Le chant de nos filles, Deb Spera (Charleston, 01/20)
★★★★★
Quel beau roman ! Deb Spera signe là son premier roman et nous offre
une histoire envoûtante et percutante. Les personnalités de Gertrude, Retta et
Annie vont rester longtemps dans mon esprit ; j’en suis sûre.
Nous sommes en 1924, en Caroline du Sud. Les alligators pullulent dans les
marais et il faut bien faire attention à l’endroit où l’on pose le pied.
Gertrude sait comment procéder. Elle a été élevée comme un garçon et sait chasser
et manier les armes. Hélas, cela ne l’empêche pas d’être victime des coups de
son mari alcoolique.
Retta est descendante des esclaves exploités par les colonialistes
européens. Même si elle jouit d’une liberté relative, elle demeure au service
des Blancs. Ceux-ci, ce sont les Coles. La mère, Annie, est tiraillée entre un
mari autoritaire, ses deux fils si différents et le questionnement lié à la
fuite de leurs deux filles qui ont brutalement coupé les ponts avec leur
famille. Alors que le « Campement », grand rassemblement politique, s’annonce,
elle va faire une découverte qui va la perturber profondément…
Le lecteur suit le destin croisé de ces trois femmes qui, malgré les coups,
la misère, les trahisons et les terribles secrets, se tiennent droites, le
poing levé et la tête haute. Le talent de l’auteure réside dans la construction
de ses personnages. Ils sont si bien aboutis psychologiquement parlant, que l’on
ne peut qu’avoir la sensation de vivre leurs mésaventures en même temps que les
héroïnes !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.