jeudi 27 novembre 2025

Astérix, tome 12 : Astérix aux jeux olympiques, Goscinny & Uderzo (Dargaud, 1997)

 



Astérix, tome 12 : Astérix aux jeux olympiques, Goscinny & Uderzo (Dargaud, 1997)

💘💘💘💘💘

Le dernier tome des aventures d’Astérix, publié il y a quelques mois, m’a donné envie de relire d’autres bandes dessinées mettant en scène notre célèbre petit héros gaulois. Je me suis donc, ici, lancée dans la course à la palme olympique avec lui !!!

« Voilà. On se bat contre les gens, on les massacre, on les envahit, on les occupe, et après, sans raison, ils se retournent contre vous ! » Branle- bas de combat ! Les Grecs organisent les Jeux Olympiques et les Romains sont au taquet pour y faire participer leurs plus vaillants soldats ! Mais voilà… Nos irréductibles Gaulois ont eu vent de cette compétition et tous les hommes du village se sentent prêts à se mesurer à tous les concurrents, quelle que soit leur nationalité.

« Eh ben, y a un petit malingre et un gros bas de poitrine... Des Gaulois... Des Gaulois gavés de potion magique ! AB - SO - LU - MENT invincibles ! » Les Gaulois, une fois arrivés au village olympique, vont semer le trouble ; et si la potion magique était un produit illicite ?

Au final, un tome qui m’a de nouveau bien fait rire, et donné envie d’en lire encore d’autres ! Mention spéciale à Obélix, délicieusement naïf !

mercredi 26 novembre 2025

Vers ma fin, Sophie White (Styx - Fleuve édition, 10/2025)

 


Vers ma fin, Sophie White (Styx - Fleuve édition, 10/2025)

💚💚💚💚

Je n’aurais jamais lu ce roman gothique si Séverine, de la chaîne #Ilestbiencelivre, n’en avait pas parlé avec tant de véhémence, mais aussi de mystère ; en quoi ce livre est- il si troublant ? Comment une jeune fille peut- elle vivre isolément avec une mère qu’elle surnomme « la chose du lit » ?

« Après la liberté du sommeil, me voici de retour dans la prison de la vie. Ce couinement hideux de bête provient de son lit que l'on soulève. De l'autre côté du mur, les cordes hésitent et coulissent dans la douleur, centimètre par centimètre, le long de la poutre, sous le plafond de sa chambre. » Aoileann vit avec sa mère et sa grand- mère dans une vieille bâtisse en pierres au bout d’une île située au large de l’Irlande. Les fenêtres sont murées pour que personne ne voit se qu’il s’y passe. Et pour cause, la mère d’Aoileann est alitée à longueur de journée et ce sont sa belle- mère et sa fille qui la lavent, la soignent et la nourrissent. Mais ce n’est pas tout…

« Je suis folle, je porte malheur, je suis maudite, je suis une traitresse. Mais je ne sais toujours pas pourquoi. » Aoileann n’a jamais été scolarisée, ni même sociabilisée avec les enfants de l’île. Elle est donc perçue comme « anormale » et rejetée par toute la communauté, particulièrement superstitieuse de ce bout de terre battu par les vents.

« Que s'est- il passé après mon arrivée ?
Est- elle malade ?
Guérira- t- elle un jour ?
Comment était-elle ?
Qui l'a transformée ? »
La jeune femme découvre, à dix- neuf ans, par le biais de la venue de Rachel, une jeune mère célibataire qui vient passer un mois sur l’île en résidence d’artiste, ce qu’est l’amour maternel. Pourquoi n’y a-t-elle jamais eu droit ?

Au final, un roman à l’atmosphère étouffante et glauque. L’auteure joue avec l’austérité de l’île, ses falaises mortelles et ses rites ancestraux abominables pour enraciner son histoire dans une noirceur naturelle. J’ai grimacé, j’ai été écœurée, mais j’ai aussi flippé !

mardi 25 novembre 2025

La femme de ménage voit tout (Tome 3), Freida McFadden (J'ai lu, 10/2025)

 



La femme de ménage voit tout (Tome 3), Freida McFadden (J'ai lu, 10/2025)

💓💓💓💓

Millie, notre femme de ménage préférée, est désormais mariée et maman de deux enfants. Voilà que la petite famille achète leur première maison sur Long Island, dans une impasse a priori calme et sans danger. Mais c’est sans compter sur la malchance de Millie et sa capacité à attirer les ennuis…

« On t'a trouvé la maison de tes rêves, et maintenant tu as un problème avec elle ? On a eu de la chance ! Pourquoi c'est si difficile à croire ?
Parce que, soyons réalistes, je n'ai jamais de chance. »
Millie ne peut s’empêcher de se faire du souci. La nouvelle maison, la nouvelle école des enfants, le nouveau travail d’Enzo… et le voisinage !

« J'ai peur qu'entre mon mari et moi, Nico ait hérité d'une combinaison de gènes qui lui a donné une propension à la violence beaucoup plus forte que chez les autres enfants de son âge. » Les inquiétudes de Millie ne vont pas s’apaiser de sitôt ; son fils de neuf ans, Nico, multiplie les actes de violence envers ses camarades ; peut- on échapper à ses gênes ?

« Si j'avais donné un centime pour chaque fois que j'ai menti à la police, je n'aurais pas à me soucier des mensualités de la maison. » Notre mère de famille se retrouve, au fur et à mesure des pages, engluée dans des cachoteries, des doutes et des mensonges. Et quand son plus proche voisin est sauvagement assassiné, les rouages de son cerveau vont être bien mis à mal…

Au final, un troisième tome qui reprend les ingrédients du premier. Millie a vieilli mais sa personnalité est toujours identique, avec des soucis supplémentaires liés à sa famille. On se prend au jeu et on s’étonne toujours autant des retournements de situation, qui mènent le lecteur par le bout du nez jusqu’au bout ! Une lecture vraiment très plaisante !

lundi 24 novembre 2025

La femme de ménage se marie, Freida McFadden (City poche, 05/2025)

 



La femme de ménage se marie, Freida McFadden (City poche, 05/2025)

💗💗💗

Ayant lu les deux premiers tomes de cette saga il y a plus d’un an, cette nouvelle a été pour moi l’occasion de me remémorer le passé de Millie et d’envisager avec plus de clairvoyance la suite de son histoire. La voilà qui prépare son mariage avec Enzo, le séduisant jardinier italien déjà croisé.

« Il paraît que ça porte chance, s'il pleut le jour de votre mariage. Mais recevoir des menaces de mort, en revanche, je n'en suis pas absolument certaine. » Millie prépare son mariage avec Enzo. En grande anxieuse, elle souhaite que tout soit parfait, bien à l’avance, pour vivre ce moment avec joie et sérénité. Mais voilà que le matin de la cérémonie, elle reçoit un appel menaçant. Et cela ne sera, hélas, pas sa seule déconvenue….

« Bien sûr, je pourrais appeler police- secours. C'est toujours une option. Seulement voilà, il me reste moins de trois heures avant mon mariage. Si je fais intervenir la police, ça revient à rayer l'item "me marier" de mon agenda pour aujourd'hui. Et un mariage annulé ne sera certainement pas génial pour améliorer l'image que mes parents ont de moi. » Millie a invité ses parents à son mariage alors qu’ils l’ont mise à la porte quinze ans plus tôt et ils lui font le plaisir de venir ! Voilà enfin le moment pour la jeune femme de montrer qu’elle peut être une fille digne de confiance !

« Jolie robe, me souffle à l'oreille la voix désormais familière. J'ai hâte de voir à quoi elle ressemblera quand elle sera couverte de ton sang. » L’harceleur de la jeune femme n’abandonnera pas ses menaces de sitôt. Mais Millie et Enzo ont décidé que ce mariage sera, quoi qu’il en soit, le plus beau jour de leur vie.

Au final, une nouvelle qui se lit très vite et qui remplit vraiment son office de combler le vide entre les tomes 2 et 3. Il n’y a rien de glauque ni de complexe, mais il permet de bien aborder le tome 3 et de l’apprécier dès le début. 

dimanche 23 novembre 2025

Qui après nous vivrez, Hervé Le Corre (Rivages noir, 01/2024)

 



Qui après nous vivrez, Hervé Le Corre (Rivages noir, 01/2024)

💙💙💙

Ce roman a été publié en janvier 2024, et bizarrement, je l’ai vu beaucoup passer sur les réseaux sociaux dédiés aux livres ces dix derniers jours. L’occasion pour moi de le sortir de ma P.A.L. et de me plonger de nouveau dans un récit post- apocalyptique.

« La toute petite fille se débat, tend dans le noir ses poings minuscules. Elle hurle les yeux grands ouverts et sa poitrine se gonfle de son cri puis se vide et tout son corps alors se raidit, presque convulsif, puis hurle, hurle encore. Ce ne sont pas des pleurs, ça ne dit pas une douleur physique. C'est le hurlement d'une terreur. » 2051. Rebecca donne la vie à Alice dans une France, un monde, en pleine tourmente : une épidémie a décimé une bonne partie de la population et le chaos commence à s’installer. Les forces de l’ordre ont l’autorisation de tirer sur toute personne osant se rebeller. Alors que la petite atteint les neuf mois, l’électricité est complètement coupée, et son père, Martin, disparaît.

« Son père lui avait expliqué que le monde n'avait pas toujours été tel que le garçon le connaissait depuis sa naissance. Bien des années plus tôt, lui- même enfant, il l'avait vu finir tel un animal qui court encore, alors qu'on l'a touché à mort et qui crève en se traînant, dépensant ses dernières forces pour fuir l'inéluctable, ignorant sans doute vers quoi il rampe. » 2121. Nour et sa fille Clara sont les descendantes d’Alice. Elles se sont associées à Marceau et son fils, Léo pour pouvoir survivre dans un monde proche de celui de la saga « Mad Max ». Ils vont de maison abandonnée en village déserté pour se procurer de quoi manger, boire, et se défendre.

« En eux, comme les éclats enfouis d'un diamant dans un trou, réside l'espoir qu'ils s'en sortiront, qu'une bifurcation inattendue se produira dans leur vie et rendra possible une évasion, et leur permettra de vivre le reste de leur temps à l'abri du désastre, discrets et frugaux comme des fugitifs. » Entre Rebecca et Nour, nous retrouvons Alice assujettie dans un « Domaine » où les femmes sont les esclaves des hommes sur tous les points ; l’enfer.

Au final, un roman très bien écrit, très bien pensé, entre les trois temporalités qui permettent au lecteur de comprendre l’avancée du désastre. On sent bien l’influence de l’épidémie de Covid chez l’auteur mais aussi l’envie de faire prendre conscience de notre responsabilité en matière d’utilisation excessive des matières premières de notre planète et de notre manque de réaction concernant la pollution de notre environnement. Les mésaventures des femmes de ce roman sont poignantes, mais les digressions et les passages moralisateurs ont pesé sur mon intérêt pour ce livre. 

mercredi 19 novembre 2025

Le Boyfriend, Freida McFadden (City éditions, 10/2025)

 


Le Boyfriend, Freida McFadden (City éditions, 10/2025)

💕💕💕

Je suis une lectrice influençable ; j’avoue. Je ne peux pas m’empêcher de lire les romans à la mode. J’ai ainsi craqué, comme beaucoup, sur la saga de « La Femme de ménage », et même si je reconnais que ce n’est pas de la grande littérature, je continue à lire les autres romans de l’auteure…

« L'Homme Mystère est sexy, c'est le moins qu'on puisse dire ! Il a une épaisse chevelure de jais, des yeux noirs comme du charbon et un regard d'une ardeur qui me foudroie une nouvelle fois. Sa mâchoire carrée lui donne un air de totale maîtrise et d'absolue confiance en soi. Son visage est d'une symétrie aussi parfaite que plaisante à regarder. Il porte un t- shirt noir qui met en valeur sa silhouette élancée et renforce l'intensité de ses yeux et de ses cheveux. » Sydney cherche désespérément le grand amour en multipliant les rendez- vous sur les sites de rencontre. Alors qu’elle va de déceptions en mésaventures, elle ne peut s’empêcher de se comparer à ses deux amies, Bonnie et Gretchen, qui viennent, elles, de trouver le prince charmant. Et si l’inconnu qu’elle rencontre ce soir-là pouvait être son âme sœur ?

« Néanmoins, plutôt que de détailler à Daisy la délicatesse des veines et artères de son cou, ce qui ne doit pas beaucoup l'intéresser, je choisis de lui prendre la main.
Elle a l'air ravie de la tournure des événements. Bien plus, j'imagine, que si je lui avais tranché la jugulaire d'un coup de couteau. »
Le récit bascule entre deux temporalités : l’époque contemporaine de Sydney et le passé de Tom, un lycéen attiré par le sang. Lorsque Tom intervient dans la vie de Sydney, tous les doutes sont permis et l’imagination du lecteur se met en branle…

Au final, une lecture addictive par moment malgré le côté « nunuche » affligeant de Sydney. Comme d’habitude, Freida McFadden nous fait croire à plusieurs pistes puis nous offre une fin tout à fait inattendue. Mais j’ai vraiment préféré « La Femme de ménage ».

vendredi 14 novembre 2025

Astérix, tome 41 : Astérix en Lusitanie, Uderzo & Goscinny, Fabcaro & Conrad (Hachette, 10/2025)

 



Astérix, tome 41 : Astérix en Lusitanie, Uderzo & Goscinny, Fabcaro & Conrad (Hachette, 10/2025)

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Qu’il est loin le temps où j’ai lu ma dernière BD d’Astérix ! Mais pourquoi ??? En lisant ce dernier opus, j’ai vraiment, vraiment beaucoup rigolé ! Une expérience qui me donne envie de me replonger dans cette saga si bien actualisée !

« Mais voilà que Mavubès est accusé d'avoir voulu empoisonner César avec son Garum ! C'est une aberraçao ! » Quand Boulquiès débarque en Armorique aux côtés du marchand Epéidemaïs, nos irréductibles Gaulois préférés se portent aussitôt volontaires pour aller l’aider : ils ne supportent pas l’injustice !

« Les gens n'ont qu'à manger du sanglier. Ce n'est jamais hors- saison le sanglier, ça pousse toute l'année. » Obélix découvre, avec bien des déconvenues, le régime lusitanien : de la morue à toutes les sauces ! Notre gourmand- gourmet va être déçu du voyage !

« - En plus, ça me fait un grand front...
- Mais non, c'est très populaire ici... Contente- toi d'avoir l'air lusitanien. »
Obélix, décidemment, va être bien malmené dans ce tome… Déguisé, décoiffé, le voilà qui doit se glisser dans la peau d’un Lusitanien ; accent compris !

Au final, beaucoup d’éclats de rire. J’ai toujours eu un faible pour le personnage d’Obélix et là, il tient clairement l’histoire sur ses larges épaules. J’ai beaucoup aimé les liens avec l’actualité de notre pays dans les préoccupations de nos célèbres Gaulois !

jeudi 13 novembre 2025

Le chien arabe, Benoît Séverac (La Manufacture de Livres, 03/2016)

 



Le chien arabe, Benoît Séverac (La Manufacture de Livres, 03/2016)

💖💖💖💖

Etrange coïncidence qui me fait terminer ce roman traitant du malaise identitaire chez des individus issus de l’immigration le jour où nous célébrons – tristement – le dixième anniversaire de l’attentat du Bataclan, le 13 novembre 2025. Benoît Séverac a plongé dans le cœur des cités de la banlieue toulousaine pour situer son intrigue et permettre à son lecteur de se frotter aux trafics divers et aux travers de ce qui se déroule dans le secret des caves.

« Là, elle dépose le chien à même le sol. Il est visiblement mal en point. Il ne bouge toujours pas et respire difficilement. Il faudrait qu'elle le montre à un vétérinaire le plus vite possible. » La jeune Samia, quinze ans, espionne son frère, caïd de la drogue au cœur de la cité des Faons où ils vivent. Cette adolescente sensible va prendre de gros risques en soustrayant à celui- ci l’un de ses chiens faisant office de mule. L’animal, blessé, est malmené, et Samia, qui n’écoute que son cœur, va appeler la vétérinaire de garde, Sergine Ollard. Une doctoresse qui ne va pas en rester aux explications simplistes de la gamine.

« Noureddine n'a que haine et mépris pour tout ce qui n'est pas lui. Il parle du respect qu'on lui doit à longueur de journée, mais n'en montre pour personne. » Le frère aîné de Samia est craint dans toute la cité des Izards. Il a construit sa réputation à coups d’actes violents et d’intimidations. La Police le garde à l’œil, mais le voyou est plus malin qu’il ne le montre….

« Hamid a beau essayer, il ne parvient pas, à l'instar de son frère aîné, à mépriser et détester tous ceux qu'ils appellent des mécréants : les Arabes occidentalisés et les Français qu'il faut considérer comme responsables de la situation des Beurs, sans exception. Hamid en connaît qui sont bien. » Hamid et Nejib sont deux frères qui pratiquent un islam radical, en secret, influencé par un imam qui leur fait croire à un paradis empli de délices s’ils se sacrifient.

C’est la rencontre de tous ces personnages, aux personnalités et aux desseins différents, qui va servir la trame rondement bien menée de cette enquête documentée intelligemment et toujours actuelle. Le personnage de Sergine est terriblement attachant. Et les revers qu’elle subit m’ont fait bondir ! Une lecture indispensable pour comprendre l’actualité.

dimanche 9 novembre 2025

Run, Blake Crouch (Gallmeister, 10/ 2025)

 



Run, Blake Crouch (Gallmeister, 10/ 2025)

💖💖💖💖

Je ne connaissais pas cet auteur américain avant que Babelio ne me fasse profiter d’une Masse critique pour le découvrir. Cap sur un univers que l’on peut situer entre « Mad Max » et « La Guerre des mondes » ; deux références cinématographiques volontairement choisies tellement l’écriture de l’auteur m’a permis de visualiser la fuite de Jack et sa famille vers un monde meilleur, et surtout, sûr.

« - Je ne sais pas, mais je ne peux pas l'arrêter, Dee. N'oublie pas que je t'aimais.
Il posa ses mains sur ses épaules nues, elle crut qu'il allait l'embrasser, mais immédiatement après elle fut propulsée à l'autre bout de la pièce. »
Une des premières scènes du roman est surprenante : un homme et une femme ont passé l’après- midi ensemble, dans le dos de leur époux respectif, quand tout à coup, l’amant réagit d’une manière des plus inattendue et violente. Que se passe-t-il ?

« Au début, c'était juste des bribes aux infos, mais ça attirait l'attention. Un meurtre. Un délit de fuite. Les dépêches ont continué à tomber, il y en avait plus chaque jour, des trucs de plus en plus violents, de plus en plus incompréhensibles. Et ça n'arrivait pas qu'ici. Partout dans le pays. » Dee rentre chez elle, auprès de sa famille. Les faits divers ne cessent d’être perpétrés. Seule la radio leur permet de se tenir peu ou prou informés. Quand, un soir, c’est l’adresse de la famille Colclough qui y est annoncée, les parents savent qu’il ne leur reste qu’une chose à faire : fuir, et le plus loin possible.

« Si Jack avait cru à l'enfer, il n'aurait pu imaginer pire que ce chœur de souffrance - des grognements, des geignements, des pleurs, des cris, des personnes mourant bruyamment, d'autres en silence, certaines maudissant leurs meurtriers, d'autres les suppliant de les épargner, ou de les achever, d'autres encore leur demandant simplement pourquoi. » Jack, Dee et leurs deux enfants, Naomi, quinze ans et Cole, sept ans, vont devoir affronter bien des obstacles pour rester ensemble et espérer trouver un endroit sûr où ils ne seront pas abattus par ceux qui semblent être « contaminés » par un désir violent de tuer.

Au final, un récit haletant. On vibre, on frémit pour Jack et sa famille. Il n’y a aucun temps mort et les atrocités se suivent, avec à chaque fois la crainte de voir l’un ou l’autre des membres de la famille subir le pire. L’auteur ne les épargne pas. Il m’a manqué un peu de profondeur dans les actions réalisées par les différents protagonistes de l’histoire pour que ce soit un coup de cœur. Mais je vais très vite lire les autres romans de cet auteur ; celui- ci étant son premier, daté de 2011, et réédité par les éditions Gallmeister en France. 

samedi 8 novembre 2025

La récolte des enfants, Nicolas Verdan (J'ai lu, 03/2025)

 


La récolte des enfants, Nicolas Verdan (J'ai lu, 03/2025)

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J’ai sorti ce roman de ma P.A.L. à l’occasion du challenge du Black november, organisé par Séverine, de la chaîne « Il est bien ce livre ». En effet, la consigne de cette semaine de lecture était de « lire un livre avec le mot « enfant » dans le titre ou avec un enfant sur la couverture ». Je ne m’attendais pas à un tel coup de cœur pour ce roman passé un peu en- dessous des radars littéraires…

« Tenez, prenons le mot turc "devchirmé" qui signifie le "ramassage" ou "la récolte". Dans l'Empire ottoman, jusqu'au début du XIXème siècle, ce mot renvoie à une pratique qui a marqué les populations chrétiennes des Balkans, d'Anatolie, d'Arménie et de Géorgie: le tribut du sang.
Un fonctionnaire ottoman accompagné d'une escorte militaire allait de village en village et ordonnait aux soldats d'emmener les fils aînés et les plus belles filles, les arrachant ainsi à leur famille. »
Evangelos, policier à la retraite, s’engage à rapatrier la voiture de sa fille depuis la Suisse jusqu’en Grèce, où cette dernière a décidé de revenir vivre avec son mari et leur fille. L’occasion pour ce sexagénaire intelligent et cultivé de partager ses réflexions sur l’histoire mouvementée de son pays avec le lecteur. Habituellement, je ne suis pas fan des passages historiques au cœur des romans, mais là, la plume de Nicolas Verdan a su me passionner !

« - Elle est sur Facebook, Instagram et tous ces trucs ?
- Oui, elle poste deux ou trois photos d'elle.
- Des photos ? Quel genre ?
- Elle prend des poses toutes sages dans des lieux de rêve, si tu veux savoir ! En retour, elle reçoit des fringue griffées et des produits de beauté gratuits. »
Le fil conducteur de ce roman réside dans la disparition de Zoï, la petite- fille d’Evangelos. L’adolescente, fan d’une influenceuse sur Instagram, semble avoir disparu suite à une « pseudo » rencontre avec cette dernière…

« Il y a tant de façon de basculer hors de l'enfance, et c'est toujours violent. La perte de l'innocence n'a pas d'âge limite. » Alors qu’Evangelos enquête sur la disparition de Zoï tout en ramenant la Tesla de sa fille en Grèce, les rencontres qu’il va effectuer sur son périple mouvementé vont lui faire prendre conscience de la fragilité de l’enfance. De toutes les enfances.

Au final, un roman qui se dévore grâce à une plume élaborée, cultivée sans jamais se montrer prétentieuse. J’aime toujours apprendre de mes lectures et là, j’ai été servie ! Par ailleurs, le personnage d’Evangelos est terriblement attachant ! J’avais envie de le serrer dans mes bras à la fin de l’histoire ! Un auteur doué que je vais suivre ! 

jeudi 6 novembre 2025

De fièvre et de sang, Cédric Sire (Harper Collins, 01/2024)

 



De fièvre et de sang, Cédric Sire (Harper Collins, 01/2024)

👻👻👻👻👻

Halloween, ces monstres, ces esprits torturés… et Cédric Sire ! Qui de mieux que cet auteur pour nous proposer une histoire très bien ficelée flirtant entre roman policier et conte horrifique ? Ici tous les ingrédients de ce fabuleux mélange se côtoient pour nous offrir un récit des plus troublants.

« La bête l'observait de ses petits yeux rouges, brillants, qui semblaient rassembler toute la méchanceté du monde, et dans lequel elle reconnut l'étincelle de folie qui avait brûlé dans le regard de Roman Salaville. » Alexandre Vauvert, de Toulouse, et Eva Svärta, de Paris, vont s’allier pour mener une enquête des plus troublantes : les frères Salaville ont massacré une bonne dizaine de jeunes filles. Une fois sur place, en plus des malfrats, il faudra faire face à des loups qui semblent venus tout droit de l’Enfer…

« Mais, toujours, elle se souvenait de la raison qui l'avait poussée à entrer dans la police. Pour exorciser les ténèbres. Ses ténèbres bien à elle.
Elle avait été une jeune fille, elle aussi.
Personne ne lui été venu en aide. »
Eva est une enquêtrice hors norme ; par son apparence – elle est albinos – mais aussi par ses compétences hors normes en tant que profiler. Un passé traumatique lui permet, de plus, d’être empathique avec les victimes.

« - Tu vas devoir verser des larmes. Tu vas devoir supplier. C'est ainsi que le rituel doit se dérouler. C'est la douleur qui les attire. La douleur et les larmes. » En face de nos enquêteurs, bien ancrés dans le réel, vont se trouver des protagonistes et des situations dignes de l’au- delà.

Au final, un roman captivant, tant les personnages sont touchants et parce que les épreuves auxquelles ils sont confrontés, même si elles appartiennent à un univers fantasmagorique, sont visuellement crédibles. Une lecture addictive et marquante ! J’ai hâte de retrouver notre duo d’enquêteurs dans « Le premier sang ».   

jeudi 30 octobre 2025

Les Hommes de Shetland, Malachy Tallack (Buchet- Chastel, 08/2025)


 

Les Hommes de Shetland, Malachy Tallack (Buchet- Chastel, 08/2025)

💙💙💙💙

Cap sur les îles Shetland pour cheminer aux côtés de Jack Paton, sexagénaire solitaire fan de country. Le récit se déroule entre deux temporalités, les années 50 – 60 avec Sonny et Kathleen, les parents de Jack, puis l’époque actuelle où ce dernier mène une vie routinière, jusqu’au jour où un chaton sera déposé sur son perron…

« Il y en eut parmi ces hommes qui sentirent dans ce moment lumineux, et dans les heures qui vinrent ensuite, comme une renaissance, comme si la vague les avait décrassés et rejetés de nouveau dans ce monde. » Le roman s’ouvre sur une terrible tempête que doivent affronter Sonny et ses collègues pêcheurs sur un baleinier. Un événement traumatisant qui le fera changer de métier, mais guidera de près ou de loin sa destinée.

« "Bon sang, c'est quoi c'bazar ?" dit Jack, avant de pousser la porte du pied pour la refermer. Il glissa deux doigts sous l'un des rabats et tira, délicatement, pour jeter un œil à l'intérieur, mais c'était trop sombre pour distinguer quoi que ce soit. Il tira plus fort, la boîte s'ouvrit brusquement, et au moment même où son contenu était révélé, l'élément vivant de ce contenu - un chaton noir, avec une unique patte blanche - bondit à toute allure, fila autour de la terrasse à la recherche d'une échappatoire, puis se tapit sous la table. » Un jour, Jack découvre un chaton sur le pas de sa porte. Il pense d’abord à une blague, puis se rend à l’évidence : il ne peut se séparer de cette petite chatte à laquelle il s’est immédiatement attaché. Un animal qui va changer sa vie à un point inimaginable !

« La maison de Jack était pleine à craquer de chansons. » Notre héros a toujours eu l’âme d’un solitaire, d’un être asocial. Pas d’amis, pas d’amoureuse, pas de famille, mais un amour inconditionnel de la musique country. L’auteur offre d’ailleurs tout un catalogue de références à ceux de ses lecteurs qui seraient intéressés.

Au final, un roman touchant (d’autant plus que j’ai eu l’impression de visualiser mon propre père avec son chat !). La double temporalité du récit permet de comprendre la situation de Jack, un personnage auquel on ne peut que s’attacher. Un baume au cœur.

mercredi 29 octobre 2025

Invisible, Jacques Saussey (Fleuve noir, 09/2025)

 


Invisible, Jacques Saussey (Fleuve noir, 09/2025)

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Coup de cœur pour ce thriller captivant et surprenant ! Ce que j’ai parlé à mon livre à défaut de l’auteur ! Entre Loulou, conducteur routier en longues distances et Alice, jeune gendarme qui veut entrer dans la brigade motorisée, il y en a des prises de décision inconsidérées qui vont entraîner bien des retournements de situation !

« Loulou est invisible.
Un camion parmi tant d'autres.
Une ombre sur la route.
Rien de plus. »
Le lecteur le sait d’entrée : le tueur est surnommé Loulou et il profite de son statut de routier à l’étranger pour assouvir ses plus vils instincts. C’est bien connu, les services de police ont du mal à coordonner leurs services d’un pays à un autre : Loulou, lui, en profite à fond !

« Les meurtriers de femmes sont le plus souvent animés par le même vecteur : la haine. La sexualité est utilisée comme une arme par destination afin d'assouvir cette pulsion primaire. Celle qui est le véritable moteur de ce genre de crimes. Celle qui tue. » Alice Pernelle vient prendre son affectation à la gendarmerie d’Albertville. Pour cette motarde aguerrie, c’est l’occasion de profiter des routes sinueuses de montagne pour se spécialiser dans son métier tout en permettant à son esprit de s’évader. Mais quand un féminicide atroce a lieu à une trentaine de kilomètres de son nouveau lieu de résidence, la voilà prête à collaborer avec une étudiante en criminologie afin d’affiner son enquête. Une amitié risquée.

« Tandis que l'inconnue se hâte vers l'établissement en jetant des regards fiévreux derrière elle, il remonte dans sa cabine, le corps rassasié.
Il n'a plus qu'à attendre la prochaine opportunité.
Celle de s'accoupler à ses rêves en rouge. »
Au fil des pages, le lecteur découvre les étapes sanglantes du « plan » suivi par Loulou. Jusqu’où ira-t-il ?

Au final, un thriller terriblement addictif, et qui va vous faire craindre de tomber en panne sur l’autoroute !

dimanche 26 octobre 2025

Fiascorama, Thomas VDB (Buchet Castel, 09/2025)

 



Fiascorama, Thomas VDB (Buchet Castel, 09/2025)

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C’est son passage dans « La Grande Librairie » qui m’a donné envie de lire ce récit hautement autobiographique et hilarant, signé Thomas VDB. Je connais cet humoriste depuis des années, grâce à ses prestations radiographiques (notamment sur France Inter).

« "Etre sympa", ma croix. Je ne le sais pas encore mais je vais porter toute ma vie, comme une sorte de poids, la réputation d'être sympa. Parce que quand les gens disent que t'es sympa, tu te sens obligé de l'être, histoire de valider ta réputation. » La vie de Thomas est ponctuée de nombreux faux pas, liés à son incapacité à dire « non ». Les amis des amis ont souvent tendance à en profiter, et notre humoriste, soucieux de ne pas vexer les autres, accepte souvent tout et n’importe quoi en guise de projet artistique !

« Dans ma tête, je suis Victor Hugo. Mais si on regarde bien, 5h, c'est quand même très tôt, et comme je sais qu'il va falloir que je commence à préparer les enfants à 7h30, j'ai peur qu'en cas d'inspiration, ça me coupe dans mon élan, de devoir faire le petit- déjeuner et de les habiller. » Si Thomas avoue souffrir du syndrome Tsundoku (terme japonais désignant la manie d’accumuler des livres chez soi), il est aussi victime de la page blanche. Soucieux de faire plaisir à son éditrice, mais aussi à son entourage, la rédaction de ce deuxième livre n’aura pas été un voyage tranquille. Et pourtant, ce que l’on rit !

« On me dit souvent : "t'es super humble", mais c'est que je suis trop paresseux pour ambitionner d'être le meilleur, et trop couard pour ne pas avoir peur d'échouer, alors ça me donne des excuses pour ne pas donner le meilleur de moi- même. » La sincérité de cet artiste m’a beaucoup plu. Ses déboires sont touchants car vraiment humaines. Thomas VDB veut paraître naïf alors qu’on découvre qu’il est avant tout empathique, et ne supporte pas de décevoir ou vexer autrui.

Au final, un récit qui m’a fait rire autant qu’il m’a émue. Si jamais Thomas VDB traînait par là et lisait ma chronique, je voudrais le rassurer sur un point : j’ai lu son livre dans le train traversant les Hauts de France, j’ai ri de nombreuses fois, et tous les passagers ont pu voir le titre qui m’amusait autant ! 

vendredi 24 octobre 2025

….. Et avec votre esprit, Alexis Laipsker (Pocket, 03/2021)


 

….. Et avec votre esprit, Alexis Laipsker (Pocket, 03/2021)

💔💔


J’ai découvert Alexis Laipsker il y a quelques mois et je me suis donné pour mission de lire tous ses romans avant de me jeter sur son dernier thriller. Voici donc son premier roman policier, qui a la particularité de mener deux enquêtes en parallèles avec un point commun : on s’en prend aux scientifiques français !!!

« Curieusement, ce fut moins la douleur que l'étonnement qui frappa le professeur Toussant lorsqu'il reçut le premier coup. Terrassé par cet objet métallique qui lui avait ouvert ses chairs et fracassé son crâne, il s'effondra sur le carrelage froid du laboratoire de la faculté de chimie. Comme un dernier sarcasme du destin, alors qu'il ne lui restait que quelques instants à vivre, sa chute lui sembla durer une éternité. » D’entrée le lecteur se retrouve confronté à un assassinat « en direct ». Le professeur Toussant est sauvagement assassiné dans son laboratoire Strasbourgeois ; son cerveau est même dérobé ! L’horreur !

« Par conséquent, cela implique qu'il y a eu quelque chose avant et qu'il y aura quelque chose d'après. Quelque chose de si capital que cela justifie e meurtre. Tout cela fait partie d'un plan et s'inscrit dans un ensemble plus grand. Beaucoup plus grand. » Au même moment, à Lyon, Simon, policier de la DGSI, mène l’enquête sur la disparition de plusieurs scientifiques. Qui en veut à nos génies ? Que leur arrive-t-il ? Marion, sa nouvelle collègue, va se charger de le mettre sur des pistes intéressantes.

Au final, un récit qui m’a intéressée pour une bonne moitié du livre, puis j’ai compris très vite – trop vite – le dénouement des enquêtes parallèles. Par ailleurs, les personnages de Simon et de Marion m’ont agacée ; leurs répliques dans les moments de drague m’ont semblé trop stéréotypés, trop attendus. C’est dommage car le début, vraiment, était très bien !

samedi 18 octobre 2025

Quand ils viendront, René Manzor (Calmann Lévy noir, 09/2025)

 


Quand ils viendront, René Manzor (Calmann Lévy noir, 09/2025)

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Cap sur les Etats- Unis pour une époustouflante course poursuite entre un garçon courageux de onze ans et de mystérieux ennemis dont il ignore tout ; si ce n’est qu’ils vont s’en prendre à sa vie et à celle de sa mère.

« Peter s'agrippa à des racines et se hissa tant bien que mal sur la terre ferme.
- "L'important... c'est pas de tomber", bredouilla le garçon essoufflé, "mais... de savoir se relever."
- C'est vrai, Pete. Mais la théorie ne te sauvera pas quand ils viendront. »
Morgan, jadis agent spécial à la C.I.A. entraîne son fils, Peter, depuis deux ans, au tir, à l’endurance, et au combat à mains nues. La raison ? Il est persuadé qu’un jour, « ils viendront » et toute la famille sera en danger. Par qui et pourquoi ? Peter l’ignore.

« La mémoire à court terme est un espace dans lequel le cerveau stocke momentanément des informations. Mais cet espace est limité. D'après la science, on ne peut y stocker que sept items, plus ou moins deux, mais pas plus. Un maître des échecs, lui, n'a besoin que de cinq secondes pour mémoriser la position de trente- deux pièces. » En plus d’un entraînement physique, Peter a bénéficié d’une initiation aux échecs lui permettant de développer des compétences de stratégie et de mémorisation surprenantes.

« Ce sont tes jambes et pas ta bouche qui te rapprochent des gens que tu aimes. Si tu veux vraiment échanger avec eux, lève ton derrière et va voir ton grand- père, tes frères, tes amis. Parle avec eux, touche- les et imprègne- toi de leur odeur et de ce qu’ils ressentent, en lisant leur silence. » Alors que Peter et sa mère trouvent refuge dans une communauté amish, le garçon découvre aux côtés de Lovina une façon de vivre loin de toutes les dernières technologies, mais avec des valeurs qui le touchent profondément.

Au final, une histoire menée tambour battant servie par une écriture cinématographique qui n’exclut pas les émotions. Je me suis attachée à Peter, ce garçon courageux et intelligent qui, sous ses airs déterminés, cache un cœur tendre et généreux. Les rebondissements sont incroyables et l’ancrage dans les réalités géopolitiques actuelles m’a beaucoup plu.  

mardi 14 octobre 2025

La femme du Serial killer, Alice Hunter (L'Archipel, 08/2025)

 


La femme du Serial killer, Alice Hunter (L'Archipel, 08/2025)

💓💓💓💓

La saga « Femme de ménage » a entraîné dans le sillon de son succès tout un tas de textes construits sur le même scenario : un récit qui sert tous les ingrédients pour que le lecteur s’identifie aux personnages quant à la routine de leur quotidien, puis l’arrivée inopinée d’un drame qui va engendrer des retournements de situation à chaque fin de chapitre !

« Notre vie est quasiment parfaite.
Mais la nature est ainsi faite : on en veut toujours plus. Le petit plus auquel on aspire. Il faut croire que la perfection a toujours une légère longueur d'avance. On n'y parvient jamais tout à fait. On atteint rarement son idéal. »
Beth et Tom Hardcastle ont quitté Londres depuis deux ans pour vivre en pleine campagne afin de faire profiter leur petite Poppy de la nature environnante. Tom fait néanmoins chaque jour l’aller- retour jusqu’à la capitale pour son travail, pendant que Beth donne un second souffle au coffee- shop du patelin. Le bonheur ?

« Ils prétendent que j'ai tué Katie Williams.
Dans ce cas, il serait logique que le spectre qui me hante soit le sien. Qu'il veille à ce que je sois puni. A obtenir réparation.
Mais ce fantôme n'est pas le sien. »
Un soir, ce n’est pas Tom qui frappe à la porte, mais un duo de policiers. Beth apprend avec désarroi que son mari adoré est recherché…

« Il faudra bien que je lui fournisse quelques explications. En veillant à lui en dire le moins possible. A moins de lui servir une fable pour éviter de lui avouer que je lui mens depuis des mois. Tout allait si bien. Sans une anicroche. Nous avions l'un et l'autre ce que nous voulions. Ce dont nous avions besoin. » Les pages se tournent et le lecteur découvre que nos deux protagonistes ont bien des secrets à se cacher l’un à l’autre !

Au final, un thriller domestique qui tient toutes ses promesses. Le récit est fluide et facile à lire. Et le lecteur est le seul témoin de la « vérité » de chacun des personnages et ne peut s’empêcher de s’exclamer : « Non !!! Il / Elle ne va pas faire ça !!!! » à chaque fin de chapitre ! Un très bon divertissement !

dimanche 12 octobre 2025

Le jour où Rose a disparu, Julien Sandrel (Harper Collins, 10/2025)

 



Le jour où Rose a disparu, Julien Sandrel (Harper Collins, 10/2025)

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Le bandeau rouge « Ce nouveau roman est un piège » m’a attirée dans ses filets. Oui, je me suis fait piégée : aussitôt acheté, aussitôt lu. Et comme avec « La chambre des merveilles », Julien Sandrel a su bouleverser mon petit cœur…

« Souvent, avant de m'endormir, à l'heure où l'épaisseur du vide se fait palpable, je prie pour que la nuit arrive avec son lot de réminiscences. Mais il n'y a rien d'autre que cette détresse blanche qui s'infiltre sous ma peau. » Rose s’est réveillée dans un hôpital de Bruxelles après un accident de voiture. La jeune femme s’est réveillée amnésique. Tout ce qu’elle sait d’elle réside dans les inscriptions de sa carte d’identité et un mystérieux numéro de téléphone inscrit au stylo bille sur sa hanche…

« J'ai si peur d'être blessée que je préfère partir avant que ma vulnérabilité fissure l'image que je renvoie : celle d'une femme forte, sûre d'elle, de sa liberté et de sa puissance. » Aïda est de son côté stressée par son nouveau job : puéricultrice dans la Maison des femmes de Toulon. Travailler dans ce lieu est tout un symbole pour elle, qui a été profondément blessée dans sa féminité, et qui peine à trouver son équilibre dans ses relations aux autres.

« Ses mots pèsent lourd, mais je suis bien placée pour savoir que certains récits ont besoin d'être entendus pour alléger celui qui les porte. » Et puis il y a Romain, un jeune homme sombre, qui anime un atelier jardinage bénévolement à la Maison des femmes de Toulon, qu’on devine torturé par un passé lourd de drames…

Au final, un récit captivant, construit à la manière d’un thriller, à coups de révélations et de retournements de situations. La lettre écrite en italiques qui s’incère entre certains chapitres, sans qu’on en connaisse l’expéditeur ni le destinataire ajoute une certaine tension à l’intrigue, et il faudra attendre les dernières pages pour en comprendre la portée sur l’ensemble de l’intrigue. Coup de cœur pour ce très beau roman qui narre le parcours de femmes et d’hommes en détresse qui auront la chance de rencontrer de bonnes personnes. Une onde positive qui fait du bien.

samedi 11 octobre 2025

Frappe- toi le cœur, Albin Michel, (08/2017)

 


Frappe- toi le cœur, Albin Michel, (08/2017)

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Je poursuis mon rattrapage des romans d’Amélie Nothomb non lus ; je l’ai boudée, j’avoue, durant plusieurs années. Cet opus met la lumière sur les sentiments éprouvés dans le cadre des relations mères- filles. Comme toujours avec cette auteure, la demi- mesure n’existe pas et ce que ressentent ses personnages n’a aucune nuance : l’amour côtoie la haine et l’admiration se confronte au mépris.

« La destinée ne s'intéressait qu'à Marie et c'était cette exclusion des tiers qui la faisait suprêmement jubiler. Si l'on avait tenté de lui expliquer que l'envers de la jalousie équivalait à de la jalousie et qu'il n'y avait pas de sentiment plus laid, elle eût haussé les épaules. » Marie est née jolie et joue de sa beauté avec délice… jusqu’à ce qu’elle accouche d’une petite fille, que son entourage va louer : la petite Diane est magnifique en plus d’être un bébé adorable. Marie va alors développer une jalousie maladive à l’égard de son nourrisson.

« Son être entier était perclus du plaisir le plus immense. L'odeur de la déesse se propagea à tous ses sens, Diane baigna dans ce parfum d'une suavité ineffable et elle connut l'ivresse la plus intense de l'univers : l'amour. » La petite Diane est une enfant surdouée (comme souvent chez Amélie Nothomb) et elle perçoit très vite, et de façon accrue, le sentiment de rejet qu’elle déclenche chez sa mère. Les câlins sont en effet rarissimes, exceptionnels.

« L'enfer est pavé de bonnes intentions ; semblablement, les intentions les plus mesquines peuvent être à l'origine de joies sincères. » Diane va grandir éloignée de sa mère, et grandir en développant des relations complexes avec les autres femmes qu’elle va rencontrer ; Elisabeth, devenue meilleure amie, Olivia, son enseignante, et Célia, sa petite sœur.

Au final, un roman qui m’a bien plu. Les personnages sont complexes et l’intrigue est construite de manière élaborée, sans trop partir dans des digressions oniriques. Un très bon moment de lecture avec ce cru 2017 qui fait partie de mes préférés de l’auteure.

jeudi 9 octobre 2025

C’était notre maison, Marcus Kliewer (Charleston, 10/2025)


 


C’était notre maison, Marcus Kliewer (Charleston, 10/2025)

💙💙💙💙

Cap sur une nuit d’angoisse ! Alors qu’Eve et Charlie viennent d’acheter une maison à retaper, voilà qu’une famille sonne à la porte et demande à la visiter. En effet, le père de famille, Thomas, y a passé son enfance et alors qu’ils passent devant la demeure, il lui prend l’envie de la faire découvrir à ses enfants.

« Espérait- il qu'elle leur proposerait d'entrer ? C'était bien la dernière chose dont elle avait envie. Sa compagne, Charlie, serait de retour d'une minute à l'autre - l'emploi du temps de leur soirée était déjà fixé : manger les restes de poulet et jouer au "Scrabble bourré". Une famille d'inconnus parcourant la maison cadrait mal avec ce programme. » En voyant la famille sur le palier de sa maison, Eve est prise d’un malaise ; que va penser Charlie, sa compagne au caractère bien trempé ?

« Alison croyait être le jouet de quelque chose dans la maison, ou de la maison elle- même. D'un phénomène qui modifiait peu à peu sa réalité. » Thomas, en visitant la maison dans laquelle il s’est finalement incrusté, raconte l’histoire de sa mystérieuse sœur, qui semble avoir vécu un passé dramatique…

« Essaye juste de...
Qu'elle essaye de faire quoi ? De s'échapper ? De rester calme ? D'empêcher la résurrection de Cthulhu ?
 » Depuis la visite de la famille Faust, Eve se retrouve confrontée à d’étranges phénomènes tous plus terrifiants les uns que les autres. Que se passe-t-il vraiment ?

Au final, un roman qui m’a très vite captivée. Je ressentais l’angoisse grandissante d’Eve au fur et à mesure des pages – et des heures. Les documents insérés entre les chapitres ont semé le doute dans mon esprit, mais aussi quelque peu décrochée du récit au fur et à mesure. Malgré une fin que j’ai trouvée alambiquée, j’ai beaucoup aimé cette lecture qui m’a fait frissonner puis m’a interrogée. 

samedi 4 octobre 2025

Silence, Tome 5, Yoann Vornière (Kana, 07/2025)

 



Silence, Tome 5, Yoann Vornière (Kana, 07/2025)

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Un tome que j’attendais avec impatience ! J’avais hâte de retrouver Lame et de voir ce qui allait arriver à Lune, tout en suivant l’évolution d’Ocelle !

« Comment vaincre un monstre... qu'on ne peut pas toucher ? Il suffit de l'enterrer. » La violence est de mise dans ce tome où les règlements de compte sont légion. Cime est de nouveau impressionnant ; mais détient-il la vérité ?

Au final, j’ai beaucoup aimé ce tome qui nous apporte deux révélations qui laisse présager de nombreux rebondissements par la suite ! Les dessins sont toujours aussi extraordinaires ! Et que dire de cette jaquette brillante exclusive réservée au premier tirage ! Le tome 6, vite !!!


Terres promises, Bénédicte Dupré Latour (Pocket, 08/2025)

 



Terres promises, Bénédicte Dupré Latour (Pocket, 08/2025)

🐎🐎🐎🐎

Cap sur l’Amérique du XIXème siècle, la ruée vers l’or et la Conquête de l’Ouest. Nous y rencontrons une poignée de personnages dont l’histoire, à un moment donné, croisera le parcours de l’un ou de l’autre…

« Eleanor Dwight remontait ses bas reprisés, des bas qui ne connaissaient que la grande salle et le lit, le lit et la grande salle. Elle s'observa dans le petit miroir qu'elle tenait de Wendy Sparrow, sa chère sœur de silence. Elle l'aimait plus encore que son propre sang. Sœur de misère, sœur des mauvais temps. » Le roman s’ouvre avec le personnage d’Eleanor. On découvre sa misérable condition de prostituée au milieu des chercheurs d’or qui dépensent leurs trouvailles aurifères pour quelques instants de douceurs. Les portraits suivants nous permettront de mieux comprendre le parcours de cette pauvre femme.   

« Toi, mes frères, tous ceux qui jouissent d'être des conquérants, vous êtes tous des usurpateurs, des traitres. Mais tu le sais aussi au plus profond : les possessions finissent toujours par nous posséder. Désormais, tu es prisonnier de tes terres. Tu es prisonnier de Mère. Et tu pleures, le visage enfoui dans les robes de Susan. » Ces colonisateurs venus du Vieux continent ont de bien grandes espérances. Mais au milieu d’une nature hostile, les instincts bestiaux réapparaissent. Les premières victimes ? Les femmes. Puis les enfants.

« La vie n'était pas finie, elle ne s'arrêtait pas là, dans ce bourg minuscule, aux ambitions minuscules, où l'on n'avait le choix que du labour ou du bétail. La terre ou la viande, voilà ce qu'offraient les grandes perspectives de ces paysages infiniment plats, où l'horizon se dévidait à perte de vue, comme s'il n'y avait plus rien à découvrir. » Partout sur Terre, le constat est le même : il faut travailler pour pouvoir survivre. Les pépites découvertes ne feront la fortune que de quelques- uns. Les autres se perdront dans l’alcool ou dans des confrontations avec ceux qu’ils qualifient de « sauvages ».

Au final, un roman choral qui donne la parole à divers protagonistes qui sont mis en scène dans le cadre de la Ruée vers l’or. Les hommes sont réduits à leurs instincts les plus bestiaux, et les femmes ne sont plus que des pantins sur lesquels on s’allonge. Une crudité dans les propos, une poésie dans le style et un air de vérité dérangeante qui, cumulés, font qu’on dévore ce roman aux allures de western.

dimanche 28 septembre 2025

Le TDAH raconté aux enfants, Ariane Hébert (Editions de Mortagne, 10/2025)

 



Le TDAH raconté aux enfants, Ariane Hébert (Editions de Mortagne, 10/2025)

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Un nouveau guide toujours aussi intéressant et instructif. En tant qu’enseignante, j’aime beaucoup les guides de cette collection publiée aux éditions de Mortagne car ils sont particulièrement complets et accessibles, d’autant plus qu’ils traitent ces troubles neurologiques qui touchent de plus en plus d’élèves.

« Je suis naturellement enjoué et de bonne humeur, mais il m'arrive souvent de me fâcher soudainement pour un rien. Ma colère me prend par surprise et je la sens monter à l'intérieur comme la lave bouillante d'un volcan prêt à exploser. » Tout d’abord, le guide fait un état des lieux, sous forme d’une histoire illustrée qui permet à l’enfant de s’identifier au personnage principal. J’ai bien aimé les références eux animaux qui prêtent leurs particularités aux diverses manières d’expression des troubles.

« Utilise un journal d'émotions. Note ce que tu ressens dans un carnet chaque fois qu'une situation te bouleverse. Mettre des mots sur tes émotions peut t'aider à les comprendre et à trouver des moyens de les gérer plus efficacement. » Puis viennent les « Trucs et astuces » qui donnent des conseils concrets, à appliquer selon ses goûts et capacités.

« Le TDAH peut donc agir sur ta capacité à recevoir certaines informations ou ton aptitude à freiner certaines réactions spontanées. Les grands coupables sont tes neurotransmetteurs. » Enfin viennent les explications scientifiques, vulgarisées pour que tout le monde comprenne bien les tenants et les aboutissements du trouble en question.

Au final, un guide vraiment pratique. J’ai pioché quelques astuces que je mettrai en place dans ma classe. Un indispensable pour les parents d’enfants concernés et pour le personnel enseignant ou d’éducation.