vendredi 7 avril 2023

Les femmes du bout du monde, Mélissa Da Costa (Albin Michel, 03/2023)



 Les femmes du bout du monde, Mélissa Da Costa (Albin Michel, 03/2023)

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Voilà un petit moment que le « phénomène » Mélissa Da Costa » m’intrigue. J’avais très envie de la découvrir avec « Tout le bleu du ciel », le roman qui lui a permis de se faire connaître, et puis j’ai vu qu’elle sortait un nouveau roman, dont le thème m’a véritablement attirée. Il y est question en effet d’une Française qui fait le choix de tout quitter pour aller travailler dans un camping au bout du monde, en Nouvelle- Zélande. Dépaysement total !

 

« "C'est chez toi", annonce Autumn.
Est- ce que Flore est déçue ? Elle n'en sait trop rien. Non, elle s'en moque. Elle est allée bien trop loin, physiquement, émotionnellement, géographiquement, pour se soucier encore de son confort. »
Le roman débute avec Flore, une Française qui fuit sa vie parisienne avec une détermination sans faille. Elle a choisi de se rendre dans un camping au bout du monde, en Nouvelle- Zélande. Sur place, elle rencontre le duo de gérantes, Autumn et Milly, mère et fille. Deux femmes au caractère aussi âpre que les conditions de vie du pôle Sud.

 

« "Quel duo de choc", songe Flore, amère. Milly, l'espèce endémique du bout du monde, incapable de voler. Flore, la putain de nuisible. L'opossum. » Flore change ses robes de citadine pour des vêtements de gros travaux. L’entretien journalier du camping est un travail physique souvent éprouvant. Heureusement, Milly se révèle être une jeune femme sensible et empathique. Un lien très fort va naître et se développer entre elles deux, malgré leur vécu et leur personnalité respectives.   

 

« - Oh, tu sais, les hommes épousent rarement les femmes qui les impressionnent. Ils préfèrent se marier aux autres, celles qui leur donnent l'impression d'être tout- puissants, celles qu'ils ont l'impression de devoir protéger. » Outre ce trio de femmes, il y a des hommes dans cette histoire. Des hommes qui ont déçu, des hommes qui sont partis, et d’autres qui ont disparu. Malgré cela, Flore, Milly et Autumn avancent, au rythme des contes maoris qui leur montrent chaque jour que leur vie est intimement liée à la nature.

 

Au final, un roman auquel on ne peut que s’attacher. Les personnages principaux, ces trois femmes réfugiées au fin fond de nulle part, sont si touchants qu’on regrette de les quitter en refermant le livre. Un récit qui est une ode à la nature, à nos instincts que l’on oublie trop souvent pour répondre à cette fameuse norme sociale qui nous gâche couramment, bien trop souvent, la spontanéité de la vie.

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