lundi 23 décembre 2019

La police des fleurs, des arbres et des forêts, Romain Puértolas


La police des fleurs, des arbres et des forêts, Romain Puértolas

★★★★★

Comme j’ai aimé la fantaisie de ce roman ! En ces journées sombres et pluvieuses du début de l’hiver, c’est un rayon de soleil qui a jailli d’entre les pages du dernier roman de Romain Puértolas, auteur talentueux à l’imagination débordante !
Celui-ci nous emmène en 1961, dans le village de P., situé en France, entre montagnes et mer. Un officier de police de la grande ville de M. y a été mandaté pour résoudre un crime atroce : un certain Joël, apprécié dans tout le village a été égorgé, démembré et les huit parties de son corps ont été découverts dans des sacs en papier des Galeries Lafayette, jetés dans une cuve à confiture de l’usine appartenant au maire.

Pour les 300 habitants de M., c’est une véritable tragédie. 


Une fois sur place, l’inspecteur va découvrir avec consternation que Joël a déjà été autopsié (par le vétérinaire qui fait aussi office de médecin généraliste du village) et enterré. Il donc va devoir partir à la recherche d’indices avec fort peu de ressources. Il part à la rencontre des proches de Joël : Félicien, son tuteur, accusé par sa voisine de maltraitance ; le maire, parfait arriviste ; la jolie fleuriste, Elvire, ainsi que le garde-champêtre, qui va l’accompagner dans cette enquête délicate dans une campagne où le silence est roi.


L’officier de police est un jeune homme de vingt-quatre ans, et l’auteur en joue. Il en fait un personnage sympathique, plein d’une délicatesse qui le rend attachant. On chemine avec lui sur ces chemins ruraux parfois étonnants (le coin où pousse de l’herbe rouge, par exemple) dans la période de l’après-guerre durant laquelle les progrès techniques vont profondément transformer nos habitudes (le développement des supermarchés, notamment). La police scientifique n’en est qu’à ses balbutiements, et il est comique de lire les tactiques de l’inspecteur pour pouvoir enregistrer ses dépositions (même si, un anachronisme s’est glissé dans le récit lorsqu’il est question des boîtes noires des avions, inventées en 1965 et donc, encore inconnues en 1961).

J’ai souri très souvent, et même si j’ai vu venir la résolution de l’intrigue assez tôt, j’ai savouré la fin comme si de rien n’était, charmée par l’écriture de ce passage ! Un coup de maître !

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