samedi 21 septembre 2024

L’impossible retour, Amélie Nothomb (Albin Michel, 08/2024)


 

L’impossible retour, Amélie Nothomb (Albin Michel, 08/2024)

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Entrer dans la lecture du dernier Nothomb, c’est pour moi comme retourner, un peu, à la maison. Il faut dire que j’ai lu quasiment tous les romans de l’autrice, excepté lors de ma période de « désamour », de 2013 à 2020. Si j’aime le langage de l’auteure, je n’aime pas qu’elle ne me raconte pas d’histoire. C’est pourquoi j’étais un peu sur la réserve quant à « L’impossible retour » : allait-elle me raconter un récit tangible sur ce voyage au Japon ou allais- je rester sur ma faim du fait de métaphores alambiquées ?

« La nostalgie : je ne m'y étais déjà que trop adonnée. Il s'agit de ma pathologie invétérée. Il faut donc que je lui résiste. N’était-il pas temps que je redécouvre le Japon sans être obsédée par ce que j'y avais vécu ? » La nostalgie d’Amélie Nothomb n’est pas nouvelle pour qui la suit depuis un moment. Une enfance vécue là- bas en plein amour avec une nounou merveilleuse, un retour professionnel mitigé mais qui va déclencher un profond respect pour la civilité nippone, une histoire amoureuse, et des milliers de souvenirs avec le papa, ambassadeur, adoré. La nostalgie « nothombienne » se mesure et se comprend.

« Il y a peu d'ivresse qui valent la lecture d'un roman que l'on croirait écrit pour soi. » A part, comme si Amélie avait besoin d’un support littéraire pour continuer à écrire chaque matin, Huysman l’accompagne, avec « A rebours ». L’occasion de s’échapper des rapports humains réels imposés par Pep, l’amie qui l’a emmenée sur ces terres, espérant faire d’elle un guide du Japon contemporain.

« Je n'y arrive pas. C'est une phrase que je me répète cinquante fois par jour, et pas uniquement sur le sol nippon. Il n'empêche que c'est le pays du Soleil- Levant qui m'a appris ce sentiment effroyable : je n'y arrive pas. A quoi ? A tout, à rien. A vivre au Japon. A vivre. » Cet aveu m’a laissée pantoise. Il est vrai que ce roman laisse transparaître des émotions de la part de cette auteure que l’on a parfois du mal à comprendre du fait de son excentricité. Comme une main tendue…

Au final, un cru que j’ai apprécié. La part autobiographique est indéniable, et elle est touchante quand on sait l’importance qu’a eu le Japon dans la vie personnelle d’Amélie Nothomb. Pour ces raisons, je pense que ce n’est pas un roman à lire pour découvrir l’œuvre de l’auteure. Mais pour ceux qui la connaissent, c’est un récit qui ne pourra que les toucher.  

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