Qui après nous vivrez, Hervé Le Corre (Rivages noir, 01/2024)
💙💙💙
Ce roman a été publié en janvier 2024, et
bizarrement, je l’ai vu beaucoup passer sur les réseaux sociaux dédiés aux livres
ces dix derniers jours. L’occasion pour moi de le sortir de ma P.A.L. et de me
plonger de nouveau dans un récit post- apocalyptique.
« La toute petite fille se débat, tend
dans le noir ses poings minuscules. Elle hurle les yeux grands ouverts et sa
poitrine se gonfle de son cri puis se vide et tout son corps alors se raidit,
presque convulsif, puis hurle, hurle encore. Ce ne sont pas des pleurs, ça ne
dit pas une douleur physique. C'est le hurlement d'une terreur. » 2051. Rebecca donne la vie à Alice dans une France, un monde, en pleine
tourmente : une épidémie a décimé une bonne partie de la population et le
chaos commence à s’installer. Les forces de l’ordre ont l’autorisation de tirer
sur toute personne osant se rebeller. Alors que la petite atteint les neuf
mois, l’électricité est complètement coupée, et son père, Martin, disparaît.
« Son père lui avait expliqué que le
monde n'avait pas toujours été tel que le garçon le connaissait depuis sa
naissance. Bien des années plus tôt, lui- même enfant, il l'avait vu finir tel
un animal qui court encore, alors qu'on l'a touché à mort et qui crève en se
traînant, dépensant ses dernières forces pour fuir l'inéluctable, ignorant sans
doute vers quoi il rampe. » 2121. Nour et sa fille
Clara sont les descendantes d’Alice. Elles se sont associées à Marceau et son
fils, Léo pour pouvoir survivre dans un monde proche de celui de la saga « Mad
Max ». Ils vont de maison abandonnée en village déserté pour se procurer
de quoi manger, boire, et se défendre.
« En eux, comme les éclats enfouis d'un
diamant dans un trou, réside l'espoir qu'ils s'en sortiront, qu'une bifurcation
inattendue se produira dans leur vie et rendra possible une évasion, et leur
permettra de vivre le reste de leur temps à l'abri du désastre, discrets et
frugaux comme des fugitifs. » Entre Rebecca et Nour,
nous retrouvons Alice assujettie dans un « Domaine » où les femmes sont
les esclaves des hommes sur tous les points ; l’enfer.
Au final, un roman très bien écrit, très bien pensé, entre les trois temporalités qui permettent au lecteur de comprendre l’avancée du désastre. On sent bien l’influence de l’épidémie de Covid chez l’auteur mais aussi l’envie de faire prendre conscience de notre responsabilité en matière d’utilisation excessive des matières premières de notre planète et de notre manque de réaction concernant la pollution de notre environnement. Les mésaventures des femmes de ce roman sont poignantes, mais les digressions et les passages moralisateurs ont pesé sur mon intérêt pour ce livre.

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