Silence, Benoît Séverac (Syros, 09/2011)
Un coup de fil passé au petit matin par un hôpital annonçant à des
parents que leur fils est dans le coma suite à une prise massive de drogue ;
quel traumatisme ce doit être ! Benoît Séverac aborde une nouvelle fois un
fait sociétal dramatique actuel dans un roman dédié à la jeunesse. Et il le
fait avec intelligence, sans discours moralisateur.
« Il n'entendait plus rien, il était comme
sourd. Il a cru qu'on l'avait kidnappé et drogué, qu'on voulait le rendre fou
en le privant de la vue et de l'ouïe.
Puis il s'est souvenu de la fête Saint- Michel, de
l'ecstasy. » Jules, quinze ans, est sorti en douce avec ses amis. Pour
épater la jolie Camille, il achète deux comprimés d’ecstasy. Il les avale coup
sur coup, et après, c’est le trou noir.
« Il a pensé "musique" avant de
se rendre compte qu'il ne pourrait plus jamais en écouter. Sa gorge se serre,
c'est un gouffre qui vient de s'ouvrir sous ses pieds. » Jules, en se réveillant après plusieurs
semaines de coma, découvre qu’il est sourd. Et l’atteinte est irrémédiable.
« - Faut savoir dans quelle société tu
veux vivre, et agir en conséquence. Ça demande du courage. » Jules se retrouve rapidement rattrapé par les
événements et la police vient l’interroger : la drogue fait des ravages et
ils ont besoin d’y mettre un terme. Osera- t- il parler ou se réfugiera- t- il
dans sa surdité ?
Au final, un roman qui se lit facilement car il
va droit au but. Pas de fioritures ni de trémolo. L’histoire de Jules nous
touche immédiatement ; on est à ses côtés quand il se réveille, quand il s’évanouit
et quand il se questionne. A faire lire à nos ados ; indiscutablement !
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