La Lignée, Aurélie Valognes (Fayard, 02/2024)
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Je ressors très émue de cette lecture
particulière. Même si le texte est fictif, il ne ressemble pas à un roman
ordinaire, par sa forme épistolaire, et puis par son thème, l’écriture, et plus
particulièrement l’écriture au féminin et les bouleversements que cette
activité engendre tant dans la sphère familiale que dans le regard de la
société, à vingt ans d’écart.
« Lire, ce n'est pas un état d'esprit, c'est un état
d'espoir. Une génération qui lit est une génération qui pense, réfléchit,
questionne le monde, doute, écoute, veut comprendre, est prête à changer
d'avis, respecte les différences, montre de l'empathie et de la sensibilité. »
La première
lettre est rédigée par Louise, dix ans. Elle s’adresse à son auteure favorite,
Madeleine, lui avouant son souhait de devenir elle aussi romancière. L’écrivaine,
après avoir connu le succès, vit recluse au bout de la Bretagne, seule avec son
chien, son jardin et la mer à ses pieds. Elle va sortir de sa solitude en
répondant à chacune des lettres envoyées par Louise, et suivre peu à peu l’émergence
de cette nouvelle auteure.
« Une femme qui lit est une femme dangereuse, une femme
qui réfléchit est une femme dangereuse, alors une femme qui écrit... Oui, c'est
dangereux. Dangereux parce qu'on ne maîtrise pas la réaction des autres et que
cela se répercute dans notre vie. » Le quotidien de Louise va profondément être
bouleversé par l’obsession de l’écriture. S’invite alors un regard sur la place
des femmes dans le milieu littéraire. Longtemps cachées, « anonymées »,
elles se retrouvent encore trop souvent assignées aux tâches ménagères et à l’éducation
des enfants. Pour une femme, vouloir écrire à tout prix, c’est encore aujourd’hui
au prix de nombreux sacrifices et source de lourds préjugés.
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