Luna, Serena Giuliano (Robert Laffont, 03/2021 - 2022 pour la version poche)
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« J'ai
pris conscience que la vue sur la mer ne servait à rien, si tu n'étais pas là
pour l'admirer avec moi. » Cette phrase, c’est un père qui l’adresse à
sa fille, une fois sorti de l’hôpital après avoir subi une attaque cardiaque. Une
phrase qui paraît excessive, ou maniérée, livrée comme ça, mais qui vous retournera
comme une crêpe quand vous la lirez dans les dernières pages de ce roman…
« Mon père ne mérite pas que l'on souffre pour lui. Il
m'a si souvent répété qu'il ne fallait pas perdre son temps pour ceux qui n'en
valent pas la peine. J'aimerais être aussi insensible que lui, mais il faut
croire que les chiens font parfois des chats. » Luna se rend à l’hôpital dans lequel son père vient d’être
pris en charge alors que cela fait des années qu’ils ont coupé tout lien. Va-
-t- elle parvenir à lui pardonner les mauvaises décisions d’antan ?
« C'est peut- être à cause du souvenir de mon papa
d'avant. Celui avec qui j'allais au bar le dimanche matin manger une
sfogliatella - cette pâtisserie napolitaine dont je raffolais déjà gamine.
Celui que j'entends encore rire de me voir avaler ça goulûment, comme si j'en
découvrais chaque semaine la saveur unique. » Luna a quitté son père, mais aussi la ville de Naples, le
jour où sa mère a quitté le domicile conjugal pour refaire sa vie à Milan. Luna
a, elle aussi, abandonné à la fois son père mais aussi ses amis et sa cousine
adorée, Gina, en suivant sa maman, tout en étant persuadée de bien faire. Mais
les années ont passé et l’accident cardiaque de son père la met face à son
passé : a- t- elle vraiment fait une croix sur les membres de sa famille
qui avaient pourtant tellement compté durant son enfance napolitaine ?
« Ces dernières heures, Gina a commencé quasiment toutes
ses phrases par : "Et tu te souviens de .... ?" Elle m'a remémoré
tout un tas d'anecdotes, restitué de nombreux fragments de mon enfance que j'avais
perdus en chemin, d'instants passés qui appartiennent à une autre vie,
lorsqu'on était pleinement heureuses, et presque insouciantes.
Ce que l'on vit en ce moment même, je ne l'oublierai pas.
Rien ni personne ne devrait séparer deux femmes qui s'aiment. » Gina, la cousine de Luna, a longtemps fait office de sœur et
de meilleure amie. Restée à Naples, elle a construit sa vie malgré les
difficultés. Luna va alors se rendre compte de la valeur de ce qu’elle a perdu
en s’exilant – aveuglément ? - avec sa mère à Milan…
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