mardi 15 novembre 2022

S’adapter, Clara Dupont- Monod (Le Livre de poche, 2021)


 

S’adapter, Clara Dupont- Monod (Le Livre de poche, 2021)

💚 

Avoir un petit frère qui se révèle être tellement différent que jamais on ne pourra jouer avec lui. Voilà l’idée de départ du livre de Clara Dupont- Monod, qui a eu du succès à sa sortie, remportant d’ailleurs le prix Goncourt des lycéens et le prix Fémina. Connaissant l’auteure pour avoir apprécié certains de ses précédents romans et ses chroniques sur France Inter, j’ai eu très envie de lire ce dernier opus.

 

 "Un être évanoui avec les yeux ouverts, résuma le frère aîné à la cadette.
- ça s'appelle un mort", rétorqua- t- elle malgré ses sept ans. »
L’arrivée d’un troisième enfant dans la famille va diviser la fratrie : l’aîné va le prendre en affection (pour ne pas dire adoration) et la cadette va le rejeter. Nous aurons la version de l’un, puis de l’autre avant de passer à un chapitre dédié à l’enfant handicapé. Tous vus de l’extérieur.  

 

« Progressivement, il décoda ses pleurs. Il sut lequel témoignait d'un mal de ventre, d'une faim, d'un inconfort. Il possédait déjà un savoir censé être découvert beaucoup plus tard, comme changer une couche et donner une purée de légumes. Régulièrement, il tenait à jour une liste de choses à acheter, comme un autre pyjama violet, de la muscade pour parfumer les purées, de l'eau nettoyante. » L’aîné prend le petit dernier sous son aile ; attendri par son incapacité à accueillir le monde qui l’entoure, et à s’y trouver une place. De grand frère, il déborde vite sur des fonctions plutôt maternelles, s’oubliant même en se dévouant au petit dernier.

 

« En la cadette s'implanta la colère. L'enfant l'isolait. Il traçait une frontière invisible entre sa famille et les autres. Sans cesse, elle se heurtait à un mystère : par quel miracle un être diminué pouvait- il faire tant de dégâts ? L'enfant détruisait sans bruit. » La sœur, à l’inverse, considère ce frère différent comme un « empêcheur de tourner en rond ». Son grand frère la laisse de côté, ne joue plus avec elle, et ses amies sont effrayées par la présence de ce petit frère lourdement handicapé.

 

Au final, un récit que je n’ai pas du tout aimé. J’ai regretté que la nature prenne une telle place aux dépens des relations humaines. La description des paysages est, de plus, répétitive (la draille, les trois cerisiers, les pierres, pfffff !) formant comme un martellement avec l’utilisation à l’excès des pronoms personnels « il » et « elle », répétés à longueurs de phrases courtes. Je n’ai ressenti aucun affect, mais de l’agacement. Un récit qui a manqué de profondeur, et de style pour m’aimanter. 

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