mardi 15 février 2022

Le guerrier de porcelaine, Mathias Malzieu (Albin Michel, 01/2022)

 


Le guerrier de porcelaine, Mathias Malzieu (Albin Michel, 01/2022)

 💙💙💙

Lire un roman de Mathias Malzieu est toujours un exercice de nage entre deux eaux pour moi. En effet, j’adore sa prose poétique et ses jeux de mots, mais je reproche toujours à ses histoires de manquer de profondeur. C’est encore le cas ici : j’ai apprécié nombre de phrases, mais j’ai regretté la légèreté des faits racontés …

 

« Faut- il s'entraîner à se souvenir ou s'entraîner à oublier ? Je ne me souviens pas toujours très bien, je n'oublie pas très bien non plus. » Le jeune Mainou vient de perdre sa maman et la petite sœur qui venait de naître. Nous sommes en juin 44 et le papa est un membre actif de la Résistance. Il est nécessaire d’envoyer le petit chez sa grand- mère afin que le père puisse continuer ses activités. Mais voilà, la mamie vit en zone occupée. Le petit Germain va donc devoir traverser la ligne de démarcation caché dans une charrette à foin.

 

« Désobéir tout le temps, c'est à peu près aussi stupide que d'obéir tout le temps, mais ça a le mérite d'être un tout petit peu plus divertissant. Regarde ces abrutis de nazis, on en est là parce qu'ils sont tous partis du principe qu'il fallait obéir sans réfléchir. » Une fois arrivé sain et sauf à la Frohmüle de sa mamie Elise, Germain va devoir continuer à se cacher. Toute sortie de la maison ou apparition en cas de visite lui sont formellement interdites. Difficile pour un petit garçon bien curieux !

 

« La grande santé, c'est l'âme ! Et une âme qui ne se nourrit ni de poésie ni d'imagination, une âme qui ne réfléchit pas, ça pourrit ! » Mainou trouve de quoi mettre des étincelles de poésie dans sa vie, grâce à son oncle Emile, notamment, ainsi qu’à Sylvia, qui écrit des poèmes d’amour. Et sans compter la nature environnante et le bébé cigogne, qu’il emmène partout, qu’il baptisé Marlène Dietrich !

 

Ce récit qui a la forme d’une longue lettre rédigée à sa maman, porte bien les accents de l’innocence de l’enfance. En plein milieu des bombardements, Mainou aimerait bien avoir d’autres préoccupations que celle d’aller se réfugier dans une cave. Il ne comprend pas pourquoi il se retrouve sans mère ni père en si peu de temps, et sa solitude est palpable dans l’expression « un pourlinstant » qu’il utilise à foison. Une histoire mélancolique et rêveuse, à l’image de l’artiste !

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