L’impossible retour, Amélie Nothomb (Albin Michel, 08/2024)
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Entrer dans la lecture du dernier Nothomb, c’est
pour moi comme retourner, un peu, à la maison. Il faut dire que j’ai lu
quasiment tous les romans de l’autrice, excepté lors de ma période de « désamour »,
de 2013 à 2020. Si j’aime le langage de l’auteure, je n’aime pas qu’elle ne me
raconte pas d’histoire. C’est pourquoi j’étais un peu sur la réserve quant à « L’impossible
retour » : allait-elle me raconter un récit tangible sur ce voyage au
Japon ou allais- je rester sur ma faim du fait de métaphores alambiquées ?
« La nostalgie : je ne m'y étais déjà que
trop adonnée. Il s'agit de ma pathologie invétérée. Il faut donc que je lui
résiste. N’était-il pas temps que je redécouvre le Japon sans être obsédée par
ce que j'y avais vécu ? » La nostalgie d’Amélie Nothomb n’est pas
nouvelle pour qui la suit depuis un moment. Une enfance vécue là- bas en plein
amour avec une nounou merveilleuse, un retour professionnel mitigé mais qui va
déclencher un profond respect pour la civilité nippone, une histoire amoureuse,
et des milliers de souvenirs avec le papa, ambassadeur, adoré. La nostalgie « nothombienne »
se mesure et se comprend.
« Il y a peu d'ivresse qui valent la
lecture d'un roman que l'on croirait écrit pour soi. » A part, comme si
Amélie avait besoin d’un support littéraire pour continuer à écrire chaque
matin, Huysman l’accompagne, avec « A rebours ». L’occasion de s’échapper
des rapports humains réels imposés par Pep, l’amie qui l’a emmenée sur ces
terres, espérant faire d’elle un guide du Japon contemporain.
« Je n'y arrive pas. C'est une phrase que
je me répète cinquante fois par jour, et pas uniquement sur le sol nippon. Il
n'empêche que c'est le pays du Soleil- Levant qui m'a appris ce sentiment effroyable
: je n'y arrive pas. A quoi ? A tout, à rien. A vivre au Japon. A vivre. » Cet aveu m’a
laissée pantoise. Il est vrai que ce roman laisse transparaître des émotions de
la part de cette auteure que l’on a parfois du mal à comprendre du fait de son
excentricité. Comme une main tendue…
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