Vanda, Marion Brunet (Le Livre de Poche, 02/2020)
💔💔💔💔💔
Quel livre !
Mon Dieu quelle histoire !!! Je viens de refermer ce roman et je me sens
anéantie… Tant de noirceur, de misère sociale prise en pleine tronche, sur fond
d’un amour mère- fils inconditionnel. Marion Brunet se sert du cynisme ambiant et
de sa plume incisive (on retrouve bien là le style de « L’été circulaire »
qui m’avait mis une grande claque lui aussi) pour broder un récit qui permet l’incarnation
de la parfaite « victime » de la société française des années 2020.
« Quand elle boit son coca à la paille, il la trouve
vulgaire. Ça le gêne qu'elle fasse du bruit en aspirant le fond comme une
gamine. Il ne se souvient plus s'il aimait ça avant. Cette nonchalance de
petite folie, sa façon de se foutre de certaines choses. » Vanda vit à la marge de la société, dans un cabanon situé sur
la plage qui borde la cité phocéenne. Tatouée, bronzée et le style négligé, elle
fait fi des regards des « gens bien » et vit sa vie comme elle l’entend,
avec son fils, Noé, né six ans plus tôt d’une relation sans réel lendemain avec
un étudiant des Beaux-Arts avec qui elle suivait des cours. Ce gars, Simon, était
parti très vite, histoire de faire carrière en tant que graphiste à Paris, si
bien qu’il ignore totalement sa paternité.
« Quand son fils est né, quand elle l'a reçu contre elle
pour la première fois, ça a déchiré quelque chose, en dedans. Il était là et il
n'avait qu'elle. Il va t'aimer toute sa vie, elle se répétait, et elle ne
savait pas si c'était un bonheur ou une putain de malédiction. » De cette relation exclusive entre la mère, désœuvrée et
seule, et son fils, va naître un lien fusionnel incroyablement fort. Alors
quand Simon revient pour enterrer sa mère et qu’il apprend avoir un fils, il va
lui être difficile de s’imposer, de trouver la place qu’il estime mériter,
envers et contre tout.
« On compte tellement pour rien. C'est même plus du
cynisme, c'est au- delà. » C’est l’heure
des gilets jaunes et des manifestations violentes entre les grévistes et les
policiers. Vanda, poussée par ses collègues, se retrouve en première ligne. Et
à partir de là, la dégringolade commence, violement. Vanda doit trouver une
échappatoire au plus vite, entre la société qui la rejette comme elle le ferait
d’un chien galeux, et cet ancien petit- ami qui réclame ses droits de père,
menaçant le seul élément qui lui permette encore de tenir debout : le lien
fusionnel entretenu avec son fils depuis toujours.
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