L’homme qui lisait des livres, Rachid Benzine (Julliard, 08/2025)
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Cap
sur les ruines de Gaza, auprès de ce vieil homme passionné par les livres. Pour
le coup, c’est vraiment la couverture de ce livre qui m’a attirée et donné
l’envie de le lire. Ce vieux monsieur qui est représenté en pleine lecture sur
un trottoir qui mène à un antre minuscule envahi par des tas de livres, c’est
Nabil, qui va nous raconter sa vie à travers le narrateur, qui exerce le métier
de photographe pour un journal français.
« Le monde paraît suspendu autour de lui. Des doigts longs, maigres,
presque tordus touchent le papier, cajolent les mots. Ils portent la patine de
ceux qui tournent des pages depuis toujours. » Notre narrateur est un
photographe - journaliste envoyé dans les rues meurtries de Gaza. Alors qu’il
cherche des éléments susceptibles de correspondre à l’article qu’on lui a
commandé, il tombe sur un homme en pleine lecture, entouré de livres aussi bien
à l’extérieur qu’à l’intérieur de ce qui représente sa petite boutique. L’occasion
d’entrer en contact avec un autochtone qui a choisi de croire au pouvoir des
mots.
« Chaos, humiliation, destruction. Toute leur vie, bien des
Palestiniens n'auront connu que ce traitement. Et toute leur vie également,
bien des Israéliens ne se seront représenté les Palestiniens que comme des
terroristes. Ces images inversées expliquent l'impossible réconciliation. »
Nabil va prendre le
temps de raconter son itinéraire, entre parents de confessions différentes,
exils et reconstructions difficiles sur des terres qui ne seront que
provisoires.
« Il sait que chaque personne a besoin de temps, de moments de
silence, pour que le livre trouve son chemin. » Nabil, malgré son
histoire dramatique et mouvementée, garde une confiance constante dans la
littérature, la magie de la poésie et l’universalité des émotions transmises
par les mots.
Un récit plein de poésie qui se veut universel par l’utilisation conjointe des pronoms « je », « tu », « il », « nous ». Un conte, dans lequel le monstre est représenté par l’allégorie de la guerre ; ou une fable dont la morale serait de lire, toujours lire, pour comprendre les enjeux du monde et de l’humanité. Peut- être aussi, éviter les conflits. Inspirant.
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