mercredi 26 novembre 2025

Vers ma fin, Sophie White (Styx - Fleuve édition, 10/2025)

 


Vers ma fin, Sophie White (Styx - Fleuve édition, 10/2025)

💚💚💚💚

Je n’aurais jamais lu ce roman gothique si Séverine, de la chaîne #Ilestbiencelivre, n’en avait pas parlé avec tant de véhémence, mais aussi de mystère ; en quoi ce livre est- il si troublant ? Comment une jeune fille peut- elle vivre isolément avec une mère qu’elle surnomme « la chose du lit » ?

« Après la liberté du sommeil, me voici de retour dans la prison de la vie. Ce couinement hideux de bête provient de son lit que l'on soulève. De l'autre côté du mur, les cordes hésitent et coulissent dans la douleur, centimètre par centimètre, le long de la poutre, sous le plafond de sa chambre. » Aoileann vit avec sa mère et sa grand- mère dans une vieille bâtisse en pierres au bout d’une île située au large de l’Irlande. Les fenêtres sont murées pour que personne ne voit se qu’il s’y passe. Et pour cause, la mère d’Aoileann est alitée à longueur de journée et ce sont sa belle- mère et sa fille qui la lavent, la soignent et la nourrissent. Mais ce n’est pas tout…

« Je suis folle, je porte malheur, je suis maudite, je suis une traitresse. Mais je ne sais toujours pas pourquoi. » Aoileann n’a jamais été scolarisée, ni même sociabilisée avec les enfants de l’île. Elle est donc perçue comme « anormale » et rejetée par toute la communauté, particulièrement superstitieuse de ce bout de terre battu par les vents.

« Que s'est- il passé après mon arrivée ?
Est- elle malade ?
Guérira- t- elle un jour ?
Comment était-elle ?
Qui l'a transformée ? »
La jeune femme découvre, à dix- neuf ans, par le biais de la venue de Rachel, une jeune mère célibataire qui vient passer un mois sur l’île en résidence d’artiste, ce qu’est l’amour maternel. Pourquoi n’y a-t-elle jamais eu droit ?

Au final, un roman à l’atmosphère étouffante et glauque. L’auteure joue avec l’austérité de l’île, ses falaises mortelles et ses rites ancestraux abominables pour enraciner son histoire dans une noirceur naturelle. J’ai grimacé, j’ai été écœurée, mais j’ai aussi flippé !

mardi 25 novembre 2025

La femme de ménage voit tout (Tome 3), Freida McFadden (J'ai lu, 10/2025)

 



La femme de ménage voit tout (Tome 3), Freida McFadden (J'ai lu, 10/2025)

💓💓💓💓

Millie, notre femme de ménage préférée, est désormais mariée et maman de deux enfants. Voilà que la petite famille achète leur première maison sur Long Island, dans une impasse a priori calme et sans danger. Mais c’est sans compter sur la malchance de Millie et sa capacité à attirer les ennuis…

« On t'a trouvé la maison de tes rêves, et maintenant tu as un problème avec elle ? On a eu de la chance ! Pourquoi c'est si difficile à croire ?
Parce que, soyons réalistes, je n'ai jamais de chance. »
Millie ne peut s’empêcher de se faire du souci. La nouvelle maison, la nouvelle école des enfants, le nouveau travail d’Enzo… et le voisinage !

« J'ai peur qu'entre mon mari et moi, Nico ait hérité d'une combinaison de gènes qui lui a donné une propension à la violence beaucoup plus forte que chez les autres enfants de son âge. » Les inquiétudes de Millie ne vont pas s’apaiser de sitôt ; son fils de neuf ans, Nico, multiplie les actes de violence envers ses camarades ; peut- on échapper à ses gênes ?

« Si j'avais donné un centime pour chaque fois que j'ai menti à la police, je n'aurais pas à me soucier des mensualités de la maison. » Notre mère de famille se retrouve, au fur et à mesure des pages, engluée dans des cachoteries, des doutes et des mensonges. Et quand son plus proche voisin est sauvagement assassiné, les rouages de son cerveau vont être bien mis à mal…

Au final, un troisième tome qui reprend les ingrédients du premier. Millie a vieilli mais sa personnalité est toujours identique, avec des soucis supplémentaires liés à sa famille. On se prend au jeu et on s’étonne toujours autant des retournements de situation, qui mènent le lecteur par le bout du nez jusqu’au bout ! Une lecture vraiment très plaisante !

lundi 24 novembre 2025

La femme de ménage se marie, Freida McFadden (City poche, 05/2025)

 



La femme de ménage se marie, Freida McFadden (City poche, 05/2025)

💗💗💗

Ayant lu les deux premiers tomes de cette saga il y a plus d’un an, cette nouvelle a été pour moi l’occasion de me remémorer le passé de Millie et d’envisager avec plus de clairvoyance la suite de son histoire. La voilà qui prépare son mariage avec Enzo, le séduisant jardinier italien déjà croisé.

« Il paraît que ça porte chance, s'il pleut le jour de votre mariage. Mais recevoir des menaces de mort, en revanche, je n'en suis pas absolument certaine. » Millie prépare son mariage avec Enzo. En grande anxieuse, elle souhaite que tout soit parfait, bien à l’avance, pour vivre ce moment avec joie et sérénité. Mais voilà que le matin de la cérémonie, elle reçoit un appel menaçant. Et cela ne sera, hélas, pas sa seule déconvenue….

« Bien sûr, je pourrais appeler police- secours. C'est toujours une option. Seulement voilà, il me reste moins de trois heures avant mon mariage. Si je fais intervenir la police, ça revient à rayer l'item "me marier" de mon agenda pour aujourd'hui. Et un mariage annulé ne sera certainement pas génial pour améliorer l'image que mes parents ont de moi. » Millie a invité ses parents à son mariage alors qu’ils l’ont mise à la porte quinze ans plus tôt et ils lui font le plaisir de venir ! Voilà enfin le moment pour la jeune femme de montrer qu’elle peut être une fille digne de confiance !

« Jolie robe, me souffle à l'oreille la voix désormais familière. J'ai hâte de voir à quoi elle ressemblera quand elle sera couverte de ton sang. » L’harceleur de la jeune femme n’abandonnera pas ses menaces de sitôt. Mais Millie et Enzo ont décidé que ce mariage sera, quoi qu’il en soit, le plus beau jour de leur vie.

Au final, une nouvelle qui se lit très vite et qui remplit vraiment son office de combler le vide entre les tomes 2 et 3. Il n’y a rien de glauque ni de complexe, mais il permet de bien aborder le tome 3 et de l’apprécier dès le début. 

dimanche 23 novembre 2025

Qui après nous vivrez, Hervé Le Corre (Rivages noir, 01/2024)

 



Qui après nous vivrez, Hervé Le Corre (Rivages noir, 01/2024)

💙💙💙

Ce roman a été publié en janvier 2024, et bizarrement, je l’ai vu beaucoup passer sur les réseaux sociaux dédiés aux livres ces dix derniers jours. L’occasion pour moi de le sortir de ma P.A.L. et de me plonger de nouveau dans un récit post- apocalyptique.

« La toute petite fille se débat, tend dans le noir ses poings minuscules. Elle hurle les yeux grands ouverts et sa poitrine se gonfle de son cri puis se vide et tout son corps alors se raidit, presque convulsif, puis hurle, hurle encore. Ce ne sont pas des pleurs, ça ne dit pas une douleur physique. C'est le hurlement d'une terreur. » 2051. Rebecca donne la vie à Alice dans une France, un monde, en pleine tourmente : une épidémie a décimé une bonne partie de la population et le chaos commence à s’installer. Les forces de l’ordre ont l’autorisation de tirer sur toute personne osant se rebeller. Alors que la petite atteint les neuf mois, l’électricité est complètement coupée, et son père, Martin, disparaît.

« Son père lui avait expliqué que le monde n'avait pas toujours été tel que le garçon le connaissait depuis sa naissance. Bien des années plus tôt, lui- même enfant, il l'avait vu finir tel un animal qui court encore, alors qu'on l'a touché à mort et qui crève en se traînant, dépensant ses dernières forces pour fuir l'inéluctable, ignorant sans doute vers quoi il rampe. » 2121. Nour et sa fille Clara sont les descendantes d’Alice. Elles se sont associées à Marceau et son fils, Léo pour pouvoir survivre dans un monde proche de celui de la saga « Mad Max ». Ils vont de maison abandonnée en village déserté pour se procurer de quoi manger, boire, et se défendre.

« En eux, comme les éclats enfouis d'un diamant dans un trou, réside l'espoir qu'ils s'en sortiront, qu'une bifurcation inattendue se produira dans leur vie et rendra possible une évasion, et leur permettra de vivre le reste de leur temps à l'abri du désastre, discrets et frugaux comme des fugitifs. » Entre Rebecca et Nour, nous retrouvons Alice assujettie dans un « Domaine » où les femmes sont les esclaves des hommes sur tous les points ; l’enfer.

Au final, un roman très bien écrit, très bien pensé, entre les trois temporalités qui permettent au lecteur de comprendre l’avancée du désastre. On sent bien l’influence de l’épidémie de Covid chez l’auteur mais aussi l’envie de faire prendre conscience de notre responsabilité en matière d’utilisation excessive des matières premières de notre planète et de notre manque de réaction concernant la pollution de notre environnement. Les mésaventures des femmes de ce roman sont poignantes, mais les digressions et les passages moralisateurs ont pesé sur mon intérêt pour ce livre. 

mercredi 19 novembre 2025

Le Boyfriend, Freida McFadden (City éditions, 10/2025)

 


Le Boyfriend, Freida McFadden (City éditions, 10/2025)

💕💕💕

Je suis une lectrice influençable ; j’avoue. Je ne peux pas m’empêcher de lire les romans à la mode. J’ai ainsi craqué, comme beaucoup, sur la saga de « La Femme de ménage », et même si je reconnais que ce n’est pas de la grande littérature, je continue à lire les autres romans de l’auteure…

« L'Homme Mystère est sexy, c'est le moins qu'on puisse dire ! Il a une épaisse chevelure de jais, des yeux noirs comme du charbon et un regard d'une ardeur qui me foudroie une nouvelle fois. Sa mâchoire carrée lui donne un air de totale maîtrise et d'absolue confiance en soi. Son visage est d'une symétrie aussi parfaite que plaisante à regarder. Il porte un t- shirt noir qui met en valeur sa silhouette élancée et renforce l'intensité de ses yeux et de ses cheveux. » Sydney cherche désespérément le grand amour en multipliant les rendez- vous sur les sites de rencontre. Alors qu’elle va de déceptions en mésaventures, elle ne peut s’empêcher de se comparer à ses deux amies, Bonnie et Gretchen, qui viennent, elles, de trouver le prince charmant. Et si l’inconnu qu’elle rencontre ce soir-là pouvait être son âme sœur ?

« Néanmoins, plutôt que de détailler à Daisy la délicatesse des veines et artères de son cou, ce qui ne doit pas beaucoup l'intéresser, je choisis de lui prendre la main.
Elle a l'air ravie de la tournure des événements. Bien plus, j'imagine, que si je lui avais tranché la jugulaire d'un coup de couteau. »
Le récit bascule entre deux temporalités : l’époque contemporaine de Sydney et le passé de Tom, un lycéen attiré par le sang. Lorsque Tom intervient dans la vie de Sydney, tous les doutes sont permis et l’imagination du lecteur se met en branle…

Au final, une lecture addictive par moment malgré le côté « nunuche » affligeant de Sydney. Comme d’habitude, Freida McFadden nous fait croire à plusieurs pistes puis nous offre une fin tout à fait inattendue. Mais j’ai vraiment préféré « La Femme de ménage ».