mercredi 28 juillet 2021

Hantée, Mikaël Ollivier et Nicolas Pitz (Jungle! 06/2021)



Hantée, Mikaël Ollivier et Nicolas Pitz (Jungle! 06/2021)

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 J’aime beaucoup les romans jeunesse qu’a écrit Mikaël Ollivier. Il y a une sensibilité dans sa plume qui permet au lecteur de ressentir des émotions avec douceur mais aussi de réfléchir, de se poser des questions. En tant qu’enseignante, j’ai quelques extraits de ses précédents romans que je fais étudier à mes élèves tant je les trouve bien écrits et déclencheurs de réflexions sur la société actuelle. Ici, avec cette bande dessinée créée avec Nicolas Pitz, il prend le prétexte du surnaturel pour parler du deuil, de l’acceptation de la disparition d’une personne aimée.

 

Tilda est une adolescente dépressive : elle a perdu sa sœur jumelle, Manon, dans un accident de scooter. Elle culpabilise énormément, se jugeant responsable du drame pour une histoire de casque. Ses parents l’ont donc envoyée au Refuge, un centre d’aide pour adolescents en difficulté, afin qu’elle puisse se reconstruire auprès de professionnels et d’autres jeunes sensibilisés, comme elle, par des tragédies familiales. Mais voilà que suite à une séance de spiritisme, Tilda va obtenir le « don » de voir les esprits qui se cachent parmi nous. Une chasseuse de fantômes va se révéler très intéressée par les capacités de l’adolescente, qui elle, nourrit simplement l’espoir de rencontrer le spectre de sa soeur ; mais dans quel but ?

 

« Personne ne choisit. Personne ne décide. C'est la vie ! La mort, c'est la vie ! Il faut l'accepter, on n'a pas le choix... » Tilda va au fil du récit comprendre qu’elle doit accepter de faire ce travail de deuil pour pouvoir envisager la possibilité d’un avenir.

 

Bref, une bande dessinée très bien réalisée, les dessins sont très agréables à regarder (j’adore la planche représentant un paysage marin, p.124), et l’histoire est captivante. Les jeunes lecteurs devraient y prendre beaucoup de plaisir. Dans le contexte actuel où la Covid a endeuillé de nombreuses familles, on peut dire que ce genre de récit s’avère nécessaire pour débloquer la parole chez les plus jeunes. Personnellement, j’aurais aimé que certains éléments de l’histoire soient davantage exploités (le devenir du don de Tilda notamment) mais ce n’était visiblement pas l’objectif premier de ce livre. En tout cas, je le recommande vivement pour les adolescents.

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