Poussière d’homme, David Lelait (Pocket, 04/2006)
💙💙💙
« Au presque commencement de ma vie, je t'ai
perdu, toi avec qui je voulais la finir. » Ce roman autobiographique raconte la trop brève
histoire d’amour entre l’auteur et cet homme qui ne sera pas nommé mais dont on
sait que le prénom n’est constitué que de trois lettres. Pourquoi tant de
discrétion ? Parce que cette relation homosexuelle n’a jamais été vécue au
grand jour, jamais assumée face aux trop nombreux préjugés de notre société.
« Je ne suis ni frère ni mari, je ne suis
rien qui se nomme ou s'inscrive dans la pierre. Je ne suis que l'autre bout
d'un lien de cœur aujourd'hui invisible à la face du monde. » Aux douleurs du deuil s’ajoute l’impossibilité de
faire reconnaître son statut de compagnon de l’être aimé, de l’inscrire sur la
pierre tombale qui représentera sa dernière demeure.
« J'aurais tant fait que ce conditionnel
aurait été un futur simple. » Cet amour inconditionnel aurait tellement mérité de s’épanouir dans le
futur. Mais le cancer en a malheureusement décidé autrement…
Au final, un roman vraiment émouvant, des phrases
comme des cris du cœur qui ne peuvent que toucher le lecteur. J’ai été émue
mais en ce qui me concerne, j’ai du mal à lire des récits essentiellement
introspectifs, donc je n’ai pas réussi à m’attacher au couple de personnages,
trop évanescents. Malgré cela, je reconnais que les phrases font mouche, atteignant
le cœur d’une flèche douloureuse et directe. Mais à lire uniquement en cas de
moral au beau fixe !
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