Les femmes du bout du monde, Mélissa Da Costa (Albin Michel, 03/2023)
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Voilà un petit moment que le « phénomène » Mélissa Da Costa » m’intrigue. J’avais très envie de la découvrir avec « Tout
le bleu du ciel », le roman qui lui a permis de se faire connaître, et
puis j’ai vu qu’elle sortait un nouveau roman, dont le thème m’a véritablement
attirée. Il y est question en effet d’une Française qui fait le choix de tout
quitter pour aller travailler dans un camping au bout du monde, en Nouvelle- Zélande.
Dépaysement total !
« "C'est
chez toi", annonce Autumn.
Est- ce que Flore est déçue ? Elle n'en sait trop
rien. Non, elle s'en moque. Elle est allée bien trop loin, physiquement,
émotionnellement, géographiquement, pour se soucier encore de son confort. »
Le roman débute avec Flore,
une Française qui fuit sa vie parisienne avec une détermination sans faille. Elle
a choisi de se rendre dans un camping au bout du monde, en Nouvelle- Zélande. Sur
place, elle rencontre le duo de gérantes, Autumn et Milly, mère et fille. Deux femmes
au caractère aussi âpre que les conditions de vie du pôle Sud.
« "Quel
duo de choc", songe Flore, amère. Milly, l'espèce endémique du bout du
monde, incapable de voler. Flore, la putain de nuisible. L'opossum. »
Flore change ses robes de citadine pour des vêtements
de gros travaux. L’entretien journalier du camping est un travail physique
souvent éprouvant. Heureusement, Milly se révèle être une jeune femme sensible
et empathique. Un lien très fort va naître et se développer entre elles deux,
malgré leur vécu et leur personnalité respectives.
« - Oh,
tu sais, les hommes épousent rarement les femmes qui les impressionnent. Ils
préfèrent se marier aux autres, celles qui leur donnent l'impression d'être
tout- puissants, celles qu'ils ont l'impression de devoir protéger. » Outre
ce trio de femmes, il y a des hommes dans cette histoire. Des hommes qui ont
déçu, des hommes qui sont partis, et d’autres qui ont disparu. Malgré cela,
Flore, Milly et Autumn avancent, au rythme des contes maoris qui leur montrent
chaque jour que leur vie est intimement liée à la nature.
Au final, un roman auquel on ne peut que s’attacher. Les personnages principaux, ces trois femmes réfugiées au fin fond de nulle part, sont si touchants qu’on regrette de les quitter en refermant le livre. Un récit qui est une ode à la nature, à nos instincts que l’on oublie trop souvent pour répondre à cette fameuse norme sociale qui nous gâche couramment, bien trop souvent, la spontanéité de la vie.
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