mercredi 10 février 2021

Le berger, Anne Boquel (Seuil, 02/2021)



 Le berger, Anne Boquel (Seuil, 02/2021)

💛💛

Un premier roman terriblement tentant par sa thématique : la peinture « sans complaisance » d’une secte dans le cadre d’une emprise sur personne influençable. Celle- ci, en l’occurrence, se nomme Lucie. En mal d’amour, de reconnaissance et en proie à de grandes questions existentielles, il ne faudra pas beaucoup d’insistance à Mariette, sa collègue, pour l’emmener dans un groupe de prière. 

« Il y avait des choses qu’il fallait vivre, et même sentir, si l’on voulait, une fois pour toute, changer de vie. » Lucie trouve dans la Fraternité menée par l’énigmatique Thierry, surnommé le Berger, une chaleur humaine qui lui avait longtemps fait défaut. Récemment séparée de son dernier compagnon, la vie mondaine de ses parents ne lui avait jamais convenue ; Lucie étant d’une nature secrète et effacée.

« Mais le cœur, son cœur, trouvait son compte à ces phrases prononcées avec ferveur et conviction. » Les prières, le jeûne et l’ascèse sont des actes dans lesquelles Lucie trouve son compte. C’est décidé, elle se donnera corps et âme à la Fraternité, et à Thierry qui semble à ses yeux être l’incarnation du Messie.

« L’obéissance absolue, en quelques semaines, devint sa règle de conduite. Elle s’y accrocha comme un naufragé à sa planche de salut. Il lui avait fallu du temps pour abdiquer toute volonté. Elle se complaisait maintenant dans cette soumission de tout son être avec un calme qui la ravissait. C’était dans l’ordre des choses, ce don d’elle- même où elle trouvait enfin les extases que lui refusait la foi : une bénédiction, qui prouvait son élection. » Mais voilà, de mensonges en actes délétères, Lucie va atteindre un point de non – retour.

J’avoue avoir eu du mal à supporter la lecture la première partie du roman. Beaucoup trop de platitudes et un rythme narratif quasi inexistant ont failli m’en faire abandonner la lecture.  De plus, Lucie est malheureusement restée un personnage auquel je ne me suis pas attachée parce qu’il était bien trop incomplet. Impossible pour moi de visualiser mentalement une silhouette ou de comprendre un quelconque fonctionnement mental. Et je ne parle pas des personnages annexes… Les cent dernières pages sont un peu plus intéressantes…

Au final, un premier roman qui promettait des éléments de lecture intrigants mais qui ne parvient pas à accrocher son lecteur. Les situations se répètent sans donner d’éléments qui pourraient pourtant montrer un intérêt certain à la compréhension de l’emprise sectaire (prières, discours prosélytes) et le lecteur reste sur ses incertitudes, et sur sa faim…

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