Et que quelqu’un vous tende la main, Carène Ponte (Fleuve, 04/2022)
💙💙💙💙💙
Le titre vous interpelle ? C’est en effet la deuxième phrase du refrain d’un titre bien connu du groupe Sinsemilla, intitulé « Tout le bonheur du monde ». Un joli clin d’œil pour une histoire qui colle parfaitement aux intentions de ladite chanson. Carène Ponte nous offre ici un roman aux portées psychologiques optimistes ; ou du moins, pleines d’espoir. Prêts pour un ascenseur émotionnel ?
« Il m'a fallu moins d'une minute pour perdre
le contrôle. Pour laisser échapper tout ce que je tenais à bout de bras depuis
des semaines. Comme lorsqu'on transporte un objet beaucoup trop lourd et
volumineux et qu'on le sent glisser un peu plus à chaque pas.
En moins
d'une minute tout a volé en éclats.
Ce matin-
là, j'ai perdu pied. » Le Jardin des Cybèles accueille des femmes qui ont craqué, un jour,
devant un quotidien devenu trop lourd à gérer, suite à un deuil, ou à un
traumatisme insubmersible. Des femmes brisées par la vie qui ont pris le chemin
de cette maison de repos, ultime recours à une tentative suicidaire.
« Lorsqu'elle a estimé que je n'avais plus
besoin d'elle, que j'étais assez grande pour me préparer avant de partir à
l'école, pour en revenir, expédier mes devoirs et me faire à manger, elle a
décidé de rattraper le temps perdu. J'avais dix ans, une grand- mère décédée,
un père qui avait foutu le camp et une mère qui me demandait de l'appeler
"Sabine" plutôt que "Maman". » Valérie souffre de ne pas savoir aimer ses filles,
n’ayant pas eu le « mode d’emploi » de la mère aimante et attentive.
Elle n’a pas connu l’amour maternel en amont et ne sait pas comment montrer à
ses filles ses propres sentiments. Avoir en plus un mari qui ne comprend pas,
une maison à gérer, des responsabilités toujours plus lourdes à assumer au
niveau professionnel. Valérie craque.
« Je propose de porter un toast aux jolies
rencontres, ces petits cadeaux de la vie qui nous aident à supporter tout le
reste, dit-elle en levant son verre. » Au Jardin des Cybèles, Valérie va rencontrer la jeune Anna,
au traumatisme ô combien douloureux (ce que j’ai pleuré…), mais aussi Charline,
qui tient le salon de thé et de pâtisseries situé à quelques mètres de la
maison de repos. Entre ces trois femmes aux profils et aux traumatismes
différents, va naître une formidable amitié, qui va permettre à chacune de
panser quelques plaies, mais surtout, de reprendre confiance en elle- même, et
plus simplement, dans le destin – leur destin.
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