Les saules, Mathilde Beaussault (Seuil Cadre noir, 01/2025)
Mathilde
Beaussault est enseignante, écrivaine et fille d’agriculteurs. Dans son premier
roman, elle retranscrit parfaitement l’ambiance qui règne dans l’univers rural
de nos campagnes les plus reculées. C’est un monde de rustres, de « culs
terreux » comme ils se nomment eux- mêmes, où les affaires sensibles se
règlent entre paysans, et non en faisant appel aux fonctionnaires de justice.
Un monde à part, parfaitement retranscrit par l’auteure.
« Fallait- il donner du grain à moudre aux moulins des mauvaises
langues ! Peut- être. Marie- couche- toi- là. Et comme un prénom prémonitoire,
Marie n'a plus été vierge à l'aube de ses quinze ans. » Le nœud de l’intrigue
tient dans le meurtre de Marie, dix- sept ans, fille des pharmaciens du patelin,
dont le corps a été retrouvé dans la Coulée, au lieu- dit de La Basse – Motte,
là où vivent les paysans. Loin de son univers de privilégiée, dans la Haute –
Motte. Qui a bien pu attenter aux jours d’une adolescente issue d’un
milieu privilégié ?
« Elle ne comprend pas les histoires de grands comme dit sa mère
quand elle veut se débarrasser du regard de moineau de sa fille qui la fixe par
en dessous. » En parallèle de l’enquête, le lecteur suit Marguerite, petite sauvageonne
qui traîne ses guêtres en tétant les manches de ses pulls partout où on ne
l’attend pas. La petite est quelque peu délaissée par ses parents, des éleveurs
débordés. Une gamine malmenée, harcelée à l’école mais dans l’indifférence
générale. Taiseuse comme son père, elle distille ses mots judicieusement.
Jusqu’à révéler des secrets dérangeants…
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