Théa te hait, Sandrine Beau (Alice, 09/2023)
💣💣💣💣💣
Voilà un livre qu’il faudrait trouver dans tous les C.D.I. ! Ce
court récit (une cinquantaine de pages) qui raconte un drame tout en filigrane atteint
l’objectif de faire bondir le lecteur. Ce qui est raconté, plus exactement
suggéré, c’est un bref moment qui trouve sa raison d’être dans des souvenirs
abominables et traumatiques, esquissés par la narratrice.
« Quand il arrivera, avec sa clope au bec,
elle sortira le fusil de son sac. Elle écartera les jambes pour assurer sa
stabilité. Elle fermera un œil pour ajuster son tir. Et elle appuiera sur la
détente.
Aujourd'hui, Théa va faire ce truc- là. »
Le récit s’ouvre
sur Théa, cachée derrière un arbre, qui attend que son père sorte de son
travail. Elle est déterminée : à 17h elle l’abattra. Les pages qui suivent
remontent l’histoire de cette famille dysfonctionnelle dans laquelle la
violence paternelle régit le quotidien.
« De toute façon, c'est impossible de
parler de ces choses-là. Elle aurait honte, elle se sentirait encore plus sale.
Coupable de sa pauvre et horrible petite vie. Elle ne veut pas de ça. Et puis,
on ne croit pas les enfants. Alors, elle rit plus fort encore. » Et puis une scène, suggérée en une phrase, « Treize
ans seulement et le ventre déchiré. » annonce l’insupportable inceste.
Le silence qui l’englobe. La peur qui devient une compagne de malheur…
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