mercredi 24 août 2022

Lulu, Léna Paul - Le Garrec (Buchet - Chastel, 08/2022)



 Lulu, Léna Paul - Le Garrec (Buchet - Chastel, 08/2022)

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Lulu n’est pas un petit garçon comme les autres. Premièrement, il déteste son prénom, Lucien, choisi par sa mère du fait de son amour pour les mélodies de Gainsbourg (Lucien Ginsburg de son vrai nom), ensuite il n’aime pas les autres, ne peut leur parler, et préfère rester en solitaire avec ses divers TOC. Les autres gamins de son âge le lui rendent bien, se moquant de lui dans la cour de récréation et l’ignorant trop souvent superbement. Mais lui, ne semble pas si malheureux ; de son point de vue aux contours candides, Lulu s’émerveille de chacune de ses trouvailles rejetées sur le sable par l’océan…

 

« Je suis le créateur du "Piscis detritivore".
Poisson d'un nouveau genre. A la constitution robuste, de la taille et de la forme d'un dauphin, pourvu d'un incommensurable système digestif, il se nourrit exclusivement de détritus. Il nettoie les mers de la pollution humaine, il rétablit l'équilibre salutaire. »
La passion pour les découvertes réalisées sur la plage devient très vite envahissante pour Lulu. Les habitants de nos océans n’ont plus aucun secret pour cet écolier qui passe son temps libre à dévorer les encyclopédies sur le monde marin pendant que ses camarades mènent leur vie d’enfant de manière plus « conventionnelle ».

 

« Si nous savions, si nous avions le pouvoir de savoir qu'un geste dérisoire répercuterait son écho sur l'ensemble de notre sablier, le ferions- nous ? On se focalise toujours sur les grandes décisions. Finalement, ce sont les petites, irréfléchies, qui bouleversent nos vies. » Lulu porte un regard innocent sur l’univers qui l’entoure. Que ce soit son quotidien à l’école et avec sa maman, ou la taille des étoiles composant le cosmos, il ne cesse de se poser des questions.

 

« Je lève le doigt, la main, le bras, le corps. Trop agacé, j'en oublie mon toc- toc. Et une fois debout, je déclare haut et fort :
"Je récupère ce que la plage refoule, ce que la mer rejette. Qui est malade ? La mer ou moi ? "
Silence. Un silence profond, un silence qui ensevelit en un claquement de mots la pitié et le dégoût. Un silence de honte. »
Une bouteille contenant un message va donner une autre dimension au quotidien de Lulu. Le voilà qui s’ouvre aux autres, mais uniquement par le biais de la correspondance. Et puis voilà le collège et le lycée où notre personnage va cultiver sa différence. Pour quel avenir ?

 

Au final, un roman plutôt court dans lequel j’ai eu du mal à trouver mes marques. L’écriture est certes poétique et habile, mais difficile de contextualiser le parcours de Lulu avec des éléments précis. Je n’aime pas me poser tant de questions au sujet d’un personnage et cela m’a ici clairement empêchée de m’attacher à Lulu, et encore moins à sa mère, dont l’histoire arrive à la toute fin. L’écriture est belle, mais le sujet reste trop imprécis, à mon avis.  

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