dimanche 21 janvier 2024

Le jour où mon père a disparu, Benoît Séverac (Syros, 01/2020)


 

Le jour où mon père a disparu, Benoît Séverac (Syros, 01/2020)

💙💙💙💙

Ce roman se déroule dans la région Occitanie, dans laquelle je vis depuis douze ans maintenant, et j’ai beaucoup aimé apprendre quelques pans de son histoire, en lien avec les Cathares et le Front de libération de l’Occitanie. L’histoire fictive de la famille Tonon, impactée par les actes de rébellion des siens m’a captivée.

« J'avais fini par me faire une raison, et par renoncer à l'idée de demander des explications à mes parents : que s'était- il réellement passé au sein de ma famille ? Pourquoi mes parents et moi étions- nous des parias dans le village ? » Etienne, quinze ans, et sa famille sont rejetés par les habitants de Saint- Couat, dans l’Aude. Pourquoi ? L’adolescent n’a que des suppositions pour répondre à ses doutes, mais sa solitude le pèse…

« Dans l'Aude, on est très fiers de ce passé, de nos origines.
Moi- même, je me sens dépositaire de cet héritage, mais il est parfois lourd à porter ; parce qu'être occitaniste ne reflète pas une réalité uniforme. Ce n'est pas quelque chose de bien défini. Les occitanistes appartiennent à des milieux, des courants différents, ils ne sont pas d'accord sur tout. »
Le père et l’oncle d’Etienne ont appartenu au Front de Libération de l’Occitanie, mais l’attentat que le groupe a perpétré quelques années a semé la division dans la famille : si l’oncle a été emprisonné, le père a été accusé de délation. Qui dit vrai ?

« J'aurais préféré que rien n'arrive, quitte à rester dans l'ignorance. Cela aurait été plus confortable. » Il suffit qu’un membre du F.L.O s’évade de prison pour que les deux frères Tonon reprennent contact. Mais cela va être l’occasion pour Etienne de découvrir des secrets bien dissimulés. Et difficile à accepter.

Au final, j’ai été captivée par ce roman jeunesse qui lit si bien la fiction et l’Histoire. Le régionalisme permet de s’ancrer dans une terre mais provoque aussi un manque d’empathie envers les « nouveaux ». L’histoire d’Etienne et de sa famille montre que ce n’est pas une généralité ; que la rancœur a la dent dure et qu’il est toujours difficile d’être accepté ailleurs. Et j’en sais quelque chose…

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