vendredi 5 décembre 2025

Hildur, Satu Rämö (Points, 09/2025)

 




Hildur, Satu Rämö (Points, 09/2025)

💚💚💚

C’est parce qu’il est sorti en poche en septembre et que je l’ai vu passer de ce fait sur les réseaux Boostagram que j’ai eu envie de lire ce tome 1 des enquêtes de Hildur Runarsdottir. L’intrigue se situe en Islande, dans une région désolée des Fjords de l’Ouest. Alors qu’elle accueille un stagiaire finlandais prénommé Jakob, les crimes se succèdent de manière inquiétante.

« Rosà et Björk entrèrent dans le tunnel sombre, main dans la main, et la dernière chose que l'on put apercevoir était le sac à dos rouge "Mon Petit Poney". Puis elles disparurent. » L’intrigue s’ouvre sur une scène du passé, en 1994 : deux petites filles disparaissent mystérieusement. On ,e retrouvera aucune trace d’elles. Hildur était leur sœur aînée.

« - Aspire bien, tu as tout ton temps mon garçon. Tu vas te sentir tout relax. Pas vrai ?
Jon avait toujours le regard fixé sur l'adolescent qui fumait et il commença à déboucler sa ceinture, en accentuent la lenteur de ses gestes. »
La première affaire narrée dans ce roman concerna la disparition d’un adolescent ; il aurait fugué de centre de désintoxication dans lequel il était soigné. Hildur connaît toutes les personnes qui vivent dans son village ; elle sait déjà où trouver le garçon….

« Il y avait pas si longtemps que ça, il était professeur de biologie en Norvège. A présent, il surveillait un cadavre dans les fjords reculés de l'Islande. Tout peut arriver dans la vie. »Jakob est entré dans la Police après un changement radical de situation personnelle. Il doit faire un stage et il a choisi l’Islande, pour ces grandes plaines désertiques et l’apparente sérénité qui en sort ; un endroit calme où il pourra s’adonner à son passe- temps préféré : le tricot.

Au final, un thriller dans lequel j’ai longtemps langui. La lenteur de la mise en place de l’intrigue est typique des polars nordiques, m’a-t-on dit. J’ai failli abandonner, agacée par la longueur des descriptions des paysages mais aussi des personnages, dont on vous sort le pedigree sur plusieurs générations. Puis ma curiosité a été piquée par les étranges assassinats et la possibilité d’un lien entre eux. Une lecture intéressante, originale, mais qui prend son temps…  

mercredi 3 décembre 2025

La prof, Freida McFadden ( City éditions, 04/2025)

 



La prof, Freida McFadden ( City éditions, 04/2025)

💓💓💓💓

Je tenais absolument à finir l’année 2025 avec la lecture de tous les romans de Freida McFadden traduits en français ; voilà chose faite ! Avec « La prof », je savais que j’allais passer un bon moment étant donné qu’il s’agit, cette fois, de mon propre métier. J’allais donc, tôt ou tard, m’identifier à l’un ou l’autre des personnages, étant donné que les deux principaux protagonistes sont professeurs.

« J'ai beaucoup de chance. J'ai une belle maison, une carrière épanouissante et un mari à la fois gentil, doux et incroyablement beau. Pourtant, tandis que Nate s'engage sur la route et prend la direction du lycée, je n'ai qu'une idée en tête : qu'un camion grille un stop, percute la Honda et nous tue tous les deux sur le coup. » Eve est professeur de mathématiques et elle est mariée à Nate, qui, lui, enseigne l’anglais tout en étant responsable d’un club de poésie. Un couple qui fait rêver, d’autant plus que Nate est un très bel homme. Mais sont-ils vraiment heureux ?

« Dès que j'ai vu le nom d'Adeline Severson sur mon tableau de service, mon ventre s'est noué d'angoisse. En près de dix ans d'enseignement, je n'ai jamais demandé qu'un élève soit retiré de ma classe, pourtant j'ai failli le faire, cette fois- ci.
J'ai un très mauvais pressentiment à propos de cette fille. »
Le mentor d’Eve, Mr Tuttle, a été licencié du lycée l’année précédente à cause d’une relation « déplacée » avec une élève. Quand Eve voit le nom de celle- ci dans ses effectifs, elle décide de rester sur ses gardes. Qui est vraiment Addie ?

« Lorsque j'entends la porte d'entrée s'ouvrir, je suis au beau milieu de l'essayage de TOUTES mes chaussures. Oui, toutes. Je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose de réconfortant dans ce défilé de mode pour mes pieds. Chaque fois que je me sens mal et qu'elle qu'en soit la cause, je me tourne vers mes chaussures. » Eve est un personnage à part. Professeur de mathématiques exigeante et intraitable, elle ne trouve réconfort que dans l’achat compulsif de chaussures de luxe. J’ai beaucoup aimé ce personnage pour cette névrose particulièrement bien traitée par Freida McFadden.

Au final, un roman particulièrement réussi par rapport à tous ceux que j’ai pu lire cette année de la part de cette auteure. Même s’il n’égale pas le tome 1 de la saga « Femme de ménage » par certaines longueurs du début, il n’en est pas loin. Et quel final !!!!! De toute beauté !!!!

dimanche 30 novembre 2025

L’Intrus, Tracy Sierra (City éditions, 10/2025)

 



L’Intrus, Tracy Sierra (City éditions, 10/2025)

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Une lecture, encore une fois, influencée par les réseaux ! Nous sommes dans la mode actuelle du thriller domestique : c’est au sein de nos demeures que se déroulent les plus sombres intrigues (et assassinats…).

« Il était grand. Ses bras pendaient, mous et longs. Sa présence possédait la vague familiarité rance de quelque chose de pas net, pourri, qu'elle avait déjà goûté, mais ne pouvait restituer exactement. » Une nuit de décembre, un intrus pénètre dans la maison d’une mère de famille, seule avec deux enfants en bas âge. Heureusement, leur demeure dispose d’une pièce secrète cachée sous l’escalier. La petite famille s’y réfugie, mais pendant combien de temps sera-t-elle vraiment à l’abri ?

« Elle se sentait aliénée par l'horreur de la familiarité dans cette voix non identifiable, par la pièce noire, le fait d'être traquée par l'irréalité de la situation. La façon dont les choses ressemblaient à ce qu'elles étaient, mais en même temps n'y ressemblaient pas, étaient familières mais profondément différentes, comme dans les rêves. » La mère de famille, focalisée sur la nécessité du silence à maintenir absolument par ses enfants pour ne pas risquer d’être découverts, se perd dans ses souvenirs. Elle se souvient de cette voix, de cette silhouette… puis doute… Qui peut lui en vouloir ? Pour quelle raison ? Et si la maison était hantée comme on le lui a dit ? Les chapitres tirés du passé éclairent la situation familiale.

« - Maman, tu nous avais dit que les monstres n'existaient pas.
Elle baissa la tête, sentit un poids énorme l'écraser.
- Je suis désolée, murmura-t-elle. J'ai menti. »
L’intrus serait un monstre ; une espèce de sortie facile à trouver pour cette mère de famille dépassée par sa frayeur. Un monstre de conte de fée, auquel elle va se mesurer, telle une héroïne. Saura-t-elle le faire fuir et sauver ses enfants ?

Au final, un récit qui met un temps fou à s’installer et qui souffre d’une traduction parfois bâclée. Mais au bout d’un moment, les actions s’enchaînent et nous poussent doucement, et de manière addictive, vers une fin surprenante… inquiétante ? 

jeudi 27 novembre 2025

Astérix, tome 12 : Astérix aux jeux olympiques, Goscinny & Uderzo (Dargaud, 1997)

 



Astérix, tome 12 : Astérix aux jeux olympiques, Goscinny & Uderzo (Dargaud, 1997)

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Le dernier tome des aventures d’Astérix, publié il y a quelques mois, m’a donné envie de relire d’autres bandes dessinées mettant en scène notre célèbre petit héros gaulois. Je me suis donc, ici, lancée dans la course à la palme olympique avec lui !!!

« Voilà. On se bat contre les gens, on les massacre, on les envahit, on les occupe, et après, sans raison, ils se retournent contre vous ! » Branle- bas de combat ! Les Grecs organisent les Jeux Olympiques et les Romains sont au taquet pour y faire participer leurs plus vaillants soldats ! Mais voilà… Nos irréductibles Gaulois ont eu vent de cette compétition et tous les hommes du village se sentent prêts à se mesurer à tous les concurrents, quelle que soit leur nationalité.

« Eh ben, y a un petit malingre et un gros bas de poitrine... Des Gaulois... Des Gaulois gavés de potion magique ! AB - SO - LU - MENT invincibles ! » Les Gaulois, une fois arrivés au village olympique, vont semer le trouble ; et si la potion magique était un produit illicite ?

Au final, un tome qui m’a de nouveau bien fait rire, et donné envie d’en lire encore d’autres ! Mention spéciale à Obélix, délicieusement naïf !

mercredi 26 novembre 2025

Vers ma fin, Sophie White (Styx - Fleuve édition, 10/2025)

 


Vers ma fin, Sophie White (Styx - Fleuve édition, 10/2025)

💚💚💚💚

Je n’aurais jamais lu ce roman gothique si Séverine, de la chaîne #Ilestbiencelivre, n’en avait pas parlé avec tant de véhémence, mais aussi de mystère ; en quoi ce livre est- il si troublant ? Comment une jeune fille peut- elle vivre isolément avec une mère qu’elle surnomme « la chose du lit » ?

« Après la liberté du sommeil, me voici de retour dans la prison de la vie. Ce couinement hideux de bête provient de son lit que l'on soulève. De l'autre côté du mur, les cordes hésitent et coulissent dans la douleur, centimètre par centimètre, le long de la poutre, sous le plafond de sa chambre. » Aoileann vit avec sa mère et sa grand- mère dans une vieille bâtisse en pierres au bout d’une île située au large de l’Irlande. Les fenêtres sont murées pour que personne ne voit se qu’il s’y passe. Et pour cause, la mère d’Aoileann est alitée à longueur de journée et ce sont sa belle- mère et sa fille qui la lavent, la soignent et la nourrissent. Mais ce n’est pas tout…

« Je suis folle, je porte malheur, je suis maudite, je suis une traitresse. Mais je ne sais toujours pas pourquoi. » Aoileann n’a jamais été scolarisée, ni même sociabilisée avec les enfants de l’île. Elle est donc perçue comme « anormale » et rejetée par toute la communauté, particulièrement superstitieuse de ce bout de terre battu par les vents.

« Que s'est- il passé après mon arrivée ?
Est- elle malade ?
Guérira- t- elle un jour ?
Comment était-elle ?
Qui l'a transformée ? »
La jeune femme découvre, à dix- neuf ans, par le biais de la venue de Rachel, une jeune mère célibataire qui vient passer un mois sur l’île en résidence d’artiste, ce qu’est l’amour maternel. Pourquoi n’y a-t-elle jamais eu droit ?

Au final, un roman à l’atmosphère étouffante et glauque. L’auteure joue avec l’austérité de l’île, ses falaises mortelles et ses rites ancestraux abominables pour enraciner son histoire dans une noirceur naturelle. J’ai grimacé, j’ai été écœurée, mais j’ai aussi flippé !