La police des fleurs, des arbres et des forêts, Romain Puértolas
★★★★★
Comme j’ai
aimé la fantaisie de ce roman ! En ces journées sombres et pluvieuses du
début de l’hiver, c’est un rayon de soleil qui a jailli d’entre les pages du
dernier roman de Romain Puértolas, auteur talentueux à l’imagination débordante !
Celui-ci nous
emmène en 1961, dans le village de P., situé en France, entre montagnes et mer.
Un officier de police de la grande ville de M. y a été mandaté pour résoudre un
crime atroce : un certain Joël, apprécié dans tout le village a été égorgé, démembré
et les huit parties de son corps ont été découverts dans des sacs en papier des
Galeries Lafayette, jetés dans une cuve à confiture de l’usine appartenant au
maire.
Pour les 300 habitants
de M., c’est une véritable tragédie.
Une fois sur
place, l’inspecteur va découvrir avec consternation que Joël a déjà été
autopsié (par le vétérinaire qui fait aussi office de médecin généraliste du
village) et enterré. Il donc va devoir partir à la recherche d’indices avec
fort peu de ressources. Il part à la rencontre des proches de Joël :
Félicien, son tuteur, accusé par sa voisine de maltraitance ; le maire, parfait
arriviste ; la jolie fleuriste, Elvire, ainsi que le garde-champêtre, qui
va l’accompagner dans cette enquête délicate dans une campagne où le silence
est roi.
L’officier de
police est un jeune homme de vingt-quatre ans, et l’auteur en joue. Il en fait
un personnage sympathique, plein d’une délicatesse qui le rend attachant. On
chemine avec lui sur ces chemins ruraux parfois étonnants (le coin où pousse de
l’herbe rouge, par exemple) dans la période de l’après-guerre durant laquelle
les progrès techniques vont profondément transformer nos habitudes
(le développement des supermarchés, notamment). La police scientifique n’en est qu’à
ses balbutiements, et il est comique de lire les tactiques de l’inspecteur pour
pouvoir enregistrer ses dépositions (même si, un anachronisme s’est glissé dans
le récit lorsqu’il est question des boîtes noires des avions, inventées en 1965
et donc, encore inconnues en 1961).
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