dimanche 13 novembre 2022

Les larmes du silence, tome 1 : Aide- moi, Sarah West (Evidence Edition, 03/2021)


 

Les larmes du silence, tome 1 : Aide- moi, Sarah West (Evidence Edition, 03/2021)

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Je ne connaissais pas Sarah West avant d’assister à une conférence dans le cadre du DLF (Dark Love Fest) de Toulouse. Son intervention m’a captivée ; j’ai aimé la franchise, la sincérité et le franc- parler de cette auteure, qui, jamais, n’a cherché à embobiner son public pour vendre plus de livres. Il fallait que j’assouvisse ma curiosité et je n’ai pas été déçue § Ce tome 1, je lai dévoré en une journée, et il est conforme à aux propos tenus : glauque, énervant et hyper violent. Âmes sensibles, s’abstenir !

 

Glauque : « Je continue à boire mon verre tranquillement, et quand il est fini, je sens d’un coup ma tête qui tourne. Je m’accroche au mur, j’essaie de regarder vers Mélina, mais elle m’ignore, trop occupée à discuter avec Kyle. D’ailleurs, j’ai l’impression qu’il lui entoure les épaules et qu’il l’emmène plus loin. Je suis seule, et à deux doigts de tomber dans les vapes. J’ai de plus en plus de mal à tenir debout, j’ai la nausée. Je sens quelqu’un qui m’aide à me redresser, il passe un de ses bras sous mes jambes, l’autre au niveau de mon dos et il me soulève. » La drogue du violeur. On en a tous entendu parler. Ici, Nina, le personnage principal, en est victime lors d’une soirée. Menacée par ses agresseurs, elle ne va pas les dénoncer, mais subir un harcèlement moral et physique destructeur.  

 

Enervant. « Tout me stresse en ce moment. J’ai de la bile qui remonte le long de ma gorge quand je pense à ma vie d’aujourd’hui et de demain. J’ouvre les bras pour qu’elle s’installe sur moi et on continue de regarder le film, dans les bras l’une de l’autre. J’ai vraiment besoin d’’être consolée, moi aussi, pour ce qui m’attend ces prochaines semaines. » Nina n’a que dix- sept ans et personne ne s’occupe d’elle. Son père a quitté le domicile familial pour aller roucouler avec sa secrétaire, et sa mère n’a qu’une envie, se débarrasser d’elle, cette adolescente devenue trop rebelle. Nina ne s’alimente plus, ne parle plus. Et personne, que ce soit dans la sphère familiale ou scolaire, ne s’en préoccupe… Seule sa petite sœur, dont on va la séparer, lui offre encore un peu de réconfort.   

 

Hyper violent. « Et les coups pleuvent. Il me massacre carrément, je hurle, j’essaie de me protéger, mais il n’y a rien à faire, je suis trop faible face à lui. Le temps me paraît durer des heures, même si je suis sûre que ça ne dure que quelques minutes. Quand il a terminé, je suis incapable de bouger. J’ai mal partout, je reste inerte sur le sol, à attendre la suite, mais rien ne vient. J’entends la voiture de Kyle repartir, sans moi. » Nina n’est pas une héroïne. Nina est une victime. Victime d’un homme, mais aussi d’une société humaine devenue dangereusement hypocrite.

 

Au final, un roman qui m’a captivée mais aussi beaucoup interrogée. Les tensions psychologiques sont palpables et je me demandais jusqu’où le personnage de Kyle pouvait aller, car il est évident que des (sales) types pareils, notre société, malheureusement, en dégorge. Sarah West écrit là un récit fictif d’autant plus percutant qu’il est tout à fait plausible…  

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