samedi 4 janvier 2020

Il aura fallu une seconde, Anne- Sylvie Pinel


Il aura fallu une seconde, Anne- Sylvie Pinel

★★★★☆

J’ai lu ce roman suite à une demande bien particulière puisque c’est le compagnon de l’auteure qui m’a contactée afin que je découvre la première publication romanesque de sa chère et tendre et que je puisse donner davantage de visibilité au talent de celle-ci. Force est de constater qu’il a bien fait d’insister car j’ai passé un bien bon moment en compagnie de la plume d’Anne- Sylvie Pinel. Notamment parce qu’il y a de la sincérité dans les pages de ce premier roman très bien écrit, mais aussi de l’empathie ; beaucoup d’empathie...


Pourtant, alors que l’on soupçonne rapidement une part autobiographique sous-jacente dans le récit de cette étape de milieu de vie, ce n’est en aucun cas un récit nombriliste. Bien au contraire, il s’agit plutôt d’un récit qui m’a fait penser à une quête initiatique qui aura pour but de pousser le lecteur à dresser, à son tour, un bilan sur les aspirations qu’il a pu avoir jadis et ce qu’il est advenu de tous ses rêves et de ses ambitions au moment présent.


Chaque chapitre de ce livre s’ouvre sur une citation d’auteur classique ou contemporain ; voire même de chanteuse à la mode (Clara Luciani, par exemple). De celles-ci, je retiendrais les mots d’Antoine de Saint-Exupéry : « Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ ». Pourquoi ? Parce que le récit commence par une fin, paradoxalement ; la fin d’une histoire d’amour longue de huit années déjà. En effet, Léa ne s’épanouit plus dans ce qu’elle pensait être l’histoire d’amour de sa vie : « Il fallait se rendre à l'évidence : à leur amour manquait l'harmonie, cet accord magique qui fait qu'une union peut vibrer, s'amplifier, et composer naturellement du Brel si on aime Brel, du Johnny si on aime Johnny, voire du Mozart si on est mélomane. »


Léa a 35 ans et elle s’ennuie dans un projet de vie banal déjà tout tracé. Elle aura le courage de réagir parce qu’elle en a assez de devoir coller à une société où « Les gens avaient tellement tendance à confondre le faire et l'être et à coller des étiquettes en fonction du job annoncé. » Elle veut revenir à ses rêves d’enfants : écrire, s’occuper des autres et danser. A bas les étiquettes !

Sa rencontre avec Carmen, danseuse de french cancan à l’esprit libre va l’aider à avancer dans son désir d’émancipation des carcans sociétaux. Et c’est en prenant conscience du fait que malgré ses airs enjoués et son éternelle bonne humeur, « Carmen avait verrouillé son cœur pour ne pas souffrir, et du même coup pour ne pas aimer », que Léa va sa lancer dans un projet tourné vers autrui, mais qui va lui permettre également de s’épanouir, au fil de rencontres bien étonnantes…

Le lecteur va s’attacher au personnage de Léa, c’est évident ! Son regard éclairé et sensible sur ses contemporains ne se fait pas sans une pointe d’humour qui déclenche quelques sourires. Si certains passages auraient pu être étoffés, l’ensemble de ce premier roman est une véritable réussite et nul doute qu’Anne- Sylvie Pinel fera partie des auteures à suivre dans les mois ou années à venir !

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