mercredi 19 octobre 2022

Partie italienne, Antoine Choplin (Buchet - Chastel, 08/2022)



Partie italienne, Antoine Choplin (Buchet - Chastel, 08/2022)

💙💙💙💙 

J’avais déjà entendu parler d’Antoine Choplin mais je n’avais encore jamais eu l’opportunité de le lire. C’est désormais chose faite et je peux dire que je comprends qu’on parle de lui tant sa plume est habile, cultivée et agréablement poétique.

 

« Sur l'échiquier finement marqueté, les pièces projettent leurs ombres élégantes. Avec nonchalance, l'index de l'homme qui s'est assis en face de moi glisse un instant sur le plateau pour épouser les contours de deux ou trois d'entre elles. » Le narrateur, prénommé Gaspard, est un artiste plasticien français de renom. Alors que sa popularité n’a de cesse de croître, il part à Rome pour une parenthèse de repos et de réflexion. Dans ses bagages, un échiquier, qu’il pose sur la table d’un café, afin de se mesurer aux joueurs de passage.

 

« Pour mes sens un brin assoupis, les coudes sur le bord de la table et le menton en pesée sur mes deux poings réunis, elle n'est d'abord qu'une demi- silhouette furtive, augmentée d'un effet de drapé, celui d'une jupe ou d'un bas de robe au tissu rêche et clair. Un grand sac à main se retrouve pendu par sa bandoulière au dossier de la chaise métallique qui me fait face. » Les adversaires défilent, indifféremment. Et puis apparaît Marya, « la championne » comme la surnommera le vendeur de fruits et légume installé à côté de la table de café occupée par Gaspard.  

 

« Lorsque Simon arrive à Auschwitz, l'un des collaborateurs du commandant, Richard Baer, le reconnaît. Un nazi du nom d'Achill Flantzer, lui-même amateur d'échecs. Il le sauve d'une mort immédiate en le recrutant comme secrétaire particulier. Avec l'idée, surtout, de passer du bon temps sur l'échiquier face à un joueur de grande valeur. » Avec l’interruption de Marya dans son existence, c’est l’opportunité de croiser l’Histoire ; la petite avec la naissance d’une idylle, et la grande avec le passé de cette jeune femme, venue à Rome pour retrouver la trace de son aïeul.

 

Au final, un roman déroutant mais charmant. Les spécialistes des échecs y trouveront probablement plus de sens que moi mais j’ai aimé la façon dont Antoine Choplin accroche son lecteur avec des parcelles d’expérience qui font miroir avec le propre vécu de chacun. Une plume que je vais relire.  

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