★★★★☆
Je me souviens avoir été très émue par les larmes de
Robert Badinter lorsqu’il est venu présenter ce livre dans l’émission « La
Grande Librairie ». Lui, si digne, dissertait sans fin sur cette
grand-mère avec qui il avait passé de si bons moments, peut-être même grâce à
qui il a eu une si belle enfance; celle dont il dit regretter « de ne pas
lui avoir dit plus souvent combien » il l’aimait. Regret éternel des
vivants face au désarroi engendré par la disparition trop rapide, inattendue de
proches adorés…
Dans ce témoignage qui relate la vie d’Idriss, c’est l’Histoire
des Juifs de Bessarabie dont il est question, ayant vécu dans des « shtetel »
dans l’ouest de la Russie paisiblement, puis devenus gênants suite à la montée
de l’antisémitisme dès le début du XXème siècle. Idiss n’a jamais appris à lire
ni à écrire, mais elle a eu la chance d’avoir pour mari un être éclairé,
Schulim. C’est lui, en effet, qui va sentir le danger s'intensifier pour les gens de
leur confession, et qui va organiser un exil vers la France pour leurs deux fils,
puis pour eux-mêmes, les parents, ainsi que pour leur fille Chifra, qui sera rebaptisée
d’un prénom plus européen : Charlotte.
Celle-ci, une fois jeune fille en France, rencontrera Samuel,
rebaptisé Simon. Ils auront deux fils, dont Robert.
Cette « biographie familiale » est captivante. On
a pu lire beaucoup de récits narrant l’antisémitisme ambiant, en France, sous l’Occupation,
et j’avoue avoir été bousculée par le récit de Robert Badinter, qui nous raconte
son vécu en tant qu’enfant, puis jeune adolescent, de cette période, une des
plus sombres de notre Histoire…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.