mercredi 5 octobre 2022

Pas la fin du monde, Rachel Corenblit (Bayard, 08/2022)


 

Pas la fin du monde, Rachel Corenblit (Bayard, 08/2022)

💙💙💙

 

Pour beaucoup de Toulousains, septembre 2001 a eu un goût de fin du monde. Le 11, ils ont assisté comme la terre entière à l’attaque des tours jumelles de New – York, mais quelques jours plus tard, le 21, ils ont subi l’explosion de l’usine AZF, avec encore en tête, les images d’un attentat meurtrier. Un accident terrifiant et extrêmement traumatisant. Rachel Corenblit place son intrigue le matin m’même de l’explosion, avec le point de vue de différents membres d’une même famille, déchirée par les événements pourtant communs de la vie.

 

« Juste après, le silence. Un silence en apesanteur. Sa respiration, une fois, deux fois, presque rauque. Il leva les mains au niveau de ses yeux pour vérifier s'il n'était pas blessé, tenta de bouger mais son corps lourd était comme aplati, trop raide. Les nuées ardentes auraient pu le recouvrir, il serait resté à cet endroit et on l'aurait retrouvé des siècles après, carbonisé, son empreinte fossilisée, preuve qu'il avait vécu, qu'il était mort, là. Léon Marin, dix- neuf ans, étudiant en philo, fils d'un raté et d'une pute, frère d'une conne, petit- fils d'une folle rescapée de la guerre. » Léon, dont l’esprit est obnubilé par sa récente rupture avec Julie, qu’il voyait comme la femme de sa vie, revient à des réflexes de base suite à l’explosion qui a dévasté une partie de la ville. Respirer, bouger vont être ses premières nécessités. Puis, étrangement, c’est s’assurer que les membres de sa famille sont sains et saufs qui va devenir sa priorité ; alors que cela fait des années qu’il ne les côtoie plus.    

 

« Pas de baisers, pas d'accolades. Ils restèrent en face l'un de l'autre, immobiles, comme ignorants des us et coutumes des retrouvailles.
Deux sauvages.
C'est ce qu'elle pensait d'eux : ses petits- enfants avaient grandi comme des sauvages. »
Léon retrouve sa sœur, Frida mais aussi Aida, la grand- mère paternelle auprès de laquelle leur père a trouvé refuge après son divorce avec la mère des enfants, Inès. Mais les retrouvailles sont glaciales ; jusqu’à ce qu’on se rende compte que François, le père dépressif, demeure introuvable.

 

« On ne s'en rend pas encore compte mais l'effondrement des tours aux Etats-- Unis préfigure notre fin. La chute de notre empire débute le 11 septembre 2001. Toulouse qui brûle en est la suite logique. Des avions se jettent contre des buildings, des usines explosent. Et demain, le monde flambera. » Sur la route des enfants des prédicateurs pointeront le doigt sur un état de fait qui forcément, fera réfléchir le lecteur.

 

Au final, un roman jeunesse agréable à lire même si l’ambiance est particulièrement morose. Pour les personnes habitant Toulouse ou ayant de la famille y résidant en 2001. L’accident d’AZF est prégnant dans les esprits. Hormis le contexte, c’est un roman qui fait réfléchir sur les relations intra- familiales et on se rend compte que devant la catastrophe, les liens du sang se réveillent, oubliant (momentanément) les rancœurs diverses. Seul bémol : les coquilles alors que le livre est publié par une maison d’édition de renom… 

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