mercredi 28 août 2024

Cœurs et âmes, Colleen Hoover (Hugo, 04/2022)Cœurs et âmes, Colleen Hoover (Hugo, 04/2022)

 


Cœurs et âmes, Colleen Hoover (Hugo, 04/2022)

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Je poursuis ma découverte de l’œuvre de Colleen Hoover, et je commence à comprendre pourquoi ses romans sont tant appréciés. J’ai été encore une fois captivée par l’une de ses histoires, ici, celle de Beyah, qui voit sa vie changer radicalement à l’âge de dix- neuf ans. Après une vie misérable aux côtés d’une mère toxico, elle se voit obligée d’aller vivre chez son père, qu’elle connait à peine, et dont le train de vie est beaucoup plus aisé.

« La plupart des enfants ont des parents qu'ils regretteront après leur décès. Tandis que les autres, comme moi, les préfèrent morts. La meilleure chose que ma mère ait pu faire pour moi était de mourir. » A la mort de sa mère, Beya n’a connu que la famine, la misère et la solitude. Toutefois, ses talents de volleyeuse lui ont permis d’obtenir une bourse pour continuer ses études à l’université. Mais le décès ayant eu lieu au mois de juin, elle est expulsée du logement et se voit obligée d’aller trouver refuge chez son père avant la rentrée qui a lieu au mois d’août.

« Nos vies sont si incroyablement différentes, pourtant on se retrouve là, à essayer d'échanger sans aucun rapport avec les mondes qui nous séparent. » La jeune fille est accueillie les bras ouverts par la nouvelle famille de son père, et notamment Sara, sa demi- sœur. Cette dernière lui fait découvrir les joies de la plage, puisqu’ils vont résider dans une maison au bord de l’océan. Elle lui présente aussi ses amis, dont le mystérieux Samson. Beyah va très vite être attirée par ce mystérieux garçon.

Au final, j’ai adoré le personnage de Beyah, si forte, si déterminée. Malgré un passé des plus durs, elle se montre vraiment humaine dans sa relation avec les autres quel que soit leur âge, leur condition sociale ou leurs erreurs. Sa relation avec Samson est très émouvante, avec des moments de pure poésie. Une belle histoire.   

vendredi 23 août 2024

Cannibale, Danielle Thiéry (Syros, 04/2020)


 

Cannibale, Danielle Thiéry (Syros, 04/2020)

💛💛💛💛

Cap sur les Vosges, où l’année scolaire se termine pour Olympe, Augustin, Roxane et Rafaël. Ces quatre élèves de première, ainsi que leur classe entière, se retrouvent à une fête organisée dans une clairière cernée par une forêt dans laquelle les jeunes ont réalisé une course d’orientation l’après- midi. Mais voilà, le soir venu, Roxane et Rafaël manquent à l’appel.

« L'expression de cette fille était terrifiante, comme si elle avait rencontré le diable, qu'elle avait longuement livré bataille avec lui et ne s'en était pas sortie victorieuse. » Le roman s’ouvre sur un couple, Clément et Rosa, qui rentrent chez eux en voiture. Sur la route, ils distinguent la silhouette d’une jeune fille qui semble en mauvaise posture : hagarde, ensanglantée, celle- ci semble en état de choc. Le couple appelle les secours. La gamine, en état de choc, se montre incapable de dire qui elle est et ce qui lui est arrivé.

« Elle présente un syndrome narcissique extrême que nous, les psys, nommons cannibalisme, au sens métaphorique, bien entendu. » C’est le Capitaine Marin qui va s’occuper de l’enquête concernant la disparition de Rafaël. Le fait que ce soit le petit ami d’Olympe, sa propre fille, va pas mal compliquer les choses… Mais au fur et à mesure des découvertes qui vont entourer une élève souffrant d’un trouble mental particulier, l’association père- fille va s’avérer plus que bénéfique.

Au final, un polar pour les jeunes qui se dévore aussi bien que ceux écrits pour les grands ! J’ai beaucoup aimé la manière dont l’intrigue a été élaborée, avec ses zones d’ombre judicieusement placées, et des personnages intrigants. La fin m’a laissée sur ma faim (jeu de mots nul, désolée), mais dans l’ensemble, j’ai beaucoup apprécié ma lecture. 

jeudi 22 août 2024

Bigoudis et petites enquêtes, tome 1 : Panique à Wahlbourg, Naëlle Charles (Archipoche, 04/2022)


 

Bigoudis et petites enquêtes, tome 1 : Panique à Wahlbourg, Naëlle Charles (Archipoche, 04/2022)

💙💙💙💙

Cap sur l’Alsace pour une enquête « cosy mystery » ! Léopoldine Courtecuisse, coiffeuse à Wahlbourg, où elle est née, et où elle a ouvert son propre salon, connaît tout des habitants de la commune. C’est bien connu, les salons de coiffure sont les lieux où l’on s’épanche entre deux shampoings, où l’on se confie sous couvert du bruit du sèche- cheveu, et où les potins vont bon train ! Alors quand un crime a lieu sur le parking du centre commercial, Léopoldine range son tablier noir et sort sa panoplie d’enquêtrice !

« J'ai compris, il y a fort longtemps, qu'il valait mieux pousser les gens à parler d'eux - la plupart du temps, ils n'attendent que ça - pour éviter de trop en dire sur soi. » Dans ce premier tome de la saga, nous découvrons l’histoire et la personnalité du personnage principal, Léopoldine Courtecuisse. Entre ses parents, odieux, et la trahison conjointe de son ex- mari et de sa sœur, elle aurait bien des raisons d’être aigrie. Pourtant, elle se montre incroyablement généreuse et s’efforce toujours de trouver le côté positif des événements.

« Vous avez toujours rêvé d'être flic et vous crevez d'envie de participer à l'enquête. » Lorsque le corps d’une caissière de l’hypermarché, dans lequel se trouve le salon de coiffure, est retrouvé sauvagement trucidé sur le parking, Léopoldine voit l’occasion de réaliser un vieux rêve ; elle a toujours voulu être enquêtrice !

« Bien déterminée à l'enquiquiner jusqu'au bout, je lui tourne le dos. Après tout, c'est lui qui a déclenché les hostilités en insinuant que j'étais vieille et pas assez jolie pour retenir son attention, et qui revient tout penaud sous prétexte qu'il a besoin de moi. » Quentin Delval, le lieutenant nouvellement nommé à la gendarmerie de Wahlbourg, n’est pas décidé à laisser une coiffeuse marcher sur ses plates- bandes ! Mais très vite, il va revenir sur sa position : Léopoldine va lui devenir indispensable s’il veut retrouver l’assassin.

Au final, un roman vraiment agréable à lire, avec des passages vraiment hilarants (j’ai adoré les répliques des adolescents !) et une enquête à la résolution très inattendue ! J’ai beaucoup aimé la plume de l’auteure ! Une saga que je vais suivre !

lundi 19 août 2024

Le jeu des tricheurs, Anita Rigins (Hugo, 08/2023)


 

Le jeu des tricheurs, Anita Rigins (Hugo, 08/2023)

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Décidément j’aime beaucoup la plume d’Anita Rigins. Je n’ai jamais été déçue par ses romances. Les thèmes sont toujours très forts, les personnages plutôt atypiques et elle a le don de faire évoluer son récit par le biais de retournements de situation inattendus. Aucune niaiserie dans les histoires d’amour qu’elle écrit !

« Et puis il y a ceux qui pensent pouvoir vous rabaisser parce que vous êtes une femme. Comme si la force d'un caractère venait d'une paire de testicules fripés qui pend entre vos jambes.
Foutaise.
Enfin ! Je vais vous dire un secret. Eux, ce sont ceux que je préfère démolir. »
Belle Murray est une sacrée bonne femme ! Elle ne craint rien ni personne et s’éclate en tant qu’avocate spécialisée dans les divorces. Mieux vaut la prendre dans le sens du poil plutôt que de s’en faire une ennemie. Quel caractère ! Après quelques années passées à Seattle, la revoilà à Boston, ravie d’être embauchée dans la ville où réside April, sa meilleure amie.

« La première fille qui m'a rendu fou. Elle était insupportable quand elle était ado, mais j'ai l'impression que la version adulte est encore pire. » Priam Brings, devenu avocat lui aussi, n’a jamais pu oublier Belle, l’amie de sa sœur April. Il faut dire qu’elle lui en avait fait voir de toutes les couleurs lorsqu’ils étaient plus jeunes ! Alors quand il découvre qu’elle sera son adversaire dans un procès, il est persuadé que le moment de prendre sa revanche est enfin arrivé.

« Rien ne se brise plus qu'un cœur de tricheur.
Mais rien n'aime aussi fort qu'un cœur amoureux.
 » Bien évidemment, les ennemis d’hier vont se redécouvrir une fois adultes et se comporter d’une manière toute autre, attirés l’un par l’autre malgré les rancœurs du passé. Mais comment faire tenir un couple quand les deux individus possèdent des caractères forts ? Lequel des deux saura s’attendrir ?

Au final, un récit captivant, qui fait la part belle aux personnalités des trois personnes du roman. Car oui, ici, April tient un rôle non négligeable dans l’évolution de l’histoire. Les émotions se retrouvent à faire des loopings du début à la fin du livre. Mais que c’est bien ! 

samedi 17 août 2024

La femme de ménage, Freida McFadden (J'ai lu, 10/2023)







 

La femme de ménage, Freida McFadden (J'ai lu, 10/2023)

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Quelle histoire ! Mais quelle histoire ! On m’avait prévenue du côté addictif de ce roman et effectivement, je l’ai lu en quelques heures, incapable de le reposer ! Entre les secrets de Millie, femme de ménage, et ceux de ses employeurs, les Winchester, il faut dire qu’il y a de la matière à intrigue !

« J'estime au moins à vingt- cinq pour cent les chances qu'elle me tue dans mon sommeil si j'obtiens ce job. Et je le veux quand même. » Millie cherche désespérément du boulot. Elle sort de prison et son casier l’empêche de trouver un emploi de qualité. De plus, elle a été incarcérée à l’âge de dix- sept ans et ne possède ni diplôme ni expérience. C’est pourquoi elle n’hésite pas à se présenter auprès des Winchester, qui cherchent une femme de ménage et nounou occasionnelle, même si la mère et la fille se montrent plutôt agressives à son égard.

« Est- ce que Nina est un peu plus qu'une patronne excentrique et exigeante ? Y a-t-il quelque chose d'autre qui cloche chez elle ?
Il vaut peut- être mieux que je ne le sache pas. »
Nina Winchester est une femme au foyer au caractère des plus changeant et Millie ne sait plus sur quel pied danser. Les rumeurs que font circuler les dames de la haute société résidant dans le quartier ne sont pas rassurantes. Heureusement, elle trouve du réconfort auprès d’Andy Winchester, le mari, qui se montre beaucoup plus compréhensif et patient.

Au final, une intrigue rondement menée dans laquelle les personnages ont tous des fêlures plus ou moins graves. J’ai adoré le machiavélisme de l’auteure qui m’a fait souvent tomber de haut. Quel bonheur de savoir qu’il y a une suite !



jeudi 15 août 2024

Cœurs libres, Christelle Muller (Auto- édition, 05/2021)


 

Cœurs libres, Christelle Muller (Auto- édition, 05/2021)

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Envie de romance et de vacances au soleil ? Cap sur Bora – Bora avec Maud, qui vient de s’enfuir juste avant de passer devant l’autel pour son mariage ! Ayant son billet d’avion dans son sac à mains – le voyage était prévu pour la lune de miel – mettre autant de distance entre son fiancé, la famille de celui- ci et la sienne était la parfaite porte de sortie ! Mais elle n’avait pas prévu d’y voir débarquer Flavio, le motard qui s’était trouvé sur son chemin lors de sa fuite !

« Pourquoi ses parents sont- ils fiers d'elle ? Parce qu'elle va se marier avec un beau parti et intégrer une famille de la haute société ? Il n'y a pas de quoi être fier là- dedans, ce n'est pas comme si elle sauvait des vies ou avait trouvé une solution pour lutter contre le réchauffement climatique. » Maud de Brisset fait partie de la haute bourgeoisie. Tout le monde décide pour elle : après des études choisies par papa, elle va épouser le meilleur parti choisi par maman. Son avenir : être la « femme de ». Etouffant. Maud à le courage de fuir juste avant qu’il ne soit trop tard.

« Cette façon qu'elle a de parler et toutes ces dentelles finement brodées, Flavio jurerait qu'il transporte une fille de riche qui fait une crise d'enfant gâtée. Mais peu importe, une personne en galère reste une personne en galère, quel que soit son mode de vie. »  Flavio est un solitaire, un homme sans attache. Après une enfance passée en orphelinat, il n’a jamais su se poser, menant sa vie là où le hasard l’emmène, selon ses divers contrats de travail ou ses relations sans lendemain. Alors quand apparaît Maud dans sa robe de mariée majestueuse, il comprend aussitôt qu’elle est tout son contraire.

« Flavio soupire intérieurement. Il rame vraiment avec elle. C'est pour cette raison qu'il s'en tient à la classe moyenne d'habitude, c'est moins risqué. Les bourgeois et lui n'ont pas le même sens de l'humour. » Lorsqu’ils se retrouvent à Bora- Bora, Flavio va nouer une relation d’amitié avec Maud qui va, bien évidemment, évoluer. Mais les différences de classe sociale demeurent un obstacle difficile à contourner.

Au final, une histoire qui m’a emportée ! Christelle Muller sait très bien construire des personnages terriblement attachants car profondément bons malgré les épreuves qu’ils ont subies dans leur passé respectif. J’ai adoré visiter Bora- Bora par procuration avec eux ! 

mardi 13 août 2024

La vie ou presque, Xabi Molia (Seuil, 08/2024)


 

La vie ou presque, Xabi Molia (Seuil, 08/2024)

💤💤

Trois adolescents, dans les années 1990 et un seul objectif : devenir écrivain. L’avenir du trio va être relaté à la manière d’une fresque historique balayant leurs succès et désillusions, jusqu’au milieu du XXIe siècle. Un programme des plus réjouissant à mes yeux ! Et pourtant, j’avoue être restée sur le pas de la porte de ce roman à la thématique ambitieuse.

« Il veut écrire. A treize ans, c'est son unique certitude. Un jour, il est frappé dans un roman de Zola par les mots "luxe violent", qu'il glisse bientôt dans une phrase de sa composition : "Juste après la pluie, la forêt paraissait toujours plus belle et d'un luxe violent". » Paul, tout comme son frère aîné Simon, est passionné par la littérature et après avoir participé à des concours d’écriture avec plus ou moins de succès, il n’envisage pas son avenir en dehors de l’écriture. Simon a la même ambition.

« Les authentiques écrivains, soutenait Idoya, montraient de la splendeur en toute chose : ils avaient des manières et toujours de l'allure. » Idoya a le même idéal que les deux frères Marcillac. Mais si ceux- ci réussissent à être publiés, celle- ci mène une vie de marginale depuis qu’elle a perdu son premier manuscrit sur le quai d’une gare…

« Il sait maintenant que l'écriture est un effort toujours inabouti ; les bons écrivains, il l'a lu plusieurs fois, sont ceux qui échouent juste un peu mieux que les autres. » En prenant appui sur ses personnages, Xabi Molia dresse le portrait du monde littéraire contemporain en France. Rivalités, rancœurs et sarcasmes régissent les relations des acteurs du monde du livre entre eux. Nos trois amis en feront évidemment les frais.

Au final, je n’ai pas du tout accroché à ce récit au ton journalistique. Le choix d’un point de vue externe pour relater les actions des personnages ne permet pas de prendre en compte la moindre émotion de ceux- ci. Le narrateur, et le lecteur demeurent témoins des événements, sans en prendre part et il est difficile d’éprouver de l’empathie pour l’un ou l’autre des protagonistes. Xabi Molia écrit bien, mais de manière trop aseptisée et trop factuelle pour pouvoir m’embarquer dans son univers. 

Le goût des fraises, tome 3, Irono (Kurokawa, 06/2024)

 



Le goût des fraises, tome 3, Irono (Kurokawa, 06/2024)

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Un troisième tome dans la lignée des deux premiers, relatant le début d’une idylle tout en retenue et en pudeur. Sara et Minori ont fini de se tourner autour et se sont avoué leur attirance réciproque. Leur différence d’âge peut continuer à étonner, eux ont réussi à passer outre.

« On ne sort ensemble que depuis une semaine et on ne s'est même pas encore embrassés...
C'est vrai, ça ! Et notre premier baiser ? Qu'est-ce qu'on attend ? Est-ce que je devrais prendre les devants ? »
Notre couple est on ne peut plus pudique. Se prendre la main est déjà une victoire, mais alors s’embrasser ! Si Sara est âgée de 20 ans et visiblement inexpérimentée, on se dit que ce ne peut être le cas de Minori, la trentaine. Puis on comprend que cet homme ne sait pas comment s’y prendre car c’est bel et bien la première fois qu’il tombe amoureux !

Au final, un shojo tout doux tout tendre qui ravira tous les cœurs !

dimanche 11 août 2024

La dernière maison avant les bois, Catriona Ward (Sonatine, 02/2023)


 

La dernière maison avant les bois, Catriona Ward (Sonatine, 02/2023)

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J’avais vu passer ce livre lors de sa sortie et je ne sais pas pourquoi je n’ai pas craqué à l’époque, mais en tout cas, maintenant, c’est fait, c’est lu. Et quelle lecture !!!! L’auteure m’a retourné le cerveau du début à la fin de son histoire, qui commence pourtant par un thème que l’on trouve largement exploité dans les thrillers : une disparition d’enfant. Sauf que là, ce roman choral dans lequel plusieurs protagonistes s’expriment à tour de rôle brouille les pistes habituellement tracées dans les schémas des récits policiers.

« Aujourd'hui, ça fait pile onze ans que la petite fille à la glace au sirop a disparu. Ce matin, quelqu'un a tué mes oiseaux. Et peut- être que ces deux faits n'ont aucun rapport. Le monde est rempli de coïncidences. Mais peut-être aussi qu'il y a un lien. » Ted est un homme à l’âge indéfini, négligé et asocial. Il vit dans une maison située au bout d’une impasse, dans une maison dont les fenêtres ont été remplacées par des panneaux de bois, et dans laquelle la poussière s’accumule depuis des années. Son attitude et son alcoolisme notoire en font le suspect parfait lorsqu’une petite fille disparaît aux alentours du lac proche de chez lui.

« "Pas si vite, Delilah ! s'exclame soudain sa mère. Emmène ta sœur !"
Dee étant assez loin pour prétexter n'avoir rien entendu, elle presse le pas, se frayant un chemin entre les serviettes colorées, les parasols et les paravents.
 » L’adolescence de Dee va prendre fin à la disparition de sa petite sœur, Lulu. Rongée par la culpabilité, elle va se consacrer à la recherche de sa cadette. Quitte à prendre des risques.

Au final, un roman qui m’a captivée ! Le point de vue interne de chacun des personnages, même la chatte Olivia, permet de comprendre les tenants et les aboutissants des recherches de Dee. La psychologie des personnages est incroyable et j’ai aimé que l’auteure prenne le temps de rédiger une postface pour expliquer l’origine de son histoire et le résultat des recherches qui l’ont aidée à construire la personnalité particulière de Ted. Une plume à découvrir ! 

jeudi 8 août 2024

Reminders of him, Colleen Hoover (Hugo, 01/2024)


 

Reminders of him, Colleen Hoover (Hugo, 01/2024)

💙💙💙💙💙

Je continue de découvrir l’œuvre de Colleen Hoover, intriguée (pour ne pas dire fascinée) par sa façon de mettre en scène des histoires terriblement dramatiques. Ici nous sommes aux côtés de Kenna, qui sort tout juste de prison. Son seul but est de retrouver sa fille, qu’elle a eu au début de son incarcération, et qu’elle n’a jamais vue ni prise dans ses bras. Mais revenir sur les lieux du drame, où vit la petite, va s’avérer plus que compliqué.

« J'ai vingt- six ans, et pour la première fois, je vais officiellement vivre seule. C'est à la fois terrifiant et libérateur. » Kenna est une toute jeune femme qui n’a pas connu grand-chose de la vie d’adulte, et à sa sortie de prison elle doit se construire une vie, sans diplôme, sans expérience, sans famille et sans ami. Et c’est dans la ville où a eu lieu le drame qui l’a menée derrière les barreaux qu’elle va tenter sa chance. Difficile de se faire accepter quand on est une femme seule avec un casier judiciaire.

« Je ne sais pas en quoi moi je suis douée. Je ne sais pas si je suis capable de faire quoi que ce soit sans avoir l'air de me donner du mal. » Tant bien que mal, c’est au fil de rencontres que Kenna va réussir à se créer une toute petite vie sociale : un emploi dans un supermarché, un studio à louer, une voisine trisomique. Mais surtout, c’est auprès de Ledger Ward que la jeune femme va retrouver la saveur des liens relationnels, même si très vite, l’un et l’autre vont découvrir que le passé les rattrape avec son lot de malheureuses coïncidences…

« C'est une bataille constante dans ma tête depuis quelques jours, je me demande comment je peux être attiré par quelqu'un que je déteste depuis longtemps. » Ledger va se retrouver face à un dilemme cornélien ; vivre pleinement son idylle avec Kenna et renoncer à ses projets, ou tenter de l’oublier et faire comme si leur histoire n’avait jamais existé.

Au final, un roman qui prend aux tripes. Ce qui est arrivé à Kenna est horrible et Colleen Hoover sait comment maintenir le suspens pour que les révélations qui apparaissent l’une après l’autre choquent le lecteur. J’ai eu le cœur retourné à plusieurs reprises. J’avoue être étonnée une nouvelle fois par la classification en « romance psychologique » ; ce récit est avant tout un drame, même s’il se termine bien. 

vendredi 2 août 2024

A la hauteur, Julie Deo (Autoédition, 06/2024)


 

A la hauteur, Julie Deo (Autoédition, 06/2024)

🌞🌞🌞

Je prends toujours plaisir à découvrir les auteurs qui s’autoéditent en France, quel que soit leur univers. J’ai discuté avec Julie Deo sur une chaîne Twitch consacrée à la littérature et j’ai eu envie de lire la romance qu’elle venait de sortir, « A la hauteur », car son histoire prenait pour point de départ un élément que je n’avais encore jamais rencontré dans mes lectures : la différence de taille dans un couple.

« J'ai peur de l'image que je peux renvoyer constamment. Peur du jugement et de ne pas être crédible. Oui, lorsqu'on ne fait qu'un mètre cinquante, la crédibilité est souvent remise en question. » Lana est une jeune femme de 25 ans qui demeure complexée par sa taille, 1m51. Elle sort d’une rupture douloureuse et souffre de toujours devoir faire ses preuves au niveau professionnel parce qu’elle a le gabarit d’une gamine de 12 ans. Alors quand elle rencontre Nate, le soir de sa fête d’anniversaire, elle craint de devoir encore une fois se battre pour avoir l’air d’une « vraie » femme et pouvoir le séduire… D’autant plus que ce jeune homme se révèle être son nouveau collègue !

Au final, une romance façon « grand huit », tant les obstacles se cumulent dans la vie de Lana. Le couple qu’elle forme avec Nate devient vite fusionnel, même si les doutes, les épreuves et l’éloignement les mettent en difficulté. Personnellement, j’ai regretté que les difficultés liées à la différence de taille soient si vite occultées. Pour connaître cette situation de manière directe et indirecte, je sais qu’il y a pas mal de difficultés quant au regard des autres, et aux remarques blessantes que reçoivent ces couples. Néanmoins, cette romance très bien écrite est parfaite pour une lecture d’été.