lundi 22 décembre 2025

Mystérieux Noël au domaine de Castillon, Caroline Costa (J'ai lu, 10/2025)

 



Mystérieux Noël au domaine de Castillon, Caroline Costa (J'ai lu, 10/2025)

🎄🎅🤶🦊🍷

J’avais adoré « Etrange Noël à Marcilly » publié l’année dernière par l’auteure (dont je ne cesserais de recommander la trilogie « Dangerous craving ») et c’est avec un immense plaisir que j’ai retrouvé Vicky, décoratrice d’intérieur perspicace et téméraire !

« - L'une des personnes ici présentes va mourir avant Noël.
Ces mots claquèrent dans l'air, nets, implacables.
Le pire ?
La médium semblait parfaitement certaine de ce qu'elle avançait. »
Alors que Vicky vient de terminer la décoration de la demeure de Maître Basile Balizac de Castillon, elle croise une médium invitée à la soirée organisée dans le cadre du réveillon de Noël. La voyante annonce d’entrée une issue fatale à l’événement. Fait- elle du cinéma ou est- elle réellement dotée de préméditation ?

« Cette réception ressemblait davantage à une scène de théâtre qu'à une chaleureuse soirée de Noël. Entre Hélène, dont chaque parole était une flèche empoisonnée, Basile, qui jouait au roi de la féérie kitsch, et Auguste, si parfait qu'on aurait presque cru qu'il était né avec un costume et une cravate, il y avait de quoi se sentir aussi fascinée que consternée. » Bloquée par une brusque tempête de neige, Vicky se retrouve coincée dans la demeure du célèbre avocat, et de fait, invitée impromptue de son extravagante soirée. L’occasion pour la décoratrice d’observer une bien étrange tablée !

« Solange ouvrit lentement les yeux, fixant un point invisible au- dessus de la table.
- Cette maison renferme des mensonges et des trahisons, reprit-elle. »
Suite à l’intervention de la voyante, les événements funestes vont se succéder, mettant bien à mal le déroulé de la soirée. Qui ment ? Qui en veut à qui ? Les masques ont du mal à tomber alors que chaque convive cache visiblement bien des secrets.

Au final, un roman qui m’a tenue en haleine durant une après- midi entière. J’aime toujours autant la plume de Caroline Costa, fluide et captivante. Les personnages sont parfaitement élaborés en vue du rôle qu’ils ont à tenir dans l’intrigue et j’adore la petite pointe d’ironie qui illustre les stéréotypes de chaque fonction professionnelle ! Et mention spéciale à Roxy !🎄🎅🤶🎄

Bigoudis et petites enquêtes, tome 4 : Panique sous le sapin, Naëlle Charles (Archipoche, 10/2023)

 



Bigoudis et petites enquêtes, tome 4 : Panique sous le sapin, Naëlle Charles (Archipoche, 10/2023)

🎅🎅🎅🎅

J’ai attendu un an pour lire ce tome 4 des enquêtes de Léopoldine Courtecuisse dans le seul but de faire concorder cette lecture avec la période de Noël. Quel plaisir de retrouver ma coiffeuse préférée fan d’Agatha Christie !!!!

« - Guillaume Courtecuisse était à Westheim avec des employés municipaux et ils ont découvert le père Noël étranglé avec une guirlande électrique. » Patatra ! Alors que Noël approche, le père de Léopoldine se retrouve confronté au meurtre de son meilleur ami ! Alors que la jeune femme s’est promis de ne plus jamais collaborer avec le lieutenant Delval, sur lequel elle craque, la voilà de nouveau sur le chemin de la gendarmerie de Wahlbourg.

« - Tu sais ce qu'on dit à propos des amis ? Les vrais amis connaissent tes défauts et t'aiment quand même. C'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît. » Le « Gang des connasses » va reprendre du service malgré les réticences de tous les membres de la gendarmerie. Heureusement, Léopoldine peut compter sur ses amies pour lui fournir les indices dont elle a besoin pour mener son enquête de manière personnelle.

« - Ce qui me conviendrait, ce serait que tu laisses tomber dès maintenant. Mais autant demander à une dinde de défendre Noël ! » Quentin Delval est particulièrement désagréable avec Léo dans ce tome. L’incident qui a eu lieu dans le tome 3 entre nos deux protagonistes a laissé des traces profondes. Ils ont beau se fuir, les événements tragiques qui agitent Wahlbourg vont les remettre en contact forcé. L’enquête est une priorité !

Au final, une écriture qui me plaît toujours autant, entre sentiments, actions et bons jeux de mots (j’adore toujours autant les réparties de Tom !). J’avoue toutefois avoir eu mal à cœur pour Léopoldine qui se fait tout de même souvent malmener dans ce tome. J’espère que le suivant sera plus positif pour notre héroïne !  

jeudi 18 décembre 2025

La véritable histoire de Noël, Marko Leino (2007)

 



La véritable histoire de Noël, Marko Leino (2007)

🎅🎅🎅🎅

C’est parce que Séverine, du compte @ilestbiencelivre, a lancé une lecture commune de ce roman jeunesse, que j’ai découvert ce récit racontant l’histoire de la légende du Père Noël ! Une jolie expérience car je ne m’attendais pas à autant d’authenticité avec ce que l’on m’a toujours raconté sur ce personnage durant ma plus tendre enfance !

« Nicolas ne s'était jamais senti aussi petit et aussi désemparé qu'en cet instant infligeant. C'était comme si la joie de vivre et l'énergie avaient brusquement quitté son petit être. "Il n'y a plus personne." Ces mots tombaient comme un jugement, et l'inéluctabilité de la sentence semblait insurmontable. Plus personne. Plus jamais. » Nicolas se retrouve orphelin du jour au lendemain, alors que ses parents traversent le chenal de mer séparant l’île où se trouve leur maison et le village côtier où se trouve le médecin, parce que leur petite dernière, Aada, est très fiévreuse, en cette veille de Noël. Une date que le petit garçon n’oubliera jamais.

« Nous convenons donc que chaque famille accueillera Nicolas pendant un an. Que les premiers soient Hannes et Kristiina. Nous convenons aussi que le changement de famille se fera toujours le même jour. Que celui- ci soit demain, autrement dit le jour de Noël. Notre village compte au total huit maisons et Nicolas a cinq ans. Avec cette solution, nous tiendrons donc jusqu'à ses treize ans. » Les habitants de Korvajoki refusent d’abandonner le petit garçon de cinq ans à son sort. Malgré les conditions de vie austères, les familles du village s’engagent à garder le gamin chacune durant une année. De quoi assurer sa subsistance jusqu’à l’adolescence, jusqu’à ce qu’un bienfaiteur inattendu le prenne sous son aile et déclenche l’origine de la légende du Père Noël…

Au final, une histoire parfaitement crédible ! L’auteur fait preuve d’une imagination sans borne, s’accrochant aux détails d’une légende connue de tous et bordant autour de manière à la rendre tout à fait plausible. A faire lire aux petits curieux, dès 9 ans !

samedi 13 décembre 2025

Max & Cornélius, tome 1 : Le trésor du roi des noyés , Franck Soullard (Dupuis, 09/2025)

 


Max & Cornélius, tome 1 : Le trésor du roi des noyés , Franck Soullard

 (Dupuis, 09/2025)

💛💛💛

Une bande dessinée qui va plaire aux enfants intéressés par le monde de la piraterie et de la recherche au trésor. Grâce à une référence à l’œuvre de Nikolaï Gogol, « Le Portrait », l’auteur apporte une touche de fantastique au destin tragique de Cornélius, le « Roi des noyés », qui va reprendre vie quatre cents ans après avoir été enfermé dans un tableau, auprès d’un petit garçon orphelin de dix ans, Max.

« C'est moi que tu traites de vieille croûte, misérable moustique ?! » Max vit avec son oncle, gardien de musée. Il connait toutes les œuvres exposées dans ce dernier, mais aussi celles qui sont cachées dans la réserve. L’art nourrit son imagination débordante. Mais jamais il n’aurait cru qu’un personnage représenté dans un tableau séculaire lui aurait un jour adressé la parole !

« Pour faire carrière dans la piraterie, il faut faire peur ! » Jour après jour, Cornélius va confier des brides de son histoire à Max. Mais voilà que des voleurs s’introduisent dans le musée dans le but de dérober le tableau dans lequel se trouve le pirate. Commencent alors une série de péripéties entre Max, son amie Mirabelle, et les brigands !

Au final, une bande dessinée bien agréable à lire. Il m’a manqué des liens entre les divers événements pour la lire en continu ; je devais souvent revenir en arrière pour mieux comprendre les tenants et aboutissants du récit. Mais c’est globalement une bonne histoire, originale et intéressante, agrémentée de dessins de qualité. La saga devrait être appréciée de nos chères têtes blondes !

jeudi 11 décembre 2025

A l’ombre de Winnicott, Christian Niemiec & Ludovic Manchette (Pocket, 10/2025)

 



A l’ombre de Winnicott, Christian Niemiec & Ludovic Manchette (Pocket, 10/2025)

💘💘💘💘💘

Cap sur l’Angleterre de 1934. La famille Montgomery vient d’emménager dans le manoir de Winnicott Hall, dans le Sussex. Le père est archéologue et s’absente durant de longs mois pour des fouilles réalisées au Moyen Orient. Lucille, son épouse, vit mal ces absences, d’autant plus que des phénomènes surnaturels se multiplient depuis leur installation, particulièrement lorsqu’elle est seule dans le domaine.

« - Etes- vous ici parce que vous préférez dispenser des cours à un aveugle ou parce que vous n'avez pas trouvé mieux ? » L’enfant des Montgomery est un petit garçon de dix ans aveugle prénommé George. Malgré son handicap, il se montre curieux et très investi dans son instruction. À la suite du départ précipité de sa préceptrice précédente, sa mère embauche, avec réticence, Viviane Lombard, une Française loin d’être aussi distinguée que la bourgeoisie des habitants du manoir serait en droit de l’exiger. Mais sous sa simplicité, la jeune femme fait preuve d’un cœur en or qui va s’accorder à merveille avec la perspicacité du petit garçon.

« La jeune bonne n'était pas fière lorsqu'elle s'agenouilla et souleva le couvre- lit qui touchait le sol. Elle avança la bougie... et fut au moins aussi soulagée que George de constater que rien ni personne ne se cachait sous le sommier. » Au manoir de Winnicott Hall, tout le monde tente de se prémunir contre les attaques fantasmagoriques, qui semblent se multiplier au fur et à mesure des mois qui passent, et atteindre tous les habitants de la demeure, propriétaires et domestiques. Au point que ces derniers vont être difficiles à recruter…

Au final, un roman original, qui lie le roman familial, l’Histoire et le surnaturel, tout en ponctuant le récit d’une touche d’humour de-ci- de- là. Les péripéties des habitants du manoir sont savoureuses. Les liens entre les propriétaires et les domestiques sont souvent source de péripéties inattendues. Mais surtout, les personnages de George et Viviane sont terriblement attachants, et j’avoue avoir versé une petite larme en lisant les derniers chapitres… Un roman original, fantasque et touchant !

vendredi 5 décembre 2025

Hildur, Satu Rämö (Points, 09/2025)

 




Hildur, Satu Rämö (Points, 09/2025)

💚💚💚

C’est parce qu’il est sorti en poche en septembre et que je l’ai vu passer de ce fait sur les réseaux Boostagram que j’ai eu envie de lire ce tome 1 des enquêtes de Hildur Runarsdottir. L’intrigue se situe en Islande, dans une région désolée des Fjords de l’Ouest. Alors qu’elle accueille un stagiaire finlandais prénommé Jakob, les crimes se succèdent de manière inquiétante.

« Rosà et Björk entrèrent dans le tunnel sombre, main dans la main, et la dernière chose que l'on put apercevoir était le sac à dos rouge "Mon Petit Poney". Puis elles disparurent. » L’intrigue s’ouvre sur une scène du passé, en 1994 : deux petites filles disparaissent mystérieusement. On ,e retrouvera aucune trace d’elles. Hildur était leur sœur aînée.

« - Aspire bien, tu as tout ton temps mon garçon. Tu vas te sentir tout relax. Pas vrai ?
Jon avait toujours le regard fixé sur l'adolescent qui fumait et il commença à déboucler sa ceinture, en accentuent la lenteur de ses gestes. »
La première affaire narrée dans ce roman concerna la disparition d’un adolescent ; il aurait fugué de centre de désintoxication dans lequel il était soigné. Hildur connaît toutes les personnes qui vivent dans son village ; elle sait déjà où trouver le garçon….

« Il y avait pas si longtemps que ça, il était professeur de biologie en Norvège. A présent, il surveillait un cadavre dans les fjords reculés de l'Islande. Tout peut arriver dans la vie. »Jakob est entré dans la Police après un changement radical de situation personnelle. Il doit faire un stage et il a choisi l’Islande, pour ces grandes plaines désertiques et l’apparente sérénité qui en sort ; un endroit calme où il pourra s’adonner à son passe- temps préféré : le tricot.

Au final, un thriller dans lequel j’ai longtemps langui. La lenteur de la mise en place de l’intrigue est typique des polars nordiques, m’a-t-on dit. J’ai failli abandonner, agacée par la longueur des descriptions des paysages mais aussi des personnages, dont on vous sort le pedigree sur plusieurs générations. Puis ma curiosité a été piquée par les étranges assassinats et la possibilité d’un lien entre eux. Une lecture intéressante, originale, mais qui prend son temps…  

mercredi 3 décembre 2025

La prof, Freida McFadden ( City éditions, 04/2025)

 



La prof, Freida McFadden ( City éditions, 04/2025)

💓💓💓💓

Je tenais absolument à finir l’année 2025 avec la lecture de tous les romans de Freida McFadden traduits en français ; voilà chose faite ! Avec « La prof », je savais que j’allais passer un bon moment étant donné qu’il s’agit, cette fois, de mon propre métier. J’allais donc, tôt ou tard, m’identifier à l’un ou l’autre des personnages, étant donné que les deux principaux protagonistes sont professeurs.

« J'ai beaucoup de chance. J'ai une belle maison, une carrière épanouissante et un mari à la fois gentil, doux et incroyablement beau. Pourtant, tandis que Nate s'engage sur la route et prend la direction du lycée, je n'ai qu'une idée en tête : qu'un camion grille un stop, percute la Honda et nous tue tous les deux sur le coup. » Eve est professeur de mathématiques et elle est mariée à Nate, qui, lui, enseigne l’anglais tout en étant responsable d’un club de poésie. Un couple qui fait rêver, d’autant plus que Nate est un très bel homme. Mais sont-ils vraiment heureux ?

« Dès que j'ai vu le nom d'Adeline Severson sur mon tableau de service, mon ventre s'est noué d'angoisse. En près de dix ans d'enseignement, je n'ai jamais demandé qu'un élève soit retiré de ma classe, pourtant j'ai failli le faire, cette fois- ci.
J'ai un très mauvais pressentiment à propos de cette fille. »
Le mentor d’Eve, Mr Tuttle, a été licencié du lycée l’année précédente à cause d’une relation « déplacée » avec une élève. Quand Eve voit le nom de celle- ci dans ses effectifs, elle décide de rester sur ses gardes. Qui est vraiment Addie ?

« Lorsque j'entends la porte d'entrée s'ouvrir, je suis au beau milieu de l'essayage de TOUTES mes chaussures. Oui, toutes. Je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose de réconfortant dans ce défilé de mode pour mes pieds. Chaque fois que je me sens mal et qu'elle qu'en soit la cause, je me tourne vers mes chaussures. » Eve est un personnage à part. Professeur de mathématiques exigeante et intraitable, elle ne trouve réconfort que dans l’achat compulsif de chaussures de luxe. J’ai beaucoup aimé ce personnage pour cette névrose particulièrement bien traitée par Freida McFadden.

Au final, un roman particulièrement réussi par rapport à tous ceux que j’ai pu lire cette année de la part de cette auteure. Même s’il n’égale pas le tome 1 de la saga « Femme de ménage » par certaines longueurs du début, il n’en est pas loin. Et quel final !!!!! De toute beauté !!!!

dimanche 30 novembre 2025

L’Intrus, Tracy Sierra (City éditions, 10/2025)

 



L’Intrus, Tracy Sierra (City éditions, 10/2025)

💖💖💖

Une lecture, encore une fois, influencée par les réseaux ! Nous sommes dans la mode actuelle du thriller domestique : c’est au sein de nos demeures que se déroulent les plus sombres intrigues (et assassinats…).

« Il était grand. Ses bras pendaient, mous et longs. Sa présence possédait la vague familiarité rance de quelque chose de pas net, pourri, qu'elle avait déjà goûté, mais ne pouvait restituer exactement. » Une nuit de décembre, un intrus pénètre dans la maison d’une mère de famille, seule avec deux enfants en bas âge. Heureusement, leur demeure dispose d’une pièce secrète cachée sous l’escalier. La petite famille s’y réfugie, mais pendant combien de temps sera-t-elle vraiment à l’abri ?

« Elle se sentait aliénée par l'horreur de la familiarité dans cette voix non identifiable, par la pièce noire, le fait d'être traquée par l'irréalité de la situation. La façon dont les choses ressemblaient à ce qu'elles étaient, mais en même temps n'y ressemblaient pas, étaient familières mais profondément différentes, comme dans les rêves. » La mère de famille, focalisée sur la nécessité du silence à maintenir absolument par ses enfants pour ne pas risquer d’être découverts, se perd dans ses souvenirs. Elle se souvient de cette voix, de cette silhouette… puis doute… Qui peut lui en vouloir ? Pour quelle raison ? Et si la maison était hantée comme on le lui a dit ? Les chapitres tirés du passé éclairent la situation familiale.

« - Maman, tu nous avais dit que les monstres n'existaient pas.
Elle baissa la tête, sentit un poids énorme l'écraser.
- Je suis désolée, murmura-t-elle. J'ai menti. »
L’intrus serait un monstre ; une espèce de sortie facile à trouver pour cette mère de famille dépassée par sa frayeur. Un monstre de conte de fée, auquel elle va se mesurer, telle une héroïne. Saura-t-elle le faire fuir et sauver ses enfants ?

Au final, un récit qui met un temps fou à s’installer et qui souffre d’une traduction parfois bâclée. Mais au bout d’un moment, les actions s’enchaînent et nous poussent doucement, et de manière addictive, vers une fin surprenante… inquiétante ? 

jeudi 27 novembre 2025

Astérix, tome 12 : Astérix aux jeux olympiques, Goscinny & Uderzo (Dargaud, 1997)

 



Astérix, tome 12 : Astérix aux jeux olympiques, Goscinny & Uderzo (Dargaud, 1997)

💘💘💘💘💘

Le dernier tome des aventures d’Astérix, publié il y a quelques mois, m’a donné envie de relire d’autres bandes dessinées mettant en scène notre célèbre petit héros gaulois. Je me suis donc, ici, lancée dans la course à la palme olympique avec lui !!!

« Voilà. On se bat contre les gens, on les massacre, on les envahit, on les occupe, et après, sans raison, ils se retournent contre vous ! » Branle- bas de combat ! Les Grecs organisent les Jeux Olympiques et les Romains sont au taquet pour y faire participer leurs plus vaillants soldats ! Mais voilà… Nos irréductibles Gaulois ont eu vent de cette compétition et tous les hommes du village se sentent prêts à se mesurer à tous les concurrents, quelle que soit leur nationalité.

« Eh ben, y a un petit malingre et un gros bas de poitrine... Des Gaulois... Des Gaulois gavés de potion magique ! AB - SO - LU - MENT invincibles ! » Les Gaulois, une fois arrivés au village olympique, vont semer le trouble ; et si la potion magique était un produit illicite ?

Au final, un tome qui m’a de nouveau bien fait rire, et donné envie d’en lire encore d’autres ! Mention spéciale à Obélix, délicieusement naïf !

mercredi 26 novembre 2025

Vers ma fin, Sophie White (Styx - Fleuve édition, 10/2025)

 


Vers ma fin, Sophie White (Styx - Fleuve édition, 10/2025)

💚💚💚💚

Je n’aurais jamais lu ce roman gothique si Séverine, de la chaîne #Ilestbiencelivre, n’en avait pas parlé avec tant de véhémence, mais aussi de mystère ; en quoi ce livre est- il si troublant ? Comment une jeune fille peut- elle vivre isolément avec une mère qu’elle surnomme « la chose du lit » ?

« Après la liberté du sommeil, me voici de retour dans la prison de la vie. Ce couinement hideux de bête provient de son lit que l'on soulève. De l'autre côté du mur, les cordes hésitent et coulissent dans la douleur, centimètre par centimètre, le long de la poutre, sous le plafond de sa chambre. » Aoileann vit avec sa mère et sa grand- mère dans une vieille bâtisse en pierres au bout d’une île située au large de l’Irlande. Les fenêtres sont murées pour que personne ne voit se qu’il s’y passe. Et pour cause, la mère d’Aoileann est alitée à longueur de journée et ce sont sa belle- mère et sa fille qui la lavent, la soignent et la nourrissent. Mais ce n’est pas tout…

« Je suis folle, je porte malheur, je suis maudite, je suis une traitresse. Mais je ne sais toujours pas pourquoi. » Aoileann n’a jamais été scolarisée, ni même sociabilisée avec les enfants de l’île. Elle est donc perçue comme « anormale » et rejetée par toute la communauté, particulièrement superstitieuse de ce bout de terre battu par les vents.

« Que s'est- il passé après mon arrivée ?
Est- elle malade ?
Guérira- t- elle un jour ?
Comment était-elle ?
Qui l'a transformée ? »
La jeune femme découvre, à dix- neuf ans, par le biais de la venue de Rachel, une jeune mère célibataire qui vient passer un mois sur l’île en résidence d’artiste, ce qu’est l’amour maternel. Pourquoi n’y a-t-elle jamais eu droit ?

Au final, un roman à l’atmosphère étouffante et glauque. L’auteure joue avec l’austérité de l’île, ses falaises mortelles et ses rites ancestraux abominables pour enraciner son histoire dans une noirceur naturelle. J’ai grimacé, j’ai été écœurée, mais j’ai aussi flippé !

mardi 25 novembre 2025

La femme de ménage voit tout (Tome 3), Freida McFadden (J'ai lu, 10/2025)

 



La femme de ménage voit tout (Tome 3), Freida McFadden (J'ai lu, 10/2025)

💓💓💓💓

Millie, notre femme de ménage préférée, est désormais mariée et maman de deux enfants. Voilà que la petite famille achète leur première maison sur Long Island, dans une impasse a priori calme et sans danger. Mais c’est sans compter sur la malchance de Millie et sa capacité à attirer les ennuis…

« On t'a trouvé la maison de tes rêves, et maintenant tu as un problème avec elle ? On a eu de la chance ! Pourquoi c'est si difficile à croire ?
Parce que, soyons réalistes, je n'ai jamais de chance. »
Millie ne peut s’empêcher de se faire du souci. La nouvelle maison, la nouvelle école des enfants, le nouveau travail d’Enzo… et le voisinage !

« J'ai peur qu'entre mon mari et moi, Nico ait hérité d'une combinaison de gènes qui lui a donné une propension à la violence beaucoup plus forte que chez les autres enfants de son âge. » Les inquiétudes de Millie ne vont pas s’apaiser de sitôt ; son fils de neuf ans, Nico, multiplie les actes de violence envers ses camarades ; peut- on échapper à ses gênes ?

« Si j'avais donné un centime pour chaque fois que j'ai menti à la police, je n'aurais pas à me soucier des mensualités de la maison. » Notre mère de famille se retrouve, au fur et à mesure des pages, engluée dans des cachoteries, des doutes et des mensonges. Et quand son plus proche voisin est sauvagement assassiné, les rouages de son cerveau vont être bien mis à mal…

Au final, un troisième tome qui reprend les ingrédients du premier. Millie a vieilli mais sa personnalité est toujours identique, avec des soucis supplémentaires liés à sa famille. On se prend au jeu et on s’étonne toujours autant des retournements de situation, qui mènent le lecteur par le bout du nez jusqu’au bout ! Une lecture vraiment très plaisante !

lundi 24 novembre 2025

La femme de ménage se marie, Freida McFadden (City poche, 05/2025)

 



La femme de ménage se marie, Freida McFadden (City poche, 05/2025)

💗💗💗

Ayant lu les deux premiers tomes de cette saga il y a plus d’un an, cette nouvelle a été pour moi l’occasion de me remémorer le passé de Millie et d’envisager avec plus de clairvoyance la suite de son histoire. La voilà qui prépare son mariage avec Enzo, le séduisant jardinier italien déjà croisé.

« Il paraît que ça porte chance, s'il pleut le jour de votre mariage. Mais recevoir des menaces de mort, en revanche, je n'en suis pas absolument certaine. » Millie prépare son mariage avec Enzo. En grande anxieuse, elle souhaite que tout soit parfait, bien à l’avance, pour vivre ce moment avec joie et sérénité. Mais voilà que le matin de la cérémonie, elle reçoit un appel menaçant. Et cela ne sera, hélas, pas sa seule déconvenue….

« Bien sûr, je pourrais appeler police- secours. C'est toujours une option. Seulement voilà, il me reste moins de trois heures avant mon mariage. Si je fais intervenir la police, ça revient à rayer l'item "me marier" de mon agenda pour aujourd'hui. Et un mariage annulé ne sera certainement pas génial pour améliorer l'image que mes parents ont de moi. » Millie a invité ses parents à son mariage alors qu’ils l’ont mise à la porte quinze ans plus tôt et ils lui font le plaisir de venir ! Voilà enfin le moment pour la jeune femme de montrer qu’elle peut être une fille digne de confiance !

« Jolie robe, me souffle à l'oreille la voix désormais familière. J'ai hâte de voir à quoi elle ressemblera quand elle sera couverte de ton sang. » L’harceleur de la jeune femme n’abandonnera pas ses menaces de sitôt. Mais Millie et Enzo ont décidé que ce mariage sera, quoi qu’il en soit, le plus beau jour de leur vie.

Au final, une nouvelle qui se lit très vite et qui remplit vraiment son office de combler le vide entre les tomes 2 et 3. Il n’y a rien de glauque ni de complexe, mais il permet de bien aborder le tome 3 et de l’apprécier dès le début. 

dimanche 23 novembre 2025

Qui après nous vivrez, Hervé Le Corre (Rivages noir, 01/2024)

 



Qui après nous vivrez, Hervé Le Corre (Rivages noir, 01/2024)

💙💙💙

Ce roman a été publié en janvier 2024, et bizarrement, je l’ai vu beaucoup passer sur les réseaux sociaux dédiés aux livres ces dix derniers jours. L’occasion pour moi de le sortir de ma P.A.L. et de me plonger de nouveau dans un récit post- apocalyptique.

« La toute petite fille se débat, tend dans le noir ses poings minuscules. Elle hurle les yeux grands ouverts et sa poitrine se gonfle de son cri puis se vide et tout son corps alors se raidit, presque convulsif, puis hurle, hurle encore. Ce ne sont pas des pleurs, ça ne dit pas une douleur physique. C'est le hurlement d'une terreur. » 2051. Rebecca donne la vie à Alice dans une France, un monde, en pleine tourmente : une épidémie a décimé une bonne partie de la population et le chaos commence à s’installer. Les forces de l’ordre ont l’autorisation de tirer sur toute personne osant se rebeller. Alors que la petite atteint les neuf mois, l’électricité est complètement coupée, et son père, Martin, disparaît.

« Son père lui avait expliqué que le monde n'avait pas toujours été tel que le garçon le connaissait depuis sa naissance. Bien des années plus tôt, lui- même enfant, il l'avait vu finir tel un animal qui court encore, alors qu'on l'a touché à mort et qui crève en se traînant, dépensant ses dernières forces pour fuir l'inéluctable, ignorant sans doute vers quoi il rampe. » 2121. Nour et sa fille Clara sont les descendantes d’Alice. Elles se sont associées à Marceau et son fils, Léo pour pouvoir survivre dans un monde proche de celui de la saga « Mad Max ». Ils vont de maison abandonnée en village déserté pour se procurer de quoi manger, boire, et se défendre.

« En eux, comme les éclats enfouis d'un diamant dans un trou, réside l'espoir qu'ils s'en sortiront, qu'une bifurcation inattendue se produira dans leur vie et rendra possible une évasion, et leur permettra de vivre le reste de leur temps à l'abri du désastre, discrets et frugaux comme des fugitifs. » Entre Rebecca et Nour, nous retrouvons Alice assujettie dans un « Domaine » où les femmes sont les esclaves des hommes sur tous les points ; l’enfer.

Au final, un roman très bien écrit, très bien pensé, entre les trois temporalités qui permettent au lecteur de comprendre l’avancée du désastre. On sent bien l’influence de l’épidémie de Covid chez l’auteur mais aussi l’envie de faire prendre conscience de notre responsabilité en matière d’utilisation excessive des matières premières de notre planète et de notre manque de réaction concernant la pollution de notre environnement. Les mésaventures des femmes de ce roman sont poignantes, mais les digressions et les passages moralisateurs ont pesé sur mon intérêt pour ce livre. 

mercredi 19 novembre 2025

Le Boyfriend, Freida McFadden (City éditions, 10/2025)

 


Le Boyfriend, Freida McFadden (City éditions, 10/2025)

💕💕💕

Je suis une lectrice influençable ; j’avoue. Je ne peux pas m’empêcher de lire les romans à la mode. J’ai ainsi craqué, comme beaucoup, sur la saga de « La Femme de ménage », et même si je reconnais que ce n’est pas de la grande littérature, je continue à lire les autres romans de l’auteure…

« L'Homme Mystère est sexy, c'est le moins qu'on puisse dire ! Il a une épaisse chevelure de jais, des yeux noirs comme du charbon et un regard d'une ardeur qui me foudroie une nouvelle fois. Sa mâchoire carrée lui donne un air de totale maîtrise et d'absolue confiance en soi. Son visage est d'une symétrie aussi parfaite que plaisante à regarder. Il porte un t- shirt noir qui met en valeur sa silhouette élancée et renforce l'intensité de ses yeux et de ses cheveux. » Sydney cherche désespérément le grand amour en multipliant les rendez- vous sur les sites de rencontre. Alors qu’elle va de déceptions en mésaventures, elle ne peut s’empêcher de se comparer à ses deux amies, Bonnie et Gretchen, qui viennent, elles, de trouver le prince charmant. Et si l’inconnu qu’elle rencontre ce soir-là pouvait être son âme sœur ?

« Néanmoins, plutôt que de détailler à Daisy la délicatesse des veines et artères de son cou, ce qui ne doit pas beaucoup l'intéresser, je choisis de lui prendre la main.
Elle a l'air ravie de la tournure des événements. Bien plus, j'imagine, que si je lui avais tranché la jugulaire d'un coup de couteau. »
Le récit bascule entre deux temporalités : l’époque contemporaine de Sydney et le passé de Tom, un lycéen attiré par le sang. Lorsque Tom intervient dans la vie de Sydney, tous les doutes sont permis et l’imagination du lecteur se met en branle…

Au final, une lecture addictive par moment malgré le côté « nunuche » affligeant de Sydney. Comme d’habitude, Freida McFadden nous fait croire à plusieurs pistes puis nous offre une fin tout à fait inattendue. Mais j’ai vraiment préféré « La Femme de ménage ».

vendredi 14 novembre 2025

Astérix, tome 41 : Astérix en Lusitanie, Uderzo & Goscinny, Fabcaro & Conrad (Hachette, 10/2025)

 



Astérix, tome 41 : Astérix en Lusitanie, Uderzo & Goscinny, Fabcaro & Conrad (Hachette, 10/2025)

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Qu’il est loin le temps où j’ai lu ma dernière BD d’Astérix ! Mais pourquoi ??? En lisant ce dernier opus, j’ai vraiment, vraiment beaucoup rigolé ! Une expérience qui me donne envie de me replonger dans cette saga si bien actualisée !

« Mais voilà que Mavubès est accusé d'avoir voulu empoisonner César avec son Garum ! C'est une aberraçao ! » Quand Boulquiès débarque en Armorique aux côtés du marchand Epéidemaïs, nos irréductibles Gaulois préférés se portent aussitôt volontaires pour aller l’aider : ils ne supportent pas l’injustice !

« Les gens n'ont qu'à manger du sanglier. Ce n'est jamais hors- saison le sanglier, ça pousse toute l'année. » Obélix découvre, avec bien des déconvenues, le régime lusitanien : de la morue à toutes les sauces ! Notre gourmand- gourmet va être déçu du voyage !

« - En plus, ça me fait un grand front...
- Mais non, c'est très populaire ici... Contente- toi d'avoir l'air lusitanien. »
Obélix, décidemment, va être bien malmené dans ce tome… Déguisé, décoiffé, le voilà qui doit se glisser dans la peau d’un Lusitanien ; accent compris !

Au final, beaucoup d’éclats de rire. J’ai toujours eu un faible pour le personnage d’Obélix et là, il tient clairement l’histoire sur ses larges épaules. J’ai beaucoup aimé les liens avec l’actualité de notre pays dans les préoccupations de nos célèbres Gaulois !

jeudi 13 novembre 2025

Le chien arabe, Benoît Séverac (La Manufacture de Livres, 03/2016)

 



Le chien arabe, Benoît Séverac (La Manufacture de Livres, 03/2016)

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Etrange coïncidence qui me fait terminer ce roman traitant du malaise identitaire chez des individus issus de l’immigration le jour où nous célébrons – tristement – le dixième anniversaire de l’attentat du Bataclan, le 13 novembre 2025. Benoît Séverac a plongé dans le cœur des cités de la banlieue toulousaine pour situer son intrigue et permettre à son lecteur de se frotter aux trafics divers et aux travers de ce qui se déroule dans le secret des caves.

« Là, elle dépose le chien à même le sol. Il est visiblement mal en point. Il ne bouge toujours pas et respire difficilement. Il faudrait qu'elle le montre à un vétérinaire le plus vite possible. » La jeune Samia, quinze ans, espionne son frère, caïd de la drogue au cœur de la cité des Faons où ils vivent. Cette adolescente sensible va prendre de gros risques en soustrayant à celui- ci l’un de ses chiens faisant office de mule. L’animal, blessé, est malmené, et Samia, qui n’écoute que son cœur, va appeler la vétérinaire de garde, Sergine Ollard. Une doctoresse qui ne va pas en rester aux explications simplistes de la gamine.

« Noureddine n'a que haine et mépris pour tout ce qui n'est pas lui. Il parle du respect qu'on lui doit à longueur de journée, mais n'en montre pour personne. » Le frère aîné de Samia est craint dans toute la cité des Izards. Il a construit sa réputation à coups d’actes violents et d’intimidations. La Police le garde à l’œil, mais le voyou est plus malin qu’il ne le montre….

« Hamid a beau essayer, il ne parvient pas, à l'instar de son frère aîné, à mépriser et détester tous ceux qu'ils appellent des mécréants : les Arabes occidentalisés et les Français qu'il faut considérer comme responsables de la situation des Beurs, sans exception. Hamid en connaît qui sont bien. » Hamid et Nejib sont deux frères qui pratiquent un islam radical, en secret, influencé par un imam qui leur fait croire à un paradis empli de délices s’ils se sacrifient.

C’est la rencontre de tous ces personnages, aux personnalités et aux desseins différents, qui va servir la trame rondement bien menée de cette enquête documentée intelligemment et toujours actuelle. Le personnage de Sergine est terriblement attachant. Et les revers qu’elle subit m’ont fait bondir ! Une lecture indispensable pour comprendre l’actualité.

dimanche 9 novembre 2025

Run, Blake Crouch (Gallmeister, 10/ 2025)

 



Run, Blake Crouch (Gallmeister, 10/ 2025)

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Je ne connaissais pas cet auteur américain avant que Babelio ne me fasse profiter d’une Masse critique pour le découvrir. Cap sur un univers que l’on peut situer entre « Mad Max » et « La Guerre des mondes » ; deux références cinématographiques volontairement choisies tellement l’écriture de l’auteur m’a permis de visualiser la fuite de Jack et sa famille vers un monde meilleur, et surtout, sûr.

« - Je ne sais pas, mais je ne peux pas l'arrêter, Dee. N'oublie pas que je t'aimais.
Il posa ses mains sur ses épaules nues, elle crut qu'il allait l'embrasser, mais immédiatement après elle fut propulsée à l'autre bout de la pièce. »
Une des premières scènes du roman est surprenante : un homme et une femme ont passé l’après- midi ensemble, dans le dos de leur époux respectif, quand tout à coup, l’amant réagit d’une manière des plus inattendue et violente. Que se passe-t-il ?

« Au début, c'était juste des bribes aux infos, mais ça attirait l'attention. Un meurtre. Un délit de fuite. Les dépêches ont continué à tomber, il y en avait plus chaque jour, des trucs de plus en plus violents, de plus en plus incompréhensibles. Et ça n'arrivait pas qu'ici. Partout dans le pays. » Dee rentre chez elle, auprès de sa famille. Les faits divers ne cessent d’être perpétrés. Seule la radio leur permet de se tenir peu ou prou informés. Quand, un soir, c’est l’adresse de la famille Colclough qui y est annoncée, les parents savent qu’il ne leur reste qu’une chose à faire : fuir, et le plus loin possible.

« Si Jack avait cru à l'enfer, il n'aurait pu imaginer pire que ce chœur de souffrance - des grognements, des geignements, des pleurs, des cris, des personnes mourant bruyamment, d'autres en silence, certaines maudissant leurs meurtriers, d'autres les suppliant de les épargner, ou de les achever, d'autres encore leur demandant simplement pourquoi. » Jack, Dee et leurs deux enfants, Naomi, quinze ans et Cole, sept ans, vont devoir affronter bien des obstacles pour rester ensemble et espérer trouver un endroit sûr où ils ne seront pas abattus par ceux qui semblent être « contaminés » par un désir violent de tuer.

Au final, un récit haletant. On vibre, on frémit pour Jack et sa famille. Il n’y a aucun temps mort et les atrocités se suivent, avec à chaque fois la crainte de voir l’un ou l’autre des membres de la famille subir le pire. L’auteur ne les épargne pas. Il m’a manqué un peu de profondeur dans les actions réalisées par les différents protagonistes de l’histoire pour que ce soit un coup de cœur. Mais je vais très vite lire les autres romans de cet auteur ; celui- ci étant son premier, daté de 2011, et réédité par les éditions Gallmeister en France. 

samedi 8 novembre 2025

La récolte des enfants, Nicolas Verdan (J'ai lu, 03/2025)

 


La récolte des enfants, Nicolas Verdan (J'ai lu, 03/2025)

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J’ai sorti ce roman de ma P.A.L. à l’occasion du challenge du Black november, organisé par Séverine, de la chaîne « Il est bien ce livre ». En effet, la consigne de cette semaine de lecture était de « lire un livre avec le mot « enfant » dans le titre ou avec un enfant sur la couverture ». Je ne m’attendais pas à un tel coup de cœur pour ce roman passé un peu en- dessous des radars littéraires…

« Tenez, prenons le mot turc "devchirmé" qui signifie le "ramassage" ou "la récolte". Dans l'Empire ottoman, jusqu'au début du XIXème siècle, ce mot renvoie à une pratique qui a marqué les populations chrétiennes des Balkans, d'Anatolie, d'Arménie et de Géorgie: le tribut du sang.
Un fonctionnaire ottoman accompagné d'une escorte militaire allait de village en village et ordonnait aux soldats d'emmener les fils aînés et les plus belles filles, les arrachant ainsi à leur famille. »
Evangelos, policier à la retraite, s’engage à rapatrier la voiture de sa fille depuis la Suisse jusqu’en Grèce, où cette dernière a décidé de revenir vivre avec son mari et leur fille. L’occasion pour ce sexagénaire intelligent et cultivé de partager ses réflexions sur l’histoire mouvementée de son pays avec le lecteur. Habituellement, je ne suis pas fan des passages historiques au cœur des romans, mais là, la plume de Nicolas Verdan a su me passionner !

« - Elle est sur Facebook, Instagram et tous ces trucs ?
- Oui, elle poste deux ou trois photos d'elle.
- Des photos ? Quel genre ?
- Elle prend des poses toutes sages dans des lieux de rêve, si tu veux savoir ! En retour, elle reçoit des fringue griffées et des produits de beauté gratuits. »
Le fil conducteur de ce roman réside dans la disparition de Zoï, la petite- fille d’Evangelos. L’adolescente, fan d’une influenceuse sur Instagram, semble avoir disparu suite à une « pseudo » rencontre avec cette dernière…

« Il y a tant de façon de basculer hors de l'enfance, et c'est toujours violent. La perte de l'innocence n'a pas d'âge limite. » Alors qu’Evangelos enquête sur la disparition de Zoï tout en ramenant la Tesla de sa fille en Grèce, les rencontres qu’il va effectuer sur son périple mouvementé vont lui faire prendre conscience de la fragilité de l’enfance. De toutes les enfances.

Au final, un roman qui se dévore grâce à une plume élaborée, cultivée sans jamais se montrer prétentieuse. J’aime toujours apprendre de mes lectures et là, j’ai été servie ! Par ailleurs, le personnage d’Evangelos est terriblement attachant ! J’avais envie de le serrer dans mes bras à la fin de l’histoire ! Un auteur doué que je vais suivre ! 

jeudi 6 novembre 2025

De fièvre et de sang, Cédric Sire (Harper Collins, 01/2024)

 



De fièvre et de sang, Cédric Sire (Harper Collins, 01/2024)

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Halloween, ces monstres, ces esprits torturés… et Cédric Sire ! Qui de mieux que cet auteur pour nous proposer une histoire très bien ficelée flirtant entre roman policier et conte horrifique ? Ici tous les ingrédients de ce fabuleux mélange se côtoient pour nous offrir un récit des plus troublants.

« La bête l'observait de ses petits yeux rouges, brillants, qui semblaient rassembler toute la méchanceté du monde, et dans lequel elle reconnut l'étincelle de folie qui avait brûlé dans le regard de Roman Salaville. » Alexandre Vauvert, de Toulouse, et Eva Svärta, de Paris, vont s’allier pour mener une enquête des plus troublantes : les frères Salaville ont massacré une bonne dizaine de jeunes filles. Une fois sur place, en plus des malfrats, il faudra faire face à des loups qui semblent venus tout droit de l’Enfer…

« Mais, toujours, elle se souvenait de la raison qui l'avait poussée à entrer dans la police. Pour exorciser les ténèbres. Ses ténèbres bien à elle.
Elle avait été une jeune fille, elle aussi.
Personne ne lui été venu en aide. »
Eva est une enquêtrice hors norme ; par son apparence – elle est albinos – mais aussi par ses compétences hors normes en tant que profiler. Un passé traumatique lui permet, de plus, d’être empathique avec les victimes.

« - Tu vas devoir verser des larmes. Tu vas devoir supplier. C'est ainsi que le rituel doit se dérouler. C'est la douleur qui les attire. La douleur et les larmes. » En face de nos enquêteurs, bien ancrés dans le réel, vont se trouver des protagonistes et des situations dignes de l’au- delà.

Au final, un roman captivant, tant les personnages sont touchants et parce que les épreuves auxquelles ils sont confrontés, même si elles appartiennent à un univers fantasmagorique, sont visuellement crédibles. Une lecture addictive et marquante ! J’ai hâte de retrouver notre duo d’enquêteurs dans « Le premier sang ».   

jeudi 30 octobre 2025

Les Hommes de Shetland, Malachy Tallack (Buchet- Chastel, 08/2025)


 

Les Hommes de Shetland, Malachy Tallack (Buchet- Chastel, 08/2025)

💙💙💙💙

Cap sur les îles Shetland pour cheminer aux côtés de Jack Paton, sexagénaire solitaire fan de country. Le récit se déroule entre deux temporalités, les années 50 – 60 avec Sonny et Kathleen, les parents de Jack, puis l’époque actuelle où ce dernier mène une vie routinière, jusqu’au jour où un chaton sera déposé sur son perron…

« Il y en eut parmi ces hommes qui sentirent dans ce moment lumineux, et dans les heures qui vinrent ensuite, comme une renaissance, comme si la vague les avait décrassés et rejetés de nouveau dans ce monde. » Le roman s’ouvre sur une terrible tempête que doivent affronter Sonny et ses collègues pêcheurs sur un baleinier. Un événement traumatisant qui le fera changer de métier, mais guidera de près ou de loin sa destinée.

« "Bon sang, c'est quoi c'bazar ?" dit Jack, avant de pousser la porte du pied pour la refermer. Il glissa deux doigts sous l'un des rabats et tira, délicatement, pour jeter un œil à l'intérieur, mais c'était trop sombre pour distinguer quoi que ce soit. Il tira plus fort, la boîte s'ouvrit brusquement, et au moment même où son contenu était révélé, l'élément vivant de ce contenu - un chaton noir, avec une unique patte blanche - bondit à toute allure, fila autour de la terrasse à la recherche d'une échappatoire, puis se tapit sous la table. » Un jour, Jack découvre un chaton sur le pas de sa porte. Il pense d’abord à une blague, puis se rend à l’évidence : il ne peut se séparer de cette petite chatte à laquelle il s’est immédiatement attaché. Un animal qui va changer sa vie à un point inimaginable !

« La maison de Jack était pleine à craquer de chansons. » Notre héros a toujours eu l’âme d’un solitaire, d’un être asocial. Pas d’amis, pas d’amoureuse, pas de famille, mais un amour inconditionnel de la musique country. L’auteur offre d’ailleurs tout un catalogue de références à ceux de ses lecteurs qui seraient intéressés.

Au final, un roman touchant (d’autant plus que j’ai eu l’impression de visualiser mon propre père avec son chat !). La double temporalité du récit permet de comprendre la situation de Jack, un personnage auquel on ne peut que s’attacher. Un baume au cœur.

mercredi 29 octobre 2025

Invisible, Jacques Saussey (Fleuve noir, 09/2025)

 


Invisible, Jacques Saussey (Fleuve noir, 09/2025)

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Coup de cœur pour ce thriller captivant et surprenant ! Ce que j’ai parlé à mon livre à défaut de l’auteur ! Entre Loulou, conducteur routier en longues distances et Alice, jeune gendarme qui veut entrer dans la brigade motorisée, il y en a des prises de décision inconsidérées qui vont entraîner bien des retournements de situation !

« Loulou est invisible.
Un camion parmi tant d'autres.
Une ombre sur la route.
Rien de plus. »
Le lecteur le sait d’entrée : le tueur est surnommé Loulou et il profite de son statut de routier à l’étranger pour assouvir ses plus vils instincts. C’est bien connu, les services de police ont du mal à coordonner leurs services d’un pays à un autre : Loulou, lui, en profite à fond !

« Les meurtriers de femmes sont le plus souvent animés par le même vecteur : la haine. La sexualité est utilisée comme une arme par destination afin d'assouvir cette pulsion primaire. Celle qui est le véritable moteur de ce genre de crimes. Celle qui tue. » Alice Pernelle vient prendre son affectation à la gendarmerie d’Albertville. Pour cette motarde aguerrie, c’est l’occasion de profiter des routes sinueuses de montagne pour se spécialiser dans son métier tout en permettant à son esprit de s’évader. Mais quand un féminicide atroce a lieu à une trentaine de kilomètres de son nouveau lieu de résidence, la voilà prête à collaborer avec une étudiante en criminologie afin d’affiner son enquête. Une amitié risquée.

« Tandis que l'inconnue se hâte vers l'établissement en jetant des regards fiévreux derrière elle, il remonte dans sa cabine, le corps rassasié.
Il n'a plus qu'à attendre la prochaine opportunité.
Celle de s'accoupler à ses rêves en rouge. »
Au fil des pages, le lecteur découvre les étapes sanglantes du « plan » suivi par Loulou. Jusqu’où ira-t-il ?

Au final, un thriller terriblement addictif, et qui va vous faire craindre de tomber en panne sur l’autoroute !

dimanche 26 octobre 2025

Fiascorama, Thomas VDB (Buchet Castel, 09/2025)

 



Fiascorama, Thomas VDB (Buchet Castel, 09/2025)

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C’est son passage dans « La Grande Librairie » qui m’a donné envie de lire ce récit hautement autobiographique et hilarant, signé Thomas VDB. Je connais cet humoriste depuis des années, grâce à ses prestations radiographiques (notamment sur France Inter).

« "Etre sympa", ma croix. Je ne le sais pas encore mais je vais porter toute ma vie, comme une sorte de poids, la réputation d'être sympa. Parce que quand les gens disent que t'es sympa, tu te sens obligé de l'être, histoire de valider ta réputation. » La vie de Thomas est ponctuée de nombreux faux pas, liés à son incapacité à dire « non ». Les amis des amis ont souvent tendance à en profiter, et notre humoriste, soucieux de ne pas vexer les autres, accepte souvent tout et n’importe quoi en guise de projet artistique !

« Dans ma tête, je suis Victor Hugo. Mais si on regarde bien, 5h, c'est quand même très tôt, et comme je sais qu'il va falloir que je commence à préparer les enfants à 7h30, j'ai peur qu'en cas d'inspiration, ça me coupe dans mon élan, de devoir faire le petit- déjeuner et de les habiller. » Si Thomas avoue souffrir du syndrome Tsundoku (terme japonais désignant la manie d’accumuler des livres chez soi), il est aussi victime de la page blanche. Soucieux de faire plaisir à son éditrice, mais aussi à son entourage, la rédaction de ce deuxième livre n’aura pas été un voyage tranquille. Et pourtant, ce que l’on rit !

« On me dit souvent : "t'es super humble", mais c'est que je suis trop paresseux pour ambitionner d'être le meilleur, et trop couard pour ne pas avoir peur d'échouer, alors ça me donne des excuses pour ne pas donner le meilleur de moi- même. » La sincérité de cet artiste m’a beaucoup plu. Ses déboires sont touchants car vraiment humaines. Thomas VDB veut paraître naïf alors qu’on découvre qu’il est avant tout empathique, et ne supporte pas de décevoir ou vexer autrui.

Au final, un récit qui m’a fait rire autant qu’il m’a émue. Si jamais Thomas VDB traînait par là et lisait ma chronique, je voudrais le rassurer sur un point : j’ai lu son livre dans le train traversant les Hauts de France, j’ai ri de nombreuses fois, et tous les passagers ont pu voir le titre qui m’amusait autant !