Dernière chanson avant l’oubli, Mathieu Tazo (Editions Daphnis et Chloé, 09/2023)
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“Try with a little help with my friends”, chantée par Joe Cocker me trotte dans la tête depuis que j’ai commencé la
lecture de ce road- trip à la fois touchant et original. Les personnages, ces
âmes en peine, sont terriblement attendrissants, chacun engoncé dans les
complexités de sa propre solitude.
« Les gens crèvent de leur solitude en
silence, chacun dans son coin. Un tiers des 8,5 millions de New- Yorkais vit
seul. La masse humaine raréfie les échanges individuels. On court tous dans des
directions différentes. On ne fait plus un bout de chemin ensemble. On est seul
dans son appartement, seul dans sa voiture, et même dans le métro au milieu de
centaines de personnes. » La solitude, c’est ce qui m’a le plus interpellée dans ce
roman pourtant foisonnant de personnages ; celle du narrateur, acteur raté
qui gagne sa vie en jouant le rôle ici d’un fils, là d’un partenaire, ou encore
là d’un père. Un solitaire qui comble le vide d’autres familles, obligé lui-
même de s’inventer un frère pour avoir quelqu’un avec qui converser dans le
vide.
« En traversant un pont, on s'extasie de
cette sensation de beauté que la distance permet d'apprécier. En vérité, on est
juste heureux de pouvoir respirer et repousser les frontières de la vue. »
Juste avant ce pont, la voiture de Lazare va se
remplir : Jade, qui pense être entrée dans la voiture de son Uber,
personne ne pouvant l’emmener au chevet de son père. Et puis Gloria, souffrant
d’Alzheimer et qui voit en Lazare son fils défunt, et enfin Swann, pour qui
notre acteur joue le rôle de père…
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