mercredi 24 juillet 2024

Tomber plus haut, Mélodie Chavin (Addictives, 02/2024)


 

Tomber plus haut, Mélodie Chavin (Addictives, 02/2024)

💜💜💜💜

C’est la couverture qui m’a attirée en premier lieu vers cette lecture, puis le trope « work place romance ». Ugo et Adalyn travaillent en effet dans l’entreprise qui appartient au père de cette dernière, et ils se partagent le même poste de direction, le temps que la jeune femme termine ses études de marketing. Une posture qui s’évère délicate pour le jeune trentenaire.

« Si j'étais l'héroïne d'un roman à l'eau de rose, les lectrices voudraient sûrement me coller des baffes, et je le comprendrais très bien... Non, mais il n'y a qu'à me voir ! J'ai la vie devant moi, et voilà que je me la gâche avec tout ça ! » Ironique et pourtant c’est si vrai ! Comme j’ai eu envie de la secouer cette Adalyn qui est jeune, jolie, intelligente, et probablement riche, étant donné que son père possède une entreprise de marketing pour des maisons de luxe. Et pourtant elle reste coincée dans son petit monde avec sa meilleure amie, Wendy, et les tristes souvenirs vécus avec son ex, Cody. Heureusement qu’un petit matin, un nouveau voisin, sexy en diable, débarque, et que celui- ci, ô merveilleux destin, se retrouve être son nouveau collègue !

« Je veux craquer. J'ai envie de craquer pour cette fille encore si immature en raison de son âge, mais si femme par la force qu'elle parvient à puiser en elle. » Si Ugo est l’image parfaite du tombeur de jupons, il va étrangement voir Adalyn sous un autre angle. D’abord comme une jeune fille à « déniaiser », qui va le changer de ses conquêtes expertes d’un soir, puis comme une énigme à résoudre. Au fil de leurs contacts, son point de vue et ses sentiments vont bien évoluer.

Au final, une romance dont on connaît certes la fin, mais j’avoue avoir été touchée par les deux principaux protagonistes, les obstacles qu’ils ont à surmonter, du drame à la maladie, et ce qu’ils ont pu mettre en œuvre pour passer outre et se reconstruire. Une romance aux accents de feel- good.

lundi 22 juillet 2024

La femme invisible, Maïtena Biraben (Grasset, 05/2024)




 

La femme invisible, Maïtena Biraben (Grasset, 05/2024)

💝💝💝💝

J’ai l’impression de connaître Maïtena Biraben depuis toujours. J’ai été une jeune maman suivant les précieux conseils donnés dans l’émission « Les Maternelles » au début des années 2000. Puis je l’ai suivie en tant que journaliste de société sur Canal +. Et enfin, je suis sa chaîne média « Mesdames » sur Instagram depuis quelques mois. J’ai même acheté le livre de recettes sur les légumes qu’elle a publié il y a quelques années !

« J'ai ressenti la cinquantaine comme une crise d'adolescence équipée d'un cerveau. Une libération, une jubilation ! Un moment déterminant où les aiguilles de la montre ne décomptent plus le temps qui passe mais celui qui reste. » L’animatrice, 56 ans, nous raconte brièvement les grandes étapes de sa vie, et s’attarde sur ce passage délicat qu’est celui de la cinquantaine. Pour une femme, il est souvent synonyme de ménopause, mais aussi, de mise à l’écart, que ce soit dans les médias ou dans la société. Pourquoi ?

« Incrédule et éberluée parce que j'ai très vite compris qu'on attendait de moi une attitude, un regard sur la vie, une attention aux autres qui n'avaient aucun rapport avec QUI j'étais mais avec CE QUE j'étais : une fille. Mes frères, eux, avaient tout loisir d'être eux- mêmes.
Moi. Pas.
Voilà deux mots qui auront été un mantra silencieux dans ma vie jusqu’ici : Moi. Pas. »
Cette réflexion menée sur le statut de la femme française pourrait s’appliquer à la majorité d’entre nous. Depuis la plus petite enfance, nous sommes « façonnées » comme les hommes aimeraient que l’on soit. Est- ce différent pour les nouvelles générations ? J’en doute.

« Autant je n'ai jamais voulu être un garçon, autant il reste tout à fait incompréhensible que le fait que j'aie des seins et pas de testicules me dirige au service du confort d’autrui : le fait que je puisse porter la vie ne justifie pas que je doive passer la mienne au service des autres. » Maïtena Biraben, avec cet essai personnel et percutant, veut ruer dans les brancards de la « bien – pensance » de notre société patriarcale. Les femmes sont libres d’être qui elles veulent ; à elles de le brandir en étendard !

Au final, un essai court qui se lit vite et avec plaisir, qui pose de bonnes questions et qui est tout à fait en adéquation avec la Maïtena Biraben que je suis aujourd’hui sur « Mesdames » ; une révolutionnaire au nom de la liberté des femmes quinquagénaires !!!! 

dimanche 21 juillet 2024

Le Pacte des Ombres, Clément Sérac (Elixyria, 05/2024)


 

Le Pacte des Ombres, Clément Sérac (Elixyria, 05/2024)

😈😈

Je ne savais pas dans quoi je me lançais en abordant ce roman, classé par la maison d’édition en catégories « thriller » et « suspense ». La quatrième de couverture mentionnait l’année 2020, donc époque « covid » et Douai, dans le Nord de la France, des étudiants de classe prépa et un livre étrange. Le mystère était donc total !

« Il leur fallait une vie rythmée, car c'est ce qu'ils aimaient. Et l'année qui s'ouvrait n'allait justement pas manquer de rythme. » Clément, personnage principal du roman, est clairement un double de l’auteur, lui- même étudiant en haute école. La vie des « préparationnistes » est bien remplie entre révisions intenses, cours exigeants et préparation des concours d’entrée. Clément partage ces diverses activités avec ses camarades Thomas et Pierre- Alexis. L’auteur multiplie les codes estudiantins alors qu’une intrigue policière voit le jour : une troisième disparition inquiétante secoue les habitants de Douai.

« 1604. Anne Dubois fonde le couvent des Brigittines, destiné à accueillir une vingtaine de jeunes femmes dévolues à sainte Brigitte. Toutefois, dès l'an de grâce 1608, les nonnes font face à d'inquiétants phénomènes. Des bruits sourds, des voix plaintives, puis des clameurs étranges au milieu de la nuit. » Clément, en traînant ses guêtres de la cave au grenier de son établissement scolaire, trouve un livre narrant l’histoire de celui- ci. Il va y découvrir d’étranges liens avec l’œuvre de Dante, L’Enfer.

Au final, je ressors de cette lecture un peu mitigée. L’écriture est jeune et manque souvent de nuances. On passe d’une époque à une autre, d’un personnage à un autre dans une tentative un peu maladroite de faire naître une certaine tension, mais personnellement, je me suis plutôt sentie perdue dans les éléments donnés et ma curiosité n’a pas été titillée. Ceci dit, il y a de bonnes idées et la plume a du potentiel, mais peut- être dans un autre registre que le thriller.

vendredi 19 juillet 2024

La saga d’Auren, tome 3 ; Gleam, Raven Kennedy (Hugo, 06/2023)


 

La saga d’Auren, tome 3 ; Gleam, Raven Kennedy (Hugo, 06/2023)

💛💛💛

J’avais lu les deux premiers tomes de cette saga à leur sortie l’année dernière, puis je n’avais pas poursuivi avec la suite, sans aucune raison, alors que j’avais adoré ma lecture. Restée sur ce bon souvenir, j’ai profité de la sortie en poche du tome 3 pour enfin lire la suite des aventures (mésaventures plutôt, non ?) d’Auren, cette femme en or au service du roi Midas.

« Les déesses ont fait de moi une femme. La guerre a fait de moi une orpheline. Midas a fait de moi une pouliche. » Auren dresse son « curriculum vitae » pour en faire un bilan de vie. Elle qui pensait être heureuse d’avoir l’attention d’un roi, se retrouve face à la vérité : elle n’a jamais vécu en tant que femme libre.

« Je me cache. Je rêve. Je fais semblant. Je m'échappe. » Auren va se rebeller contre Midas mais cela ne sera pas sans conséquences : elle est SA propriété, et il compte bien tout faire pour le lui rappeler. Mais voilà que le roi Ravinger est logé au château en tant qu’invité. Un hôte ô combien troublant pour Auren…

« Tu es plus que ça. Parce que quoi que tu fasses, tu t'accroches à ma peau et tu t'enfonces dans ma conscience, et même si je suis en colère contre toi à cause de ça, je ne veux plus me mentir. J'en suis malade de me réprimer. D'être dans le déni. De me retenir. » La jeune femme rend les armes et déclare – enfin – sa flamme à celui qui la tourmente depuis son enlèvement. Mais comment faire pour échapper à Midas ?

Au final, une suite intéressante, qui remonte dans le passé d’Auren tout en la projetant dans la suite de ses aventures auprès de Midas et de Ravinger. Mais entre les oublis générés par les mois passés depuis la lecture du tome 2, et les longueurs des premiers chapitres, j’ai eu du mal à me plaire dans cette histoire. Les dernières pages voient l’intrigue se compliquer et donnent, certes, envie de connaître les tenants et les aboutissants de ce qui représente un retournement de situation. Mais je ne suis pas sûre de lire la suite… 

lundi 15 juillet 2024

Archer’s voice, Mia Sheridan (Hugo poche, 02/2024 pour la V.F.)


 

Archer’s voice, Mia Sheridan (Hugo poche, 02/2024 pour la V.F.)

💙💙💙💙

Les éditions Hugo viennent de traduire et publier cette romance en format poche et comme on la voyait un peu partout, j’ai eu très envie de la lire. Classifiée en « drame psychologique » par l’éditeur, je savais que j’allais apprécier l’intrigue et je n’ai vraiment pas été déçue par l’histoire de Bree et Archer, deux personnages au passé traumatique.

« Chaque matin, je revivais cette scène, et chaque soir je me sentais à nouveau forte. A chaque nouvelle aube, j'avais l'espoir d'être enfin libérée, de ne plus avoir à supporter cette douleur qui m'enchaînait à la nuit où tout avait basculé. » Bree Prescott est une jeune femme bouleversée, qui fuit quelque chose, ou quelqu’un lorsqu’elle pose ses bagages à Pelion, petite ville du Maine. Elle veut tourner la page, oublier un passé traumatisant. En prenant le premier job qui se présente à elle, serveuse dans un petit restaurant local, elle part à la rencontre de nouvelles personnes, à la recherche d’une nouvelle vie.

« Quelque chose m'intriguait chez Archer Hale, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Quelque chose d'autre que le fait qu'il ne puisse pas parler ou entendre, un handicap spécial auquel j'étais intimement liée. » Très vite, Bree rencontre Archer Hale, un jeune homme qui vit comme un ermite, en marge de la société depuis le décès de l’oncle qui l’a élevé. En effet, Archer a perdu ses parents dans un accident de la route alors qu’il avait sept ans. Il a également perdu la voix lors du drame, suite à ses blessures. Bree va aller à la découverte de l’âme torturée de cette homme solitaire et l’aider à retrouver un semblant de vie sociale. Mais bien évidemment, l’amour va s’en mêler !

Au final, c’est une très belle histoire sur la différence, sur la beauté des rencontres inattendues, et sur la capacité de rebondir après des traumatismes profonds, pour peu que l’on soit accompagné de la bonne personne. Bree et Archer vont me hanter un petit moment.