Signalements, Karine et Laurence Brunet- Jambu
★★★★★
Cet essai a été pour moi une lecture – choc : je n’ai
pas lâché le livre pendant deux jours puis j’ai passé quasiment une nuit
blanche à ressasser ce que j’avais lu… Ce qui y est révélé, tant des agissements
de pervers que des dysfonctionnements de la justice française, fait froid dans
le dos. Voilà une phrase qui en dit long sur le calvaire qu’ont vécu
Karine et Laurence : « Il faut le dire haut et
fort en France nous ne protégeons pas assez les enfants des violences sexuelles
et des violences familiales. »
Le comédien Bruno Solo, qui signe la préface en
tant que parrain de l’association « La Voix de l’Enfant » ne dit pas
mieux.
Laurence Brunet- Jambu est la présidente de l’association
Alexis Danan de Bretagne qui s’occupe d’enfants maltraités et abusés. Elle
témoigne : « Je ne sais pas ce qu'il est advenu de mon appel au
119. Visiblement rien. Encore une fois. Des signalements de partout et rien ne
se passe. Un pédophile et une mère condamnée pour avoir tué son enfant vivent
avec une gamine de six ans et tout va pour le mieux dans le meilleur des
mondes. » Cette gamine, c’est la nièce de Laurence, qui très vite, va
se rendre compte que quelque chose ne va pas dans le comportement de la petite,
mais aussi celui de ses parents. Ceux-ci en effet hébergent Roland Blaudy, un pédophile
récidiviste et ne voient aucun inconvénient à lui laisser la petite…
Les services sociaux sont pourtant mis au courant. Ils
fermeront les yeux.
Pour Laurence, sa petite nièce se trouve « dans la fosse septique de l'Enfer. » Elle va se battre pour l’en sortir.
Vont alors se succéder des signalements, quatorze en tout, de
la part de Laurence, mais aussi de voisins et d’institutrices, mais aucun ne
débouche sur un retrait définitif de l’enfant du milieu malsain dans lequel
elle vit. On va même accuser Laurence de déranger les services judiciaires pour
rien : « Nous ne sommes rien face à ces personnes qui
représentent la justice. Mais de quelle justice parle- t- on ? ».
Il faudra la rencontre avec un avocat, Patrice
Reviron, qui lui, fera enfin preuve d’empathie envers Laurence et sa nièce,
ainsi que d’une capacité réelle de compréhension de la globalité de l’affaire, et
le reportage d’une journaliste, Delphine Welter, particulièrement affectée par
l’histoire de Karine, pour que la justice française accepte d’écouter la jeune
fille, et surtout, de croire à ses propos.
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