La Faussaire, Patricia Delahaie (Belfond, 02/2022)
Ah, la crise de la
cinquantaine !! Elle en a fait couler de l’encre ! Des couples qui
ont plus de vingt ans de vie commune, des enfants qui quittent le foyer, et la
crainte de ne plus être désirable, avec ces rides, ces cheveux en moins et ces
poignées d’amour…. Elle prend de court Paul Ménard, un médecin de village
dévoué et respecté lorsqu’ un jour apparaît sous ses yeux le sosie de Marilyn
Monroe, à côté de laquelle Hélène, sa femme parait soudainement bien fade…
« Et voilà que ce corps allongé dans un sac
change l'ivresse en gueule de bois. » L’intrigue commence le lendemain de la victoire des Bleus en
1998. Les voisins de la famille Ellis sont éberlués de voir un corps être
évacué de la maison. Mais qui a bien pu succomber en cette nuit de liesse
nationale ?
« La chaleur du feu de cheminée, la lumière
orangée diffusée par la bougie, le sapin illuminé de boules et de guirlandes,
la photo de Marilyn si bien choisie et cette femme sublime qui le gâte... Il
voudrait qu'une météorite tombe sur la Terre et arrête le temps sur ce bonheur
ultime. » Retour en arrière. Notre
bon docteur Ménard tombe pour une femme ; sa nouvelle patiente, Camille,
femme de militaire, cette blonde diaphane et mélancolique à la manière de
Marilyn, qui déjà, lui faisait penser à sa défunte mère.
« Quand un homme est volage, c'est dans sa
nature, dit-on. S'agissant d'une femme, c'est un scandale. Nous sommes très
habituées à cette injustice morale. » Paul Ménard ne pense pas faire de mal. Il est juste tombé
amoureux ; un amour fou, partagé, qui le poussera à toutes les erreurs,
même l’ultime, pour répondre au mieux à ce rôle de chevalier blanc qui sauve sa
belle de toutes ses souffrances ; mais à quel prix ?
Au final, un thriller qui se dévore. La quatrième
de couverture, et c’est dommage, nous annonce la fin de l’intrigue. Malgré
cela, j’ai adoré voir comment une femme pouvait extrapoler pour mettre un homme
dans sa poche et arriver à ses fins. J’ai adoré la retranscription (fictive,
même si le récit est inspiré d’une histoire vraie) du procès qui met en lumière
la complexité psychique du personnage de Camille, entre mythomanie et bêtise
crasse. N’est pas le plus intelligent celui qui croit l’être. Une plume fluide
et addictive à suivre !
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