lundi 9 juin 2025

La valse des jours, Alizé Cornet (Flammarion, 05/2022)

 


La valse des jours, Alizé Cornet (Flammarion, 05/2022)

💙💙💙💙

A l’occasion du tournoi annuel de Roland- Garros, je me suis décidée à lire le roman écrit par notre championne de tennis française, Alizé Cornet. Il n’y est absolument pas question de tennis, mais d’une saga familiale inspirée par les femmes de l’entourage de l’auteure. Cap sur Nice dans les années 60…

« Les livres étaient plus que jamais devenus son refuge, l'échappatoire qui lui permettait encore de laisser son esprit vagabonder librement, chose qu'elle ne s'autorisait que rarement désormais. Elle dévorait tout ce qui lui tombait sous la main ; des romans d'amour, des cahiers de poésie, des contes pour enfants, des classiques de la littérature. Hugo, Sartre, Zola, Molière, Hemingway, tout y passait. » La petite Jeanne est une fillette à l’intelligence vive. Au sein de sa famille, entre une sœur aînée délurée, un père employé et une mère au foyer, elle semble en décalage.

« Mais une fois la limite franchie, ce ne fut toutefois qu'une escalade exponentielle. Il se mit à l'insulter, à la menacer, à la violenter alors que les enfants étaient dans la pièce d'à côté, la tenant parfois si fort par le bras qu'elle gardait pendant plusieurs jours des marques qu'elle s'appliquait à camoufler de son mieux. » Le père de Jeanne est de plus en plus violent à cause de l’alcool. Hélène, femme battue, n’en peut plus de montrer cet exemple à ses enfants. Mais comment fuir, dans les années 60, quand on n’a aucune ressource, aucun diplôme, aucune expérience ?

« Oui, elle était heureuse, mais elle avait appris à ses dépens que cela ne durait pas. Elle chassa de son esprit le constat menaçant : oui, la vie était belle, mais pour combien de temps ? » Cette question, chacune des femmes de ce roman va se la poser. Hélène, Mouna, Jeanne, Sylviane, Ludmila… Les jours, les mois et les années passent. Les femmes acquièrent quelques libertés et le lecteur suit cette évolution sociétale en s’attachant à chacune des protagonistes.

Au final, un roman attachant comme ses personnages. Chacune de ses femmes trouve bien des barrières sur son chemin et Alizé Cornet sait très bien les mettre en scène. Sa plume est fluide tout en étant élaborée. Elle nous permet aussi de réfléchir au fait qu’on ne peut que se féliciter de vivre dans un pays qui a œuvré pour nous permettre de pouvoir aujourd’hui être indépendantes des hommes. Une auteure à découvrir…

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