jeudi 16 janvier 2020

Cendrine, Paul Blanchot




Cendrine, Paul Blanchot

★★★★★

« Et le diable la toisait de là-haut. Debout. Nu. Rouge. Comme lorsqu'il l'avait prise. Ricanant d'elle. Dressé au sommet du mur d'enceinte comme à cet instant. » De qui ricane-t-il ainsi ? De Mylène, internée en asile psychiatrique. Cette femme de cinquante ans hurle, vocifère, griffe. Comment en est-elle arrivé là, à cet état qui n’est plus humain, mais pas animal non plus ?


Paul Blanchot a convoqué Faust et Méphistophélès pour réécrire une version actuelle du conte allemand qui narre leur pacte. Ici c’est Mylène, justement, qui va jouer le rôle du savant pauvre. Elle souffre d’un mal contemporain ; celui de ne pas pouvoir enfanter. 


Lorsqu’une voisine lui souffle l’adresse d’un magicien indien, elle se rue chez lui. Sacrifice, sortilèges et potions entrent en jeu. Elle se soumet. Elle se donne corps et âme. 

Neuf mois plus tard Cendrine et Delphine naissent. Mais attention, le démon va réclamer son dû : l’une des deux fillettes lui appartiendra. Mais laquelle ? Quand ? Comment ?
 


« Cendrine » est un conte cruel dans lequel le bien et le mal s’affrontent sur la place du village de Levain, situé en pays niçois. Le combat a lieu de nos jours. 


Le roman est dit « d’épouvante » mais vraiment, ce n’est pas le cas. C’est d’ailleurs parce que j’avais lu cette précision sur les blogs que je suis habituellement que j’ai osé me lancer dans cette lecture. D’habitude, il me suffit de lire un passage dans lequel se trouve un spectre entraperçu par le personnage principal  dans un rétroviseur pour me faire endurer trois nuits peuplées de cauchemars (cf « Le Signal » de Chattam !) ! Ici, pas de mauvais rêves, mais juste l’impression que des personnes vraiment mauvaises nous entourent ; il suffit d’ailleurs de regarder les informations à la télévision…

Bref, un roman noir, très noir, dans lequel on ne peut s’empêcher de se demander si effectivement, certaines personnes sont là, guidées par le bras du Mal absolu, ou si c’est simplement la nature qui dote certains d’un côté sombre, pour pouvoir éliminer les plus faibles de l’espèce. L’écriture, elle, est addictive. Son seul petit défaut a été pour moi de passer d’un personnage à un autre sans que cela soit spécifié, mais peut-être est-ce dû au format numérique adapté à ma liseuse (Kindle).



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