mercredi 23 mars 2022

La familia grande, Camille Kouchner (Points, 01/2021)



 La familia grande, Camille Kouchner (Points, 01/2021)

💔💔

Mais pourquoi ce livre a-t-il reçu un accueil si favorable lors de sa publication ? Je ne peux m’empêcher d’être persuadée que c’est uniquement par la faute d’une curiosité malsaine façon « Paris Match » de lecteurs avides de découvrir la face obscure (ou « poker face », comme le dit si bien l’auteure) de la déchéance familiale des noms de la « jet set » française. Kouchner, Pisier, Duhamel ; des noms que l’on a vu à outrance dans les journaux, à la télévision, entre paillettes et déchéance juridique.

 

« A table, ce qu'il reste de nous : un aîné, Colin, deux jumeaux, Victor et moi, deux adoptions, Luz et Pablo. Cinq en tout. Fierté de ma mère : cinq enfants, deux accouchements. Qui dit mieux ? !" Un groupe de rock un peu cabossé. » La « familia grande » c’est un regroupement de familles et d’amis autour des couples Pisier – Kouchner (puis Duhamel) et de leurs amis du quartier Saint- Germain- des- Prés dans une villa agrandie de Sanary- sur- Mer. Tout le monde y vit nu, on y pratique l’échangisme et les adultes se plaisent à l’idée de « déniaiser » les plus jeunes…

 

« Ma mère, mon Evelyne à moi, ne mise que sur l'intelligence. Celle de son étudiant, de sa fille à 5, 8 ou 16 ans. Elle appelle la discussion, essaye de convaincre, et présuppose toujours, chez ses interlocuteurs, les plus hautes qualités. » Evelyne Pisier est une femme intelligente, politologue respectée mais au mœurs franchement délétères…

 

« Le jour où ma grand- mère s'est suicidée, c'est moi que ma mère a voulu tuer. L'existence de ses enfants lui interdisait de disparaître. Nous étions le rappel de sa vie obligée. J'étais sa contrainte, son impossibilité. » Les rapports mère- fille sont complexes. L’auteure se sent rejetée par celle qui lui a donné la vie et qui porte la Liberté comme un étendard ; liberté de se détacher de ses enfants en fermant les yeux quand surtout ça l’arrange. « Ma culpabilité est celle du consentement. Je suis coupable de ne pas avoir empêché mon beau- père, de ne pas avoir compris que l'inceste est interdit. » Victor, le frère jumeau de l’auteure a, durant son enfance, été victime d’abus sexuels de la part du compagnon d’Evelyne Pisier, Olivier Duhamel. Une fois le secret révélé, les amis élégants et puissants leur tournent vite le dos. Quel courage !

 

En 2022, tout le monde est au courant de ce crime étant donné le battage médiatique qu’il y a eu autour de ces révélations, dans la foulée du « Consentement » de Springora et du courant #Metoo. Au final, un témoignage mal écrit, surfant sur un sujet à la mode aux dépens d’un frère ; mais quelle moralité a donc cette famille ? L’écriture est abrupte, saturée de phrases non verbales, sans talent d’écriture. A lire par curiosité mais pas par plaisir…  

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