’un nouveau récit en auto- édition, j’ai eu envie de retrouver sa plume élaborée et douce, et son habileté à construire des histoires tortueuses et riches en émotions. Cap sur Montréal… et le Jura !

 

« - Tu veux empocher la cagnotte tout en ayant l'esprit tranquille ? Alors, envole- toi pour l'Europe et retrouve ce garçon pour lui proposer de partager les douze millions d'euros. Une fois que tu auras ton joli chèque en poche, tu pourras faire ce que bon te semble ! » C’est une bien étrange aventure qui arrive à Aline. Serveuse dans un café situé à l’aéroport de Montreal, la voilà remerciée par un client français à l’aide d’un drôle de pourboire : un ticket de loto ! Assistée de sa meilleure amie Justine, elle découvre le tirage des numéros en ligne : la voilà riche de douze millions d’euros !!!

 

« - Cette ferme est loin d'être un château comme on en voit dans les contes de fées. Si ton employeur a fait de son entreprise une prison dorée, c'est uniquement pour se protéger. Tu devras faire preuve de patience et de ténacité pour découvrir le véritable Antoine. » Aline est profondément altruiste. Et puis, le voyageur français l’a terriblement attirée…. Et si elle partageait la somme avec celui- ci ?!!

 

« Son séjour en France lui a ouvert les yeux. Grâce à Antoine, elle sait que rien n'est jamais tout blanc ou tout noir. Personne ne se réveille un matin avec la ferme intention de sombrer dans une addiction au point de nuire à ses proches. La vie est juste semée d'embûches. Il nous arrive de tomber et de faire de mauvais choix. Le plus important, c'est de comprendre ses erreurs et de tout entreprendre pour les réparer. » Aline a retrouvé son mystérieux voyageur au fin fond du Jura. Elle découvre un homme désabusé, en proie avec des soucis matériels mais également personnels ; un agriculteur bourru qui ronchonne du matin au soir. Aline n’est pas persuadée qu’un chèque à la somme mirobolante soit l’unique solution pour redonner au trentenaire le goût de vivre. Et elle va s’attacher à prendre les choses en mains.

 

Au final, une bien belle romance ancrée dans la réalité du monde agricole. On y découvre les jalousies, les coups bas, mais aussi l’entraide face à l’adversité de divers éléments. La psychologie des deux protagonistes est finement élaborée et on s’attache très vite à eux. Les parts sombres du passé d’Antoine sont révélées petit à petit, créant une attente à chaque chapitre et on a bien du mal à poser le livre ! Une lecture « cosy » parfaite en cet automne !

mercredi 18 octobre 2023

Le manoir des glaces, Camilla Sten (Seuil, 10/2023)


 

Le manoir des glaces, Camilla Sten (Seuil, 10/2023)

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Cap sur la Suède, ses manoirs perdus au fin fond de forêt de pins hostiles, ses nuits glaciales durant lesquelles les volets claquent et les portes grincent sous les bourrasques de vent, et ses habitants qui se calfeutrent dans leur habitat, se croyant à l’abri des vivants, mais découvrant vite que les murs chuchotent des confidences qu’ils n’auraient pas dû entendre…

 

« - Ce n'est pas un "domaine secret", Eleanor, s'emporte Veronika. J'y venais quand j'étais petite. Ce n'est pas parce que tu ignorais son existence que personne ne la connaissait. » Eleanor tombe des nues lorsqu’elle apprend qu’elle vient d’hériter d’un manoir ayant appartenu à sa grand- mère maternelle, Viviane. C’est cette dernière qui a élevé la jeune femme, et jamais elle n’a mis la moindre tendresse dans son éducation. La jeune femme va donc se rendre, terriblement angoissée, dans ce lieu inconnu.

 

« La prosopagnosie est le trouble de la reconnaissance des visages. Mon cerveau n'enregistre pas les visages humains de la même manière que le commun des mortels. Je ne reconnais pas les visages. Au lieu de cela, je suis obligée de mémoriser des caractéristiques. » Il faut dire qu’Eleanor n’a pas l’esprit tranquille. C’est elle qui a découvert le corps gisant de sa grand- mère, assassinée brutalement. Auparavant, il faut dire qu’elle a croisé le meurtrier, mais son trouble neurologique l’a empêchée de procéder à une quelconque identification faciale. Ses angoisses se mêlent à un sentiment de culpabilité très fort. Comment faire face à ce double choc ?

 

« La lumière crue éclaire une petite chambre à coucher austère. Un lit étroit, sans drap ni couverture, adossé au mur. Un matelas rayé surmonté d'un simple oreiller.
La pièce est quasiment vide, hormis le lit. »
Sebastian, le compagnon de la jeune femme, va l’accompagner dans le « Domaine du Haut soleil », ainsi que Veronika, la tante d’Eleanor, et l’avocat chargé de la succession. Mais très vite, des éléments étranges vont se produire, et troubler le bon déroulement des procédures de l’héritage. Le Domaine semble vouloir exprimer une vérité dérangeante… Laquelle ?

 

Au final, un thriller en huis- clos qui se lit en apnée. L’auteure tisse habilement le maillage de cette histoire de famille aux tenants dramatiques. J’ai personnellement élaboré plusieurs théories, que j’ai dû revoir au fur et à mesure des pages. L’enquête sur le passé de Viviane frôle, lui, parfois l’irrationnel du fait des fragilités psychologiques de la jeune héroïne. Et cet ensemble marche très bien ! Un thriller addictif qui fera une excellente lecture d’Halloween ! 

lundi 16 octobre 2023

Seasons, tome 1 : Un automne pour te pardonner, Morgane Moncomble (Hugo, 09/2023)

 



Seasons, tome 1 : Un automne pour te pardonner, Morgane Moncomble (Hugo, 09/2023)

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Ce roman était auréolé de « hype » avant même sa sortie en librairie ! Ayant beaucoup aimé les précédents romans de Morgane Moncomble, je me suis jetée dessus ! Et quel kiff ! Un véritable coup de cœur ! Manigance, vengeance, secrets du passé, énigmes littéraires et retournement de situation finale de dingue ; ces ingrédients, saupoudrés d’une romance complexe, ont vraiment fait de ce roman un excellent moment de lecture !

 

« A seulement dix- sept ans, Rory communique par références littéraires et par énigmes qu'il invente lui- même "pour s'amuser". A moins d'être constamment stimulé, son cerveau s'ennuie rapidement. Personnellement, je pense surtout qu'il aime montrer qu'il est le plus intelligent dans la pièce. » Rory Cavendish, jeune homme riche et méprisant, vient de décéder dans d’étranges conditions. Camélia O’Brian, avocate en devenir, va tout faire pour récupérer l’affaire : Rory l’a humiliée, harcelée, et ridiculisée durant leurs cinq années communes d’études à l’université. Le moment de comprendre ? Ou de se venger ?

 

"A Camélia O'Brien, je lègue l'intégralité de ma bibliothèque : tous mes livres jusqu'au dernier lui appartiennent désormais, parce que je sais à quel point elle aime lire. C'est bien une des deux seules choses que nous avons en commun." Quel n’est pas le trouble de Camélia lorsqu’elle se retrouve convoquée à la lecture du testament de Rory Cavendish : ce dernier lui lègue toute sa bibliothèque, et la lance, par la même occasion, dans une enquête qui sera basée sur des indices littéraires afin de découvrir la vérité sur son assassinat ; et l’éventuelle innocence de son amant refoulé, Lou McAllistair ? Lequel trouble la jeune femme bien plus qu’il ne devrait…. N'avait-il pas lui aussi participé au harcèlement de Camélia ???

 

Au final, un roman estampillé « romance » mais la relation amoureuse entre nos deux principaux protagonistes s’efface largement face aux énigmes tordues de l’enquête. Le profil psychologique de Rory est subtilement dressé et on s’attend à tout de la part d’un tel personnage ! Le suspens est maintenu jusqu’à la fin ! La romance, elle, apporte un côté un peu « humaniste » à cette histoire de jeunes gens motivés par la soif de pouvoir, de reconnaissance et plus généralement, d’amour ! Ne passez pas à côté !

 

dimanche 15 octobre 2023

Stand up, tome 1, Aji Yamakawa (Akata, 08/2023)


 

Stand up, tome 1, Aji Yamakawa (Akata, 08/2023)

 💙💙💙

J’ai été attirée par ce manga du fait de sa couverture, particulièrement romantique et délicate. L’histoire est à son image ; douce et subtile, relatant les premiers émois de deux lycéens qui se font remarquer par leurs particularités : Utako mesure un mètre soixante- douze, rarissime pour une jeune Japonaise. DE plus, elle souffre d’avoir des oreilles plutôt grandes, de forme tonde, qui lui valent un surnom équivalent à « oreilles de singe ». Harada est un jeune homme un peu trop spontané, qui agit avant de réfléchir, et qui ne sait pas tenir en place.

 

« On dirait bien qu'il ne fait pas assez attention... Ce serait l'un de ses défauts ? Être étourdi ? » Harada est desservi par ses troubles de l’attention, mais il est entouré d’une foule d’amis tant son cœur est grand. Utako, déstabilisée dans un premier temps, va craquer pour ce grand fou adorable. Son premier petit ami !

 

Au final, un manga touchant, qui saura atteindre le cœur de nos adolescents ! Mais peut- être un peu trop réservé pour les plus grands…

samedi 14 octobre 2023

Dernière chanson avant l’oubli, Mathieu Tazo (Editions Daphnis et Chloé, 09/2023)


 

Dernière chanson avant l’oubli, Mathieu Tazo (Editions Daphnis et Chloé, 09/2023)

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“Try with a little help with my friends”, chantée par Joe Cocker me trotte dans la tête depuis que j’ai commencé la lecture de ce road- trip à la fois touchant et original. Les personnages, ces âmes en peine, sont terriblement attendrissants, chacun engoncé dans les complexités de sa propre solitude.

 

« Les gens crèvent de leur solitude en silence, chacun dans son coin. Un tiers des 8,5 millions de New- Yorkais vit seul. La masse humaine raréfie les échanges individuels. On court tous dans des directions différentes. On ne fait plus un bout de chemin ensemble. On est seul dans son appartement, seul dans sa voiture, et même dans le métro au milieu de centaines de personnes. » La solitude, c’est ce qui m’a le plus interpellée dans ce roman pourtant foisonnant de personnages ; celle du narrateur, acteur raté qui gagne sa vie en jouant le rôle ici d’un fils, là d’un partenaire, ou encore là d’un père. Un solitaire qui comble le vide d’autres familles, obligé lui- même de s’inventer un frère pour avoir quelqu’un avec qui converser dans le vide.

 

« En traversant un pont, on s'extasie de cette sensation de beauté que la distance permet d'apprécier. En vérité, on est juste heureux de pouvoir respirer et repousser les frontières de la vue. »  Juste avant ce pont, la voiture de Lazare va se remplir : Jade, qui pense être entrée dans la voiture de son Uber, personne ne pouvant l’emmener au chevet de son père. Et puis Gloria, souffrant d’Alzheimer et qui voit en Lazare son fils défunt, et enfin Swann, pour qui notre acteur joue le rôle de père…

 

Au final, un road- trip fantaisiste qui entraîne le lecteur dans un combi en direction du cinquantième anniversaire du festival de Woodstock, en compagnie de personnages qui montent et descendent durant le voyage. Certains garderont une place plus longtemps que d’autres et seront l’occasion de réfléchir à l’évolution de notre société, entre hippies de 69 et contemporains ; certains avides de liberté et d’autres, d’argent et de pouvoir. Un roman plaisant, loufoque souvent, intelligent indéniablement, et dont la forme, en récits enchâssés, fait fortement penser aux contes des « Mille et une nuits » ! Dépaysant !   

lundi 9 octobre 2023

A vif , Belle Aurora (H.E.A. éditions, 01/2023)

 



A vif , Belle Aurora (H.E.A. éditions, 01/2023)

 💓💓💓💓

Ces derniers mois j’affectionne ces histoires de personnages torturés, abîmés par de lourds traumatismes d’enfance, qui vont trouver une espèce de rédemption dans la rencontre d’une personne capable de panser leurs plaies profondément enfouies. L’apparition d’une nouvelle maison d’édition proposant ce genre de récits, H.E.A., m’a donné envie de découvrir leur dernière parution.

 

« A partir d'aujourd'hui, mon nouveau but est fixé.
Lexi.
Je souris cruellement derrière mon journal. Je vais la briser. »
Lexi, surnom d’Alexa Ballentine, une jeune assistante sociale qui doit sa vocation à un parcours de vie chaotique. Elle remarque qu’un homme la surveille depuis un certain temps. Impossible de savoir qui il est : il cache son visage sous une large capuche noire. Mais les chapitres qui sont narrés du point de vue de cet homme, qui se surnomme Twitch, sont stupéfiants de sadisme : ce gars veut la peau de Lexi. Pourquoi ?

 

« - Tout le monde ne peut pas être un héros de conte de fées.
Il marque une pause puis ajoute :
- Le monde a aussi besoin de méchants. »
Nos deux âmes esseulées et torturées vont se rapprocher, évidemment. Mais ce ne sera pas sans heurts…

 

Au final, une dark romance qui coche toutes les cases du genre : tension, violence, trafics et règlements de comptes sanglants en parallèle d’une romance torturée. Il y a quelques rebondissements inattendus mais la trame l’est un peu moins. Ceci dit le rythme rend la lecture addictive et plaisante.

mercredi 4 octobre 2023

Histoires de paliers : Le dernier ragot, Karine Carville et cie (Mots et cris, 06/2023)

 



Histoires de paliers : Le dernier ragot, Karine Carville et cie (Mots et cris, 06/2023)

 

Je ne connaissais pas Karine Carville avant d’avoir écho de ce projet d’écriture original publié sous le titre « Histoires de paliers » : à l’occasion d’un campus d’écriture estival, huit jeunes auteurs ont eu à écrire un chapitre consacré à l’un des habitants imaginaires d’un immeuble haussmannien. Le pitch ? Broder une intrigue tous ensemble autour d’un événement commun ; le meurtre de la gardienne de l’immeuble. Au lecteur de deviner l’identité de l’assassin au fil des pages !

 

« Pas un seul résident pour se précipiter à mon secours. Bande d'ingrats ! Après tout ce que je fais pour eux toute l'année, ils ne monteraient pas s'assurer que je vais bien ! » Le recueil s’ouvre sur une scène d’agonie. Manuella, gardienne de cet immeuble cossu du XVIe, vient de se faire assassiner brutalement. Elle s’éteint, amère, en constatant qu’aucun des résidents ne viendra à son secours.   

 

« On est bien placés pour savoir tous les deux que toutes les différences sont des richesses. » Chaque chapitre va ouvrir l’une des portes de l’immeuble. Chacune va donner sur un univers particulier, des personnages à la sensibilité et aux mœurs différentes. Les relations entre les habitants sont souvent cordiales, mais au fil des pages, on se rend compte que des animosités existent malgré tout. Jalousie ? Déception sentimentale ? Difficile de faire cohabiter tout ce monde de manière harmonieuse. D’autant plus quand on a une gardienne qui se mêle de tout !

 

« Qu’avait-il voulu dire par là ? Que savait son voisin ? » Des secrets se cachent à chaque palier, entre deux portes. Seule la chatte Hindi est au courant de tout ce qui se trame au coin des couloirs !

 

Au final, un projet innovant et original vraiment réussi. Le suspense reste entier et il est plaisant de réfléchir au fur et à mesure à la possibilité d’avoir trouvé le meurtrier en lisant chaque nouveau chapitre ! Les plumes sont différentes mais gardent un rythme constant. Karine Carville annonce un second tome ; je serai très certainement au rendez- vous !

dimanche 1 octobre 2023

L’étranger dans le grenier, Benoît Séverac (Rageot, 10/2021)


 

L’étranger dans le grenier, Benoît Séverac (Rageot, 10/2021)

💝💝💝💝 

Cécilia, son petit frère et sa petite sœur, sont envoyés chez leur grand- mère durant le confinement imposé par le gouvernement français lors de la première épidémie de Covid. La fratrie profite certes de l’espace d’une villa, mais côtoyer une mamie rigide et exigeante n’est pas des plus marrant…

 

« Ma position était exactement à mi- chemin, entre "Mad Max" et la bonne sœur : j'étais pour qu'on monte tous les trois, armés, et qu'on questionne ce type. Il fallait l'écouter, mais également nous tenir prêts à nous battre au cas où. » Cécilia, en regardant une série, est surprise par des bruits étouffés provenant du grenier… Elle prévient en douce son frère et sa sœur, et tous les trois décident d’aller braver le danger qui se cache au- dessus d’eux.

 

« Il avait été séparé de sa petite sœur et ne savait pas de quoi demain serait fait ; notre seul problème, à Océane, Martin et moi, c'était que nous n'aimions pas les légumes préparés par notre grand- mère.
Je me rendais compte de notre chance. »
Dans le grenier, les enfants vont découvrir un jeune clandestin, Diané, dont la situation est dramatique.

 

Au final, un roman jeunesse facile à lire et qui transmet de belles valeurs. A faire lire à nos ados !