★★★★☆
C’est la première fois que je lis un roman de Louise
Mey et je reconnais que sa popularité est méritée.
Ce thriller psychologique met en scène Sandrine, qui est
une jeune femme timide, complexée par son corps, élevée par un père qui la
traitait de « grosse vache » et qui avance dans la vie de la manière
la plus discrète possible, embarrassée par son corps : « Elle a encore dû grossir, cette pensée lui coule dessus comme un souffle
sur un cygne. Elle devrait se recroqueviller toute entière, paniquer, perdre
pied à cette idée, mais comment faire tomber quelqu'un qui se débat déjà, à
genoux, lentement et avec des gestes patauds, dans des méandres de sable
mouvant ? »
Un jour, elle tombe sous le charme d’un « homme
qui pleure » à la télévision parce qu’il a perdu sa femme, disparue mystérieusement alors qu'elle faisait son jogging quotidien. Sandrine va tout mettre en
œuvre pour le rencontrer, pour se rendre indispensable, elle qui ne rêve que de
donner de l’amour. L’homme est sous le charme de Sandrine. Il lui fait même une
place chez lui, auprès de Mathias, son fils.
Mais voilà que quelques mois plus tard, la première
femme réapparaît. Elle est vivante. Elle va donc revenir auprès de son homme,
auprès de son fils. Que va alors devenir Sandrine, la « deuxième femme » ?
De fil en aiguille, c’est une réalité qui n’est pas
belle à voir qui va se révéler. Le phénomène #Metoo a débloqué la parole des
femmes victimes de violences conjugales dont l’emprise, manipulation
psychologique, est une forme. L'homme positionne la femme plus bas que terre : « elle n'est
pas cultivée, non, il le lui répète assez, elle vient de la crasse et elle n'a
pas à péter plus haut que son cul ». C'est d'une violence inouïe...
Ce qui est sûr, c'est que j'ai désormais très envie de lire les autres romans noirs de cette auteure talentueuse !
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