Le jeune homme, Annie Ernaux (Gallimard, 05/2022)
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« Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu’à
leur terme, elles ont été simplement vécues. » Cette phrase est en exergue de ce très court récit autobiographique.
Quelques pages qui racontent une relation intense mais hors norme, que ça soit
lors de son déroulement en 1999, ou encore aujourd’hui : une histoire
d’amour entre une femme de cinquante- quatre ans et un étudiant de trente ans
son cadet…
« J'espérais que la fin de l'attente la plus violente qui soit,
celle de jouir, me fasse éprouver la certitude qu'il n'y avait pas de
jouissance supérieure à l'écriture d'un livre. » Pour Annie Ernaux, l’amour et les mots sont intimement liés, et cela
depuis son plus jeune âge. Ce court texte n’échappe pas à la règle, voguant
entre l’un et les autres.
« Il me vouait une ferveur dont, à cinquante- quatre ans, je
n'avais jamais été l'objet de la part d'un amant. » Et malgré les regards en biais qui suivent le couple, on ne peut que se
rendre compte de la véracité de l’adage : « l’amour n’a pas d’âge ».
Alors pourquoi accepte- t- on qu’un homme soit en couple avec une femme de trente
ou vingt ans de moins que lui, alors que, lorsque c’est la femme qui est l’aînée
du couple, on ne croit pas une seconde à la véracité de leur relation, et on
crie presque à l’inceste ?
« Il m'arrachait à ma génération mais je n'étais pas dans la
sienne. » Malgré la force des sentiments qui les lient, l’auteure
et son amoureux se retrouvent en décalage sur les souvenirs sociétaux qui les ont
construits. Mais pour l’auteure, cette relation a clairement été l’occasion de
replonger, durant quelques mois, dans ce qui fut sa jeunesse…
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