jeudi 17 juillet 2025

Celle qui dit vrai, Véronique Petit (Rageot, 06/2024)

 



Celle qui dit vrai, Véronique Petit (Rageot, 06/2024)

💙💙

Ce sont des extraits publiés sur Babelio qui m’ont poussée à lire ce roman jeunesse. J’aimais la poésie des mots et les métaphores utilisées. Cap sur Etretat où la famille de Mya essaie de se reconstruire après un drame qui leur a fait quitter la capitale.

« Et d'ailleurs, c'est vrai que j'en veux à ma mère, mais pas pour ces choses- là.
Non, pas pour ces choses- là. »
La mère de Mya a avoué un meurtre et a été emmenée en prison. Ses enfants sont sous la charge de leur oncle, Théo, qui tente de maintenir une vieille auberge à flot.

« Des yeux attentifs, attentionnés, transperçants, bouleversants. Des yeux qui se sont attardés dans les miens, qui ont pris le temps de faire connaissance. » Mya, qui vient d’entrer au lycée, essaie de maintenir une distance maximale avec sa famille. Et voilà qu’elle craque pour un locataire de l’auberge, le beau Grégoire, professeur de mathématiques.

« Ce n'était pas parce qu'on était belle qu'on était heureuse.
Ma preuve, ma mère était belle.
Mais pas heureuse. »
La question de l’apparence est primordiale à l’adolescence. Mya se cherche, se compare à sa mère, se compare aux autres filles de son groupe d’amis, mais ne se plaît pas. Elle aimerait qu’on la remarque pour sa beauté. Jusqu’où est-elle prête à aller ?

Au final, un récit qui m’a un peu perdue entre les allers- retours dans le temps. Je n’arrivais pas à comprendre le rôle de chacun des protagonistes. Il a fallu la toute fin pour j’intègre les tenants et aboutissants de l’intrigue générale. Un roman intéressant toutefois sur le mal- être adolescent et la place de chacun au sein d’une famille. 

mercredi 16 juillet 2025

Le Livre des Baltimore, Joël Dicker (Editions de Fallois, 09/2015)

 


Le Livre des Baltimore, Joël Dicker (Editions de Fallois, 09/2015)

👪👪👪👪

Retrouvailles avec Markus Goldman, l’écrivain – narrateur de La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, qui revient ici sur son enfance, passée avec deux cousins avec qui il partageait une belle complicité. Et pourtant, rétrospectivement, il se rend compte que tout n’était pas si rose entre les membres de sa famille ; il y a effectivement une espèce de rivalité entre les Goldman de Baltimore et les Goldman de Montclair…

« Ecrire un livre, c'est comme ouvrir une colonie de vacances. Votre vie, d'ordinaire solitaire et tranquille, est soudain chahutée par une multitude de personnages qui arrivent un jour sans crier gare et viennent chambouler votre existence. » Le récit est ponctué de passages introspectifs dans lesquels on imagine très bien l’auteur exprimer ses propres pensées. Ici, l’écriture est le prétexte d’une enquête sur une histoire familiale ponctuée de secrets et de jalousies. Une saga qui s’effondrera à la suite d’un événement appelé « le Drame ».

« J'avais envie de retrouver mon oncle Saul, et il n'existait qu'un seul moyen pour y parvenir. L'écrire. » L’oncle Saul représente la figure paternelle du patriarche tout- puissant. Il est riche, respecté et aimé. Avocat de renom, époux d’Anita, une femme resplendissante et médecin, et père d’Hillel, enfant H.P.I., il est l’image même de la réussite. Les parents de Markus, eux, sont plus modestes. Mais tout le monde fait comme s’il n’y avait aucune différence entre les Goldman. Evidemment…

« Tu vas appeler ta mère et lui dire que tu dors chez un copain, Markikette. Il est temps de prendre des risques dans la vie. Tu veux quand même pas rester un Montclair toute ta vie, non ? » En parallèle de l’histoire des Goldman, se déroule celle d’Alexandra Neville, étroitement imbriquée dans la vie des premiers. Dès l’adolescence, elle s’éprend de Markus, mais, toujours dans l’esprit de ne pas faire de préférence, elle va souhaiter taire leur idylle. Jusqu’à ce qu’un secret très lourd de conséquences mette fin à leur relation… Pourront- ils se retrouver une fois que Markus, par le biais de son roman familial, aura remis toutes les cartes sur table ?

Au final, un récit qui m’a tenue en haleine, tant par le suspens (qu’est- ce donc que ce Drame dont on nous parle depuis la première page ?) que par l’écriture de Joël Dicker, imagée et fluide. Captivant.

lundi 14 juillet 2025

Rosine : une criminelle ordinaire, Sandrine Cohen (J'ai lu, 09/2022)


 

Rosine : une criminelle ordinaire, Sandrine Cohen (J'ai lu, 09/2022)

💚💚💚💚

Je sors de cette lecture avec le souffle court. L’histoire de cette femme infanticide, enfin, plus exactement l’enquête réalisée par Clélia Rivoire pour découvrir les raisons qui ont poussé Rosine, une femme ordinaire, à réaliser un acte ignoble, est menée tambour battant. L’écriture de l’auteure se déroule sans pause ni chapitrage. Une lecture à bout de souffle.

« Comment survivre à l'univers carcéral quand on n'en a pas l'étoffe ? Quand on est devenu un criminel ordinaire, mais qu'on est avant tout quelqu'un de très ordinaire ? » Clélia Rivoire est enquêtrice de personnalité auprès d’un juge. Elle cherche et trouve toujours les raisons qui ont poussé un individu à commettre un crime. Sa personnalité borderline la fait passer pour une extravagante dans le milieu policé de la justice.

« Clélia voit très bien, la famille Ricoré, le modèle de la famille idéale façon société de consommation, elle n'y croit pas du tout. Elle sait que derrière la famille Ricoré se cachent souvent des tas de secrets inavouables. » La vie de Rosine semble appartenir à un conte de fée : tout le monde est gentil, tout le monde s’aime. Clélia va déconstruire cette image d’Epinal.

« Dans une histoire où il y a un meurtre, il y a toujours une histoire avant le meurtre. Elle a forcément vécu une tragédie elle- même. Ou ses parents ? Un destin pareil ne peut pas être le fait du hasard. » Clélia va devoir se montrer particulièrement pugnace pour remonter la trace de la violence dans la famille de Rosine. On s’est tu, on n’a pas voulu voir…

Au final, un récit étonnant servi par une écriture oppressante, qui ne sépare pas les dialogues de la narration et qui se fait enivrante en ne proposant aucune pause au lecteur. J’ai eu du mal à entrer dans ce roman du fait de l’originalité de l’écriture. Puis je me suis attachée au personnage de Clélia, tellement entier, passionné. Une lecture saisissante. 

vendredi 11 juillet 2025

Plus grand que le ciel, Virginie Grimaldi (Flammarion, 05/2024)

 



Plus grand que le ciel, Virginie Grimaldi (Flammarion, 05/2024)

💙💙💙💙

Après trois romans aux thèmes assez lourds, j’ai eu envie de me ressourcer avec une histoire pavée de bons sentiments. J’étais sûre que Virginie Grimaldi saurait me remonter le moral avec sa plume particulièrement sensible.

« Je ne sais pas trop à quoi ça sert, tout ça. A chaque fois, je me dis que c'est la dernière. Et je reviens. Tout ça pour causer tout seul et faire un chèque à la fin. Ça fait cher le monologue. » Vincent est dépressif. Il n’a goût à rien. Il se retrouve à suivre une psychothérapie auprès du docteur Chaumet sur la demande de sa maison d’édition.

« Les routines matinales sont très personnelles : certaines personnes font du yoga, d'autres vont aux toilettes avec un journal ; Elsa, elle, avait envie de crever. Chacun son truc. » Elsa vient de perdre son père et elle n’arrive pas à surmonter son deuil. Elle aussi est amenée à consulter le docteur Chaumet. Et c’est là, dans la salle d’attente de ce médecin, qu’elle va rencontrer Vincent.

« S'il y a bien un super- pouvoir que j'aurais voulu garder de l'enfance, c'est celui – là : donner autant d'importance aux petites joies qu'aux grands chagrins. » Gérer ses émotions est délicat car nous sommes tous différents face aux épreuves de la vie et face aux conséquences induites par les traumatismes du passé. Quand Elsa et Vincent se rencontrent, ils vont se méfier l’un de l’autre, et évidemment, se détester d’abord. Pour mieux s’apprivoiser ensuite…

Au final, une histoire touchante avec des passages qui m’ont occasionné de sacrés éclats de rire. Elsa et Vincent sont terriblement touchants et on peut facilement s’identifier à l’un ou à l’autre selon notre propre histoire. Un livre qui ne peut laisser personne indifférent. 

jeudi 10 juillet 2025

Celle qui ne pleurait jamais, Christophe Vasse (Pocket, 07/2017)

 



Celle qui ne pleurait jamais, Christophe Vasse (Pocket, 07/2017)

💓💓💓💓💓

Pour le coup, c’est le dernier roman de Christophe Vasse, Celles qui sortaient de l’ombre, qui m’attirait énormément. Mais en me renseignant, j’ai lu qu’il était le troisième tome d’une trilogie. J’ai alors voulu bien faire les choses et je me suis plongée dans ce qui représente le premier opus de la « saga ».

« C'était son premier meurtre. Perdue au beau milieu de la Brie, trop provinciale pour la région parisienne et trop parisienne pour la province, la ville de Morency était une laissée- pour- compte dont l'anonymat ne tentait pas même les assassins. » Séverin Berthelot est un flic de campagne. Il s’ennuie dans son quotidien, constitué de mains courantes entre voisins et excès de vitesse. En plus de la monotonie de son travail, il souffre de bipolarité ; ce qui le rend particulièrement asocial. Quand un meurtre a lieu dans sa commune, il pense que sa vie va quelque peu s’animer… Mais il ne sait pas encore à quel point !

« Le quotidien des flics comme moi est largement moins excitant que celui des flics de romans, figure- toi. » Séverin, insomniaque, passe son temps libre à écrire. Il y trouve une véritable raison de vivre, suite à son divorce et au rejet de sa fille adolescente, Gabrielle. Et puis ce meurtre, qui s’est déroulé sur sa commune, va le rattraper. Quand la fiction et le réell se rencontrent…

« Une femme a été assassinée dans la nuit de jeudi à vendredi, expliqua-t-elle. Egorgée dans sa voiture. Ça s'est passé à une trentaine de kilomètres d'ici. Tu ajoutes à ça le meurtre de Morency et tu as tous les ingrédients pour commencer une bonne histoire de serial killer... » Voilà qu’un deuxième meurtre secoue la brigade de Séverin. Même s’il ne fait pas partie de la P.J., il va se lancer sur une enquête dangereuse, étant indirectement impliqué. Trouver la vérité, comprendre, vont devenir les impératifs de sa vie.

Au final, un roman policier intelligent et captivant. L’intrigue est rondement menée et on ne peut que s’attacher au personnage perturbé de Séverin Berthelot, incapable de trouver un équilibre émotionnel, et que la vie met à l’épreuve. Certaines scènes m’ont secouée mais elles étaient nécessaires. J’ai hâte de lire la suite !