dimanche 31 janvier 2021

Une preuve d’amour, Valentine Gony (Thierry Magnier, 05/2013)


 

Une preuve d’amour, Valentine Gony (Thierry Magnier, 05/2013)

💚💚💚💚

« Dans Abdou il y a une cocotte- minute, il est sous pression, il va finir par exploser. Je le regarde, ses mains tremblent, jusqu’à ce qu’il se lève soudain, renversant sa chaise et fixe Joseph droit dans les yeux. 

- Ce qu’elle fait Fantine, c’est une preuve d’amour. »

Dans ce court roman jeunesse, Valentine Goby débute son intrigue en plein milieu d’un cours de français dédié à l’étude des « Misérables » de Victor Hugo. Nous sommes au collège et les élèves sont vifs, emportés, même s’ils sont parfois moqueurs, par les questions de l’enseignant quant au geste de Fantine, qui a abandonné Cosette. Mais celui qui réagit le plus, et de manière inattendue, est Abdou, un élève arrivé en cours d’année, dont on ne sait rien. Il va en effet ramasser ses affaires et sortir en plein cours.

La réaction disproportionnée de ce garçon interloque Sonia, la narratrice du récit. Sa curiosité naturelle la pousse à en savoir plus, à comprendre les mystères qui entourent son camarade de classe. Au fur et à mesure des confidences à demi- avouées, Sonia va découvrir la quête qui obnubile Abdou et tenter de lui apporter son aide. Son père et son amie Nathalie seront de la partie, motivés eux aussi par l’envie de voir un sourire illuminer le visage du jeune migrant.

Un joli roman sur la tolérance et l’humanité, des thèmes chers à l’auteure, qui a d’ailleurs exercé le métier de professeur de français en collège et a su si bien retranscrire l’ambiance d’une salle de classe !!! 

mercredi 27 janvier 2021

Eclat de jour, Jade River (Collection Infinity, éditions Bookmark, 11/2020)


 

Eclat de jour, Jade River (Collection Infinity, éditions Bookmark, 11/2020)

💙💙

Amateurs d’univers imaginaires, d’êtres surnaturels et de petites bestioles inventées, ce roman est fait pour vous. Jade River dispose d’une vaste imagination lui permettant de créer un univers onirique véritablement original. En ce qui me concerne, fréquentant la fantasy depuis peu et avec parcimonie, ce foisonnement d’étrangetés n’a pas, malheureusement, réussi à m’emporter…

Lynka est la Gardienne d’une des quatre (et non cinq, comme indiqué en quatrième de couverture) portes d’Irlande qui permettent d’accéder au Sidh, le royaume des Dieux selon la mythologie celtique. Cette rousse flamboyante se mêle aux humains en fréquentant l’université la plus proche de son manoir, en toute discrétion. Quand un jour apparaît un cavalier sans tête sur le campus, Lynka perçoit que sans ses pouvoirs magiques, son quotidien, ainsi que celui de ses camarades de fac, risque de se transformer en cauchemar.

« Devais-je me fier à plus de deux mille ans d'histoire, ou à mon instinct ? » Lynka est déboussolée car ses parents sont partis du jour au lendemain et elle a l’impression de ne pas avoir eu le temps de terminer sa formation magique de gardienne de la porte de Munster. Le hasard va heureusement mettre sur sa route Phaedrig, un descendant du célèbre « Jack- O’-lantern ». Celui- ci va la guider et lui permettre de remonter le fil de l’histoire afin de comprendre les raisons de l’apparition du cavalier sans tête sur les terres qui appartiennent à la famille de Lynka.

« Maman m'avait expliqué que toute pulsion de mort était puissamment accompagnée d'une pulsion de vie. C'était lui ma pulsion de vie. Cette force qui faisait battre mon cœur condamné depuis le soir de notre rencontre. » Troublée par des émotions contradictoires, Lynka se rend compte qu’elle est tombée amoureuse de l’étrange Phaedrig. Pourtant, ils ne sont pas destinés à vivre ensemble étant donné que lui vit la nuit et elle le jour… « L'amour n'est pas un droit universel, c'est un cadeau. » Mais ici, n’est- ce pas un cadeau empoisonné ? Comment le vivre entre deux espèces vouées à vivre de manière totalement opposée ? Un rebondissement inattendu va bien heureusement changer la donne…

Au final, j’ai lu ce roman jusqu’au bout parce que j’avais envie de comprendre où l’auteure voulait m’emmener, mais j’ai trop souvent eu l’impression d’être perdue… Le fait que les créatures surnaturelles arrivent au fur et à mesure m’a déstabilisée. Il m’aurait fallu un glossaire, je pense pour mieux m’y retrouver parmi elles et inscrire leurs particularités dans mon esprit. Ainsi, Linka et Phaedrig m’ont paru vaporeux eux aussi. Mais peut- être était- ce voulu… Quelques maladresses grammatico- lexicales m’ont par ailleurs gênée dans mon plaisir de lecture. Bref, un roman qui n’était probablement pas fait pour moi.

dimanche 24 janvier 2021

Heavings Park, Tiphaine Croville (Elixyria, 12/2020)


 

Heavings Park, Tiphaine Croville (Elixyria, 12/2020)

💗💗💗💗💗 COUP DE COEUR 💗💗💗💗💗

Il y a des livres que l’on referme avec regret, triste de quitter les personnages, devenus des amis, mais aussi de s’extraire d’une histoire dans laquelle on se sentait bien. C’est exactement ce que j’ai ressenti en lisant avec angoisse l’épilogue de « Heavings Park », qui est sans conteste mon premier coup de cœur littéraire de l’année.

 

« Je ne suis qu'une femme de chambre, vous êtes l'héritier d'un grand domaine. Je crois que toute la fatalité de notre relation est exprimée dans cette simple phrase. » Tout commence comme une romance entre lord Heavings et la femme de chambre qui sert lady Victoria Busby. Le bel homme riche et la jeune servante, c’est tellement cliché pour Jane, qui est loin d’être naïve. Andrew, qui en a lui aussi conscience aimerait détourner les règles de l’étiquette. Une correspondance dangereuse se met en place entre les deux protagonistes.

 

« Les gens d'en haut avaient- ils avaient- ils seulement conscience de la quantité de travail qu'ils leur imposaient ? » Avec Jane, nous en apprenons beaucoup sur le monde des nobles, leurs us et coutumes et leurs exigences. Les domestiques ne sont appréciés que s’ils sont pleinement dévoués... et surtout s’ils restent à « leur place ».

 

Mais la guerre de 14 – 18 éclate. Les hommes sont envoyés au front. Jane, elle, sur un coup de tête, s’engage auprès de la Croix – Rouge pour devenir infirmière et partir elle aussi sur les champs de bataille, tout comme ses amis masculins et bien évidemment, Andrew Heavings.

 

« - Nous sommes trois infirmières pour combien de patients ? demanda-t-elle en essayant de dissimuler son inquiétude.
Dans le Derbyshire, elles étaient six au total pour s'occuper d'environ cent cinquante blessés tournants.
- Entre deux et trois cents, ça dépend. »
Jane découvre, horrifiée, l’enfer de la guerre, ces corps amputés, ces blessures purulentes, ces âmes terrorisées. Retrouvera-t-elle les hommes de sa vie ? Pourra-t-elle enfin avouer à Lord Heavings qu’elle partage bel et bien ses sentiments ?

 

J’ai adoré le personnage de Jane, toute de sagesse, de force et de détermination. C’est une héroïne que l’on ne peut oublier. Par ailleurs, l’écriture fine et élaborée de Tiphaine Croville fait de ce roman un réel plaisir de lecture. Les pages se tournent avec fluidité et les nombreux soubresauts de l’intrigue sont captivants. Bref, un beau roman qui m’a tenue en haleine et qui m’a surprise par sa complexité et sa richesse historique. Un très bon moment de lecture que je ne peux que recommander !

dimanche 17 janvier 2021

Wish, T.1, Suda Kaye, Audrey Carlan (Hugo, 01/2021)


 

Wish, T.1, Suda Kaye, Audrey Carlan (Hugo, 01/2021)

💛💛💛

Je ressors un peu déçue de cette lecture. J’avais été attirée par le postulat de départ de cette nouvelle saga d’Audrey Carlan qui dit être « conçue pour connecter et parler à toutes les femmes », et clairement, je ne l’ai pas ressentie comme ça !

Suda Kaye Ross est l’héroïne de ce premier tome. Descendante d’une tribu comanche, elle a perdu sa père dix ans auparavant ; dix années durant lesquelles elle a voyagé aux quatre coins du globe, libre comme l’air. « Cette nuit- là, j'ai demandé à être comme ma mère. A parcourir le monde, à voir tout ce qu'il y avait à voir pour remplir ma tête d'aventures. Mon vœu s'est exaucé, mais cela m'a coûté l'amour de ma vie. » Mais voilà, en partant, elle a laissé derrière elle celui qui était son petit- ami depuis quatre ans déjà, Camden Bryant, alors que tous deux se projetaient déjà dans le futur de leur couple…

« Je sais désormais que l'herbe est plus verte ailleurs, mais seulement le temps de la découverte. Or, tout ce qui est nouveau nous émerveille, ne serait- ce qu'un instant. Toutefois, j'ai désormais appris que rien, ni la Grande Muraille de Chine ni le Machu Picchu, le Taj Mahal ou les îles d'Hawaï, ni aucun des lieux extraordinaires que j'ai visités ne pourront jamais rivaliser avec le sentiment d'être chez soi. » Au bout de ces dix années, Suda Kaye a ressenti le besoin de retrouver sa sœur, Evie, son grand- père et sa terre. Une envie de tourner la page, d’arrêter de voler d’un pays à l’autre, et de se construire enfin un nid douillet la titille. Bien évidemment, Camden se trouvera sur son chemin. Mais sauront-ils se retrouver après dix années d’absence ?

J’ai trouvé dans ce roman une jolie histoire de sœurs, et c’est ce qui a fait que j’ai lu ce livre jusqu’au bout et l’ai trouvé, dans le fond, plutôt agréable. Par contre, j’ai détesté le personnage de Suda Kaye dans les premières pages ; cette nympho légère et irresponsable m’a horripilée. Heureusement, l’auteure a su remonter la barre dans la suite du récit, mais en même temps, j’ai trouvé étrange que l’on puisse changer de personnalité aussi rapidement, même dans une fiction… De même, il y a de sacrées invraisemblances et facilités qui m’ont fait lever les yeux au ciel plus d’une fois.

Enfin bref, cette rencontre avec Suda Kaye ne m’a pas convaincue et je ne pense pas lire les trois autres tomes de la série…

jeudi 14 janvier 2021

A pas de loup, Isabelle Villain (Taurnada, 01/2021)



 A pas de loup, Isabelle Villain (Taurnada, 01/2021)

💚💚💚💚💚

Je referme ce roman après être passée par bien des émotions !!! Isabelle Villain m’a ici menée par le bout du nez au fur et à mesure de rebondissements, et jusqu’à une fin de dingue, que je n’attendais pas !

« La Barberie est une sorte de carapace contre une société qui est toxique. » C’est aussi le lieu où Philippe et Rosalie ont décidé de s’installer, dans le but de fuir leur vie de citadins stressés et malades de la pollution. Charmés par le discours de Michel, qui a créé ce qui est devenu une communauté qui vit en totale autonomie. Avec leur fils, Martin, ils vivent en parfaite harmonie avec la nature. Mais un matin, voilà qu’un problème est mis sur le tapis :  les loups menacent d’attaquer le troupeau de chèvres qui tient un rôle essentiel dans les ressources du hameau. Le lecteur est alors entraîné dans des réunions d’activistes vegan, sans en comprendre, dans un premier temps, les raisons. Et puis un drame survient au sein de la Barberie. Isabelle Villain va alors détricoter les événements antérieurs dans un jeu de passé – présent ponctué par les chapitres. Brusquement, les révélations et les retournements de situation vont brouiller toutes les cartes du départ !

Au final, un thriller brillant, qui commence doucement, en multipliant les pistes, en instillant le doute sur la moralité de certains personnages, et puis, d’un coup, le récit s’accélère, les cartes tombent et les vrais visages, démoniaques, se montrent. Je ne suis pas un loup mais j’en ai eu des frissons le long de l’échine !!! D’ailleurs, ne cherchez pas l’explication du titre dans les premières pages, patience, ce ne sera que meilleur ! 

mardi 12 janvier 2021

L’Ami, Tiffany Tavernier (Sabine Wespieser, 01/2021)


 

L’Ami, Tiffany Tavernier (Sabine Wespieser, 01/2021)

💜💜💜💜💜

Tiffany Tavernier signe là un roman captivant, voire obsédant, qui commence comme un thriller puis se poursuit comme un récit introspectif. Les pages se tournent à un rythme fou, le lecteur ayant envie au plus vite de découvrir les clés de cette histoire pour pouvoir échapper à la chape étouffante posée sur les épaules du personnage principal, Thierry, et comprendre enfin l’origine de ses tourments.

Un samedi matin comme les autres. Thierry s’apprête à aller se balader autour du lac qui se trouve à proximité de son domicile. Mais quand il ouvre la porte, il découvre qu’une unité de gendarmerie se trouve autour de la maison de son voisin, Guy, et que le GIGN est à deux doigts de prendre l’assaut de la demeure. Estomaqué, Thierry ne comprend pas ce qu’il se passe. Est-il arrivé quelque chose de grave à son voisin ? Depuis cinq ans que Guy et Chantal, son épouse, se sont installés dans la maison d’en face, Thierry et Elisabeth se sont liés d’amitié avec leurs voisins, les seuls à des kilomètres à la ronde. De coups de mains en dépannages divers, ils se sont trouvés des points communs, comme la passion des insectes pour les deux hommes, et se sont mis à se côtoyer au quotidien.

Quand les gendarmes annoncent à Thierry et Elisabeth que Guy est en fait un tueur en série recherché depuis des années, leur monde s’écroule. Elisabeth entre en état de choc. « Je voudrais qu'elle se taise. Que tout devienne vrai comme tout à l'heure dans la cuisine. »

Thierry va lui aussi être fortement ébranlé ; notamment en réalisant que Guy était son seul véritable ami. Pour trouver la force de reprendre le dessus face à ce drame, à ce lourd sentiment de culpabilité qui l’étouffe, il va remonter le fil de sa propre histoire. Ce seront des heures d’errance, des jours à rechercher un pardon susceptible d’alléger sa peine… Mais aussi d’étranges rencontres issues de son passé…

Bref, un roman impossible à lâcher ! Une plume habile, qui change de rythme selon les situations pour mieux vous envoûter et qui sert habilement une intrigue originale aux rebondissements vraiment inattendus.

dimanche 10 janvier 2021

Les oubliés de la grand place, Cynthia Orain (12/2020, Reines- Beaux, MxM Bookmark)


 

Les oubliés de la grand place, Cynthia Orain (12/2020, Reines- Beaux, MxM Bookmark)

💙💙💙💙

J’ai beaucoup aimé ce roman qui se passe dans un univers que l’on rencontre peu en littérature, celui de la rue. A part « No et moi » de Delphine de Vigan et la saga « Vernon Subutex » de Virginie Despentes, je ne me rappelle pas avoir lu de récits mettant en scène des S.D.F. Mais je pense que c’est la première fois que j’ai été autant touchée par la situation de ces personnages. L’auteure a su les rendre terriblement attachants en leur prêtant à chacun une histoire personnelle dramatique. En tout cas, je ne regarderai plus les « oubliés » de la société de la même manière…

« Je déteste la rue. Chaque matin est pire que le précédent. Au début, j'avais juste froid, faim ou peur. A présent, mes muscles sont ankylosés, nuit après nuit, et pétrifiés par la malnutrition. » Lucky, 22 ans, vient de se retrouver à la rue après avoir provoqué son père pour la énième fois. N’ayant pas sa langue dans sa poche, il se crée rapidement des problèmes. Heureusement, il va rencontrer Ludo, un vieux sage, et Kari, son amoureuse. Ces deux personnes sont S.D.F. depuis des années et prennent le jeune sous leurs ailes, car la rue, c’est une jungle où règne la loi du plus fort. A ce duo va s’ajouter Nico, surnommé « Monsieur Tristesse » par Lucky, à la rue depuis cinq années, depuis que sa vie s’est trouvée brutalement bouleversée…

Lucky est plein de rage, de colère prête à dégainer à la face du premier venu. Ses nouveaux amis vont lui apprendre à se canaliser et l’amener à voir les autres avec un regard plus empathique. Jusqu’à tourner une page de sa propre histoire….

Bref, un excellent moment de lecture, qui m’a émue et fait réfléchir… J’ai juste regretté que la fin soit si rapide. 

samedi 9 janvier 2021

Arte Corpus – Angel et Raph T.1, Jenny Rose (Plumes du web, 10/2020)


 

Arte Corpus – Angel et Raph T.1, Jenny Rose (Plumes du web, 10/2020)

💓💓💓💓

Troisième opus de cette saga qui sera, au final, constituée de trois duologies. J’avais adoré les deux premiers qui relataient l’histoire de Tori et Noah et ce tome- ci m’a bien plu aussi ! Nous sommes ici dans un schéma « ennemies to lovers » qui vous tient en haleine durant tout le roman et je devine que la suite, le tome 2, sera pleine de remous pour Raph et Angel !

Tout d’abord, j’ai adoré replonger dans une partie de la première duologie, celle où Tori et Noah se rencontrent, et voir l’évolution de leur relation à travers le regard d’Angélique. C’est en effet lors des fiançailles de la sœur de Noah, qu’Angélique, la collègue psychologue et meilleure amie de Noah, va rencontrer Raphaël, l’ami tatoueur de Tori. Dès le premier regard, le premier échange, ils vont se détester. Elle lui paraît snob. Il lui semble vulgaire, ce tatoueur, qui est en plus batteur dans un groupe de métal. 

Et puis, de soirées entre amis communs en rencontres fortuites, ils vont se rendre compte qu’ils ne sont pas aussi différents que le laissent penser les apparences. Tous deux sont effectivement extrêmement têtus et totalement dévoués à leurs amis. Seule une différence de taille demeure : Angélique a mis sa vie personnelle de côté depuis longtemps, se dévouant totalement à son frère aîné, porteur d’un handicap lourd à gérer, tandis que Raphaël profite de la vie à 200% : « Après tout, à quoi ça sert de vivre si l'on ne s'accorde pas le droit d'être soi- même ? Moi, je croque la vie à pleines dents pour avoir la certitude de mourir sans regret ».

Une attirance improbable va naître entre nos deux protagonistes. Mais comment lutter contre sa nature, ses craintes et ses a priori ? Qui de nos deux entêtés baissera les armes le premier ?

Un roman qui m’a de nouveau fait ressentir pas mal d’émotions, et en cela, je pense que Jenny Rose est très forte !!! Alors que j’avais détesté Angélique dans les deux premiers tomes, j’ai ressenti beaucoup de compassion pour elle dans celui-ci. Et j’ai vraiment envie de connaître la suite de leur histoire car je n’arrive pas à envisager une suite sereine à leur relation débutante ! Et pourtant, je l’espère, tellement je me suis prise d’empathie pour ce groupe de personnages !

samedi 2 janvier 2021

L'Enfant étoile, Katrine Engberg (Fleuve noir, 01/2021)



L'Enfant étoile, Katrine Engberg (Fleuve noir, 01/2021)

💙💙💙

 Quand un meurtre est réalisé au deuxième étage et que les détails de celui-ci sont étrangement racontés dans le manuscrit du premier roman de la retraitée du troisième, on part d’emblée pour une enquête policière pleine de subtilités et de secrets inavoués… Copenhague, de nos jours ; Julie, jeune étudiante est retrouvée assassinée, le corps sévèrement supplicié, des semblants de figures artistiques découpés dans la peau de son visage. Jeppe et Anette, policiers chargés de l’enquête vont très vite se retrouver devant un plan machiavélique, dont certains éléments semblent être liés à Esther, la primo- romancière visionnaire, également propriétaire de l’immeuble. « Au moment où Julie avait emménagé, elle avait presque reconnu en elle sa victime. La jolie fille de la campagne au passé embrouillé, presque trop évident, et pourtant avec tous les mystères qui la rendaient intéressante. » Que cache donc cette littéraire adepte de soirées d’ivresse ?

L’équipe de la criminelle patine, confrontée à un milieu d’artistes loufoques, dans lequel les amitiés sont plus souvent intéressées que sincères et où les secrets les plus honteux sont depuis longtemps étouffés. « Un vrai meurtre commis dans un théâtre sera toujours une meilleure histoire que celle racontée sur scène avec des chants et du faux sang ». Notre duo d’enquêteurs traque des pistes diverses, essaie de suivre leur instinct, change d’avis, pour mieux repartir à zéro, faute de preuves. On suit aussi en parallèle la vie personnelle de Jeppe, en plein divorce. Est- il en mesure de gérer cette enquête, d’ailleurs ? C’est toutefois un personnage rapidement attachant. Quelques personnages secondaires cherchent également à attirer la sympathie du lecteur ; telle Sara, spécialisée dans les recherches dans les profondeurs du web et des réseaux ; Esther aussi, dans ses moments de lucidité… Mais en tant que lectrice, parfois, j’ai regretté un côté un peu « brouillon » et inachevé chez les autres protagonistes…

Au final, un policier très agréable à lire mais qui manque de tension, de scènes qui surprennent le lecteur. Je n’ai trouvé le côté addictif que j’attends dans ce genre de roman que dans les 150 dernières pages. Après, le scénario est vraiment original et sort des sentiers battus. Pour cela, il mérite d’être découvert. Et comme il s’agit d’un premier roman, on ne pourra que suivre cette auteure car son talent parait bien prometteur.