mardi 9 septembre 2025

L’homme qui lisait des livres, Rachid Benzine (Julliard, 08/2025)


 

L’homme qui lisait des livres, Rachid Benzine (Julliard, 08/2025)

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Cap sur les ruines de Gaza, auprès de ce vieil homme passionné par les livres. Pour le coup, c’est vraiment la couverture de ce livre qui m’a attirée et donné l’envie de le lire. Ce vieux monsieur qui est représenté en pleine lecture sur un trottoir qui mène à un antre minuscule envahi par des tas de livres, c’est Nabil, qui va nous raconter sa vie à travers le narrateur, qui exerce le métier de photographe pour un journal français.

« Le monde paraît suspendu autour de lui. Des doigts longs, maigres, presque tordus touchent le papier, cajolent les mots. Ils portent la patine de ceux qui tournent des pages depuis toujours. » Notre narrateur est un photographe - journaliste envoyé dans les rues meurtries de Gaza. Alors qu’il cherche des éléments susceptibles de correspondre à l’article qu’on lui a commandé, il tombe sur un homme en pleine lecture, entouré de livres aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de ce qui représente sa petite boutique. L’occasion d’entrer en contact avec un autochtone qui a choisi de croire au pouvoir des mots.

« Chaos, humiliation, destruction. Toute leur vie, bien des Palestiniens n'auront connu que ce traitement. Et toute leur vie également, bien des Israéliens ne se seront représenté les Palestiniens que comme des terroristes. Ces images inversées expliquent l'impossible réconciliation. » Nabil va prendre le temps de raconter son itinéraire, entre parents de confessions différentes, exils et reconstructions difficiles sur des terres qui ne seront que provisoires.

« Il sait que chaque personne a besoin de temps, de moments de silence, pour que le livre trouve son chemin. » Nabil, malgré son histoire dramatique et mouvementée, garde une confiance constante dans la littérature, la magie de la poésie et l’universalité des émotions transmises par les mots.

Un récit plein de poésie qui se veut universel par l’utilisation conjointe des pronoms « je », « tu », « il », « nous ». Un conte, dans lequel le monstre est représenté par l’allégorie de la guerre ; ou une fable dont la morale serait de lire, toujours lire, pour comprendre les enjeux du monde et de l’humanité. Peut- être aussi, éviter les conflits. Inspirant. 

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